Windhoek

Mercredi 10 août 2011

Nous sommes presque les derniers à quitter le camp, il fait déjà 16°C. Longue étape au programme avec 560km à parcourir.

Nous allons sortir du parc d'Etosha, mais nous gardons toujours l'espoir d'apercevoir un lion sur le trajet entre Namutoni et la porte Von Lindequist... Hélas, nous ne croiserons qu'un couple de dik-dik, les antilopes les plus petites d'Afrique, ne pesant que trois à cinq kilos.

Nous retrouvons la route B1, cette route qui traverse le pays du nord au sud, reliant l'Angola à l'Afrique du Sud. Juste avant Tsumeb, l'indication Lake Otjikoto attire notre attention. Nous nous arrêtons et découvrons un site naturel assez curieux, un lac circulaire, aux berges inaccessibles et d'une grande profondeur, 55m. Une buvette et un petit musée sont aménagés au dessus du lac. Selon la rumeur, l'armée allemande aurait jeté son stock d'armes dans le lac avant l'arrivée des troupes sud africaines.

Nous contournons Tsumeb et continuons, toujours sur la B1. Tout à coup, dans une grande descente, le témoin rouge du radiateur s'allume. Je m'arrête immédiatement. J'ajoute un peu d'eau, le témoin s'éteint, nous repartons. Nous sommes à mi-chemin entre Tsumeb et Otavi, la prochaine station service, j'hésite à faire demi-tour, puis décide de rejoindre cette dernière...

Nous faisons le plein à Otavi, le pompiste complète les niveaux, rien à signaler, nous reprenons la route. Nous passons Otjiwarongo, puis retrouvons la route C33 de l'aller. Nous en profitons pour refaire quelques courses au supermarché SPAR d'Omaruru, en sachant qu'il nous faut faire vite car nous avons encore 136km à parcourir avant la nuit.

Retour sur la route B2, Karibib, puis Usakos. Enfin l'intersection pour Spitzkoppe, plus que 30km de piste et nous serons arrivés. Isa me fait remarquer que la piste est une D-road et me rappelle les recommandations de Bobo Campers, "never on a D-road". Elle a raison, cependant la piste est certes ondulée, mais elle n'est pas plus mauvaise que celles que nous avons déjà empruntées, et puis ce Spitzkoppe est tellement attirant...

Dernière intersection, le massif n'est plus qu'à 12km, droit devant nous.

Un bruit s'échappe soudain du moteur... Je m'arrête aussitôt et sors pour constater que toute l'eau du radiateur vient de se répandre sur la terre de la piste... c'est une vraie catastrophe! Le soleil disparaît derrière le Spitzkoppe, nous sommes immobilisés à 500m du camp.

Le sort s'acharne, pour ne rien arranger, nous n'avons plus de crédit sur notre carte de téléphone en Namibie...Nous envoyons un SMS à Vic, qui est resté à la maison, pour qu'il envoie à son tour un message à Bobo Campers à Windhoek...

Bobo nous rappelle. Il nous précise immédiatement que nous sommes sur une route D, et en conséquence, non couverts par l'assurance... "At your own risk"... Il cherche une solution et nous appelle demain matin à 8h00...

Nous avons parcouru 560km ce jour, 4 684km depuis notre départ.

 

Jeudi 11 août 2011

Nuit en bord de piste, très calme et très longue...

Bobo nous appelle comme convenu à 8H00. Une dépanneuse est en route, elle sera vers nous dans une heure.

Le pick-up Toyota Pit Bull Tow-in arrive à l'heure dite.

Ce sont deux très jeunes garagistes. Ceux-ci n'ont pas l'habitude de notre véhicule et éprouvent quelques difficultés pour déposer la calandre de l' Iveco.

Une fois celle-ci démontée, le constat est vite établi : les fixations du condenseur de climatisation ont cédé et celui-ci a tapé sur le radiateur situé juste derrière jusqu'à provoquer sa perforation... Réparation sur place impossible, nous partons en remorque jusqu'à Usakos. 50km, dont 30km de piste vallonnée, à 3m du pare-choc du Toyota, temps du parcours 1h30...

Les jeunes n'ont pas de garage, ils nous stationnent le long du trottoir dans une rue perpendiculaire à la rue principale d'Usakos, et se mettent au travail. Nous les laissons et partons déjeuner.

13h00, la réparation provisoire est achevée. Le condenseur de clim est déposé et le radiateur mastiqué. La facture du dépannage s'élève à N$2 360, nous remercions nos dépanneurs et reprenons la route B2, avec l'objectif de rejoindre Okahandja. Ironie du sort, la route est en travaux sur une soixantaine de kilomètres et nous sommes obligés de rouler sur une voie plus mauvaise que notre fameuse D-road...

Nous arrivons à Okahandja. Le camp indiqué dans le Lonely Planet est fermé, mais nous trouvons, par chance, un second camping confortable à la sortie de la ville, le King's Highway Rest Camp, tarif de la nuit N$240.

 

Nous sommes bien installés, le barbecue est allumé, nous n'imaginions pas être aussi bien ce soir...

Nous avons parcouru 140km ce jour, 4 834km depuis notre départ.

 

Vendredi 12 août 2011

Nous quittons le camping à 7h30, de manière à nous présenter à l'ouverture au garage IVECO de Windhoek. Je n'ai qu'une seule idée en tête, rapporter le CC en parfait état, prêt à repartir pour la location suivante. Il est impératif pour cela d'être à la première heure au garage, pour avoir une chance que notre véhicule soit immédiatement entrepris.

Le garage est installé dans une zone industrielle à l'entrée de Windhoek. Nous y arrivons juste à l'embauche. J'expose mon problème au chef d'atelier, puis dans l'attente de la prise en charge du CC, la secrétaire nous installe dans la salle de réunion et nous sert thé et café. Elle nous propose également, une fois le devis établi et validé, de nous déposer dans un centre commercial de Windhoek le temps de la réparation.

Nous acceptons volontiers et rejoignons Windhoek.

 

Nous passons près de cinq heures dans ce centre commercial. Il n'est pas différent de ceux que nous connaissons en France, si ce n'est une sécurité encore renforcée : vigiles et portillons électroniques devant tous les magasins .

Nous rappelons le garage. Le CC est prêt, le jeune collaborateur est en route pour venir nous chercher.

Sur le chemin du retour, il nous interroge sur l'endroit où nous allons passer la nuit. Nous lui indiquons l'adresse que nous avons trouvée dans le guide, le camping Cardboard Box Backpackers à Windhoek. Il nous propose aussitôt de nous y conduire pour réserver notre emplacement.

L'endroit est typiquement routard et nous détonnerons un peu dans le décor. Une seule place peut éventuellement convenir et se garer ne sera pas simple.

Nous réglons N$7 860 de réparation et retrouvons le CC. Nous filons directement chez Bobo Campers pour récupérer nos sacs à dos, et rassurer le loueur sur l'état de son véhicule. Je lui raconte le détail de nos déboires, une histoire dont il a certainement déjà connaissance par l'intermédiaire de nos dépanneurs et du garage, et nous nous donnons rendez-vous à 14h00 le lendemain. Il semble visiblement très satisfait de retrouver son véhicule remis en état.

Nous revenons à Cardboard Bax Backpakers, une voiture s'est posée à l'emplacement repéré et je dois maintenant garer le CC derrière un gros arbre. C'est au millimètre...

Nous avons parcouru 131km ce jour, 4 965km depuis notre départ.

 

Samedi 13 août 2011

Nous prenons notre petit déjeuner, inclus dans le prix de la nuit, dans le bar au bord de la piscine. L'adresse est très sympa, un vrai refuge pour routards , et on comprend qu'ils aient du mal de quitter cet endroit... www.cardboardbox.com.na

Grand nettoyage, intérieur et extérieur, nous quittons le camp à 11h00.

Nous traversons Windhoek, passons devant l'église luthérienne construite en 1910, puis nous longeons les grilles de l'immense palais présidentiel construit à l'écart de toute construction au sommet d'une colline, entre 2002 et 2008.

Nous installons sur le parking d'une future zone résidentielle et prenons notre dernier repas dans le CC.

Avant de rendre le CC, nous revenons dans le centre ville pour retirer nos derniers dollars Namibiens. Je me gare Indépendance Ave, devant une banque. Au fond d'un large hall au RDC, 7 distributeurs automatiques. Il n'y a personne, seul un vigile est assis sur une chaise à l'entrée. J'insers la CB dans le premier à gauche, soudain un homme surgit et tente d'annuler la transaction prétextant que j'ai fait une fausse manipulation...Je l'écarte et lui fait signe de nous laisser tranquille. Isa se rapproche de moi, je fais une nouvelle tentative. Il recommence. Cette fois, c'est clair, il veut nous dérober la CB... Je me déplace vers le distributeur le plus éloigné en protestant de façon à être entendu par le gardien. J'insers à nouveau ma carte, un autre homme arrive et me fait le même cinéma...Nous abandonnons et remontons dans le CC, le vigile n'a toujours pas bougé..

Nous rejoignons Bobo Campers, il est maintenant l'heure de faire les comptes. L'essentiel ayant été dit la veille, nous n'avons qu'à attendre la décision de la gérante. Compte-tenu du fait que nous lui avons rendu un véhicule en parfait état, elle accepte de prendre en charge 50% des frais de dépannage et de réparation et nous rembourse les 2 pneus. Dans notre position, la proposition est raisonnable.

Comme convenu, le taxi nous ramène à Windhoek pour notre dernière nuit namibienne. Sur les conseils de nos amis Val et Alain rencontrés à Otjitotonwge, nous avions réservé, lorsque nous étions à Etosha, notre chambre à Londiningi Guest House www.londiningi.com, ainsi qu'une table pour notre dernière soirée au restaurant Joe's Beer House.

Nous rejoignons le restaurant à pied avant la nuit. L'endroit est typique et incontournable. De grandes tables dressées sous une déco invraisemblable. Au menu, en brochette ou en filet, Zèbre, Koudou, autruche, oryx, crocodile...www.joesbeerhouse.com. Nous suivons les recommandations, retour à l'hôtel en taxi.

Nous avons parcouru nos derniers 35km en camping-car, exactement 5 000km en Namibie.

 

Dimanche 14 août 2011

Nous quittons l'hôtel à 9h30, après un copieux petit-déjeuner. Nous regrettons néanmoins de n'avoir pas vraiment pris le temps d'apprécier cette belle adresse où l'on parle français, tenue par Alexander et Nathalie, un couple franco-namibien.

Le quartier est résidentiel, ultra protégé, clôtures électrifiées, et portails devant les portes de garage...

10h30, le taxi nous dépose à l'aéroport international Hosea Kutako. Notre vol est prévu à 19h05, une longue journée d'attente se profile devant nous.

Nous atterrissons à Francfort à 6h00, il fait froid et il pleut...Quel vilain 15 août!

Épilogue

Nous sommes rentrés depuis un mois, j'ouvre le premier Camping-car Magazine de la rentrée. Sommaire, grand voyage, Namibie, un safari en camping-car...Sur une double page, la photo du Spitzkoppe, prise à quelques mètres de l'endroit fatidique... Commentaire: "De nombreuses pistes sont praticables en camping-car, mais les plus fréquentées se transforment rapidement en tôle ondulée, ce qui malmène les mécaniques autant que les passagers. Pour éviter d'être trop secoué, il faut rouler à 80km/h pour survoler les bosses."