Rabat

 

Vendredi 28 décembre 2012

Je lève le store du pare-brise, le vieux gardien du camping l'a aussitôt remarqué et nous apporte une baguette de pain frais... Dommage, nous avons déjà pris notre petit déjeuner.

Nous réglons notre nuit, 77dirhams avec l'électricité, et prenons la route pour Rabat. Très sympa ce petit camping.

Nous quittons l'autoroute juste avant Rabat et rejoignons la route côtière. Pas de plage, une côte rocheuse découpée faite de dalle de roches plates surplombant l'océan.

Nous laissons le CC sur un petit parking en bord de mer, au niveau du rond-point, départ de l'avenue Al Marsa, juste devant l'entrée du grand cimetière El-Alou (N 34.029385°, O -6.845781°). Un très vieux gardien s'occupe de ces quelques places, mais je m'aperçois très vite que les automobilistes habitués savent qu'il n'est plus en mesure de se faire respecter et quittent le parking sans rien lui donner...

Nous remontons à pied l'avenue Al Marsa, entre l'ancien et le nouveau cimetière, jusqu'à la kasbah des Oudaïa. Nous passons devant le club de surf, des jeunes, des garçons et des filles, se préparent à affronter l'océan.

Nous passons la Grande Porte des Oudaïa, et sommes aussitôt assaillis par un jeune guide. Nous refusons ses services, mais il est aussitôt relayé par un second, puis un troisième nous emboîte la pas.

Avec son allure d'étudiant sérieux, ce dernier est plutôt sympathique et j'accèpte qu'il nous accompagne. La visite est rapide et assez quelconque, quelques belles portes puis la plateforme de l'ancien sémaphore avec une belle vue sur l'embouchure de l'oued et la ville de Salé.

Nous arrivons en bas de la kasbah, devant le café Maure. Notre guide veut nous quitter avant de passer la petite porte qui donne accès au jardin andalou et réclame son dû.

Je suis occupé à prendre des photos, mais je vois qu'Isa conteste la somme demandée. Je ne veux pas d'histoire, je lui dis de lui donner ce qu'il demande. Il prend les billets et disparaît aussitôt.

Je commence seulement à comprendre... Nous venons de lui donner 220 Dirhams, 20€, et il insistait encore pour les 20MAD quand Isa ne lui en donnait que 200MAD... Je suis fou de rage. Je veux absolument le retrouver. Je traverse le jardin andalou, sors de la kasbah par la Petite Porte et remonte, déterminé, les escaliers vers la Grande Porte des Oudaïa. Un nouveau guide m'aborde, plus âgé celui-là. Je lui demande son tarif, 100MD sans la moindre négociation... Il me suit, je continue à marcher. Nous arrivons devant la fontaine, l'autre est déjà là, à l'affût de nouveaux gogos. Je le prends immédiatement à partie, m'appuyant sur la proposition du plus âgé, et lui exprime très clairement le fond de ma pensée... Ils sont mal, tous les deux... Il me rapporte les billets, je lui laisse bien généreusement 100MAD. Je me sens mieux.

Nous rejoignons la médina et, pour nous nous remettre de ces émotions, nous nous mettons à la recherche d'un restaurant. Notre vieux GDR de 2004 recommande le Riad Oudaïa. Hélas, si cette adresse existe toujours, elle n'ouvre que le soir. La dame du Riad nous indique le restaurant Dar Rbatia, aussitôt un jeune homme se propose de nous y emmener. Cette fois, je fixe clairement les choses, nous ne donnerons pas d'argent en échange, il nous laisse partir...

Nous sommes seuls dans la ruelle, nous trouvons quelques portes fermées, mais rien n'indique un restaurant. Nous sommes proches du renoncement lorsque le jeune réapparaît; il sonne, une porte s'ouvre, nous entrons... Impossible de trouver cette adresse sans une aide locale.

Le décor est magnifique et le repas excellent. Nous sommes seuls dans la salle, soudain un car de Japonais envahi le restaurant... accompagné d'un guide. C'est le guide de la kasbah, le second, le plus âgé. Bien sûr, il nous a reconnu, il vient aussitôt à notre table et nous renouvelle ses excuses pour l'incident avec le pseudo guide-étudiant... www.darrbatia.ma

Nous sortons de la médina et marchons en suivant les murailles. Nous revenons sur les bords de l'oued Bouregreg, devant nous le superbe pont Hassan II, de l'architecte français Marc Mimram, et les jolies rames du tramway reliant Rabat à Salé.

Nous continuons en direction de la tour Hassan et du mausolée de Mohammed V.

Entre la tour et le mausolée, un vaste champ de colonnes, vestiges d'un chantier stoppé en 1199, projet de construction de la plus grande mosquée du monde. La tour, haute de 44m, en devait être le minaret et atteindre 80m.

Nous redescendons vers le fleuve, puis revenons au CC. Je laisse 10MAD au vieux gardien, il est ravi.

Nous quittons Rabat et filons vers Fès par l'A2. La nuit est tombée, une énorme lune se lève au dessus de Fès, instant magique!

Nous avons programmé le GPS pour le parking de la porte Bab Guissa, tout au nord de la ville. (N 34.070294°, 0 -4.976088°)

L'autoroute nous lâche à l'entrée de la ville nouvelle, soit exactement à l'opposé. Nous traversons toute l'agglomération, en remontant la très longue et luxueuse avenue Hassan II, puis Fès-el-Jédid et enfin contournons le quartier de la médina, Fès-el-Bali. Soit environ 15km...

Nous expliquons au gardien du parking que nous souhaitons passer la nuit ici, il nous place tout au fond, contre la muraille et le long d'un muret. Tarif, 20MAD pour la nuit et 10MAD pour la journée suivante.

Nous avons parcouru 275km ce jour, 2 945km depuis notre départ.