Eduardo nous rapporte notre Geely, je n'étais pas inquiet, mais bon... Nous réglons 133 CUC pour nos 2 nuits et nos repas puis prenons la route pour Trinidad. Hier soir nous avons regardé la télé cubaine, entre les clips à la gloire de la révolution, nous avons pu voir le film français Chocolat avec Omar Sy. Ce film inspiré de faits réels, raconte l'histoire de Rafael Padilla. Ce premier artiste de cirque noir en France était un jeune esclave cubain né à la Havane...
Nous faisons le plein avant de quitter Camagüey, le litre d'essence est à 1.20 CUC, soit équivalent au prix actuel en France.
Nous passons Ciego de Avila puis Sancti Spiritus, jusque là la route est assez monotone.
Les paysages deviennent plus intéressants à mesure que nous approchons de Manaca Iznaga.
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Village situé à 15km avant Trinidad en arrivant de Sancti Spiritus, au coeur de la vallée de los Ingenios, ou vallée des moulins à sucre, inscrite au Patrimoine de l'Unesco.
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Cette vallée fut un centre de production sucrière très important jusqu'en 1850. La tour de 7 étages haute de 45m fut construite pour pour servir de mirador afin de surveiller les esclaves dans les plantations. Aujourd'hui, la cane à sucre a totalement disparu du paysage. Un train à vapeur parcourt la vallée et rejoint la gare de Trinidad en deux heures et demi.
Nous visitons le village et assistons au départ du train. De la gare au pied de la tour, nous ne voyons que du linge brodé étendu pour attirer les touristes. Le lieu est trop touristique et les cubains trop insistants, nous préférons reprendre la route.
Nous arrivons à Trinidad par l'est, nous devons traverser toute la ville, notre chambre est totalement à l'opposée dans le centre historique.
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N13, N14, N15 - Casa la Navarra, Trinidad, 3 nuits du 30 décembre 2016 au 2 janvier 2017, adresse calle Piero Guinart (Boca) 210. Chambre 25 CUC, petit-déjeuner 5 CUC, dîner 8-12 CUC, garage 3 CUC/j
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La casa se situe à 50m du terminal de bus, en conséquence la rue est très animée et il bien difficile de stationner; Heureusement un garage nous attend.
C'est cette réservation qui nous a posé le plus de difficulté, beaucoup de retours négatifs ou de durées incomplètes, mais encore une fois les échanges par mail ont toujours été efficaces et rapides.
Nous passons la porte cochère, celle-ci s'ouvre sur une grande pièce faisant office de salon d'accueil. Victoria nous reçoit mais c'est Amado, son mari qui faisait la sieste juste à côté de l'entrée, qui nous montre notre chambre. Nous montons à l'étage, tandis que nous posons nos affaires, il a servi deux bons verres de rhume sans oublier le sien. Il laisse la bouteille mais part avec son verre sans même nous attendre. Accueil sympathique mais nous soupçonnons que notre arrivée soit un peu prétexte à sa consommation...
La maison est très originale, largement ouverte sur un patio intérieur, les plafonds sont très hauts, les carrelages et portes intérieures splendides. Nous avons une grande terrasse sur le palier de notre chambre et une seconde sur le toit offrant une vue magnifique sur la ville.
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45 000 habitants, Trinidad est la plus belle ville de Cuba, classée au Patrimoine de l'Humanité par l'Unesco. Comme Camagüey, elle a fêté ces 500 ans en 2014.
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Nous partons faire une première reconnaissance de la ville, nous remontons la rue pavée de gros galets devant la casa et arrivons devant l'ancien couvent Saint-François-d'Assise construit au XVIIIè siècle.
Cet édifice, dont il ne reste que le clocher, a été reconverti en musée de la Révolution, le "muceo nacional de la lucha contra bandidos".
Cette visite ne nous apprend plus grand chose, en revanche la vue depuis le clocher sur le massif de l'Escambray et les toits de la ville jusqu'à la mer méritent le détour.
Avant de revenir dîner à la casa, nous décidons d'aller goûter une Canchanchara un cocktail local servi dans petit bol de terre. Le bar, qui porte d'ailleurs ce nom, est installé dans une des plus belles maisons de Trinidad avec une splendide terrasse pavée ; Beaucoup de monde et un peu attrape-touristes...
Comme toujours le dîner est extrêmement copieux, pour une fois nous avons la présence d'esprit de ne commander qu'un seul plat de poisson pour deux...
Pas de dîner ce soir à la casa, nous demandons l'adresse d'un restaurant à Victoria qui nous conseille El Ceiba. Nous nous y rendons immédiatement, avec la recommandation de notre casa nous arrivons à trouver une petite table de deux...
Dernière matinée de l'année 2016, nous profitons de la belle lumière du petit matin et de l'absence de touristes pour faire un tour approfondi du vieux centre historique.
La plaza Mayor correspond au coeur du centre historique de Trinidad. C'est l'ensemble le plus homogène de la période coloniale de Cuba.
Tous les bâtiments sont parfaitement restaurés et peints dans les tons pastels.
Nous prenons un jus d'orange en terrasse, puis récupérons la voiture pour partir à la plage. Nous roulons une quinzaine de kilomètres pour rejoindre la plus belle de la région, la plage d'Ancon.
Nous essayons de nous écarter un peu de l'hôtel mais la plage devient plus étroite aussi nous préférons revenir sur nos pas pour profiter de la belle étendue de sable blanc; le bleu de l'eau est magnifique et sa température douce... C'est dans ce cadre agréable que nous téléphonons à la famille pour souhaiter la bonne année...
Nous revenons à Trinidad en faisant un crochet par le village de la Boca à l'embouchure de la rivière; Pas de sable sur ces 5 km de côte, mais des rochers glissants et coupants...
Nous rangeons la voiture et faisons une petite balade à l'écart du centre historique; Celle-ci nous mène au parque Céspedes, une place populaire bien agréable, lieu de rencontre animée car équipée de wifi comme tous les places; La queue n'étant pas trop importante devant l'agence Etecsa, nous en profitons pour acheter enfin des cartes d'accès à internet, 10 cartes d'une heure pour 7.50 CUC.
Nous allons dîner. Le restaurant la Ceiba est situé à une rue de notre casa, il tient son nom de l'arbre géant, planté dans la cour intérieure. Celui-ci, de la famille des fromagers, peut atteindre la hauteur de 70 m. Nous goûtons le poulet au miel, repas correct 40 CUC à deux. C'est quasiment le double du prix qu'à la casa et c'est loin d'être meilleur...
Nous prenons un café cubain chez Don Pepe, une petite adresse sympa avec une belle cour intérieure face au musée de la Révolution, puis passons la soirée en terrasse prés de la casa de la Musica. Comme tout le monde, nous passons les dernières heures de l'année à essayer de nous connecter, quelle lenteur ce wifi...
Aujourd'hui direction la montagne et le massif de l'Escambray. Ce massif culmine à 1 156 m au pic San Juan. Foyer de l'insurrection lors de la révolution cubaine, le Che y installa même son campement en 1958...
Nous parcourons une vingtaine de kilomètres sur une route raide et défoncée et atteignons Topes de Collantes. Il n'y a pas vraiment de village, mais quelques HLM bien délabrés, un imposant centre de santé et un centre d'information où nous avons bien du mal à obtenir le moindre renseignement... Nous voulons faire la randonnée la plus connue et voir la cascade de Caburni, nous cherchons une bonne demi-heure puis redescendons de 3 kilomètres pour trouver l'embranchement de la route menant au départ du sentier...
Nous marchons un petit quart d'heure et arrivons devant la cabane d'entrée et de péage, 10 CUC par personne.
A chaque cubain que je croise, je demande si l'on a des chances de voir un tocororo et des mariposas, les deux emblème du pays; pour la fleur, ce n'est pas la saison et pour l'oiseau cela ne semble pas gagné non plus...
Nous arrivons à la cascade, celle-ci est jolie mais pas spectaculaire, le débit d'eau est faible mais cela n'empêche pas Isa de prendre un bain et une bonne bouche au pied de celle-ci.
Nous remontons tranquillement vers la voiture, le nez en l'air, soudain Isa m'attrape le bras... 2 tocororos dans l'arbre devant nous ! ils ne bougent pas, ,j'ai tout le temps de les prendre en photo... Son vrai nom est le trogon de Cuba, il est endémique de l'île et a été déclaré oiseau national car ses couleurs rappellent le drapeau cubain et il ne peut pas survivre en captivité...
Nous quittons la montagne, un crochet par la plage, puis retour à la chambre.