Baie de Kvarner

Nous quittons la maison vers 18h00. Comme à l'habitude, notre itinéraire est à peu près bouclé, nous avons une dizaine de jours devant nous pour découvrir le golfe de Kvarner et redécouvrir l'Istrie. Nous entrons en Suisse à Delle, puis rejoignons l'A2 par la Transjurane. Nous passons le tunnel du Saint Gothard un peu avant minuit. Une mauvaise surprise nous attend en arrivant en Italie car des travaux sont prévus cette nuit dans les tunnels. Nous sommes contraints de quitter l'autoroute et de traverser Côme, nous perdons une vingtaine de minutes. Nous retrouvons enfin l'aire de Saronno, au nord de Milan, pour une courte nuit (45.612636, 9.04872).

Nous avons parcouru 400km ce soir.

Nuit tranquille sur cette aire que nous connaissons bien pour avoir visité Milan quelques semaines auparavant. Je fais le plein de GO, le litre est à 1.175€, c'est mieux que les 1.70€ des stations d'autoroute, mais cela reste encore cher... Nous rejoignons l'A4 Torino-Trieste et roulons jusqu'à Soave.

Nous sommes encore confrontés à des travaux, cette fois ceux-ci interdisent l'accès à l'aire de service. Nous trouvons cependant largement la place de nous garer pour déjeuner sur un parking près des remparts.

Soave est une petite ville fortifiée de Vénétie construite au pied d'un château médiéval, comptant 7 000 habitants et située à 20km à l'est de Vérone. Soave donne également son nom à un vignoble connu pour ses vins blancs.

Avant de reprendre la route, nous nous offrons une agréable petite balade dans les vignes, il fait un temps magnifique.

Nous revenons sur l'A4, dépassons Venise et arrivons à hauteur de Trieste. Jaillissant au dessus des pins, le temple de Montegrisa nous apparaît soudain; c'est un endroit que j'avais repéré pour ses nombreux parkings au calme au dessus de la baie de Trieste. Juste à temps, je saute sur la bretelle de sortie de l'autoroute...

Le Sanctuaire catholique ou temple de Montegrisa a été érigé entre 1959 et 1966 au centre d'une vaste pinède au dessus du golfe. Dans trois semaines, le 22 mai, se déroulerons ici les cérémonies du cinquantenaire de sa consécration.

Cet ouvrage audacieux en béton armé culmine à 45m au dessus du sol.

Nous reprenons la route et entrons en Slovénie. J'en profite pour compléter notre réservoir de GO avant l'entrée en Croatie, la monnaie ici est l'euro et le litre n'est qu'à 1.059€. Nous roulons 30km et arrivons en Croatie.

Nous contournons Rijeka, retirons quelques Kunas (HRK) au distributeur de la première station service et arrivons au péage du pont de l'île de Krk (46 HKR, 6.25€).

Nous traversons entièrement Krk et arrivons à Baska, où le Kamp Zablace sera notre camp de base pour les deux jours à venir.

Nous avons parcouru 570km ce jour, 970km depuis notre départ.

Baska est située à l'extrémité sud-est de l'île, tout au bout d'une magnifique vallée verdoyante bordée de hauts plateaux calcaires, face à l'Adriatique et à l'île de Pvric.

C'est dans cette région, dans le village de Jurandvor exactement, juste avant d'atteindre Baska, qu'a été découverte une stèle portant des inscriptions en Glagolitique. Elle est datée aux environs de 1100, c'est une pièce majeure de l'archéologie croate et l'on trouve de nombreuses reproductions des lettres de cet alphabet sur toute l'île de Krk.

Nous déposons notre cellule au beau milieu de la prairie et partons à la découverte de Krk.

Nous parcourons la route de la veille dans le sens inverse puis prenons la direction de Vrbnik, un petit village médiéval sur la côte est, perché au dessus de l'Adriatique. La route passe à travers de quelques vignes avant d'arriver au village, fruits de centaines d'années de labeur dans ce sol si rocailleux...  

Nous venons très rapidement aux termes de la visite des ruelles de Vrbnik. Nous reprenons la voiture et filons à Krk ville.

	16 000 habitants, c'est la capitale de l'île.

Nous rejoignons le bord de mer par une succession de typiques ruelles pavées de pierres bien glissantes. Le château médiéval et ses fortifications vénitiennes occupent la majeure partie du bord de mer, en retrait, la cathédrale de l'Assomption avec son joli clocher à bulbe.

Nous sommes samedi, la température est douce et il fait beau, c'est certainement la première journée estivale de la saison ; les premiers touristes découvrent le village, ses ruelles et son port, tandis que les commerçants mettent la touche finale à la décoration des boutiques, percent, clouent en sifflotant... ça sent la peinture fraîche... Nous déjeunons en terrasse au restaurant Konoba Sime, c'est très bon, les serveurs qui ne sont pas stressés sont charmants... 300HRK (40,70€) pour nos 2 repas.

Nous reprenons la direction de Baska, la route contourne la baie de Punat, nous apercevons l'immense marina construite à l'emplacement de l'ancien village de pêcheurs. 

Les bords de routes impressionnent, pour libérer de minuscules lopins de terres, d'énormes tas de pierres ont été constitués au fil des ans...

	Petit village de 900 habitants possédant une des rares plages de sable de Croatie.

Nous rejoignons le village à pied depuis le Kamp Zablace. Ce camping, avec accès direct à la plage, accueille plus de 1500 campeurs en pleine saison...

Nous marchons jusqu'à l'extrémité de la jetée du vieux port, puis par les ruelles et ensuite par une petite route en lacets, nous rejoignons l'église Sveti Ivan. Le panorama depuis le parvis de cette église, qui domine toute la baie, est splendide.

Nous traînons encore un petit peu sur le port pour profiter des dernières minutes de cette belle journée, puis revenons au Kamp Zablace pour une seconde nuit.

Nous avons parcouru 60km ce jour,1 030km depuis notre départ.

Comme annoncée, la pluie est arrivée durant la nuit et nous nous félicitons d'avoir pris le temps de remettre la cellule la veille... Nous réglons 33€ pour nos deux nuits grâce à notre carte ACSI et partons pour l'île de Crès.

Nous rejoignons Valbiska, l'embarcadaire du bac. Sitôt arrivés, sitôt embarqués, aucune attente. Nous ne sommes qu'une dizaine de véhicules, mais dans l'autre sens il y a foule et les rotations sont accélérées...

Nous débarquons à Merag et remontons une impressionnante file d'attente. Nous traversons l'île de Crès, franchissons le petit canal d'Osor et arrivons sur Losinj.

A Mali Losinj, nous nous décidons pour le camping Cikat. Nous nous installons sur un bel emplacement sous les pins et sortons nos vélos pour un premier repérage des environs. La pluie a enfin cessé.

Nous avons parcouru 120km ce jour,1 150km depuis notre départ.

Joli ciel bleu ce matin. Ici aussi, les travaux d'avant saison ne sont pas terminés ; 8h00 tapantes, un tractopelle entame un terrassement au brise-roche à 30m de notre emplacement, tandis que 2 ouvriers commencent à ramasser des cailloux à deux pas du CC puis à les jeter, un à un, dans une brouette. Petit-déjeuner plutôt contrarié...

Nous prenons nos vélos et partons pour Mali Losinj.

	7 000 habitants, un port développé lors de la présence des Vénitiens grâce à sa baie bien protégée.

Du camping une ruelle permet de rejoindre la baie et en longeant celle-ci le port est à moins de 2 kilomètres.

Nous faisons le tour du village à pied, grimpons vers l'église et la partie haute.

Celle-ci n'a pas grand intérêt, des vieilles maisons délabrées et des villas en constructions, nous préférons redescendre sur le port où il est finalement plus agréable de flâner entre les flots et les belles maisons des anciens officiers de marine. Nous déjeunons au restaurant Za Kantuni, une terrasse en retrait du port, jouxtant une petite église, et plantée de deux immenses palmiers. Après un excellent repas, nous reprenons nos vélos et partons pour Veli Losinj.

Notre guide indique que cette différence de prospérité est liée au fait que le port de Mali est mieux protégé que celui de Veli. Nous en faisons le constat en suivant le magnifique chemin le long de la côte.

Le chemin s'arrête un peu avant le village, devant un gros complexe touristique, le Vitality Hôtel Punta. Il faut contourner celui-ci pour voir apparaître le premier petit port de Veli, ses maisons colorées et sa grosse église.

Veli Losinj a la particularité d'être construite sur un promontoire flanqué de deux petits ports naturels.

Nous basculons sur l'autre versant du village et découvrons le second port, aux maisons plus basses et encore plus petit que le premier.

Nous revenons vers Mali, vent de face, et retrouvons la baie un peu plus agitée que nous l'avions laissée.

Avant de revenir au CC, nous explorons les alentours de la péninsule de Cikat sur laquelle se trouve notre camping. Le sentier du bord de mer passe devant de magnifiques hôtels et villas dissimulés sous la pinède, ici la mer est extraordinairement calme.

Nous passons notre seconde nuit au kamp Cikat; L'aquapark, qui est juste devant notre emplacement, est éclairé. Mieux vaut ne pas être ici cet été...

Nous avons parcouru une quinzaine de kilomètres à vélo ce jour.

Nous réglons 46€ pour nos deux nuits, la carte ACSI n'étant pas acceptée la nuit du 1er au 2. Aucune raison à cela, il n'y avait, ni plus, ni moins de campeurs, mais c'était écrit... Nous quittons Mali Losinj et prenons la route de Porozina, l'embarcadaire pour l'Istrie, tout au nord de l'île, à 80km. Nous reprenons l'unique route et arrivons à Osor.

	Petit village d'une poignée d'habitants possédant une cathédrale, une église, une chapelle, et un palais...

C'est à cet endroit que fut creusé le canal qui sépare les îles de Losinj et de Crès. Le port fut important avant de céder la place à celui de Crès-ville.

Nous abandonnons la route principale pour descendre au petit port de Valun.

	Charmant petit port à 8km de la route principale.

Les véhicules doivent être laissés sur les parkings, payants en saison, au dessus du village. L'accès à ce petit port est certainement problématique en été et c'est très agréable de pouvoir le découvrir à cette époque de l'année. Un bateau s'apprête à appareiller avec ses touristes, encore quelques minutes et nous allons avoir le village rien que pour nous...

La visite du village est vite effectuée, en revanche la terrasse sous la treille de l'auberge près de l'église invite à prendre le temps de s'y installer...

La serveuse accepte de nous accueillir entre deux bateaux, nous déjeunons tranquillement puis prenons la direction de Crès.

	2 400 habitants, un joli port et le chef lieu de l'île.

La superbe baie de Crès se découvre depuis la route en arrivant par le sud. Au premier plan, la marina puis le chantier naval et enfin le port et la ville.

Nous entrons dans la ville par une vieille porte de pierre et arrivons sur la place de la tour de l'Horloge ; juste au pied de celle-ci, la Loggia, un petit marché datant du XVème.

Passant sous le porche de la tour de l'horloge, nous découvrons l'église Sainte-Marie-des-Neiges et son clocher indépendant.

Nous flânons sur le port, nous sommes quasiment seuls. Nous nous offrons une glace que nous dégustons à l'ombre de la loggia puis partons pour Porozina.

Quittant Crès, nous retrouvons le type de paysages aperçus sur Krk, des pierres à profusion que les hommes ont empilées pour gagner de minuscules parcelles.

Nous arrivons à l'embarcadaire et voyons le bac quitter le quai sous nos yeux... Cette fois nous avons moins de chance, nous devrons attendre le prochain départ, il est dans deux heures. Il se met à pleuvoir.

17h30, nous débarquons en Istrie et filons vers le camping Stoja à Pula. Il est presque 20h00 lorsque nous arrivons au camping, le bureau est fermé et c'est le vigile qui nous accueille.

Nous avons parcouru 170km ce jour,1 320km depuis notre départ.