Mostar

Dimanche 1er août 2010 suite

Nous suivons l'autoroute A1 et sortons à Zagvozd pour prendre la route 60.

La route s'élève à la sortie de d'Imotski. Nous dominons un large plateau que traverse en diagonale la frontière entre la Bosnie et la Croatie.

Nous franchissons la douane sans difficulté et entrons en Bosnie. Les maisons que nous voyons en bord de route sont neuves ou en construction, et souvent luxueuses.

La Bosnie-Herzégovine est une république fédérale formée, depuis les accords de Dayton de 1995, de 2 entités politiques à taille quasi égale. D’une part la Fédération de Bosnie-Herzégovine, qui regroupe les territoires à majorité bosniaque et croate (51 %) ; d’autre part la République serbe de Bosnie (Republika Srpska) (49 %), à population majoritairement serbe. La première est située au centre et à l’ouest du pays, la seconde en écharpe au nord et à l’est.

Les habitants le la Bosnie sont les Bosniens, les Musulmans du pays sont appelés les Bosniaques.

La monnaie officielle est le Mark convertible valant 0.50€, mais Kunas et Euros sont acceptés.

N eum est la seule ville maritime de Bosnie-Herzégovine. Elle compte environ 21 kilomètres de côte qui constitue le seul accès à la mer Adriatique. Cet accès à la mer coupe la côte croate sur une dizaine de kilomètres, mais l’accès maritime est plus long puisque le territoire comprend un isthme parallèle à la côte qui donne naissance à une baie vers l’ouest, sur laquelle se trouve la ville.

Nous arrivons à Mostar et suivons la direction stari grad, la vieille ville. Nous débouchons sur la place d'Espagne, et subissons un premier choc.

Sur cette large place, tous les immeubles ont été bombardés lors de la guerre et sont restés en l'état ; Une seule exception, le gymnase, le grand lycée de Mostar, dont la restauration est achevée, présente une façade orangée flambant neuve.

Nous nous stationnons le long du Bulevar Kolodvorska, trois CC sont déjà garés. Le long du boulevard, les ruines envahies de végétation jouxtes les immeubles refaits à neuf. C'est la première fois que nous pouvons constater, de visu, les effets d'un bombardement, c'est terrifiant.

La façade du lycée vient d'être achevée, mais d'autres reconstructions furent plus prioritaires... L'église catholique franciscaine à été refaite tout en béton et son gigantesque clocher réhaussé de manière à dominer les minarets voisins.

De même, une énorme croix a été installée au sommet de la coline derrière l'église. Mais ces provocations absurdes seraient également accentuées par une rivalité entre les moines franciscains locaux et le Vatican...

 

Nous entrons dans la vieille ville. Les rues basses le long de la rivière Neretva sont parfaitement restaurées, en revanche, à l'arrière et au dessus de ces rues, les ruines sont toujours omniprésentes.

Bombardé et détruit le 9 novembre 1993, le vieux pont, reconstruit à l'identique, a été inauguré le 23 juillet 2004. La vieille ville est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2005.

 

Souvenirs made in china, parasols Coca Cola, défilés de groupes en voyage organisé, c'est triste à dire, mais ces ruelles n'auraient que peu d'intérêt sans ce passé récent si tragique.

Nous marchons jusqu'à la mosquée Koski Mehmed Pasa. Bien sur, nous montons au sommet du minaret pour profiter de la belle vue sur le vieux pont.

Nous déjeunons à l'une des nombreuses terrasses dominant la rivière aux eaux si vertes. Panorama exceptionnel, 3 cevapcici-salade et 3 boissons pour 20€. Nous attendrons en vain, durant tout le repas, le plongeon d'un jeune homme, perché au sommet du parapet du pont faisant monter les enchères des touristes avant de se jeter à l'eau...

Nous quittons la vieille ville en enjambant la Radobolja par le Petit Pont, également entièrement reconstruit et restauré.

Nous reprenons la route en direction de la côte. Nous longeons la Neretva pendant une trentaine de kilomètres et découvrons dans un virage, accrocher à la montagne, le magnifique village ottoman de Pocitelj.

Détruit pendant la guerre, ce village a été entièrement restauré. Tout en haut, les ruines d'une fortreresse.

Nous suivons la Neretva et entrons en Croatie. Nous retrouvons la route 8 qui longe la côte et filons vers le sud en direction de Dubrovnik. La route nous offre une vue splendide sur le delta de la Neretva et ses cultures irriguées.

Nous entrons à nouveau en Bosnie, juste le temps de traverser la bande côtière retrocédée de la ville de Neum. Cette enclave de Bosnie en Croatie isole toute la région de Dubrovnik.

La construction d'un pont, très contreversé, entre la côte et l'île de Pejlesac pour éviter ce passage en Bosnie est en cours, cependant, la crise est certainement passée par là et les travaux semblent actuellement au point mort.

En revanche, des travaux avancent, ce sont ceux de la nouvelle immense église au centre de Neum...

Nous laissons la route 8 pour entrer sur la presqu'île de Pejlisac. Nous dépassons le village de Ston et rejoignons l'autocamp Prapatno. Nous nous installons rapidement et profitons des derniers rayons de soleil sur la belle plage de sable fin juste devant le camping.

Nous avons parcouru 289km ce jour, 1 948km depuis notre départ.