Sud

En Islande, aller dans le sud ne signifie pas aller se faire bronzer... Au contraire, cette partie de l'île est la plus arrosée du pays.

Nous sommes au calme ce matin car nous sommes déplacés dans la soirée. Alors que le camping est vaste et que notre emplacement n'avait rien de particulier, plusieurs camping-cars et vans de locations ont cru bon venir nous coller avec leur chauffage gasoil si bruyant...

Nous nous mettons en route vers 10h00, direction Reynisfjara Beach. Nous revenons sur nos pas par la route 1 et bifurquons sur la 215.

Nous arrivons sur une grande plage de sable noir; Nous suivons le mouvement et marchons jusqu'à la grotte aux orgues basaltiques.

Il fait encore plus moche que les autres jours, nous laissons l'excursion à la pointe Dyrhólaey pour une autre fois et revenons sur la route 1.

Nous passons Kirkjubæjarklaustur puis prenons la direction du camping Tjaldsvæðið Kleifar

Ce camping rudimentaire est situé dans un cadre magnifique, au bord d'un torrent et au pied d'une cascade,  Stjórnarfoss. Il est scindé en deux parties, une clairière près de la cascade pour les tentes et une seconde partie pour les camping-cars de l'autre côté de la route, plus ou moins dans le lit du torrent. Nous déjeunons et passons l'après midi sur place, la bonne nouvelle du jour est que les prévisions météo sont au beau fixe pour demain, il faudra en profiter...

 Nous avons fait 100km ce jour, 2 860km depuis notre arrivée en Islande.

Le réveil sonne à 3h00 du matin. Il fait déjà jour, nous nous sommes coucher très tôt la veille et sommes prêts à faire deux journées en une.

Sur 40km, la route 1 traverse la zone submergée par la crue de 1996 provoquée par la fonte du glacier suite à l'éruption du volcan. Des panneaux sur un parking en bord de route rappellent ces faits et présentent des photos de la route et du pont emportés par la crue.

Nous arrivons à Skaftafell, nous apercevons le front glaciaire.

Le parking du parc est payant, mais rien n'est encore ouvert. Nous laissons le CC à l'écart et partons pour une randonnée en boucle vers le Skaftafellsjökull, le front glaciaire aperçu de la route, puis effectuons une seconde balade vers la cascade Svartifoss.

Cette cascade est l'une des images emblématiques d'Islande, une chute d'eau entre des orgues basaltiques posés dans un écrin de verdure. C'est très beau, dommage que le soleil et le ciel bleu tardent à venir...

Nous redescendons au parking, le Visitor center n'est toujours pas ouvert, nous poursuivons notre route.

Nous ne roulons que quelques kilomètres puis bifurquons sur une piste défoncée en direction du glacier Svinafellsjökull.

Nous marchons quelques centaines de mètres histoire de nous approcher au plus près du glacier, puis revenons sur la route 1.

Cette fois le ciel bleu est bien au rendez-vous et les paysages redeviennent grandioses. Nous arrivons à Fjallsárlón, un petit lac formé par la fonte d'une coulée de glace.

Le centre d'accueil tout neuf est splendide, nous grimpons sur un monticule et découvrons le lac avec ses milliers de petits icebergs

Nous reprenons la voiture et arrivons à Jökulsárlón, une des merveilles d'Islande et celle pour laquelle nous nous sommes levés si tôt ce matin. La chance est enfin de notre côté, le temps est "presque" magnifique.

Comme à Fjallsárlón, il s'agit ici aussi d'un lac formé avec le recul du glacier Vatnajökull, mais celui-ci est beaucoup plus grand, et à la différence du premier, il est relié par un chenal à l'Atlantique nord.

La route 1 franchit ce chenal par un pont à haubans, et de celui-ci le spectacle de la nature auquel nous pouvons assister est extraordinaire.

Lorsque le glacier atteint le lac, de gros blocs de glace se détachent et flottent tout doucement en direction du chenal. Or ce dernier subit le rythme des marées, et les courants provoquent de violentes bousculades entre les icebergs.

Une fois arrivés à l'océan, les blocs de glace sont emportés par la marée descendante, ils sont brassés par les vagues, puis rapportés sur la plage de sable noir à la marée montante.

Ils échouent sur cette plage où ils achèvent leur vie de glaçon...

Nous nous installons au camping SKG juste à l'entrée de la ville.

Nous avons fait 210km ce jour, 3 070km depuis notre arrivée en Islande.

Ce camping est une horreur et il nous prouve une fois de plus que certains islandais profitent des touristes et se moquent du monde. Il ne fait pas parti des campings auxquels nous avons accès avec la Campingcard, la nuit coûte 26,50€, et à ce prix là nous n'avons rien, il faut ajouter 5€ pour l'électricité, payer les douches (une douche pour 100 campeurs) et les services, pas d'internet et encore moins de machine à laver... Il y a des affiches partout, menaçantes "if we will catch you on the campground, you will have tou pay more",  Quel accueil, je n'ai jamais vu ça !

Bien sûr, une affiche rappelle en toutes les langues qu'il est interdit de camper sur tous les terrains de la commune d'Höfn et que pour la nuit, les camping-cars doivent se garer dans un camping...

Nous quittons ce camping en fin de matinée et nous nous mettons à la recherche d'un bar ou d'un restaurant avec un écran. Le restaurant sur le port ne semble pas équipé, nous essayons un hôtel, puis finalement le café restaurant Kaffihornid.

Ce dernier est l'endroit idéal, un chalet en bois très accueillant avec d'excellents retours sur Tripadvisor. Nous réservons notre table face à l'écran pour 15h30 et revenons sur le port.

Le restaurant est aux couleurs islandaises, l'assemblée est pro-croate, nos trois tables de français sont en minorité et nous sommes pour le moins ignorés. 1-0, 1-1, 2-1, Mi-temps, 3-1, 4-1, 4-2... Le restaurant se vide et il ne reste que trois tables devant la télé.

Pâtes au homard sauce cognac pour Isa, hamburger maison pour moi, un dessert, quelques bières et une coupe du monde, quel bon repas !

Depuis notre départ nous avions habillé nos coques de rétroviseurs couleurs françaises, maintenant nous pouvons mettre les drapeaux aux fenêtres...

il est temps de quitter Höfn si l'on veut pas devoir retourner dans son affreux camping, nous suivons la route 1 en longeant la côte et poussons jusqu'au camping de Stöðvarfjörður.

Nous avons fait 210km ce jour, 3 280km depuis notre arrivée en Islande.

Le camping de Stöðvarfjörður est minuscule, 4 places pour camping-car au bout d'une petite rue à la sortie du village. Sa position est néanmoins très agréable car il domine le fjord et offre un très beau panorama.

Avant de quitter Stöðvarfjörður nous allons faire un tour du village. Une petite église au toit bleu en hauteur attire notre attention. Une petite affiche indique qu'elle n'est plus en service et qu'elle a été transformée en guesthouse qui peut accueillir 10 personnes.

Nous avons laissé la route 1 pour la 955 et arrivons à Fáskrúðsfjörður. Ce village a la particularité d'avoir été un port de ravitaillement pour les campagnes de pêche à la morue de pêcheurs français au début du XXième siècle.

De cette période il subsiste quelques plaques de rue, l'hôpital des français transformé en hôtel ainsi qu'un cimetière de marin à la sortie du village.

Nous poursuivons notre route, dans une alternance de brume et de soleil, puis arrivons à Reyðarfjörður.

Le fjord au fond duquel s'étend la commune de Reyðarfjörður est de toute beauté, en revanche la première chose que nous apercevons et que nous étions loin d'imaginer à cet endroit lorsque nous découvrons celui-ci, est une énorme fonderie d'aluminium.

Nous traversons Eskifjörður, puis prenons le tunnel pour rejoindre Neskaupstaður. Nous rejoignons le camping, il se remet à pleuvoir.

Nous avons fait 120km ce jour, 3 400km depuis notre arrivée en Islande.

Le temps passe, dans deux jours nous devons reprendre le bateau. Dernière journée avant de rejoindre Seyðisfjörður, nous décidons de découvrir la région du lac de Lagarfljót, au sud d' Egilsstaðir.

La route longe le lac, il faut un temps maussade, les paysages n'ont rien d'extraordinaires. Nous nous arrêtons au visitor center du Vatnajökull, un très beau bâtiment de béton brut et de bois, puis à la demeure construite en pierre de lave de l'écrivain Gunnar Gunnarsson.

Nous continuons par la route 910, permettant de s'approcher par le nord du volcan Vatnajökull. Beaucoup de kilomètres à traverser des paysages peu attrayants dans la grisaille, nous sommes lassés, nous faisons demi-tour...

Nous décidons de nous arrêter pour déjeuner, puis enfin de prendre la direction de Seyðisfjörður où nous attendrons tranquillement le bateau.

Nous avons fait 280km ce jour, 3 680km depuis notre arrivée en Islande.

Le camping de Seyðisfjörður est plein, la plupart des camping-cars qui doivent prendre le bateau demain matin sont déjà là et nous avons dû nous garer sur un immense parking de l'autre côté du village. Comme le jour de notre arrivée, il fait un temps splendide.  On ne risque pas de nous prendre notre place, nous décidons de partir en voiture et de longer au plus loin vers l'entrée du fjord.

Nous laissons le CC sur une belle aire au dessus du fjord et continuons à pied. Nous marchons une bonne heure avant d'être engloutis par la brume et de devoir revenir sur nos pas. Nous déjeunons dans cet endroit idyllique, puis revenons au camping en fin d'après midi.

Nous en profitons pour revisiter Seyðisfjörður. Avec son atmosphère de bout du monde, ses maisons colorées, ses bars et ses terrasses gentillement animées, ce village est au final le plus charmant que nous ayons vu en Islande et nous sommes heureux d'avoir pu y consacrer notre dernière journée. 

Notre séjour s'achève, dernière soirée au restaurant, pizza au Skaftfell bistro.

Ce voyage en Islande nous laisse sur notre faim et les 11 jours de pluie ont lourdement perturbé notre séjour. Nous n'avons rien vu de la péninsule de Snaefellsnes et du sud de l'île. De plus les conditions météo ne nous permettaient pas de visiter les sites touristiques en dehors des heures de grosse fréquentation ce qui n'a rien arrangé. Nous avons parcouru environ 3 700km et de ce que l'on a vu, les paysages ne sont finalement pas tellement variés,  et les trajets bien longs entre les différents spots touristiques.  

Nous avons fait 20km ce jour, 3 700km depuis notre arrivée en Islande.

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