Pepe, le chauffeur de taxi vient nous chercher comme convenu à 9h00 et nous emmène à l'aéroport où nous devons réceptionner la voiture que nous avons louée pour rejoindre Viñales. Pour cette location, nous sommes passés par Novela Cuba, un tour-opérateur spécialiste de Cuba avec une agence parisienne, chez qui nous avons également acheté nos cartes de tourisme (55€ les deux), le document obligatoire donnant une permission de séjour de 30 jours. L'agence de location est Via Rent a Car - Gavota, il y en a plusieurs sur place toutes appartiennent au gouvernement cubain. Sur notre bon de commande, il est prévu une Peugeot 301 où de même catégorie, dans les faits la voiture qui nous revient est une chinoise, lesquelles représentent l'essentiel du parc. Celle que nous recevons est une Geely CK avec 50 000km au compteur.
Extérieurement elle présente de multiples défauts et la carrosserie semble même avoir été repeinte ; à l'intérieur elle est dans un état lamentable et surtout très sale... A y regarder de plus près, les dégradations sont principalement dûes à la mauvaise qualité des matériaux, les moquettes au sol peluchent et sont déchirées, les plastiques sont rayés, les sièges tachés et même le plafond est dégradé... Les guides touristiques indiquent qu'il faut tout vérifier avant de prendre la voiture et signaler la moindre rayure; dans le cas présent je ne sais pas quoi faire... Il y a plus de touristes que de voitures, le loueur ne veut rien savoir et nous fait comprendre que ce sera celle-ci ou rien. Il la fait nettoyer sommairement, pendant ce temps je prends un maximum de photos et le stipule sur le contrat. Je laisse 200 CUC en dépôt de garantie que j'espère bien revoir au retour...
Nous prenons la direction de Viñales par l'Autopista Este-Oeste.
Premiers kilomètres sur les routes cubaines et premier constat : les routes ne sont pas surchargées, mais il y a beaucoup de piétons, notamment aux abords des ponts où de faux agents interceptent les voitures de touristes pour faire monter les gens qui attendent en bord de route... Les passages à niveaux ne sont pas protégés, les automobilistes doivent marquer le stop au passage des voies ferrées. Enfin, nous sommes systématiquement dépassés par de vieilles américaines roulant à plus de 110km/h dans un nuage de fumée...
Nous sortons de l'autoroute à Consolación del Sur, puis roulons encore 35km et arrivons à Viñales.
Viñales est une étape incontournable d'un voyage à Cuba. Ce village de cultivateurs de tabac est situé dans une extraordinaire vallée inscrite au Patrimoine mondial de l'Unesco d'où émergent, au milieu des champs de terre rouge, des reliefs karstiques très particuliers, couverts de végétation, les fameux mogotes...
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Nous y arrivons un peu avant 14h00. Notre GPS, la tablette d'Isa que nous utilisons avec une carte OsmAnd téléchargée avant notre départ, mais hélas sans le support qui se trouvait dans le sac perdu à l'aéroport, fonctionne à merveille, et nous trouvons très rapidement la casa que nous avons réservée.
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N4, N5, N6, N7 - Casa Regla Paula, Vinales, 4 nuits du 21 au 25 décembre 2016, Adresse : Calle Camilo Cienfuegos 56, chambre 30CUC, petit-déjeuner 5CUC, dîner 10CUC
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La maison est tenue par deux soeurs, Nena et Chichi, aidées par leur maman pour la préparation des repas, ; leur accueil est très chaleureux et tous les avis que nous avons lus convergent pour dire que cette adresse est formidable et reste pour tous les voyageurs un des coups de coeur du séjour à Cuba. Nous prenons nos repas dans cette casa, en revanche nous logeons dans la maison de Chichi à 100m de celle-ci et avons une maison juste pour nous. Chichi aime le rose...
Il y a environ un millier de chambres à louer dans le village et malgré cela, nous avons lu, et Chichi me le confirme, qu'à Noël l'année passée, certains touristes ont dû passer la nuit sur la place de l'église par manque de place...
Nous installons nos affaires puis partons faire une première reconnaissance du village.
Celui-ci est organisé sur un quadrillage de quelques rues, aux maisons basses et colorées. Depuis que le gouvernement a autorisé la location des chambres, les habitants ont construit des extensions à l'avant de leur maison pour accueillir les touristes en ne conservant pour eux qu'une ou deux pièces à l'arrière.
Et devant toutes les maisons, les mêmes fauteuils à bascules attendent le voyageur. Le panneau officiel des casas particulares est ainsi apposé sur quasiment toutes les maisons, il est parfois complété d'une banderole d'Excéllence Tripadvisor. L'appât du gain fait qu'il s'en ouvre toutes les semaines. Mais Nena et Chichi, en plus d'être très chaleureuses et attentionnées, sont très dynamiques et gèrent parfaitement leurs chambres d'hôtes, ce qui n'est certainement pas le cas de tous...
La circulation est assez dangereuse, outre les camions et les vieilles américaines qui sillonnent les rues, les paysans locaux traversent le village à cheval à une vitesse totalement inappropriée Sitôt arrivés, nous assistons à une scène peu ordinaire, un accident de carriole à l'intersection de deux rues; le cheval est couché sur la route, son cavalier lui tient la tête et hurle contre les touristes, fautifs selon lui de l'écart de son cheval...
Nous grignotons deux brochettes au barbecue à la Esquinita, une petite gargote près du centre; à peine sommes nous installés qu'une averse s'abat soudainement.
L'averse passée, nous remontons la rue principale jusqu'à l'église. La place devant celle-ci et le centre culturel forme le parque José Marti. C'est un lieu de rencontre et un endroit vraiment très agréable. C'est aussi un des seul endroit du village où l'on peut se connecter à internet pour peu qu'on ait eu la patience de faire la queue pour acheter une carte, ce qui n'est pas encore notre cas...
Nous prenons ensuite une rue menant aux champs de tabac. La courte pluie a eu pour effet d'accentuer les contrastes et la lumière est vraiment très belle.
La nuit va bientôt tomber, nous revenons sur nos pas. Passant devant le stade de base ball nous montons dans la petite tribune et restons quelques minutes à regarder l'entraînement de jeunes enfants, puis nous nous installons sur la jolie terrasse tout en bois de la Casa del Mojito en attendant le coucher du soleil.
Première soirée chez Chichi et Nena, nous sommes 3 couples français à dîner dans la petite salle à manger, le repas est excellent et très copieux. Avant de partir nous coucher, Chichi nous confirme que notre randonnée à cheval est bien réservée pour demain matin 9h00.
Après avoir avalé un énorme petit-déjeuner nous retrouvons notre guide à l'heure convenue. Nous partons à 4, Enrique, un jeune touriste allemand qui voyage seul nous accompagne. Nous sortons du village et retrouvons les chevaux. C'est une première pour nous, nous ne sommes jamais montés à cheval, cependant ces petits chevaux cubains sont très dociles et dressés pour ces randonnées.
Nous avançons au milieu des champs en direction des mogotes, la température est agréable en revanche le temps est plutôt tristounet et la pluie menace. A cette période de l'année, le tabac débute sa croissance et les paysans que nous croisons sont essentiellement occupés au repiquage des plants ou labourent la terre avec des boeufs.
Nous faisons une halte dans un séchoir à tabac. A cette époque de l'année celui-ci est vide, mais un jeune planteur nous explique le processus de la récolte, le tri et l'utilisation des feuilles et nous montre la confection d'un cigare. 90% de la récolte doit être remis à l'Etat, mais il garde 10% pour sa consommation personnelle ou la vente éventuelle aux touristes.
Nous reprenons nos chevaux, nous faisons une première halte pour visiter une grotte avec un petit lac où nous laissons quelques CUC au guide, puis un crochet par un petit étang où nous laissons quelques CUC pour un mojito, et terminons par une dégustation de café où nous laissons encore quelques CUC pour acheter un peu de café local. Nous mettons 5 heures pour faire cette petite randonnée, un rythme plutôt pépère, mais comme notre sympathique guide est payé à l'heure (5CUC/h par personne), il n'est pas très pressé. Le soleil fait maintenant de timides apparitions, une belle journée tout de même.
Nous revenons au village et rejoignons la Casa de la Caridad, un jardin botanique regroupant diverses variétés d'arbres et de plantes exotiques à la sortie du village en direction de Puerto Esperanza. Ce jardin a été créé il y a tout juste cent ans par un passionné, puis conservé et entretenu par ses deux filles aujourd'hui décédées. Entrée libre, pourboire accepté et l'actuel jeune propriétaire des lieux qui nous accompagne le mérite pleinement.
La visite s'achève devant un jus de fruit au comptoir du bar aménagé dans cette belle forêt, puis par la signature du livre d'or, ouvert sur une table juste en dessous la photo du pape François...
Nous nous rendons ensuite au bureau Havanatur installé en face de l'église pour nous renseigner sur les tarifs et les horaires pour rejoindre le cayo Levisa ; Le repas est inclus dans le prix de la traversée, nous avons le choix entre repas complet ou sandwich. Nous prenons ce dernier pour 23CUC par personne. Demain nous ne devrons pas traîner, la seule navette qui relie cet îlot part à 10h00 de Palma Rubia situé à une soixantaine de kilomètres sur la côte nord.
Nous dînons en compagnie d'Enrique dans un restaurant italien, le Dulce Vida, et nous donnons rendez-vous pour le lendemain matin, départ 8h30.
Nous partons à l'heure convenue et arrivons au lieu d'embarquement à 9h30; Nous sommes parmi les premiers et avons même le temps de prendre un café. Le bateau arrive, il ramène les quelques touristes qui ont passé la nuit sur le cayo.
Comme nous savons pas lézarder, nous marchons le long de celle-ci, dans un sens, puis dans l'autre... Dans les deux cas, le splendide sable blanc fini par laisser place à des forêts d'arbres morts particulièrement photogéniques, puis à la mangrove
Il est l'heure de déjeuner lorsque nous revenons de nos balades. Sans trouver la moindre explication, nous suivons la file et allons nous servir au buffet. La nourriture proposée n'a rien de très engageant et nous nous contentons de quelques assortiments de salades... A la fin du repas, au moment de donner notre ticket pour prendre notre boisson, le serveur s'aperçoit que nous n'avions pris que l'option sandwich... Trop tard, nous avons fini.
Sieste et baignade. Nous quittons le cayo un peu avant 16h30. Un endroit de rêve où je m'ennuie finalement très vite...
La nuit est tombée lorsque nous revenons à Viñales et, comme nous l'avions lu, nous constatons effectivement que la conduite de nuit est à proscrire sur l'île. Énormément de gens circulent sans lumière (piétons, piétons avec animaux, cavaliers, carrioles, vélo, motos...) et les vieilles américaines qui ont des phares nous les envoient en pleine poire...
Ce soir nous dînons à la casa, le repas est excellent, cela tombe bien nous sommes affamés.
Hier soir nous avons beaucoup discuté avec Chichi. Elle était revenue dans sa maison pour gérer toutes les réservations sur son ordinateur, et nous constatons toute la patience dont les cubains doivent faire preuve pour répondre aux sollicitations des touristes avec un réseau internet si faiblard. Et malgré cela, nous devons reconnaître que nous avons toujours reçus des réponses rapides à nos mails...
Ce soir, c'est le réveillon de Noël. Nena et Chichi sont de sortie et ne feront pas de dîner. Elle nous propose de nous réserver une table dans le paladar où elles ont prévu de dîner, nous acceptons.
Nous prenons un copieux petit déjeuner et partons à la recherche d'un DaB avant de nous mettre en route pour le cayo Juntas. Le GDR indique deux adresses, la Banco de Crédito y Comercio et la Cadeca, toutes deux dans la rue principale de part et d'autre de l'église. Nous nous présentons devant la première, plusieurs personnes attendent devant les deux distributeurs et essayent en vain de retirer du liquide; J'essaie à mon tour, problème de connection.
Nous essayons la Cadeca. Une queue s'est formée devant la banque et la porte s'ouvre à mesure que des clients en ressortent. Vient notre tour, il n'y a pas de DAB mais un guichetier. Une tentative avec ma Mastercard Fortuneo, puis avec la Visa Crédit Agricole d'Isa, aucune ne passe... Nous retournons à la première banque, un client vient juste d'obtenir son argent. Nous essayons la carte d'Isa... Bingo, tant pis nous aurons les frais du Crédit Agricole.
En retrouvant du réseau, je m'aperçois que Fortuneo m'a adressé un sms pour confirmation lors d'une des tentatives et sans réponse de ma part, ils ont bloqué ma carte...
Nous nous mettons enfin en route, première étape le belvédère de los Jazmines. Los Jazmines (les jasmins) est le nom d'un hôtel situé à l'extérieur de Viñales sur la route de Pinar del Rio et sa renommée tient surtout de son extraordinaire situation au sommet du colline offrant une vue imprenable sur la vallée et les mogotes. Il n'est pas nécessaire de pénétrer dans l'hôtel pour profiter du panorama, mais si le besoin s'en fait sentir, un bar et une terrasse sont aménagés près du belvédère.
Nous revenons vers Viñales et prenons la direction la presqu'île du cayo Juntas par Minas de Matahambre. Nous laissons cette route sitôt être sortis du village et suivons la direction Mural de la Prehistoria.
Ce mur de la préhistoire est une fresque peinte sur un rocher à la demande de Fidel et les différents guides la présentent comme une attraction pour touristes qui ne mérite pas le détour. L'apercevoir de la route nous suffit, en revanche, suivre cette direction nous permet de visiter une nouvelle partie de la vallée et de découvrir d'autres paysages de mogotes sous le soleil.
Nous retrouvons la route principale et continuons vers cayo Juntas.
Les paysages sont beaux, vallonnés et très verts. La route en revanche est pénible et nous mettons bien plus que l'heure indiquée dans le GDR pour parcourir les 60km. Nous passons sans nous arrêter devant la Cueva de Santo Tomas, la plus grande grotte de Cuba.
Nous atteignons enfin la presqu'île...
De la route, il me semble apercevoir une curieuse structure métallique au travers d'une forêt de bois morts plantés au milieu de l'eau. J'arrête la voiture et nous continuons à pied. Nous parcourons à peine une centaine de mètres et découvrons un phare sublime et un extraordinaire paysage...
Nous reprenons la voiture pour quelques hectomètres et arrivons sur la grande plage. Devant les installations du cayo, le parking est payant (1CUC) aussi les taxis ne vont pas plus loin, ils garent leurs veilles américaines à l'ombre des arbres et dorment en attendant le retour des touristes.
Nous sommes le 24 décembre, nous passons un petit coup de fil aux enfants qui réveillonnent chez les grands parents.
Nous ne quittons pas le cayo juntas sans prendre un mojito au bar de la plage. Au retour du voyage, Isa dira que celui-ci était le meilleur du séjour...
Nous revenons à Viñales; Ce soir nous dînons au paladar los Narra, un restaurant aménagé dans un jardin à l'arrière d'une casa, à deux pas de notre chambre. Langouste au réveillon, 40CUC pour notre soirée.