Lituanie

Une agréable route rectiligne à travers la forêt nous conduit en Lituanie.

Nous sommes sur la route 16 qui nous mène directement à Trakai. Cet itinéraire est nettement moins emprunté que l'axe Suwalki-Kaunas par la route 8. Nous passons la frontière vers midi sans aucune circulation.

Nous traversons les premiers villages de Lituanie. Mon attention est attirée, par un clocher tout jaune qui émerge d'un bosquet à l'écart de la route principale.

Nous nous arrêtons pour déjeuner sur un parking en bord de route. La campagne est jolie, vallonnée et boisée, les champs sont remplis de cigognes.

Nous arrivons à Trakai. Le site est très touristique, nous faisons plusieurs fois le tour de la ville avant de pouvoir nous arrêter. Tous les parkings sont équipés d'horodateurs, 3Lts/heure, soit environ 1€. Nous sommes une nouvelle fois confrontés au même problème, nous avons maintenant des Euros, des Couronnes Tchèques, des Zlotis, mais pas de Litas.

Une fois les Litas retirés dans un distributeur proche de l'entrée du château, il nous faut encore faire de la monnaie, ce que nous refuse le très chic restaurant-salon de thé sur le quai. Il est 17h30, nous réussissions in-extrémis à acheter une dizaine de cartes postales à une marchande peu aimable occupée à remballer son étalage de souvenirs.

L'importante restauration avec des briques neuves ne nous incite pas à la visite de l'intérieur du château. En revanche, on ne peut se lasser d'admirer son allure extérieure dans ce cadre magnifique.

Nous jetons un oeil aux maisons en bois toutes proches de la communauté des Caraïtes avant de rejoindre le camping Kempingas Slenyje www.camptrakai.lt.

Nous avons parcouru 234km ce jour, 2 032km depuis notre départ.

Nous retrouvons ici un camping comme l'on peut en trouver en France. Une clientèle cosmopolite, essentiellement de passage, Trakai étant une étape indispensable lorsque l'on traverse le pays. Un ennui tout de même, nous rayons les lanterneaux et le toit-dôme Heki en effectuant le remplissage d'eau propre sous les arbres, à l'endroit prévu à cet effet. La nuit nous coûte 79Lts, soit environ 24€ électricité comprise.

Nous quittons le camping vers 9h00 et partons pour Vilnius.

Nous entrons dans Vilnius par la rue Gedimino Prospektas, en son temps rue Staline et Lenine, très belle avenue longue de 2km débouchant directement sur la cathédrale.

Population de Vilnius: en 2001 elle comptait 542 287 habitants. Les Lituaniens représentaient 57,8%, les Polonais 18,7%, les Russes 14%, les Biélorusses 4%, les Juifs 0,5%, les autres nationalités se partageant les 5% restant.

Nous traversons le parc devant le Musée National pour rejoindre le parvis de la cathédrale. Le clocher, lui, est bien séparé, les deux sont d'une éclatante blancheur par ce beau soleil.

Nous entrons à l'intérieur de l'édifice tandis que de plusieurs jeunes hommes en costumes impeccables s'activent en tous sens et font des allers et retours incessants.

Nous comprenons, une fois sortis, les raisons de cette agitation. 3 superbes limousines, une noire, une grise et une blanche, stationnent de l'autre côté de l'avenue, et sur le trottoir, se tient la future mariée accompagnée de ses demoiselles d'honneur.

Nous quittons la cathédrale pour la vieille ville. Nous remontons la rue de l'université et découvrons le Palais Présidentiel,

puis nous redescendons la rue Pilies, la rue animée du centre médiéval dont une maison à la façade en briques apparente est mentionnée comme étant la maison la plus ancienne de Vilnius,

l'église Sainte-Anne, dont la façade est une véritable dentelle de brique,

Une autre cérémonie se déroule dans l'église Saint-Bernardin-et-Saint-Francis qui jouxte l'église Sainte-Anne. Nous sommes une nouvelle fois surpris par les tenues très classe des convives ;

Nous croisons dans les rues beaucoup de jeunes gens avec des tenues vestimentaires chics et un nombre impressionnant de voitures de luxe. On sent immédiatement l'importance accordée à l'apparence dans cette nouvelle société.

Nous remontons la place de la Mairie et déjeunons dans un restaurant d'une chaîne très à la mode en Lituanie et indiqué dans le GDR, Cili Kaimas www.cili.lt. La déco est très originale et nous y déjeunons très bien et pas cher. (74.80Lt, soit environ 23€ pour 2 coca, 2 bières et 4 plats).

Nous reprenons notre visite par l'église Saint-Casimir, l'une des plus anciennes et des plus baroques de la ville,

la Société Philharmonique, l'église Sainte-Thérèse et enfin la Porte de l'Aurore, unique rescapée des portes de l'enceinte historique.

Nous quittons Vilnius à 17h00 et prenons la direction de Siauliai, sans savoir que nous nous apprêtions à vivre la plus belle galère de notre voyage.

Nous roulons correctement sur la route à 2x2 voies, l'A2, jusqu'à Panevezys, puis sur l'A9 en direction de Siauliai. Nous suivons scrupuleusement les indications du GPS et quittons cette route une dizaine de kilomètres avant Siauliai. Nous nous rendons sur le site de la Colline aux Croix où nous savons qu'il est possible de bivouaquer.

Après plus de 20km, le GPS perd soudain sa destination et nous abandonne au milieu de quelques fermes. La route goudronnée s'arrête elle aussi et nous laisse le choix entre deux chemins de terre. Nous hésitons et revenons finalement sur nos pas.

Nous traversons Siauliai et prenons l'A12 en direction de Riga. Nous avions plusieurs coordonnées pour la colline et Romain trouve, semble-t-il cette fois, la bonne destination. Nous approchons. En pleine ligne droite, sans aucun carrefour, nous dépassons le Poi et sommes de nouveau perdus. Dés que possible, nous quittons la grande route et partons à la recherche de cette foutue colline...Des kilomêtres de chemins de terre, achevés systématiquement par des demi-tours délicats...La nuit est tombée.

Je ne veux plus chercher. Rom et Isa insistent, il faut trouver quelqu'un et lui demander notre chemin. Dans l'attente, Isa prépare un dessin représentant la colline.

Nous croisons enfin un jeune qui nous renvoie sur l'A12 et nous indique de repartir sur Siauliai. Nous repartons, arrivons sur un rond-point et prenons une belle route éclairée de part et d'autre par des bornes lumineuses. Le parking est là, quelques camping-cars également. Comment avons-nous pu louper ce carrefour...

Il est 23h00, nous tournons depuis plus de 2h00.

Nous avons parcouru 352km ce jour (244km + 108km de navigation inutile), 2 384km depuis notre départ.

Nous sommes réveillés à 8h00 par les marchands mettant en place leurs étalages. En plus, je suis garé où ils ont décidés de s'installer et des charrettes sont déjà de part et d'autre du CC. Je m'habille rapidement et déplace le CC vers la colonie d'Italiens en partance vers Moscou qui nous a rejoint dans la nuit.

Nous déjeunons tranquillement avant de visiter le site.

La vraie raison de l'existence de cette colline est ancrée dans l'histoire de la Lituanie. Au cours des siècles, l'endroit s'identifia à la résistance pacifique des Lituaniens catholiques en dépit des menaces auxquelles ils ont du faire face à travers leur histoire.

le site a pris une signification plus particulière durant les années 1944-1990, alors que la Lituanie faisait officiellement partie de l'URSS. Les Lituaniens ont continué à se rendre à la Colline afin d'y déposer des offrandes et montrer leur attachement à leur identité, leur religion et leur racines. Ainsi, malgré l'acharnement des Soviétiques à retirer les nouvelles croix et à raser le site au bulldozer, de nouvelles croix ont continué à apparaître. En 1985, les autorités sovétiques ont renoncé à retirer les croix.

Depuis l'indépendance de leur pays, les Lituaniens ont continué à ajouter des milliers de croix, chapelets et autres objets de culte. Les croix y sont actuellement au nombre de 50 000, rappelant aux visiteurs la lutte d'un peuple pour la libertéde son pays.

Le 7 septembre 1993, le Pape Jean-Paul II s'est rendu à la Colline des Croix.