Cette année, nous avions programmé de tester notre nouvel ensemble sur les pistes islandaises... Nous avions les billets de bateau, nous avions acheté les guides et la carte, le roadbook était presque figé...
Hélas, suite à une RTC (réduction du temps de congés), nous avons dû renoncer à ce projet. Nous devions donc composer un nouveau circuit sur deux semaines, et rapidement, nous avons choisi de nous "rabattre" sur la Grèce, un pays que nous connaissons bien, les îles surtout. Cette fois, nous découvrirons le Péloponnèse, une région que nous n'avons que trop rapidement traversée jusqu'alors. Suite à ce contretemps tardif, il n'y a plus de place au départ d'Ancone et nous devrons rejoindre Bari 500km plus au sud pour le même tarif (315.60€ pour Bari-Patras, 327.00€ pour Patras-Ancone)...
Isa charge les affaires dans la cellule. Elle s'aperçoit soudain que le lit en capucine est mouillé... Suite aux fortes pluies des derniers jours, de l'eau s'est infiltrée par la petite fenêtre (celle-là même qui n'était pas encore posée à notre arrivée chez Tischer) et le matelas en mousse a fait éponge... Il fait très beau, une chance, tout sèche très vite, et nous pouvons partir vers 19h00 comme prévu. Finalement, avec ce soucis d'étanchéité, ce n'est pas plus mal de ne pas partir pour l'Islande !
Nous passons la frontière à Bâle, et prenons la direction du tunnel du Saint-Gothard.
Le 1er août est le jour de la fête nationale en Suisse; la nuit est douce, il fait encore 24°C à 23h30, nous longeons le lac des Quatre Cantons et passons tout près de la fameuse prairie du Grütli sous une voûte de feux d'artifices, c'est splendide...
Nous traversons le tunnel et rejoignons pour la nuit le petit parking au pied du château de Bellinzona, bivouac que nous avions découvert lors de notre virée dans le Tessin. (46.18810, 9.02871) |
Nous avons parcouru 340km ce jour.
Samedi 2 août 2014
Très courte nuit...Un violent orage nous réveille à 4h00 ; J'allume la lampe pour vérifier l'étanchéité de la fenêtre, c'est la catastrophe, l'eau entre à nouveau... Nous soulevons la literie, je dépose la gaine de chauffage et nous sortons toutes nos éponges et chiffonnettes pour tenter de colmater... La pluie ne veut pas s'arrêter, nous décidons de reprendre la route après un rapide petit déjeuner, il est à peine 5h00 !
Nous roulons sous des trombes d'eau, puis la pluie cesse à l'entrée en Italie. Nous contournons Milan, le soleil se lève. Il est 6h00 du matin, la circulation paraît anormalement dense... A Piacenza, l'autoroute est saturée, les panneaux électroniques annoncent 187 minutes pour parcourir les 150km qui nous séparent de Bologne. Nous décidons de quitter l'autoroute et de poursuivre par la route. Nous en profitons pour faire le plein de gasoil à 1,56€/l au lieu d'1,67€/l sur l'autoroute (la veille, le GO n'était qu'à 1,247€/l chez Leclerc à Belfort...)
Sur la route cela n'est pas mieux, nous revenons sur l'autoroute à Parme. J'avais prévu de déjeuner à Saint-Marin et de visiter au passage ce petit état ; nous avions 330km à parcourir, il est midi, nous avons roulé 6h00 et nous en avons à peine fait la moitié...
Nous abandonnons cette dernière idée et filons... à 40km/h de moyenne, vers Bari. Les bouchons disparaissent enfin après Rimini, mais la circulation reste dense.
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Nous avons parcouru 820km, 1 160km depuis notre départ.
Dimanche 3 août 2014
Nuit calme, Nous reprenons la route à 8h00, nous avons encore 180km à parcourir et trois heures pour atteindre le port de Bari.
Nous embarquons à 12h00, dans les derniers, suite à une erreur de l'employée de Superfast qui oublie de nous délivrer la "security card", nous obligeant à rebrousser chemin juste au pied de la rampe du ferry...
Nous avons parcouru 180km, 1 340km depuis notre départ.
Lundi 4 août 2014
Le ferry est loin d'être complet. Les passagers pour Igoumenitsa sont débarqués aux alentours de minuit et nous arrivons à Patras comme prévu à 7h30 heure locale, soit 6h30 pour nous...
Autant dire que la nuit aura été de courte durée et le sommeil haché. Le soleil se lève sur le golfe de Corinthe, le pont de Rhion nous apparaît dans une légère brume.
Nous descendons du bateau, quittons le port et nous nous retrouvons dans les rues de Patras sans subir la moindre formalité. Le GPS n'a pas le temps de terminer ses calculs que nous arrivons déjà devant le fameux pont, inauguré il y a juste dix ans pour les jeux de 2004. Nous franchissons celui-ci (13,20€) puis prenons la direction de Nafpaktos, notre première étape sur la rive nord du golfe. Arrêt à la première boulangerie pour un petit déjeuner royal en bord de mer, face au pont.
Nous traversons difficilement Nafpaktos, puis laissons notre véhicule en bord de rue à l'extrémité de la ville, tout près d'un vaste terrain en bord de mer repéré sur Google Maps.
Première petite ville de 12 000 habitants à l'entrée du golfe, protégée par des remparts et dominée par une forteresse.
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Nous prenons nos vélos et revenons vers le centre.
Premiers tours de pédales et premières difficultés: le "plan vélo" de la ville est impeccable avec panneaux de signalisation et peinture au sol, en revanche les automobilistes ignorent totalement les cyclistes et utilisent les pistes comme place de stationnement...
Nous laissons nos vélos à l'un des emplacements prévus et descendons vers le minuscule port, quelques barques de pêcheurs sont bien rangées autour d'un quai en demi-cercle, abritées par des remparts à créneau bien restaurés.
Pleins de courage, nous nous mettons en tête de monter à pied à la citadelle. Nous prenons les ruelles jusqu'au sommet du village, puis suivons la route bien ombragée sous les pins; Entre ceux-ci, de très jolies vues sur Nafpaktos et le golfe.
Nous sommes lundi, et bien que nous soyons en période estivale, la forteresse est fermée... Nous aurions pu nous renseigner... Dans la descente, nous nous accordons une pause dans le bar en dessous de la citadelle, le temps de déguster notre premier café frappé confortablement installés sur une des magnifiques terrasses surplombant la côte.
Nous revenons déjeuner dans notre cellule, puis poursuivons notre route en longeant la rive nord du golfe, en essayant de rester le plus près possible des flots.
La côte est belle et sauvage. Juste avant d'arriver à Galaxidi, une jolie plage se présente en contrebas de la route offrant un bivouac idéal, la plage d'Anemokampi. Quelques voiliers ont déjà choisi cette crique comme mouillage et deux CC sont calés sous les branches d'un tamaris. A l'arrière de la plage, on devine les vestiges d'un projet abandonné de camping. Il est un peu tôt pour s'arrêter, nous préférons rejoindre Galaxidi. Au cas où, nous saurions où passer la nuit...
Ce petit village de pêcheurs et d'armateurs à la particularité de posséder deux ports naturels.
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Nous nous garons sur le port de plaisance, le long de la route sous la pinède. Un CC stationne déjà là, mais c'est le seul. Il y a de la place et rien n'indique que nous sommes en pleine saison.
Il est 17h00, nous flânons autour du port de plaisance tandis que les voiliers se présentent les uns après les autres en quête d'un emplacement pour la nuit... Un manège tout à fait similaire à celui des CC autour des aires de services...
Le centre du village est construit autour de l'église, sur une colline entre les deux ports. Nous visitons celui-ci puis redescendons côté vieux port.
La mer est calme et limpide et pourtant nous n'avons toujours pas pris notre premier bain des vacances. Nous réparons cet oubli en revenant au CC pour rejoindre la petite plage à l'extrémité de la pinède. Vers 19h30, nous revenons pour dîner sur le port de plaisance. Nous mangeons en terrasse, dans un restaurant familial au débouché de la rue menant au port. Nous sommes les seuls clients, salade grecque, souvlakis et une carafe de vin pour 30.00€.
Nous pourrions passer la nuit sur le port, cependant je me dis qu'il serait bien de se rapprocher de Delphes afin de visiter le site dès l'ouverture... Nous suivons le bord de mer jusqu'à Itea, puis la route s'élève sans offrir de possibilité de stationnement. Nous traversons Delphes et découvrons l'entrée du site dans une descente à la sortie du village. Les parkings escomptés ne sont pas là, le seul stationnement se fait en bordure de route, nous poursuivons vers Arachova.
Nous nous arrêtons finalement à la sortie d'Arachova, le long d'une rue sans passage, ou presque. (38.48137, 22.59086)
Nous avons parcouru 140km ce jour, 1 480km depuis notre départ.
Située à 950m d'altitude, Arachova est une petite station de sports d'hiver au pied du mont Parnasse.
Par la fenêtre de la cellule, la belle vue sur la vallée agrémente notre petit déjeuner. Nous quittons rapidement les lieux et rejoignons Delphes.
Le sanctuaire panhellénique de Delphes où parlait l'oracle d'Apollon abritait l'Omphalos, « nombril du monde ». En harmonie avec une nature superbe, investie d'une signification sacrée, il était au VIe siècle av. J.-C. le véritable centre et le symbole de l'unité du monde grec.
whc.unesco.org
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Nous laissons notre véhicule en bord de route devant l'entrée et entamons la visite du site à 9h30. (6€ par personne)
La visite s'effectue en grimpant le long de la colline, étape par étape, en découvrant ainsi au fur et à mesure les différents monuments dont les principaux sont le trésor des Athéniens, le temple d'Apollon, le théâtre et le stade. Comme il est souvent écrit, le site est grandiose.
Nous passons 1h30 dans ce bel endroit, puis nous reprenons notre route en redescendant vers Itea. Nous effectuons notre plein d'eau au passage en prenant 40€ de gasoil et quelques courses juste avant midi. A la sortie d'Itea, j'aperçois un petit parking en bord de mer, équipé d'une douche, avec juste une place à l'ombre d'un eucalyptus... Une bonne baignade ne se refuse pas...
Nous nous arrêtons à nouveau un peu plus loin pour déjeuner, en plein cagnard cette fois mais heureusement sous le vent.
Nous suivons ensuite la route jaune jusque Domvraina, puis notre itinéraire devient plus chaotique. Notre objectif, couper au plus court en direction de Corinthe en évitant le détour par les axes principaux... et cela sans carte bien précise et avec un GPS blagueur...
Nous nous en sortons finalement pas si mal et retrouvons le bord de mer à Psatha, dont nous découvrons la longue plage aux détours des virages d'une descente raide et sinueuse.
Il se fait tard, un bivouac se présente à l'extrémité de la plage au dessus de celle-ci. Nous décidons de stopper là pour aujourd'hui. (38.09952, 23.21582)
Nous avons parcouru 200km ce jour, 1 680km depuis notre départ.
Mercredi 6 août 2014
Nuit bien calme et baignade au saut du lit...
Nous reprenons la route après un long petit déjeuner, pour une courte étape vers le lac de Vouliagmenis.
Nous quittons la côte une nouvelle fois pour une incursion montagneuse, puis redescendons sur Perachora avec le lac en point de mire. A vrai dire, ce n'est pas tout à fait un lac, l'eau est salée et il est relié à la mer par un petit chenal.
Nous arrivons sur le parking à l'extrémité du lac juste à l'heure du déjeuner. (38.03207, 22.87271)
Nous mangeons dans l'une des tavernes, Isa se fait plaisir en se régalant d'un énorme poisson... excellent mais pas donné, 50€ pour 2, notre plus grosse addition des vacances!
Le ciel s'est couvert durant le repas. Quelques gouttes, puis une pluie franche... Nous vérifions immédiatement la fenêtre de la capucine... l'eau entre à nouveau.
Nous quittons le parking en direction du cap de Perachora à la recherche d'un abri naturel. Nous nous glissons sous un pin, en attendant mieux... Tout près de notre abri, le sanctuaire dédié à Héra et son minuscule port antique que nous visitons entre les averses...
La pluie a cessé, nous revenons sur le parking du lac. Alors que nous partons à pied pour une balade en direction du chenal, la pluie fait son retour...
Nous avons parcouru 50km ce jour, 1 530km depuis notre départ.
Jeudi 7 août 2014
Nuit calme et sans pluie, le ciel est plutôt gris ce matin. Nous partons pour Corinthe via Loutraki. Nous franchissons le canal côté golfe, par le pont submersible de Poseidonia.
Une fois le canal franchi, j'essaie en vain de longer le canal, la route repérée sur Google Maps est interdite à la circulation et nous nous retrouvons bientôt sur un chemin caillouteux poursuivis par des chiens errants surexcités... Finalement, c'est avec soulagement que nous retrouvons le pont de la route nationale et les cars de Japonais en compagnie desquels je finis par prendre mes photos.