Nous nous arrêtons vers minuit sur la place d’Orgon peu après Cavaillon.
Nous avons parcouru 600km.
Nous n’avons que 70km à parcourir pour rejoindre le port de Marseille. Nous y arrivons vers 11h30. Nous stationnons sur le parking du centre commercial Carrefour Grand Littoral, un immense balcon dominant le port international de Marseille et effectuons nos derniers achats.
Nous passons l’après midi sur le Vieux Port sous un fort mistral avant de rejoindre le quai d’embarquement. Nous quittons Marseille à 20h00 à bord du somptueux Napoléon Bonaparte de la SNCM, dernière importante construction des Chantiers de l’Atlantique.
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François nous a parlé de la piscine de ce navire. Notre sac piscine est prêt. A peine sommes nous installés dans notre cabine, que nous partons à la recherche du bar piscine. Nous nous retrouvons finalement seuls dans la piscine, notre présence ne semble guère appréciée par l’équipage, ni par les passagers… |
Nous débarquons à Bastia en début de matinée sous le soleil. Nous avons prévu le tour de l’île dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Nous quittons donc Bastia en direction du Cap Corse par la côte est.
Nous nous arrêtons dans la première station service pour l’achat d’une bouteille de gaz. Le pompiste ne nous refuse pas le plein d’eau, mais il ne faudrait pas revenir !
Nous arrivons à Erbalunga. Nous laissons le CC sur la place du village et partons visiter le premier village recommandé par le GDR. « Que dit-on des Corses sur le continent ? » Nous sommes en Corse depuis à peine 45 minutes… |
Je bredouille quelques mots. Lorsque je lui indique l’itinéraire que nous avons programmé, ce dernier montre le CC et déclare sans encombre « pas avec çà… » A l’entendre, l’état des routes et la météo ne permettent aucun déplacement sur l’île avec un camping-car. Tout juste s’accorde-t-il à nous indiquer une visite incontournable, celle de l’église Saint Michel de Murato, « un échiquier de serpentine et de calcaire… »
Même si sur l’instant, je refusais de prêter plus d’attention à cette discussion, ces quelques mots échangés sitôt débarqués sur l’île modifieront notre circuit et notre séjour.
Nous longeons la côte jusqu à Santa Severa et bifurquons pour Luri par la D180, évitant ainsi les routes soi-disant inaccessibles de l’extrémité du Cap Corse. Par la même occasion nous nous privions des plus beaux panoramas… Nous passons le col de Sainte Lucie avant de rejoindre la côte ouest. Dans la descente du col, la route est bien plus étroite et plus sinueuse. Les nombreux ponts de pierres sont superbes.
La côte ouest est magnifique. Nous déjeunons sur un minuscule parking en bord de route surplombant la mer.
Nous arrivons à Nonza. Nous grimpons jusqu’à la tour génoise au bord de la falaise.
A nos pieds, la jolie plage de sable noire, devant nous l’église colorée. Quelques maisons accrochées à la montagne… |
Nous profitons de ce merveilleux décor jusqu’à Saint Florent. Nous visitons ce port, à coup sur méconnaissable pour un touriste estival, puis rejoignons Murato et sa fameuse église San Michele.
St Michel de Murato Nous sommes maintenant à 500m d’altitude, une dizaine de centimètres de neige recouvre le sol. Nous découvrons la chapelle au soleil couchant.Perchée sur un promontoire au carrefour des routes venant de Rapale, du col de San Stephano et de Murato, l'église St Michel étale la polychromie de ses murs devant le fond des montagnes surplombant le Bevinco. Construite vers 1150 l'église est de style pisan. La qualité des matériaux, une sorte de serpentine aux grains serrés et compacts mais facile à travailler à permis aux artistes de l'époque d'agrémenter l'ensemble d'un grand nombre de sculptures. La pierre provient en grande partie du lit du Bevinco mais certaines sont visiblement du réemploi d'un édifice antérieur. Ce qui caractérise aussi l'église St Michel est le clocher porche dont le sommet a été surélevé au XVIIIeme siècle. |
Nous redescendons sur la côte et rejoignons l’Ile Rousse. La date de notre séjour a du bon, quant au choix des bons restaurants ; il suffit d’aller dans le seul qui est ouvert, c’est à n’en pas douter une bonne adresse ! Nous dînons donc dans un bon petit restaurant, spécialités régionales. L’accueil est chaleureux…au début. Puis vient la rituelle question : « vous êtes Corses, vous ? »
Nous passons la nuit sur un parking à l’extrémité de la presqu’île. Nous avons parcouru 165 km.
Nous passons une nuit calme malgré la pluie et le vent. Les rayons du soleil perçant un ciel noir créent une atmosphère étrange. Le village est dans l’obscurité, l’Ile de la Pietra et sa tour génoise son baignées de lumière, le nom d’Ile Rousse est justifié.
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Nous longeons la côte en direction de Calvi, puis bifurquons pour le cirque de Bonifato.
Nous stationnons sur le parking peu après la maison forestière. Le départ de la randonnée est à 360m. A mesure que nous progressons, l’épaisseur de neige augmente. Nous avons de la neige jusqu’aux genoux, nous devons revenir sur nos pas.
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Nous déjeunons dans le CC avant de poursuivre. A Calvi, nous visitons la citadelle, puis le port. Nous passons devant la gendarmerie, celle-ci est totalement entourée de barbelés, des projecteurs sont installés aux quatre coins…
Il nous faut trouver un lieu de bivouac. Nous sortons de Calvi en direction de Galéria par la côte. Un terrain vague en bord de mer se présente. Nous remarquons plusieurs panneaux proférant, arguments à l’appui, des menaces à l’encontre des campeurs et camping caristes…Nous faisons demi-tour.
Après notre discours d’accueil d’Erbalunga, nous avions éliminé de notre circuit Porto et les Calanche de Piana et décidé de rejoindre Ajaccio par Corte et le col de Vizzavona. Nous revenons donc à l’Ile Rousse avant de prendre la Balanina.
Nous arrivons à Corte la nuit tombante. Nous remontons la rue principale, le Cours Paoli. Celui-ci est un cul de sac, et se termine par une petite place bordée de bars, la place Paoli. Nous faisons demi-tour sous le regard des consommateurs...
Nous quittons finalement Corte et choisissons de bivouaquer sur un terrain vague au bord de la route nationale. On ne peut pas dire que nous sommes sereins.
Nous avons parcouru 135km.
Nuit sans soucis. Rejoindre Ajaccio en hiver n’est pas chose facile et nous constatons encore beaucoup de villages isolés par la neige. Nous franchissons le col de Vizzavona dans le brouillard.
Nous laissons le CC sur le parking du port le temps de la visite d’Ajaccio. La ville ne présente pas un grand intérêt. Nous traversons la rue de la préfecture, célèbre depuis l’assassinat du dernier préfet…
Nous nous ravitaillons dans un supermarché Casino avant de poursuivre en direction de Propriano par l’intérieur des terres et le col Saint-Georges. Une station service à la sortie d’Ajaccio nous refuse le plein d’eau alors que nous venions de faire le plein de gaz oil...
Nous parcourons Propriano en CC. Il n’y a pas plus d’animation qu’à Saint-Florent. Le narrateur du récit téléchargé sur internet qui nous accompagne, indique avoir passé la nuit sur le port en compagnie de 50 à 60 camping-cars en août 1999…Nous sommes maintenant à cours d’autonomie et il nous faut trouver rapidement des toilettes publiques.
Nous quittons la N196 et prenons la D121 menant à la pointe de Campomoro. Nous espérons, sans y croire, trouver un camping à Belvédère-Campomoro. Il y en a un, fermé bien sur…
Nous revenons sur nos pas et passons la nuit sur un petit parking, en retrait de la route, surplombant la mer. Devant nous le Golfe de Valinco et Propriano, panorama magnifique.
Nous avons parcouru 160km.
Nous reprenons la N196 pour Bonifacio.
Nous renonçons à la visite de Sartène. Le seul stationnement possible est devant un autocommutateur France Télécom plastiqué depuis bien des années et laissé en l’état…
Nous stationnons sur un grand parking à l’entrée de Bonifacio et visitons le village. Les ruelles aboutissent à chaque fois à un point de vue sur la mer… Il y a beaucoup de vent !
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Nous remontons maintenant la côte est. Nous contournons sans nous y arrêter Porto-Vecchio. Les CC sont d’ailleurs interdits dans la ville.
Nous souhaitons rejoindre Zonza et le col de Bavella. Nous prenons la D368, traversons l’Ospedale. Une auberge est indiquée. Nous suivons une route forestière sur plusieurs kilomètres avant de trouver l’auberge. Celle-ci est fermée, mais il y a tout de même quelques voitures. Nous ne nous attardons pas et rebroussons chemin.
Nous sommes revenus sur la D368. Un chemin nous conduit sur un terrain de foot en stabilisé en pleine forêt. L’endroit serait idéal sans le vent ; Il souffle très fort, impossible de dormir au pied des ces arbres… Nous redescendons vers Porto Vecchio et passons la nuit sur le parking d’un magasin en bord de nationale.
Nous avons parcouru 125km.
Nuit très courte. Nous abandonnons le passage par le col de Bavella. Nous faisons néanmoins un léger détour pour voir le golfe de Pinarellu et sa tour Génoise, puis reprenons la N198. Cette route longe une côte sans grand intérêt.
Nous arrivons à Solenzara pour midi. Une bergerie en bordure de route à la sortie du village attire notre attention. Il s’agit d’une auberge qui plus est, est ouverte. Nous sommes les seuls clients, notre repas est un régal. L’accueil n’est pas plus chaleureux qu’à l’Ile Rousse et nous avons droit à la même interrogation sur notre corsitude. A défense, l’aubergiste est surtout affairé à préparer le réveillon du soir…
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Nous reprenons la route et roulons jusqu’à Bastia. Quelques achats pour le menu de réveillon, puis une promenade dans les rues de la ville. Nous gagnons ensuite le col de Teghime et nous y installons pour cette dernière nuit de 2001.
Nous avons parcouru 160km.
Nuit très calme. Soleil et ciel bleu, nous assistons au lever de soleil sur Bastia et l’étang de Biguglia. Nos sommes à l’endroit le plus étroit de la Corse, devant nous Bastia et Saint-Florent.
Nous prenons notre temps, savourons le paysage avant de redescendre visiter Bastia.
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Le vieux port, la vieille ville. Tout est très calme en ce premier janvier. Après deux heures de balade, nous regagnons le CC et quittons la ville pour la lagune de Biguglia.
Après midi de repos, puis nous regagnons le port de Bastia où nous devons embarquer à 19h00.
Nous sommes de retour à Marseille après une nuit calme dans la confortable cabine du Napoléon Bonaparte. Nous quittons rapidement Marseille et prenons la route de la maison.
Les souvenirs de notre séjour sont très mitigés ; paysages magnifiques, même sous la lumière de l’hiver. Accueil. Les Corses ont, à mon avis, un temps pour partager leur île, et un temps pour se la garder seulement pour eux. Peut-être ne tenaient-ils pas aussi à voir venir des touristes durant ces périodes de fêtes…
Nous avons parcouru 2120km.