Pas de camping-car pour cette fin d'année, nous avons choisi de partir au soleil et de découvrir une destination en vogue, Cuba.
C'est la plus grande île des Caraïbes. En forme de "crocodile", elle est tout en longueur et mesure d'est en ouest près de 1 300km et à peine 200km dans sa plus grande largeur. A titre de comparaison, la superficie et le nombre d'habitants du pays sont sensiblement identiques à ceux du Portugal.
Nous partons en très haute saison touristique. Pour éviter tout tracas, nous programmons notre itinéraire et toutes nos étapes, et réservons par internet, à partir de fin juillet, toutes nos locations et hébergements. Compte-tenu de la physionomie de l'île et des tarifs exorbitants de location de voitures, nous optimisons nos déplacements en limitant les durées de location et en prenant un vol intérieur entre La Havane et Santiago de Cuba.
Nos étapes sont presque figées lorsque le 5 octobre 2016, l'ouragan Matthew frappe violemment le sud-est de l'île et détruit complètement la ville de Baracoa. Les images et les vidéos sur internet sont terribles, miraculeusement aucune victime cubaine n'est à déplorer, en revanche la majeure partie des maisons est détruite et il n'y a plus de routes... Nous devons revoir notre itinéraire, nous n'irons pas au-delà de Santiago. |
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Notre itinéraire sur place fera environ 3 300km, dont 800 en avion. Il comprend 18 nuits chez l'habitant, en casas particulares, et 2 nuits en hôtel sur le cayo Santa Maria.
Nous décollons de Mulhouse-Bâle à 7h05, direction Amsterdam, puis repartons à 10h30 pour La Havane. Nous volons avec AirFrance-KLM, prix AR 2 500€ pour 2.
Nous atterrissons sur l'aéroport José Marti de La Havane après 11h00 de vol, il est 15h30 heure locale, il fait 28°C.
Nous récupérons nos bagages. Comme prévu, Jose Guillermo le chauffeur de taxi de la casa nous attend devant l'aéroport. Avant de partir nous devons nous munir de monnaie locale, nous prenons la queue et changeons 1000€ pour 991.85CUC.
Nous montons dans la peugeot 405 de notre chauffeur et filons vers Habana Vieja, le quartier historique de la Havane. Premier constat, les vieilles voitures américaines ne sont pas un cliché pour touristes, il en a partout !
Nous arrivons à destination, nous sommes calle Teniente Rey à 50m de la Plaza Vieja. A l'opposé, au bout de cette très longue rue, nous apercevons la coupole du Capitolio.
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N1, N2, N3 - Hostal Chez Nous, La Havane, 2 nuits du 18 au 21 décembre 2016, adresse : Calle Teniente Rey 115, chambre 30CUC, petit-déjeuner 5CUC. www.cheznoushabana.com
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Cette adresse est la première que nous avons réservée pour ce voyage. Avec le développement de ce mode d'hébergement il existe certainement aujourd'hui plus de chambres que de touristes, mais en revanche, toutes ne se valent pas. Pour ce voyage, nous avons retenu des adresses répertoriées à la fois dans le Guide du Routard et le Petit Futé, et bénéficient d'excéllents avis sur Tripadvisor. (beaucoup d'échanges par mail avec Gustavo le gérant qui parle français)
L'Hostal Chez Nous dispose de plusieurs chambres réparties dans deux immeubles en vis à vis de part et d'autre de la calle Teniente Rey. Extérieurement ceux-ci sont délabrés, comme tout le quartier, mais ils sont intérieurement joliment décorés et en parfait état; L'accueil est charmant et très pro, notre chambre est au premier étage de l'immeuble Art Déco, nous y accédons avec un ascenseur Otis des années 30.
Nous déposons nos sacs et allons sur la Plaza Vieja ; La nuit est tombée, nous dégustons nos premiers mojitos en terrasse. Les six heures de décalage horaire se font néanmoins sentir, nous ne traînons pas et revenons assez vite dans notre chambre pour nous coucher.
Au moment de se mettre au lit, Isa s'aperçoit qu'il nous manque un sac. Nous interrogeons la dame de la casa qui nous a accueilli et téléphonons à Pépé, le chauffeur de taxi. Tous deux sont formels, nous n'avions pas ce sac à notre arrivée. Nous convenons de retourner à l'aéroport demain matin avec Pépé... Nous sommes maintenant obsédés par deux questions, où avons nous laissé ce sac et que contenait-il précisément...
Nuit difficile. Nous attendons avec impatience 7h30, prenons le copieux petit-déjeuner de la casa, puis partons pour l'aéroport.
Aucune trace de notre sac vers le bureau de change. A l'autre bout de l'aéroport, un attroupement s'est formé devant les grilles du guichet des bagages perdus. Nous tentons notre chance, dans la queue une dame française nous explique attendre les valises de son mari depuis trois jours... Il faut se rendre à l'évidence, notre sac s'est envolé et nous ne le retrouvons pas, il est inutile de perdre plus de temps à le rechercher. Nous avons à peu près listé les objets que nous avons perdus, le camescope, nos sweats à capuche et nos anoraks (gare au retour en France... ), le roadbook et tous les papiers de réservations (mais je les ai sur l'ordi portable), quelques adaptateurs et le support pour la tablette nous servant de GPS, et un petit dictionnaire Français-Espagnol...
Nous revenons vers la Havane et demandons à Pépé de nous déposer sur Plaza de la Revolución.
La Plaza de la Revolución a été aménagée en 1952 sous la dictature Batista. Elle est très grande et peut contenir un million de personnes; C'est sur cette place que Fidel a prononcé ses principaux discours.
Elle est bordée de bâtiments administratifs dont celui du comité central du PC cubain, des ministères de la Justice, de la Communication et de l'Intérieur. Sur les façades de deux de ces bâtiments, les portraits géants du Che et de Cienfuegos, compagnons d'armes des frères Castro. Le sommet de la place est dominé par le mémorial José Marti, le héros national cubain.
Cette place est excentrée de Habana Vieja, près de 4km, aussi nous décidons de nous faire véhiculer; nous choisissons un moyen original et typiquement cubain, le coco taxi.
Nous rejoignons le Capitolio à plein gaz. C'est vraiment le cas de le dire car nous voyageons au niveau des pots d'échappement et les "américaines" dégagent d'énormes nuages noirs à chaque accélération. On se rassure en se disant qu'ici, ce ne sont pas des particules fines, mais de bonnes grosses particules que nos bronches peuvent filtrer...
Le Capitolio a été érigé entre 1920 et 1929 sur le modèle du Capitole de Washingtown, pour accueillir le siège de la Chambre des Représentants et du Sénat. Il est actuellement fermé pour travaux. Dans le prolongement de celui-ci, l'admirable Gran Teatro, construit en 1915 est aujourd'hui totalement restauré. A l'arrière du Capitolio, la porte chinoise marquant l'entrée du quartier chinois.
Un ciel bleu, quelques palmiers, de vieux bâtiments délabrés et colorés, d'autres en marbre magnifiquement restaurés, traversés par une large artère, le Paseo de Marti où ne circulent que quelques vieilles américaines aux couleurs flashy, il n'y a pas à dire, cet ensemble est photogénique !
Nous traversons ensuite le Parque Central, une belle place plantée d'arbres et entourée de quelques palaces dont l'hôtel Inglaterra et du musée national des Beaux Arts. C'est un lieu de rassemblement pour les taxis proposant le fameux tour de la Havane en américaine décapotable. Nous poursuivons et arrivons sur la plus belle avenue de la cité, le Prado.
Cette rue comporte en son centre une large allée piétonne ombragée, elle est longue de près d'un kilomètre et mène au Malécon et le bord de mer.
Ornée de bancs de pierre, de lions de bronze, elle est bordée de belles demeures, plus ou moins délabrées, qui témoignent de la splendeur passée du quartier. Elle marque également la limite entre les quartiers Habana Vieja et Centro Habana.
Nous marchons jusqu'à l'extrémité du Prado et arrivons sur le Castillo de San Salvador de la Punta, le fort protégeant l'entrée du chenal et de la ville avec son vis-à-vis le castillo de los Tres Reyes del Morro.
Nous longeons le chenal et revenons vers Habana Vieja et la plaza de la Catedral.
Cette place de style colonial, de taille plutôt modeste, est l'une des plus belles et des plus homogène de la ville. La cathédrale et les palais autour de la place ont été construits au XVIIIème siècle.
Nous suivons les ruelles de la vieille ville,
traversons la plaza de Armas, puis retrouvons le bord de mer où le MSC Opera est à quai,
Nous continuons vers la plaza San Francisco avec la vieille église et le couvent San Francisco de Asis, puis retrouvons la plaza Vieja.
La plaza Vieja, situé à 50m de notre lieu d'hébergement, construite en 1560 est l'une des plus ancienne de la ville; depuis l'inscription de la vieille ville sur la liste du Patrimoine mondial, elle a fait l'objet d'une campagne de restauration. Elle est très animée et elle sert également de cour de récréation à une école primaire dont les arcades donnent sur la place. Raúl Paz - Gente
Nous prenons un peu de repos dans notre chambre, puis ressortons vers 19h00 pour dîner.
Nous trouvons à l'intersection de la rue San Juan de Dios et de l'avenida Bélgica notre premier paladar, mot typiquement cubain servant à désigner un restaurant ouvert et tenu par une famille dans sa propre maison. Nous mangeons à l'étage, sur une petite table coincée sur un minuscule balcon au dessus de la rue. Menu cubain, très copieux, soupe de haricots rouges, poulet, bananes frites et riz, accompagné d'une Bucanero, la plus forte des deux bières cubaines, l'autre étant la Cristal. Prix du nos deux repas au paladar Doña, 38,75CUC |
C'est notre second petit déjeuner dans à la casa Art Déco et ce matin nous déjeunons en compagnie d'un couple de retraités américains charmants. Ils viennent de Floride en voisins, et sont très heureux de pouvoir enfin découvrir Cuba et la Havane. Le mari est canadien et parle français, ce qui facilite nos échanges. Il nous explique qu'ils avaient notre chambre et qu'ils ont dû changer en cours de séjour et qu'ils viennent de passer deux nuits dans la casa Martha, la voisine de palier de la casa Chez Nous dans l'immeuble de l'autre côté de la rue. Or, il est prévu que changions également de chambre ce matin et nous comprenons alors que nous suivons nos compagnons de petit déjeuner... Juste avant notre départ, nous avions eu plusieurs échanges avec la casa qui nous avait informé de problème de plomberie dans la chambre qui nous était réservée ; nous ne constatons pas de travaux en cours et toutes les chambres sont occupées... Plus certainement un problème de surbooking...
Nous faisons nos bagages et traversons la rue.
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Casa Martha y Israel , La Havane, 1 nuit du 20 au 21 décembre 2016; Adresse : Calle Teniente Rey (Brasil) 115 - entre les rues Cuba et San Ignacio (sur le même palier que la casa Chez Nous)
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La chambre qui nous revient est telle qu'on nous l'a décrite, sans fenêtre mais avec de grandes ouvertures sur une partie commune colorée et fleurie, avec un étonnant escalier métallique à colimaçon donnant accès à la terrasse sur le toit. L'accueil de Martha n'est pas particulièrement chaleureux, elle nous demande 35 CUC pour la nuit, alors qu'il était convenu 30 CUC, mais tout revient dans l'ordre après discussion avec Gustavo le gérant de la casa Chez Nous.
Nous quittons la chambre et partons à pied pour le Museo de la Revolución.
Le musée de la révolution est installé dans l'ancien palais présidentiel, construit entre 1912 et 1919. Le dernier occupant de ce palais fut le dictateur Fulgencio Batista, renversé en 1959 par la révolution cubaine. Entrée 8 CUC par personne.
La visite se prolonge à l'extérieur par celle du mémorial de Granma, l'exposition, derrière des parois vitrées, du bateau qui servit à Fidel Castro et ses hommes pour revenir sur l'île depuis le Mexique.
Après cette visite, nous rejoignons à pied le fameux Malécon. Nous retrouvons le Castillo de San Salvador de la Punta puis suivons le bord de mer. Il est 12h30, il n'y a pas grand monde, et encore moins à pied.
Tous les guides conseillent d'arriver sur le Malécon en fin d'après-midi, pour profiter du coucher de soleil et de la lumière descendante. En plein midi, nous allons cuire...
Ce front de mer a été aménagé par les Américains au début du XXème siècle et fait 7km de long. Dans cette première partie, la plus ancienne, celle du quartier Centro Habana, la plupart des immeubles sont tellement délabrés qu'ils ne pourront plus être restaurés et sont voués à terme à la démolition. Nous arrivons à hauteur de l'hôtel Deauville, un des hôtels construit par la mafia....
Nous passons le parc Antonio Maceo, puis l'Hotel Nacional et arrivons sur la Tribuna de la Revolución José Marti. C'est une esplanade tout en longueur, couverte de structures métalliques en forme d'arc, et sur laquelle se tiennent la plupart des rassemblements politiques dirigés contre les USA. Comble de la provocation, le bâtiment suivant n'est autre que l'ambassade des Etats-Unis, cachée de l'esplanade par une forêt de drapeaux...
Nous avons marché environ 4km, nous sommes claqués et décidons de reprendre un petit coco-taxi pour revenir vers notre quartier d'Habana Vieja. Nous en trouvons un très vite, celui-ci me demande 10 CUC pour nous emmener au Capitolio. Cette fois je suis décidé à négocier, je lui propose 8 en lui précisant que nous sommes pas Américains. Il accepte mais en me disant que si nous l'étions, il nous aurait demandé 15 et nous lui aurions donné 20 ! Décidément ici les prix ne veulent rien dire...
Avant de revenir vers notre chambre nous faisons un crochet par le paladar Ivan Gusto situé près du Museo de la Revolución et réservons une table pour la soirée.
Nous passons la fin d'après midi à écouter de la musique, de terrasse en terrasse, sirotant quelques mojitos et autre piña colada.
Comme l'indique le GDR, la réservation chez Ivan Gusto était bien impérative, lorsque nous arrivons au pied de l'escalier menant au restaurant un videur filtre les entrées comme devant une boîte de nuit... Belle décoration et plats originaux.
Dernière soirée à la Havane, nous revenons jeter un dernier coups d'oeil aux belles places de Havana Vieja. Demain, nous partons pour Viñales...