Sesriem

Samedi 30 juillet 2011

3°C au réveil. La nuit la plus froide du séjour, et pour une fois, nous n'avons pas d'électricité et nous ne pouvons pas mettre le chauffage...Par précaution, nous avions sorti des couvertures supplémentaires, ce qui nous a permis tout de même de passer une bonne nuit.

Hemeringhausen est un hameau minuscule. Une rue unique, rectiligne, goudronnée sur 200m, d'un côté, la station service et de l'autre l'hôtel. La veille, nous avons dîné au restaurant et discuté avec un couple Suisse avec une petite fille, arrivé peu de temps après nous avec une capucine sur Mercedes du loueur Maui. Ils arrivaient de Sesriem, où ils avaient eu très froid. Ils sont installés au Mozambique depuis quelques années et nous confirment que les pistes ondulées se passent très bien à 80km/h...

Nous quittons le camp à 8h00 par la C27, 250km de piste au programme. Deux heures plus tard, nous nous accordons une pause à Beta, un tout petit hameau équipé d'une pompe à essence. Nous venons de parcourir 101km.

Nous parcourons encore une cinquantaine de kilomètres, puis la piste entre dans la Namib Rand Nature Reserve. Nous traversons une vaste savane bordée à l'est par la chaîne de montagne du Nubibberge, et apercevons là nos premiers springboks et oryx.

Springbok est un nom d'origine néerlandaise signifiant antilope sauteuse. Son pelage est couleur fauve avec une bande brune sur les flancs, et le ventre blanc. Nous les avons rencontrées en troupeaux, broutant les herbes dans la savane. Souvent proches des pistes, elles se mettent soudainement à fuire en bondissant dés qu'elles se sentent en danger, et notamment dés que l'on s'arrête pour les photographier. Elles font alors des séries de bonds à plus de 3m de haut, pattes tendues. Spectacle comique dont on ne se lasse pas...

 

 

Jamais loin des springboks, nous apercevons les oryx. Beaucoup plus gros, mais aussi plus statiques et plus craintifs, ils se tiennent plus loin des pistes. Souvent solitaires, ils sont reconnaissables à leur tête bicolore noire et blanche, surmontée de longues cornes droites.

Nous nous présentons au Camp site de Sesriem à 13h00. Nous y retrouvons le gérant de Bobo Campers affairé au dépannage d'un CC immobilisé depuis 2 jours.

Les 250km de piste du jour n'auront été qu'une formalité.

Nous venons de faire près de 700km de piste en 6 jours, et j'ai le sentiment de commencer à maîtriser le sujet.

Le campsite est vaste, mais il ne comporte qu'une vingtaine d'emplacements parfaitement équipés, sous de gros arbres. Notre place est réservée depuis le mois de février, heureusement car aujourd'hui tout est déjà complet ($N375 pour 3 adultes). Notre emplacement est superbe, sous un arbre énorme entouré d'un muret circulaire en pierre. Hélas, les branches sont trop basses et nous ne pouvons y accéder... Nous le laissons à regret pour une autre place plus accessible...

Nous déjeunons, puis partons pour le canyon de Sesriem.

Situé à 4km du camp, ce canyon a été creusé par la rivière Tsauchab. Cette rivière intermittante qui descend des montagnes du Naukuft, a créé son lit au travers des sables du désert du Namib. Jadis, elle rejoignait l'océan, mais aujourd'hui elle se meurt au pied des dunes de Sossusvlei. La promenade débute sur le plateau, d'où la crevasse est pratiquement invisible, puis se poursuit au fond de la crevasse sur près d'un kilomètre avec des passages étroits mesurant à peine 2 à 3 mètres.

Nous revenons au camp. Le temps de prendre une douche, le soleil a disparu derrière les dunes.

Nous avons parcouru 247km ce jour,1 744km depuis notre départ.

Dimanche 31 juillet 2011

Réveil à 4h30. Malgré l'horaire, il y a de l'agitation dans le camp que l'on devine en suivant les mouvements de lampe des torches frontales dans la nuit. Pour nous la préparation au départ est facile, mais cela doit être beaucoup plus compliqué avec une tente.

Le camp se situe entre la porte du parc et celle de la route menant au site de Sossusviel. Celui-ci se trouve à 65km de Sesriem, et il est ouvert du lever au coucher du soleil. Les portes du parc s'ouvrent plus tard dans la matinée, aussi il est impératif de dormir dans le camp pour espérer être à l'aube sur les dunes.

Nous sommes à 5h30 devant la barrière, un 4x4 est déjà devant nous. L'ouverture de la barrière donne le départ de la course vers les dunes...La route est goudronnée, mais la vitesse est limitée à 60km/h, cependant tous les véhicules roulent à 100km/h pour arriver avant le lever du soleil.

La route trace une droite au milieu de la large vallée assèchée de la Tsauchab. Nous distinguons dans la nuit les springboks broutant en bord de la route, et n'hésitant pas à traverser subitement devant les voitures.

Nous arrivons au parking. Comme prévu, les 4x4 attendent les toursites non équipés pour les emmener à Sossusvlei au delà des sables mous. Nous partons immédiatement avec le premier convoi.

Le chauffeur nous dépose au parking des 4X4. Suivant ses indications, nous prenons la direction de Dead Vlei. Nous marchons vers l'immense dune Big Daddy afin de prendre de la hauteur pour assister à ce merveilleux spectacle. Notre chemin n'est pas le bon et nous devons grimper par le versant le plus raide pour rejoindre la crête...Il fait très chaud...

Le vent souffle fort sur la crête, nous assistons au lever du soleil, puis redescendons au milieu de Dead Vlei.

Vlei, qui signifie marais en Africaans, est une étendue plate entourée de dunes, immergée lors des crues de la rivière. Ce n'est plus le cas pour Dead Vlei, et il ne reste que quelques arbres grillés par le soleil et un sol craquelé en argile blanche. Le bleu intense du ciel et le rouge-orangé des dunes complètent ce décor féérique.

Nous quittons cet endroit unique pour rejoindre Nara Vlei, de l'autre côté du parking de 4x4. A notre grand étonnement, avec les pluies diluviennes du printemps, il reste de l'eau dans le lac!

Nous prenons le chemin du retour, et cette fois nous faisons une halte devant la dune 45.

Il fait maintenant très chaud et le vent souffle fort sur la dune. Nous n'avons plus envie de marcher et préférons prendre tout de suite la route de Swakopmund.

Nous revenons à Sesriem et prenons la C19. Nous nous arrêtons pour déjeuner à Solitaire, un lieu au nom mérité, offrant tous les ravitaillements utiles entre la côte, Sesriem et Windhoek. Mieux encore, il est dit que l'on peut y déguster d'excéllent apfelstrudels. Nous tiendrons à vérifier personnellement ses affirmations.

Nous quittons Solitaire et suivons la C14. La piste monte en direction du Kuiseb Pass, nous offrant au passage une belle vue sur le canyon de la Kuiseb River.

Je pensais avoir trouver la technique de conduite, mais cette fois, il n'est plus question de rouler à 80km/h. La piste est horrible et nous nous demandons comment nous allons pouvoir ralier la côte avant la nuit...Le camping-car souffre, une charnière de la porte du meuble sous l'évier vient de céder.

Deux éléments du mobilier nous inquiètent, le meuble de cuisine et juste au dessus de l'évier, le four micro-onde qui menace de sortir de sa niche.

Nous nous arrêtons une fois de plus, il faut impérativement trouver une solution, il n'est plus possible de continuer ainsi...

Je sors la corde à linge et plaque les coussins des banquettes contre les portes du meuble. Romain, tout d'abord dubitatif, reconnait que cette idée n'est pas si mauvaise et accepte de m'apporter son aide. Nous bâptisons cette combine "la technique FC", pour ficelle-coussin, nous l'affinerons et la mettrons en oeuvre à chaque déplacement durant le reste du voyage.

La piste s'améliore un peu une fois la Kuiseb River franchie. Le paysage devient lunaire, la brune fait son apparition.

 

Nous retrouvons enfin une route revêtue. En revanche, nous n'avons pas de point de chute à Walvis Bay, aussi nous décidons de poursuivre jusqu'à Swakopmund où nous avons repéré le Swakop River Ressort. Nous y arrivons la nuit tombée, bien guidé par le GPS.

Nous avons parcouru 459km ce jour, 2 203km depuis notre départ.