Vallée du Drâa

Jeudi 30 décembre 2004

Nous quittons l’hôtel vers 9h00, après un énorme déjeuner. Il faudra s’y habituer, il n’y a pas de chauffage dans la salle de restaurant…Direction Zagora et la vallée du Drâa.

Nous laissons derrière nous les neiges de l’Atlas et pénétrons dans la province de Zagora.

Durant 70 km, l’excellente route N9 traverse de magnifiques paysages désertiques, avant d’arriver à Agdz.

La ville est constituée d’une large avenue bordée de maison à étage unique. Au RDC de chacune d’entre elles, une nuée de jeunes s’affairent dans les différents ateliers. Plus loin, à la sortie de la ville, l’animation est également forte aux abords du souk.

Passés Agdz, nous entrons véritablement dans la vallée du Drâa ici débutent les immenses palmeraies. Nous laissons la N9 et prenons la piste en direction de Tamnougalt.

Les ruines d’un fort surplombent la piste. Nous poursuivons jusqu’aux premières casbahs du village.

Nous stationnons la voiture, aussitôt accueillis par les jeunes du village. Maintenant habitués aux habitudes locales, nous choisissons un guide et nommons un gardien pour la clio.

Aucun touriste, nous sommes seuls avec notre jeune guide. Celui-ci nous indique en détail la casbah du chef du village, les quartiers arabes, juifs et berbères.

Cette merveilleuse balade s’achève par la visite de l’auberge magnifiquement restaurée, Chez Jacob.

Nous revenons sur la N9 et longeons le fleuve Drâa jusque Zagora.

 

Il est près de 13h30 lorsque nous atteignons Zagora. Beaucoup de mises en garde dans le GDR et peu de bonnes adresses indiquées. Nous cherchons donc la seule qui semble recommandée, le restaurant La Baraka à la sortie de la ville.

Passant devant l’adresse, un jeune a remarqué mon hésitation. Il enfourche aussitôt sa mobylette et se met à ma poursuite…Alors que je m’arrête pour effectuer un demi-tour, celui-ci nous rejoint et nous indique de le suivre.

L’adresse est excellente, et correspond en tout point aux indications du GDR.

Le chef est seul aux commandes et assure également le service. La terrasse surplombe les jardins, à nos pieds, des hommes préparent un départ en dromadaires…

Il est maintenant trop tard pour poursuivre la route en direction du désert. Le chef nous propose alors la visite du village de Amezrou et de la ‘’petite dune’’, en compagnie du jeune à la mobylette. Nous acceptons la proposition et partons avec le garçon.
Notre arrivée sur la place du village provoque une petite émeute que ne semble pas contenir notre guide. Nous refusons tout de même de désigner un gardien pour la clio. De jeunes enfants insistent pour nous vendre des dromadaires en fibres de palmiers et nous suivent pas à pas…

La visite proposée par notre jeune guide est vraiment formidable. Nous pénétrons dans des casbahs habitées, et pouvons nous rendre compte de la pauvreté des habitants. Nous rendons visite à un vieillard occupé à couler des fibules dans des moules en terre au RDC d’une casbah obscure. Plus loin, nous visitons une minuscule synagogue dont la clé est conservée par une jeune fille, à laquelle nous ne pourront laisser que quelques centimes…

Nous grimpons au sommet de la ‘’petite dune’’. Le désert n’est plus loin, les villageois ont planté des barrières en palmes pour limiter la progression du sable et protéger les jardins.

Nous retournons à la voiture par le chemin des jardins. Nous reprenons la clio pour quelques mètres, et suivons en toute confiance notre guide vers la prochaine étape.

Nous stationnons dans la rue et pénétrons dans une maison sans attrait. Nous grimpons l’escalier et découvrons une véritable caverne d’Ali Baba…Des milliers d’objets sont entreposés dans des salles successives. Alors que notre jeune guide a disparu, un homme surgit soudain, avec une allure terrible, en chèche bleu…impressionnant !
L’homme nous propose le thé et nous présente le lieu comme un musée berbère…Une salle, puis une autre, enfin nous pénétrons dans une dernière consacrée aux tapis. Un petit salon marocain est installé dans un coin de la pièce. L’aide du maître des lieux nous apporte le thé et nous invite à nous asseoir…Nous sentons le piège se refermer sur nous sans pouvoir réagir…Nous sommes maintenant installés devant notre verre de thé, face à nous l’homme au chèche entame son exposé. Rapidement 4 à 5 tapis sont étendus à nos pieds…Que faire…Comment quitter les lieux, retrouver notre guide, faire la monnaie nécessaire au paiement de ce dernier…Soudain le téléphone sonne. C’est papy Dédé qui vient prendre de nos nouvelles…

La solution se présente enfin ; l’homme vient de me demander de toucher les tapis…Je me lève aussitôt et m’approche de lui en le remerciant de son accueil et le félicitant de la qualité de ses produits, tout en lui expliquant qu’il nous faut, sur le champ, reprendre la route pour Ouarzazate. Nous redescendons l’escalier, nous jeune guide réapparaît soudain. Nous réglons nos comptes et reprenons la route.

Nous franchissons vers 20h00 le porche de l’hôtel. Fatigue et souvenirs mémorables s’entremêlent.