Nous entrons en Albanie par le poste frontière de Sukobin-Muriqan.
Un gros bouchon nous attend en arrivant à Shkoder, où nous devons franchir le fleuve Bojona sur un très vieux pont à voie unique, pour rallier la route de Tirana.
Nous restons immobilisés plus d'une demi heure devant ce pont, tandis que des femmes et des enfants Roms mendient agressivement auprès des voitures, n'hésitant pas à donner des coups de pied à l'arrière du camping-car, pour sanctionner notre indifférence.
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Nous franchissons enfin ce pont, sortons de l'agglomération de Shkoder et retrouvons une route à 2x2 voies.
Je quitte cette route à Lezhë, pour rejoindre le bord de mer et la ville de Shëngjin. Les maisons récentes que l'on découvre en bord de route, adoptent souvent des couleurs vives peu ordinaires mais harmonieuses. |
Je m'engage dans la rue de la plage à l'entrée de Shëngjin. Nous longeons celle-ci sur plus de 2km sans pouvoir nous garer. Pour ne rien arranger, la route est défoncée et il faut éviter les trous, veiller aux fils électriques et aux banderoles tendus à travers celle-ci et n'écraser ni piéton ni vache...Cette route n'en finit pas et je m'en veux vraiment d'avoir eu cette idée.
Nous sommes un dimanche au mois d'août, tous les Albanais sont à la plage. J'avais pu lire ça et là qu'il fallait se dépêcher de venir en Albanie avant l'arrivée des touristes...Pour ici, c'est déjà trop tard !
Nous revenons sur la route à 2x2 voies pour Tirana. Les stations services sont nombreuses, modernes et gigantesques. Le revêtement de la route est bon, mais les travaux ne sont pas signalés et nécessitent une très grande vigilances lors des basculements de circulation sur les voies opposées.
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Nous entrons dans Tirana par de larges avenues et grâce au GPS arrivons sans encombre au centre ville. De grands travaux sont en cours place Skanderbeg et nous commençons à tourner en rond, sans pouvoir atteindre notre objectif, à savoir l'hôtel Miniri International, qui possède, selon nos informations, un parking gardé.
Nous finissons par le trouver, je me gare dans Rruga Dibres, juste devant l'hôtel. La rue est coupée durant les travaux. Je m'adresse à l'accueil, ma demande surprend l'hotesse, l'hôtel n'a pas de parking...Sans conviction, je tente ma chance au Tirana International, de l'autre côté de la rue. Le gardien part interroger sa direction et revient désolé ; de toute façon le parking était bien trop petit pour nous accueillir...Sans autre solution, nous décidons de rester dans cette rue, qui n'est provisoirement qu'un petit cul de sac, très bien situé pour visiter le centre ville.
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Un échafaudage masque la façade et la fresque du musée historique national et le palais de la culture n'est pas accessible. Pour ces vastes travaux, Tirana a reçu l'aide de l'Emirat du Koweit.
La place, où seule la statue équestre de Skanderbeg a été conservée, étant inaccessible, nous débutons notre visite par les environs immédiats, l'élégante mosquée Haxhi et'Hem Bey et la Tour de l'horloge. La construction d'une grosse église orthodoxe est en cours d'achèvement ; le petit Futé ne mérite pas son nom sur le coup, car il consacre une dizaine de ligne à la présenter comme la nouvelle grande mosquée de Tirana...
Nous longeons les très colorés bâtiments ministériels qui encadrent la place et accédons l'avenue des Martyrs de la Nation et comme indiqué dans le guide nous croisons des dames se protégeant du soleil avec de petites ombrelles chinoises.
Cette large avenue bordée de pins, aménagée durant l'occupation italienne, nous mène de la place Skanderbeg à la place Mère-Teresa, en passant devant la résidence du Premier Ministre, le palais présidentiel et le palais des congrès, tous des anciens bâtiments réservés autrefois au Parti Communiste, et se termine devant l'imposante Université Polytechnique construite par les fascistes italiens.
D'autres bâtiments plus récents jalonnent cette avenue, la pyramide, musée initialement dédié au dictateur Henver Hoxha, inaugurée en 1988 et visiblement à l'abandon aujourd'hui, et en face, de l'autre côté de l'avenue, le centre d'affaire des Twin Towers.
Nous revenons vers la place Skanderbeg par le très animé parc Rinia. Pour nous rassurer, nous jetons un coup d'oeil au CC, avant de partir à la recherche d'un restaurant.
Nous choisissons la pizzeria Bogova, Rruga Myslum Shyri. La décoration de la salle est celle d'une belle pizzeria habituelle et nous oublions complètement que nous sommes en Albanie sitôt à l'intérieur. Nous y dînons très bien, 3 pizzas, un coca et une bouteille de vin albanais pour 20€...Bonne surprise, c'est au minimum deux fois moins cher que chez nous.
Dernière étape à Tirana, nous marchons vers l'ancien quartier réservé au membre du Parti, le Block, au sud de la rivière Lana et à l'ouest de l'avenue des Martyrs de la Nation (Deshmet e Kombit). C'est aujourd'hui un quartier branché, où se succèdent, dans les rues piétonnes, les bars à la mode de la capitale, avec de belles terrasses au pied des immeubles aux façades multicolores.
Nous avons parcouru 157km ce jour, 2 923km depuis notre départ.
Nuit très calme. Nous déjeunons tranquillement et quittons les lieux à 9h30.
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Nous entamons le trajet vers Elbasan et prenons de l'altitude. La route, en bon état, serpente à flanc de montagne et nous mène par plusieurs cols avant de plonger sur la large vallée du fleuve Shkumbin. Nous découvrons au détour d'un virage la ville d'Elbasan et son immense complexe sidérurgique construit au début des années 1970.
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Une fois descendus dans la vallée, nous suivons le fleuve jusqu'à Rrogoshinë. Nous retrouvons l'autoroute que nous suivons en direction du sud durant une vingtaine de kilomètres, avant de sortir à Lishnjë.
Alors que les routes empruntées étaient jusqu'ici en bon état, nous découvrons, sur le trajet Lushnjë-Berat, les routes défoncées si souvent décrites dans les récits de voyage en Albanie. Nous roulons à 30km/h, et malgré cela les 35km pour atteindre Berat sont une horreur. Et comme si un trajet ne suffisait pas, il nous faudra revenir sur nos pas... |
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Pourtant, la voiture tient une place primordiale dans la société Albanaise. Nous ne croisons que des Mercedes, de très vieilles, mais aussi de très récentes et très luxueuses, et nous n'avons vu autant de stations de lavage, lavazhi, en bord de route. Elles sont toujours artisanales, avec une citerne, une pompe et un Karcher, et bien souvent, le travail est effectué par de jeunes enfants. Autre signe, de multiples étalages d'accessoires auto se trouvent également très couramment au bord de routes.
Nous arrivons à Berat. Nous traversons la ville nouvelle et dans un rétrécissement de la rivière Osum, découvrons la ville "aux milles fenêtres". Il est midi, nous nous garons le long de la rivière et déjeunons.
La vieille ville se compose d'une forteresse et des deux quartiers Mangalem et Gorica, construits sur les flancs de deux collines, de part et d'autre de la rivière. Nous traversons la passerelle métallique et commençons la visite par le quartier de Gorica, qui fut un temps le quartier catholique de la ville, tandis que Mangalem était musulman.
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La ruelle principale nous conduit au vieux pont de pierre, le pont Kurd Pacha, datant de 1780.
Nous revenons sur l'autre rive. Nous passons devant la belle mosquée des Célibataires et grimpons dans le quartier de Mangalem.
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Les ruelles sont ici plus étroites et plus escarpées. Derrière l'apparante unité architecturale, nous découvrons des maisons toutes différentes, extraordinaires et en parfait état de conservation.
Après un rapide coup d'oeil à la ville nouvelle et quelques achats, nous reprenons la route en direction de Fier.
Entre Vajgurore et Fier, nous avons la bonne surprise de passer devant la maison-bateau vue sur plusieurs sites internet en préparant notre voyage ; cela me permet de rassurer les internautes, les travaux avancent. Mais saura-t-elle un jour larguer les amarres...