Skyros est une île grecque de la mer Egée, elle appartient à l'archipel des Sporades composés des îles Skiathos, Skopelos et Alonissos et donc Skyros. En préparant ce voyage, nous avions souhaité retourner sur une île des Cyclades; ceci n'ayant pas pu se faire, j'avais envisagé un temps de visiter une des Sporades proche du Pélion, mais je me suis vite rendu compte que celles-ci n'étaient guère adaptées à notre mode de voyage, qui plus est, en plein mois d'août... Or en y regardant de plus près, j'ai découvert que Skyros, excentrée dans l'archipel, se distinguait de ces consoeurs sur plusieurs points en notre faveur : d'une part, la liaison maritime se faisait principalement depuis un petit port paumé d'Eubée, ce qui limitait le nombre de touriste, d'autre part sa capitale bâtie en amphithéâtre au pied d'un monastère semblait bien sympathique et rappelait les cyclades, enfin trouver des bivouacs nature sur l'île ne semblait pas poser de difficultés...
La nuit a été courte. Hier soir, nous avons débarqué de nuit sur Skyros et avons rejoint le petit port de Pefkos. Après avoir mangé un bon repas à la Taverna Stamatia, nous nous sommes garés sur le minuscule port. Hélas, deux grosses capucines italiennes étaient déjà installées et occupaient presque tout le parking... Résultat nous sommes réveillés au petit jour par les va-et-vient sur le port. Nous décidons de lever le camp, nous traversons l'île dans sa plus petite largeur et arrivons sur la plage de Girismata. Cette longue plage de sable fin de plus d'un kilomètre a conservé un aspect assez sauvage malgré la présence de quelques bars de plage, et nous trouvons une place au bord des flots pour récupérer un peu de notre nuit.
Dans l'après midi, nous effectuons une longue marche jusqu'au cap Pouria. Cette belle balade nous offre successivement plusieurs jolies surprises : un moulin les pieds dans l'eau transformé en restaurant, deux chapelles taillées dans des rochers...
un rocher équilibriste, les restes d'une exploitation de tuf ayant laissé des traces en forme d'escalier en bord de mer...
une petite île avec sa chapelle...
et sur le chemin du retour, nous croisons le fameux cheval miniature, le skyros, la race est originaire de l'île d'où il tient son nom... Un bel après midi.
Le soleil se couche sur la capitale Chora, ce soir nous dînons en ville, à la Taverne Mariétis dans la rue principale.
Nous avons parcouru 25km ce jour, 2 480km depuis notre départ.
Nuit très calme sur la plage de Girismata. Nous faisons un crochet par le très authentique port de pêcheurs puis retournons visiter Chora.
Nous grimpons jusqu'au monastère Saint Georges par les petites ruelles; les maisons sont toutes fraîchement repeintes avec une adorable rivalité de teinte pour les portes, les volets et les serrureries...
Nous arrivons au monastère, le pope se tient devant la porte et discute avec un couple de touristes grecs. La visite est gratuite, nous accédons de terrasse en terrasse à la chapelle du monastère,
la vue plongeante sur le village de Skyros, les plages et le cap Pouria est magnifique, en revanche l'accès au kastro, très fragilisé depuis un séisme en 2001, est interdite.
Nous retrouvons la rue principale, puis la jolie place de la mairie. Nous prenons un jus d'orange en terrasse, faisons quelques courses puis partons à la découverte du nord de l'île.
Nous roulons une petite dizaine de kilomètres et arrivons dans une large plaine aride occupée par une zone militaire dont l'aéroport est également utilisé pour les quelques vols civils desservant l'île. Au-delà, nous retrouvons le bord de mer et les forêts de pins.
Les paysages sont très beaux mais le vert très tendre de la végétation trahit les violents incendies de pinède des dernières années et nous croisons plusieurs véhicules de pompiers postés en surveillance.
La route alterne les passages en bord de mer et les grimpettes sévères au milieu des forêts de pins. Nous passons successivement les plages de Kira Panagia, Atsitsa et Agios Fokas, puis arrivons à la chapelle Agios Pandéleimonas offrant une vue plongeante sur le petit port de Pefkos. Nous revenons sur nos pas et choisissons de nous baigner à Agios Fokas puis de déjeuner à la taverne tis Kyrias Kalis directement sur la plage.
Nous ne sommes pas bien nombreux dans ce petit bout du monde, paradis des chèvres. Nous passons commande, comme d'habitude nous sommes toujours amusés par les sempiternelles techniques des serveurs pour dresser la table; nous annonçons toujours nos pronostiques car, pour maintenir les nappes en papier sur les petites tables carrées, deux écoles s'affrontent : les tenants de l'élastique et ceux des pinces...
Nous attendons notre bière glacée, Isa me demande soudain de regarder le fond de mon gros verre grec... Je lis IKEA, made in Spain... Le verre que je croyais grec est un Pokal à 0.79€, le géant suédois est même arrivé jusqu'ici...
Nous tentons de rejoindre les plages sauvage du nord de l'île, Agios Petros et Markési. La piste est facile jusqu'à une grande taverne, à la bifurcation pour chacune de ces deux plages. Je choisis cette dernière, la route en terre longe maintenant la clôture de l'aéroport militaire et plonge vers la mer... Le grillage a un retour à 45° de mon côté en partie haute, surmonté d'un rouleau de fils barbelés. A la moindre inclinaison latérale de la voiture, la capucine s'éventrera sur la clôture et je ne peux plus faire demi-tour. J'aperçois soudain devant moi une crevasse sur une des traces de roue, du plus mauvais côté, et une branche de genevrier sur l'autre... Isa sort de la voiture et tire la branche, je roule au pas, ça frotte contre les branches mais ça passe...
Nous arrivons sur le parking de la plage mais l'envie de baignade m'est passés et je veux vite quitter les lieux. Nous remontons immédiatement et arrivons sur le fameux passage, mais cette fois en montée avec le risque de patinage... Isa, qui me guide, est dans tous ses états. Je sais pas encore comment, mais ça passe, certainement de très très peu à voir Isa qui se tient la tête entre les mains. Très grosse frayeur, mes jambes tremblent...
Nous revenons vers Kira Panagia, les possibilités de bivouac sont très nombreuses en bord de mer, quelques CC semblent installés depuis des semaines dissimulés entre les buissons.
Il est 20h00, les rares touristes de la journée ont regagné leur hébergement; il n'y a plus personne et cela semble difficile de pouvoir dîner ce soir à la taverne de la plage... Nous tentons tout de même notre chance, une dame nous accueille et nous installe, rallume les lumières de la terrasse et passe immédiatement plusieurs coups de file pour rappeler cuisto et serveurs... Service impeccable et avec le sourire.
Nous avons parcouru 45km ce jour, 2 525km depuis notre départ.
Nuit tranquille. Nous organisons notre dernière journée sur Skyros.
Nous retournons à Atsitsa et prenons une piste en direction de la capitale. Les paysages sont toujours aussi verts et cet itinéraire nous permet de découvrir Chora sous un autre angle.
Nous profitons de notre passage pour faire quelques courses au supermarché Papoulakos à l'entrée de la ville et le plein d'eau à la fontaine du village (38.906579, 24.563696).
Nous partons maintenant à la découverte de la partie sud-est de l'île. Nous passons Kalamitsa, puis arrivons sur la grande plage de Kolimbada. Au-delà, la zone est militaire et interdite d'accès. Nous prenons une petite piste et arrivons au milieu d'une large steppe entourée de collines arides. Nous décidons de rester déjeuner dans ce magnifique décor.
Le temps est en train de changer, le vent commence à se lever. Nous revenons sur nos pas, à la recherche d'une côte un peu plus abritée. A Aspous, nous suivons la direction du nouveau port d'Achilli. Ce nouveau port est immense, entièrement bétonné, bien calé au fond d'une baie naturelle. Bizarrement, il n'y a que deux barques dans ce port, nous contournons celui-ci et continuons à pied vers l'extrémité de la baie où une chapelle est en cours de finition.
C'est notre dernière nuit sur Skyros, demain nous devons être au port de Linaria à 6h00. Nous choisissons de retourner sur le petit port de Lefkos qui semble être l'endroit le plus abrité pour cette nuit. Nous passons la fin de la journée sur sa petite plage, puis retournons dîner à la taverne Stamatia.
Nous avons parcouru 45km ce jour, 2 570km depuis notre départ.