Ronda

Mercredi 6 janvier 2016

Les avis étaient partagés sur ce bivouac, certains le trouvaient tranquille, d'autres bruyant. Et bien, cela se confirme, Isa a bien dormi et moi plutôt mal, réveillé à plusieurs reprises par de nombreux va-et-vient autour du CC... En revanche, le centre est dix minutes à pied et ce matin il fait un temps magnifique !

36 000 habitants, une des plus ancienne ville d'Espagne. Établie à 740m d'altitude, c'est un nid d'aigle entaillé par une faille vertigineuse appelée El Tajo.

Le parking de la plaza Pruna est près de la falaise qui domine la plaine du rio Guadalevin, nous n'avons qu'à longer celle-ci pour rejoindre le fameux Puente Nuevo, le pont neuf.

Nous dévalons la calle Jerez, puis traversons un petit parc, l'Alameda del Tajo, menant à une large promenade en belvédère.

Nous passons devant les arènes, puis par un petit chemin en surplomb contournant le Parador, arrivons devant le pont et la gorge.

Les contrastes que nous offre la lumière de ce matin d'hiver sont violents et nous peinons à distinguer le fond du ravin, 100m plus bas et encore dans la nuit. Nous descendons les escaliers agrémentés de placettes et jardins et arrivons au Puente Viejo. Nous traversons le Guadalevin et remontons vers la Ciudad, seconde partie de Ronda en suivant les remparts.

Nous arrivons sur la Plaza Duquesa de Parcent, jolie place plantée de grands palmiers faisant face à l'hôtel de Ville. Le plus bel édifice de la place est la Colegiata Santa Maria la Mayor, l'ancienne mosquée transformée en cathédrale, avec de belles galeries ajoutées au XVII pour permettre aux nobles de suivre les corridas organisées sur la place.

Nous traversons le Pont Neuf, nous sommes revenus dans le Mercadillo, le quartier moderne de Ronda.

Les premiers bus de touristes commencent à arriver, nous poursuivons en direction des arènes.

La Plaza de Toros y Museo Taurino, ces arènes ont été construites en 1785, elles comptent parmi les plus belles d'Espagne et les plus anciennes après celles de Séville. Entrée 6€

Les gradins sont répartis sur deux niveaux et peuvent accueillir 6000 personnes. La sortie s'effectue en passant par le musée de la tauromachie, situé sous les gradins.

Nous remontons vers la plaza Pruna et partons pour Setenil de las Bodegas.

Petite ville de 3 000 habitants située à une quinzaine de kilomètres au nord de Ronda.

La particularité de Setenil qui fait affluer les touristes, est d'être construit dans une gorge au pied d'un énorme rocher, qui à certains endroits, surplombent les rues et les maisons...

Nous nous garons le long de la rue à l'entrée du village et remontons les ruelles en suivant le minuscule rio Trejo, pourtant responsable de cette spectaculaire érosion...

Lorsque nous arrivons au sommet du village, la terrasse du restaurant Palmero semble nous tendre les bras... Nous nous y installons. Service lent et des plats plutôt moyens qui ne nous laisseront aucun souvenirs.

Les ruelles que nous empruntons pour redescendre sont encore plus spectaculaires que celles de la montée, certaines maisons sont carrément construites sous la roche qui fait alors office de toit. L'effet visuel est saisissant, les maisons semblent avoir été écrasées par le rocher.

Nous retrouvons le CC et partons pour Ardales.

Nous sortons de Setenil et roulons quelques kilomètres dans la campagne, lorsque soudain nous apercevons en bord de route, un élevage de fameux porcs ibériques.

Le porc ibérique (cerdo ibérico) a les poils, noirs ou violet foncé. C'est une variété locale dont la génétique a, entre autres caractéristiques, celle de stocker la graisse entre les muscles. Il est le roi de charcuterie espagnole. La race de l’animal, sa vie dans les prés et le processus d’élevage traditionnel donnent de fines cuisses qui seront la clé pour déterminer la qualité des meilleurs jambons. Les porcs sont abattus bien plus tardivement que les porcs blancs. La production représente 10 % du porc en Espagne. Le jamón ibérico, est un jambon cru espagnol traditionnel tenant un rôle prépondérant dans la gastronomie du pays.

Nous passons Ardales. L'entrée nord du Caminito del Rey est encore à 8km, à proximité du barrage sur la retenue Conde de Guadalhorce. Il n'y a plus de gardien lorsque nous arrivons sur le parking. Celui-ci pourrait faire un bivouac correct, cependant le restaurant El Mirador, juste au dessus de celui-ci, fait le plein en ce jour férié de l'Epiphanie et ce n'est pas le meilleur endroit pour récupérer de la nuit de Ronda... Nous choisissons de rejoindre le camping Parque Ardales.

Nous avons parcouru 70km ce jour, 3 275km depuis notre départ.