Il fait 7°C au lever du jour ce matin, et il faut un peu de courage pour aller prendre une douche... Aujourd'hui, une grosse journée de route nous attend et je souhaite en terminer au plus vite avec les 110km de piste qui nous séparent de Seeheim et du maccadam de la route B4. Nous quittons Hobas, il est tout juste 7h00.
Curieusement, le ciel est très couvert ce matin, et carrément tout noir au dessus du canyon.
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Sur la D601, entre Hobas et la jonction avec la C12, un inselberg du Gondwana Canyon Park nous fait penser à l'Uluru et nous donne l'occasion de rêver des paysages Austaliens.
Nous laissons la D601 pour la piste C12, à peine plus carrossable. Parfaitement rectiligne sur près de 70 km, celle-ci suit la voie ferrée reliant la Namibie à l'Afrique du Sud. Nous longeons cette voie depuis deux jours sans croiser le moindre train. Nous commençons par croire qu'elle est désaffectée, lorsque surgit le Transnamib.
Nous arrivons à Seeheim à 10h30. Trois heures et demi pour parcourir 110km, soit à peine plus de 30km/h de moyenne. Nous sommes revenus sur une route goudronnée et nous fêtons ces retrouvailles avec un second petit déjeuner.
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Les lieux ont conservé, pour la plupart, des noms allemands ; Pour midi, nous nous arrêtons sur l'aire située près de la rivière Buchholzbrunn.
Nous complétons notre plein de gasoil à Aus, dernière station service avant Lüderitz.
Les 125km entre Aus et Lüderitz sont un véritable enchantement. Les paysages sont magnifiques et la présence d'énormes nuages, tout à fait inhabituelle à cette période de l'année, les embellit encore .
Nous croisons plusieurs groupes d'autriches marchant en famille le long de la voie ferrée.
Les derniers kilomètres avant Lüderitz nous donnent l'occasion de découvrir d'autres paysages tout à fait exceptionnels. La route serpente entre les dernières dunes de l'extrémité sud du désert du Namib et la limite nord de la Sperrgebiet National Park, la zone interdite rescellant les diamants de Namibie. |
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Les dunes se déplacent avec le vent et il est nécessaire de déblayer régulièrement, au chargeur, le sable accumulé sur la route. Nous passons près de la ville fantôme de Kolmanskop, ville prospère durant la première moitié du XXè siècle grâce à l'industrie diamantifère, et maintenant rendue au désert.
L'Océan Atlantique nous apparait enfin, immobile. Plus aucun nuage, le ciel est tout bleu. Nous effectuons quelques courses dans un supermarché près du port et rejoignons Shark Island. Le camp site occupe toute la presqu'île, entre la mer et Lüderitz. Les emplacements sont aménagés en terrasse entre les rochers, tout au bord de l'eau, avec barbecue, point d'eau, borne lumineuse et électricité. L'endroit est décrit très venteux dans le Lonely Planet, mais pour nous ce soir, il fait un temps radieux.
Nous avons parcouru 398km ce jour, 1 229km depuis notre départ.
Quelle douceur ce matin, 15°C et le soleil n'est pas encore levé... Un phare surplombe le camp et la baie. Je m'y dirige en guettant les premières rayons.
Une famille a passé la nuit dans le phare et s'apprète à déjeuner en terrasse. Tout comme les emplacements du camp, les 2 chambres du phare peuvent être également louées auprès de Namibia Worldlife Ressort. www.nwr.com.na
Du haut des rochers devant le phare, je contemple la baie de Lüderitz, le port, les îles. Juste à mes pieds, la presqu'île de Shark Island avec chaque emplacement du campsite et vers le nord, immédiatement après les dernières constructions, les dunes du Namib.
Les rayons du soleil atteignent maintenant le camping-car. A défaut d'interrupteur crépusculaire, l'employé du camp éteint une à une les bornes lumineuses...
9h00, nous règlons 220 N$ au très symphatique gardien du camp et quittons cet endroit magique. Nous filons directrement vers le marchand de pneus aperçu la veille à l'entrée de Lüderitz. Le remplacement du pneu est vite effectué. Coup de chance, c'était le dernier. Nous règlons N$ 1 450 et revenons vers le centre ville. |
Lüderitz est la plus ancienne ville du Sud-Ouest Africain. En 1883, un commerçant de Brême nommé Adolf Lüderitz négocie avec un chef local l'acquisition de la baie Angra Pequena, située au sud de la future Namibie. En 1884, après avoir obtenu la protection du gouvernement allemand sur le Sud-Ouest africain, Adolf Lüderitz crée ce port de pêche qu'il baptise en l'honneur de sa famille. Après la découverte de diamants en 1909 dans la région de Lüderitz, un territoire grand comme la Belgique, situé entre le port de pêche et la frontière sud-africaine, est déclaré zone diamantifère et interdit aux personnes non-autorisées. Comptant dans les années 2000 une dizaine de milliers d'habitants, Lüderitz est toujours une enclave dans la zone diamantifère de Namibie. Aux portes de Lüderitz, l'attrait touristique principal est le célèbre village fantôme de Kolmanskop envahi par le sable. Les visiteurs se pressent ainsi dans l'ancien hôpital et dans les maisons coloniales ouverts aux quatre vents. Dans les environs, les visiteurs peuvent aller jusqu'à Dias Point, une presqu'ile où les Portugais avaient accosté en 1488.
Nous garons le CC tout près de l'ancienne gare coloniale, le long de Bismark St, l'avenue centrale de la ville, bordée de grosses bâtisses au style très germanique, et marchons en direction de l'église luthérienne dominant la ville.
Nous remontons la rue Berg, aux maisons colorées, restaurées et bien entretenues, passons devant Goerke Haus, à l'angle de Diamantberg, puis grimpons vers Felsenkirche.
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Du haut de ce promontoire, le panorama sur Lüderitz et sa baie est splendide. En fond, aux portes de la ville, les dunes ocres du Namib.
Nous revenons au CC et prenons la direction de Diaz Point.
Nous suivons la piste pendant une vingtaine de kilomètres, en longeant la zone interdite au milieu de paysages lunaires, avant de retrouver l'océan et de découvrir le phare de Diaz Point.
Une passerelle en bois permet d'accéder à la croix de Diaz sur son rocher. Nous y prenons les embruns puis revenons sur nos pas.
Nous quittons définitivement Lüderitz. En préparant notre itinéraire, j'avais longtemps hésité à faire autant de kilomètres pour venir dans le sud du pays ; Autant dire que je ne regrette absolument pas ce choix, tant les paysages rencontrés ont été uniques et variés, et Lüderitz sous le soleil, un vrai coup de coeur.
Nous bifurquons sur la C13 pour Helmeringhausen et 107 km de piste.
Les premiers kilomètres sont très difficiles, je ne sais toujours pas quelle allure adopter sur les pistes ondulées. Je respecte les conseils du loueur et dégonfle les pneus, sans constater de réelles améliorations. Plus je ralentis, plus les vibrations sont importantes. Comme il est impensable de rouler à 20km/h sur plus de 100km, je décide, excédé, de passer à la vitesse supérieure...l'aiguille du compteur atteint 80km/h, le miracle se produit, plus de secousse, nous semblons maintenant surfer sur la piste...
La conduite est un peu flottante, mais les kilomètres défilent. Nous arrivons à Helmeringhausen vers 17h00. Nous nous présentons directement à l'unique hôtel du village. Un petit camping est aménagé dans la cour, la nuit est à N$140, seul petit inconvénient, aucun branchement électrique n'est possible. www.helmeringhausen.com
Nous avons parcouru 268km ce jour, 1 497km depuis notre départ.