La cote Vicentine

Samedi 20 décembre 2014, puis la semaine suivante

Cette fin d'année nous donne l'occasion de prendre trois semaines de vacances consécutives. Nous en profitons pour projeter de rejoindre le sud de la péninsule ibérique pour enfin visiter l'Algarve et poursuivre la découverte de l'Andalousie. Cependant, nous n'avons pas beaucoup vu nos grands garçons cette année, et ce voyage nous priverait encore de la compagnie de nos enfants durant ces fêtes de fin d'année. C'est décidé, nous trouverons un compromis : nous passerons la semaine de Noël au ski avec Victor et Romain, puis nous filerons vers le Portugal.

Nous réservons un appartement dans un chalet à la Toussuire. Nous partirons à deux véhicules, avec la C3 que nous laisserons à Romain pour le reste de vacances, et le Bavaria que nous abandonnerons la première semaine sur le parking réservé aux CC du Corbier.

Préparer un départ pour deux séjours si différents n'est pas une mince affaire, et ce n'est que le samedi soir que nous sommes prêts à quitter la maison.

En route pour Lyon, c'est le parking du parc des oiseaux de Villars les Dombes qui nous accueille pour notre première étape nocturne.

Encore une année exceptionnelle... En station, la neige fait défaut en dessous de 2 500m et sur les versants sud.

Impossible de skier au Corbier, en revanche la Toussuire, exposée face au versant nord, bénéficie de paysages plus attendus à cette époque de l'année.

Malgré tout, le service des pistes redouble d'efforts et la station offre quelques pistes aux skieurs et un front de neige capable d'accueillir les animations traditionnelles, dont la fameuse descente aux flambeaux le soir de Noël... et même si les torches sont maintenant remplacées par des leds...

 

Samedi 27 décembre 2014

Après une semaine douce et largement ensoleillée, la neige s'est enfin décidée à tomber... la nuit du vendredi au samedi, juste pour le premier chassé-croisé de la saison. Une trentaine de centimètre de neige fraîche recouvre la station et il neige toujours lorsqu'à 9h30 nous quittons la Toussuire, après le passage de l'agence de location.

La descente vers Saint-Jean de Maurienne est une véritable galère. Nous mettons six heures et demi pour parcourir les 15km et rejoindre le CC que nous avions, par précaution compte-tenu des prévisions météo, descendu la veille sur l'aire de service du centre-ville. Durant toutes ces heures, les radio locales relaient invariablement le même message du préfet, lequel rejetant la faute de cette incroyable pagaille sur les automobilistes inconscients qui tentent de monter en station sans aucun équipement... Pour notre part, nous ne voyons que des voitures équipées de chaînes, immobilisées par les forces de l'ordre, et des chasse-neige aux abonnés absents, eux-mêmes bloqués dans les bouchons...

17h00, nous déjeunons enfin, puis les enfants prennent la route de Lyon, tandis que nous partons vers le soleil andalou. Nous nous arrêtons pour la nuit sur un parking tranquille à Saint Clair de la Tour (45.572643, 5.479338).

Nous roulons enfin, nous avons parcouru 130km depuis Saint-Jean.

 

Dimanche 28 décembre 2014

Nous nous mettons en route avant le lever du jour. Nous contournons Lyon par le nord et rejoignons l'A89 en direction de Thiers. Nous quittons cette autoroute à Clermont Ferrand, traversons Chamalières et suivons la D2089 pour Ussel. Grosse erreur, nous retrouvons la neige dans la montée du col de la Ventouse et roulons au pas sur quarante kilomètres, avant de revenir sur l'A89...

Nous sortons de l'autoroute à Brive et prenons la départementale pour Périgueux.

Courte halte technique sur l'aire de service d'Azerat (45.14960, 1.12841), nous n'oublions pas de déposer 2€ dans la boîte prévue à cet effet... Bergerac et enfin Marmande où nous décidons de nous arrêter pour la nuit sur un petit parking Boulevard Richard Coeur de Lion (44.498505, 0.161175)

Nous avons parcouru ce jour 620km, 750km depuis notre départ.

 

Lundi 29 décembre 2014

Nous prenons la route vers 8h00. Nous roulons jusqu'à Mont de Marsan et découvrons à la sortie de la ville le Grand Moun, un immense centre commercial flambant neuf de 40 000m2, à l'architecture novatrice, comprenant 85 boutiques et un Centre Leclerc. C'est l'ouverture des portes, nous décidons d'y faire nos courses du séjour.

Vers midi, nous atteignons Hendaye. Un petit détour par la corniche et la plage, puis nous entrons en Espagne.

Nous prenons l'autoroute pour Burgos que nous laissons à la hauteur de Vitoria-Gasteiz pour rejoindre la région de la Rioja. Nous retrouvons un peu de neige sur la route au passage d'un petit col en quittant le Pays Basque. Nous faisons une courte pause photos dans la descente au Balcon de la Rioja ; il se fait tard, c'est dommage, le large panorama sur cette région viticole ne bénéficie plus de la lumière suffisante pour nous offrir la vue escomptée...

Nous poursuivons la descente et arrivons à Elciego.

Elciego est un village de 1000 habitants de la célèbre région viticole de la Rioja. Celle-ci est formée de trois sous-régions de production, la Rioja Alta, la Rioja Baja et celle dont fait partie Elciego, la Rioja Alavesa.

La raison de ce crochet est la présence, dans ce petit village médiéval, de l'hotel Marquès de Riscal, un chef d'oeuvre architectural conçu par le célèbre architecte Frank Gerhy, dont nous avons déjà découvert plusieurs réalisations comme la Maison Dansante à Prague, le musée Vitra à Weil am Rhein, le musée Guggenheim à Bilbao, le Medienhafen de Düsseldorf et bientôt la Fondation Louis-Vuitton à Paris. Le soleil va disparaître et c'est une course contre la montre pour réussir à prendre quelques photos...

Le luxueux hôtel de 43 chambres, inauguré en 2006, est construit dans l'enceinte même des caves. A l'intérieur, deux restaurants, dont un qui s'est vu décerner une étoile par le Guide Michelin 2015.

Les matériaux apparents sont le verre, la pierre et le titane pour les formes ondulées. Ces rubans aux reflets violacés, or et argent, sont des rappels aux couleurs d'une bonne bouteille de vin Marques de Riscal : le rose pour le vin, l'argent pour la capsule et le doré pour le filet qui l'entoure. Ces feuilles de titane ont été importées du Japon...

A quelques pas, un parking tout neuf et bien éclairé a été aménagé en face de la bodegas Muriel SL; nous nous y installons pour la nuit.

Nous avons parcouru 430km, 1 180km depuis notre départ.

 

Mardi 30 décembre 2014

Nuit calme, mais nous partons très tôt, car si nous conservons le rythme des derniers jours, jamais nous ne verrons l'Algarve !

Nous longeons l'Ebre sur quelques kilomètres, puis retrouvons l'AP 1. Dernier péage pour un dernier tronçon payant à l'entrée de Burgos, nous quittons une autopista, payante, pour une autovia, gratuite.

 

Nous passons Valladolid et Salamanca. Un peu avant Caceres, nous apercevons les grues d'un chantier de la construction d'un viaduc permettant à la future ligne AVE Madrid-Badajoz de franchir le Tage. Nous quittons l'autoroute et rejoignons l'ouvrage

Nous sommes devant le barrage d'Alcantara et découvrons un second viaduc en construction, parfaitement identique au précédent... Très impressionnant.

Nous entrons au Portugal à Elvas. Nous poursuivons sur l'autoroute, en direction de Lisbonne par l'A6 dans un premier temps, puis plein sud par l'A2. Nous quittons l'autoroute pour rejoindre l'océan via Odemira, les 75 derniers parcourus de nuit sur une route sinueuse sont interminables et très éprouvants...

Nous arrivons enfin à Odeceixe, nous sommes entrés en Algarve... Le GPS nous guide dans la nuit vers les parkings de Praia de Odeceixe, lorsque soudain un CC portugais arrive en sens inverse et s'arrête à notre hauteur. Le chauffeur nous explique que les parkings ne sont pas éclairés et un peu à l'écart, et que seuls, ils préféraient passer la nuit dans le village. Ils font demi-tour et reviennent avec nous ; les parkings sont effectivement déserts, mais plusieurs panneaux indiquent clairement que les camping-cars y sont interdits la nuit. Le GDR indique d'ailleurs que tout le littoral de la côte Vicentine est classé parc naturel et que le camping sauvage est interdit. Nous revenons dormir dans le village.

Nous avons parcouru 990km, 2 170km depuis notre départ.

 

Mercredi 31 décembre 2014

Nuit tranquille.

Petit village à l'écart de la route principale et à 4km de l'océan, au bord du fleuve Seixe marquant la frontière entre les provinces d'Alentejo et d'Algarve

Nous quittons rapidement les lieux et revenons sur les parkings de Praia de Odeceixe pour découvrir la plage.

C'est une langue de sable à l'embouchure de la Seixe, au pied d'une imposante falaise, que dominent quelques maisons blanches.

Nous retrouvons Mathieu et Raquel, le jeune couple de camping-caristes rencontré la veille. Ils viennent de Coimbra, mais Mathieu est Français et nous échangeons un long moment ensemble.

Mathieu nous explique qu'Odeceixe a vu sa notoriété grimper en flèche depuis qu'une série TV portugaise à succès a mis en scène de jeunes surfeurs sur cette plage.

Le soleil se lève sur la baie, il fait vraiment froid ; Fort heureusement nous revenons du ski, nous sommes équipés... Nous constatons également que plusieurs CC ont passé la nuit sur un parking sur l'autre rive de la Seixe..

Raquel et Mathieu partent pour une virée en quad, de notre côté, nous prenons la route de Lagos.

Aljezur est une petite ville d'environ 6 000 habitants sur la route de Lagos.

Plusieurs belles plages sont répertoriées dans les environs ; nous y reviendrons car nous sommes le 31 décembre et ce soir nous avons choisi de passer le réveillon à Lagos.

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27 000 habitants, bâtie sur la rive ouest du fleuve Bensafrim avec un port bien abrité en retrait de la côte et une longue plage de sable, la Meia Praia.

Nous arrivons à Lagos un peu avant midi et filons directement au parque campismo da Trindade. www.campingtrindade.pt.

Ce camping n'a vraiment pas bonne presse, mais il a l'avantage d'être le plus proche de la ville. Aujourd'hui, c'est pour nous l'essentiel et nous n'y passerons de toute façon qu'une seule nuit. Nous déjeunons puis partons à la découverte de Lagos.

Nous descendons l'av. dos Descobrimentos et arrivons en quelques minutes devant la Praia de Batata, l'ancien port et le forte da Ponta de Bandeira. Nous continuons en remontant le cours du fleuve le long d'une large allée bordée de palmiers et arrivons praça da Republica.

Nous visitons la vieille ville, puis la chapelle Santo Antonio et le musée municipal (3€, billet commun). Joli mélange de bois sculpté doré et d'azulejos. Photos interdites.

Sur la Praça da Republica, une scène a été installée et les répétitions sont en cours... Nous savons où il faudra revenir vers minuit....

Nous rejoignons ensuite le port de plaisance. Nous nous installons à la terrasse d'un pub irlandais et dégustons une guinness, tandis que le soleil disparaît pour la dernière fois en 2014...

Nous revenons sur la place après avoir terminé notre petit menu de réveillon dans le CC. Nous assistons à la fin du concert, puis à un sublime feu d'artifice, tiré depuis l'autre rive du fleuve, à l'endroit même où plusieurs CC semblaient installés pour plusieurs jours... 0h15, sitôt le spectacle terminé, tous les gens quittent la place et rentrent chez eux dans un calme déconcertant... Aucun pétard, pas de chant ni de cri, quel changement avec l'ambiance de Berlin l'année passée... Ici, les gens semblent pessimistes et vraiment marqués par la crise, nous rentrons au camping.

Nous avons parcouru 50km, 2 220km depuis notre départ.

 

Jeudi 1er janvier 2015

Nuit très, très calme... Nous complétons notre plein d'eau, réglons 14€ pour la nuit et partons pour le Cabo de São Vicente en essayant de ne louper aucune belle plage. A moins d'un kilomètre du camping, premier arrêt sur la route de la Ponta da Piedade pour admirer la Praia de Dona Ana.

Crique de sable doré entourée de falaise, juste en dehors de Lagos.

L'environnement immédiat de la plage n'est pas aussi enchanteur que ces photos peuvent le laisser imaginer... un parking, un énorme hôtel, quelques tags..., il vaut mieux regarder vers le large !

Nous reprenons le CC pour quelques hectomètres et découvrons la plage do Camilo.

Un escalier monumental en bois permet d'accéder à la crique en préservant le site. Ici, la roche est un peu plus jaune et contrairement à Dona Ana, l'environnement est sauvage.

Les falaises sont extrêmement fragiles, plusieurs rochers sont creusés par l'érosion et des panneaux mettent en garde les promeneurs contre éventuelles chutes de pierres. Dans un coin de la crique, un petit passage creusé donne accès à une petite plage secrète...

Nous reprenons à nouveau le CC pour quelques hectomètres et arrivons à Ponta da Piedade.

Promontoire au dessus de l'océan, surmonté d'un phare et creusé de grottes spectaculaires.

 

L'idéal, bien sûr est de visiter le site en barque... Pas de bateau au ponton, le 1er janvier est aussi férié pour le guide...

Nous revenons sur nos pas, traversons à nouveau Lagos et prenons la direction de Sagres. Galvanisés par la découvertes de ces magnifiques plages, nous tentons notre chance du côté de Burgau ; entre les hôtels et les appartements vides, il n'y a hélas rien à voir ici. Nous revenons sur nos pas et essayons de rouler au plus près de la côte sachant que nous sommes maintenant revenus dans le parc naturel de la Costa Vicentina.

Petite plage à l'embouchure d'un fleuve, à l'extrémité d'une zone marécageuses bordées de hautes falaises.

Nous arrivons sur cette plage par hasard, un peu avant midi. 3 CC sont installés depuis plusieurs jours, mais il y a de la place. Il fait un temps magnifique, je ne résiste pas à l'envie de faire le barbecue du 1er janvier. Nous n'avons pas fait plus d'une douzaine de kilomètres ce matin, et nous avons vu une succession de merveilles. Quelle belle première matinée de 2015...

Nous rejoignons Sagres vers 15h00. La végétation a disparue, l'arrivée sur le site donne réellement l'impression d'atteindre le bout du monde et me fait penser à l'arrivée à Lüderitz. Néanmoins, nous sommes immédiatement rassurés : nous n'aurons aucun problème pour passer la nuit sur l'immense parking de la forteresse, et nous n'y serons pas seuls.... En attendant, nous poursuivons notre route jusqu'au le Cabo de São Vicente.

Le Cabo de São Vicente est la pointe occidentale de l'Europe. En été,il peut y faire froid ; nous avons beaucoup de chance, aujourd'hui il fait doux et il n'y a pas de vent. Peu de chose à faire ici une fois le site visité, nous revenons à Sagres.

La ville se résume en une place et une rue principale sur un plateau désertique dominant plusieurs baies dont une occupée par un petit port de pêche.

La forteresse est sur l'une des pointes. C'est une enceinte militaire datant du XVIIIème siècle, construite sur le site de l'école de navigation fondée au XVème siècle par Henri de Navigateur pour préparer les grandes aventures maritimes du Portugal.

Deux belles plages très prisée des surfeurs, la praia do Tonel et, plus abritée, la praia do Beliche.

Nous nous installons un peu à l'écart sur l'immense parking. Nous avons parcouru 60km, 2 280km depuis notre départ.

 

Vendredi 2 janvier 2015

Nuit calme, je sors du CC juste au bon moment pour assister au lever du soleil.

La journée s'annonce encore très belle, nous nous mettons rapidement en route, super motivés à l'idée de découvrir de nouvelles plages en remontant la Côte Vicentine.

Nous faisons un rapide dernier tour de Sagres, qui nous donne l'occasion de constater que nous ne sommes pas tout à fait au bout du monde, puisque nous trouvons à la sortie de la ville, un Intermarché équipé d'une aire de service tout à fait remarquable...

Nous bifurquons à Vila do Bispo, en admirant au passage sa jolie église, et prenons la route N268, bordée de pins et d'euclyptus, en direction d'Aljezur.

Nous quittons la N268 juste avant Carrapateira et rejoignons la praia do Amado. Deux grands parkings avec quelques CC, une école de surf et beaucoup de surfeurs.

Encore une plage bien entretenue avec escaliers et cheminement en bois préservant le littoral.

Un petit village avec une jolie place animée, situé sur un promontoire entre deux belles plages, un paradis pour surfeurs.

Nous continuons notre route et descendons vers la seconde plage de Carrapateira..

Immense plage de sable à l'embouchure du petit fleuve Bordeira.

Plusieurs parkings, quelques CC. Une route en terre relie la plage de Amado en faisant le tour du promontoire. A espaces réguliers, des cheminements en bois permettent de s'approcher du bord de la falaise. Nous remarquons qu'ici aussi, des pêcheurs n'hésitent pas à s'installer, debout, tout au bord du vide...

Nous reprenons la route et bifurquons un peu avant Aljezur en direction de praia da Arrifana..

Étroite bande de sable au pied de falaises noires. Une route, bordée de petites maisons de pêcheurs, descend brusquement au bord de l'eau en quelques lacets. Encore plus de surfeurs que sur les précédentes plages !

Nous revenons sur nos pas, traversons Aljezur et suivons les indications praia de Amoreira. Nous découvrons la plage après 8 km d'une route défoncée en suivant les méandres de la rivière de Aljezur.

Belle plage de sable bordée par une dune à l'embouchure de la rivière. Beaucoup moins spectaculaire que les précédentes.

Nous apercevons un second accès à la plage de l'autre côté du fleuve, en haut d'une falaise. Le panorama serait-il plus joli en face ?

Nous nous arrêtons pour midi sur un grand parking 500m en retrait de la plage. Le paysage est très vert, l'endroit est idéal pour déjeuner, en revanche pas question de s'installer, les panneaux indiquent clairement que le stationnement de nuit est interdit... no parking at night - proibido de pernoitar...

Nous n'avons pas beaucoup avancé ce matin, Porto Covo que nous avait vanté Mathieu, est encore à 80km. Toujours pressés par le manque de temps et contraints à des choix, nous décidons de renoncer à cette étape et partons vers le sud et la côte d'Algarve.