Lac Atitlan

mardi 13 juillet - J48

Nous quittons Antigua et revenons sur la Panaméricaine. Nous avons passé neuf jours dans cette belle ville et nous avons adoré notre séjour.

La CA-1 nous gratifie encore de belles montées que les camions chargés à bloc peinent à gravir dans un nuage de fumée noire. Cette route à 2x2 voies serait agréable sans les innombrables reprises en béton qui parsèment son tracé et dont la pluplart sont effondrées.  

Nous passons Los Encuentros et la bifurcation pour Chichicastenango. Nous reviendrons ici dans quelques jours, mais pour le moment nous poursuivons en direction du village de San Marcos la Laguna, tout à l'ouest du lac Atitlan. Nous sommes à 2500m d'altitude, nous abandonnons la Panaméricaine un peu avant le km150 et descendons vers le lac, 1000m plus bas.

Nous traversons plusieurs villages, puis la route se met à dévaler au milieu des caféiers. Les lacets sont de plus en plus serrés, l'intérieur des virages devient quasiment infranchissable pour la plupart des véhicules. J'angoisse déjà pour le retour... Nous arrivons à San Pablo la Laguna, un policier municipal nous attend pour nous faire payer la taxe locale de 5Qtz. La traversée du village est délicate, les rues sont étroites et se coupent à angle droit. Nous descendons encore, la route goudronnée laisse la place à une piste défoncée, un nouveau péage, nous entrons dans San Marcos.

Le camping Pasajcap que nous avons choisi de rejoindre est encore un peu plus loin, au bord du lac, à un kilomètre environ du village. Nous évitons les trous et les tuc-tucs et arrivons enfin devant la porte du camping.

Pierre, le gérant français, est absent mais nous avons échangé avec lui par mail la veille et nous sommes attendus par ses employés Diego et Domingo. Nous découvrons notre emplacement, la vue sur le lac et les volcans est exceptionnelle.

Nous avons parcouru 150km ce jour, 3 438km depuis notre retour à Cancun.


mercredi 14 juillet 2021 - J49

Pierre est installé au Guatemala depuis 24 ans. Il a acheté ce terrain en 1997, juste à la fin de la guerre civile, et l'a aménagé au fil des ans. Aujourd'hui, cette grande propriété comprend 16 appartements et presque autant de places de camping. Les maisons sont dissimulées dans la végétation et étagées au-dessus du lac.  Quant à nous, nous dominons celui-ci et avons un panorama unique sur les volcans Atitlan et  San Pedro.

En début de matinée, nous descendons au ponton de la propriété pour prendre la lancha collective pour le village de San Pedro. La traversée est un peu frustrante, nous sommes assis au raz de l'eau et toutes les ouvertures de l'embarcation sont occultées par des bâches étanches si bien que nous ne voyons rien du paysage. 

A peine avons-nous posé le pied sur le ponton que nous sommes immédiatement harcelés par plusieurs conducteurs de tuk-tuks. Nous déclinons leur proposition et montons à pied vers le haut du village et le marché. 

Le lac Atitlan mesure 18km de long et 8km de large. Il se situe à une altitude de 1560m et sa profondeur atteint 350m. Son environnement est constitué de hautes montagnes couvertes de caféiers dont trois volcans culminant à plus de 3000m. De nombreux villages indigènes sont présents autour du lac, peuplés de descendant mayas, avec une forte représentation des communautés Cakchiquels et Tzutuhils.

Avant la pandémie, San Pedro était devenu un des villages de la région attirant le plus de touristes. Les rues basses, près des pontons, ne sont occupées que par des boutiques et des restaurants à destination de ceux-ci, fermés pour la plupart. En revanche, dès que l'on s'éloigne du débarcadère, les rues s'animent, les Tzutuhils sont de sortie, aujourd'hui c'est jour de marché!  

Les hommes ont abandonné les habits traditionnels et portent des jeans et des teeshirts. Les femmes de toutes générations, quant à elles, conservent ces tenues hautes en couleur. Les motifs des tissus sont propres à chaque éthnie et à chaque village, et font preuve d'une extraordinaire variété. Autant les hommes sont effacés et discrêts, autant les femmes se font remarquer par leurs belles tenues, leur coiffure, leur façon de porter des objets lourds et encombrants sur la tête. Et à chaque coin de rues, nous retrouvons toujours  un petit groupe de filles occupées à façonner des galettes de maïs parfaitement calibrées, juste en claquant un morceau de pâte entre les mains.

Une étrange construction toute blanche, dominant le village, attire notre attention. Nous nous approchons, un homme vient à notre rencontre et nous invite à monter sur la terrasse du bâtiment pour prendre des photos du village et du lac. Il s'agit d'une église baptiste, et la petite tour au sommet de celle-ci, est un studio de radio...

Après avoir été la religion dominante durant 500 ans, le catholisime fait face depuis la fin des années 90 à une reconquête du pays par des groupes baptistes et pentecôtistes, au prosélytisme virulent. Ces églises, venues des Etats-Unis, ont profité de la fin de la guerre civile pour s'implanter au Guatemala, en offrant à leurs fidèles des moyens financiers et des possibilités d'ascension sociale inespérées. Stratégie payante, les églises foisonnent dans tous les villages.

Nous revenons vers le lac en quête d'un endroit pour déjeuner. Entre les champs de maïs et les caféiers, nous apercevons quelques femmes lessivant leur linge, de l'eau jusqu'à la taille.

Toutes les adresses que nous avons repérées sont fermées, un peu contraints et forcés nous revenons dans la fameuse "rue des touristes", la calle Viva. Nous déjeunons au Sublime, le bar branché de San Pedro. Nous sommes les seuls clients.

Après cette petite pause, nous partons pour le village voisin de San Juan. Un chauffeur de tuk-tuk me propose ses services, mais il me dit ne pas avoir l'autorisation de sortir du village... La virée en tuk-tuk sera pour une autre fois, nous décidons d'y aller à pied. 

San Juan est blotti dans une petite anse à l'extrémité ouest du lac. Le village semble endormi et les quelques marchands de la rue menant à l'embarcadère restent tranquillement au frais dans leur arrière boutique. Une lancha est prête à partir, Isa est déjà sur le ponton et me fait de grands signes, je la rejoins, nous embarquons.

Nous nous sommes fait avoir... La lancha ne va qu'à San Pedro. Nous devons en reprendre une autre, revenir à San Juan pour enfin rejoindre San Marcos.

La traversée est agitée, le vent s'est levé et la lancha frappe violemment les vagues. Les habitués occupent l'arrière de la barque et nous regardent, à l'avant, bondir à chaque secousse... Nous arrivons enfin à San Marcos.


jeudi 15 juillet 2021 - J50

Nous passons la journée au camping à profiter des installations et du paysage. La température est idéale, 25°C la journée et 17°C la nuit.


vendredi 16 juillet 2021 - J51

Les jours se suivent et se ressemblent. Nous ne nous lassons pas de notre petit coin de paradis. Aujourd'hui, un colibri est venu nous rendre visite, juste le temps de se faire prendre en photo.


samedi 17 juillet 2021 - J52

Nous devons faire quelques courses. Nous retournons à pied au village de San Marcos distant d'un peu moins de 2km. Ce village maya cakchiquel est devenu un lieu à la mode pour les nouvelles générations de baba-cools, adeptes de yoga, de méditation, de massages et de plats végétariens.


dimanche 18 juillet 2021 - J53

La vie est toujours aussi douce au Pasaj Cap. Pierre, depuis son retour, passe régulièrement nous saluer et échanger avec nous. Dix employés l'aident à entretenir la propriété et ici, le travail ne manque pas avec toutes les variétés d'arbres, de plantes et de fleurs.

Il y a un an, Pierre ne savait plus où loger les campeurs surpris par le covid. Depuis, ceux-ci se font rares et nous sommes seuls dans l'espace camping. Côté appartements, avec l'émergence du télétravail, les locations sont complètes pour les mois à venir... 


lundi 19 juillet 2021 - J54

Aujourd'hui, je trouve enfin la motivation pour déposer l'attache de remorque qui réduit notre garde au sol et frotte parfois sur les topes les plus hauts. C'était peut-être un mal pour un bien car maintenant ce sera le marchepied qui sera en pôle position...


mardi 20 juillet 2021 - J55

Dernier jour à San Marcos.  Dernier barbecue avec la viande de boeuf livrée au camping. 

Côté voyage, la décision des Etats-Unis a été annoncée ce matin. Invariablement depuis mars 2020, l'ouverture des frontières terrestres entre le Mexique, le Canada et les USA est repoussée d'un mois. Notre projet de rejoindre les ports d'Halifax ou de Baltimore d'ici septembre s'éloigne... Je reprends contact avec Seabridge pour un retour de Veracruz fin septembre.

Demain nous partons pour Chichicastenango, nous réglons nos huit nuitées, 600Qtz, soit 8,20 euros par jour avec électricité et wifi.


mercredi 21 juillet 2021 - J56

Nous laissons ce petit paradis derrière nous et entamons la remontée vers la Panaméricaine. La partie piste se passe sans encombre, puis vient la partie la plus raide du parcours et les fameuses épingles.

Je les prends au plus large possible en veillant à klaxonner avant chaque virage. Nous avons grimpé environ 900m, lorsque soudain le voyant de la température de l'huile de la boîte de vitesse automatique s'allume à nouveau, comme lors de notre ascension au Salmon Glacier en Alaska... Je m'arrête sur le bas-côté durant une dizaine de minutes, le voyant s'éteint, nous repartons.

Nous revenons à Los Encuentros et tournons en direction de Chichicastenango.

Isa n'a pas entré de coordonnées dans le GPS, elle a juste indiqué le centre de la ville. Je fais plusieurs fois le tour des rues avant que nous nous apercevions de cet oubli... Nous avions pourtant une adresse, chez Luis, le Parque ecolgico casa Tzocoma.

Nous y arrivons enfin. La nuit est à 50Qtz (5,50 euros) avec électricité, nous sommes à deux pas du centre, au calme, cependant les installations sont très rustiques. Il va falloir nous y faire, nous n'allons pas retrouver de sitôt un camping aussi agréable que le PasajCap...

Nous avons parcouru 65km ce jour, 3 503km depuis notre retour à Cancun.


jeudi 22 juillet 2021 - J57

Chichicastenango est une ville de 45 000 habitants peuplée de Mayas quichés. Cette cité est connue pour accueillir, deux fois par semaine le jeudi et le dimanche, le marché indien le plus important du Guatemala.

Le marché ouvre dès 6h00. il occupe la place devant l'iglesia Santo Tomas et toutes les rues adjacentes. L'église date de 1540. C'est une des plus ancienne du pays dans laquelle se déroulent des offices mélangeant le culte catholique et les rites mayas, à l'image des scènes auxquelles nous avons pu assister dans le Chiapas voisin. Nous arrivons au marché un peu après 7h00, les allées sont déjà pleines de monde, d'indiens venus des villages environants, clients ou marchands assurant le réapprivisionnement des échoppes. Avec 1,49m, le Guatemala détient la taile moyenne de population la plus petite au monde. Nous le vérifions au milieu de cette foule et nous nous sentons, une fois n'est pas coutume, bien grands... Les stands se côtoient, sans organisation particulière, de viande, de fruits et légumes, d'ustenciles de toutes sortes, de vêtements traditionnels et de tissus colorés. On pourrait penser que certains articles sont plus particulièrement destinés aux touristes, comme les masques de bois et les colliers, cependant, il n'y a aucun étranger à part nous et les commerçants font tout de même des affaires. Comme à San Pedro, ce sont les très belles tenues des femmes qui attirent notre attention.

Une des rues se poursuit en traversant le cimetière. Celui-ci est très vaste et s'étend sur plusieurs collines, couvertes de tombes et tombeaux multicolores, peints aux couleurs mayas. 

Nous revenons au camping-car et partons pour Panajachel. La visite de Chichicastenango était intéressante mais pas indispensable. Nous revenons sur nos pas jusqu'à Los Encuentros, puis rejoignons les bords du lac Atitlan. Nous faisons quelques courses au supermarché La Torre et un rapide tour de la ville puis allons nous installer sur l'aire de camping de l'hôtel Bahia Atitlan Inn.

Nous avons parcouru 51km ce jour, 3 554km depuis notre retour à Cancun.


vendredi 23 juillet 2021 - J58

L'aire de camping de l'hôtel Bahia Atitlan était très fréquentée par les voyageurs avant l'épidémie et nombreux d'entre eux ont même vécu leur premier confinement ici.  Le site est très beau, l'immense pelouse, sur laquelle nous sommes installés, donne directement sur le lac, en revanche, avec la faible fréquentation, l'entretien de la piscine et des installations laisse un peu à désirer... La nuit nous coûte 75Qtz (8,30 euros) avec électricité, ce qui reste raisonnable.

Nous sommes un peu à l'écart du village de Panajachel mais l'embarcadère des lanchas n'est qu'à un quart d'heure de marche. Nous rejoignons celui-ci et embarquons dans le colectivo pour Santiago de Atitlan. Comme les fois précédentes, nous ne voyons rien de la traversée, calés au fond du bateau.               

Santiago est la deuxième localité par importance sur les bords du lac Atitlan. Elle se situe sur la rive sud de celui-ci, au fond d'une étroite baie entre les volcans Atitlan et Toliman d'une part et San Pedro de l'autre. 

Comme lors de notre arrivée à San Pedro, de nombreux chauffeurs de tuk-tuks viennent nous proposer leurs services. Nous refusons ceux-ci dans un premier temps, avant de donner notre accord à Samuel, un chauffeur un peu plus filou que ses collègues, qui nous propose pour 120Qtz, une visite guidée des cinq sites à découvrir à Santiago, à savoir la maison de Maximon, le mirador, le lavoir maya, la place de la paix et l'église Santiago Apostol.

Pour justifier notre refus, j'avais prétexté avoir peur de monter en tuk-tuk. Cela l'avait beaucoup amusé mais au moment de partir, Samuel s'en souvient et me rassure en me disant qu'il conduira doucement et prudemment... Nous partons vers la maison de Maximon, nous grimpons par un dédale de ruelles minuscules, la capote de notre engin frôle les murs à chaque angle de rue... 

Maximon est une divinité ayant des racines mayas qui fait l'objet d'un véritable culte de la part des indiens Tzutuhils, dont Santiago est la localité la plus importante. Mi-dieu, mi-démon, ce personnage qui fume et qui boit joue un rôle très important dans la vie quotidienne des gens, pour obtenir une guérison ou une faveur. C'est une statue de bois à l'apparence humaine, couverte d'un chapeau, portant plusieurs foulards noués autour du cou et une cravate, sous laquelle est glissée une liasse de billets. Maximon change de maison d'accueil chaque année à l'occasion de la Semaine Sainte et il est veillé jour et nuit par des gardiens, comme au temps des conquistadors.

Notre guide nous conduit dans une pièce sombre et enfumée d'une maison très pauvre, ornée de fleurs, de statues et d'images de saints catholiques. Des hommes et des femmes indigènes sont assis derrière Maximon et attendent le début d'une cérémonie. Nous entrons et allons nous assoir sur deux chaises en plastique dans un coin de la pièce. Un jeune homme arrive, accompagné de sa mère, puis le chaman entre à son tour. Ce dernier est jeune, il a sensiblement l'âge du garçon malade. Le chaman s'assoit face à Maximon et place le garçon à ses côtés. Celui-ci semble vraiment mal, incapable de donner son nom lorsque la question lui est posée. Un des gardiens place une cigarette allumée entre les lèvres de la statue de bois, la cérémonie débute... Nous restons là quelques minutes encore, le chaman est seul à parler, il rudoie sévèrement Maximon dans un silence absolu. Notre guide nous fait signe, nous nous levons discrêtement et quittons la salle.

Cependant, les temps sont durs aussi pour Maximon qui voit ses parts de marché s'effondrer aux bénéfices de la trentaine d'églises nouvelles, évangéliques et autres Témoins de Jéhovah...

Nous retournons au tuk-tuk de Samuel et montons au mirador. Nous suivons la route de San Pedro et dans un virage au dessus du village, nous découvrons un nouveau panorama sur le fond de la baie. Cette route se poursuit en contournant le volcan San Pedro, mais il est déconseillé de s'y aventurer sans une escorte policière. Des voyageurs ont relaté des aggressions sur Ioverlander et Pierre nous a confirmé la présence de voleurs sur ce trajet...

Samuel nous conduit ensuite vers un petit parc, le parc de la Paix, construit pour rendre hommage à la tuerie du 2 décembre 1990 par l'armée, de quinze indigènes dont trois mineurs durant la guerre civile. Sur le chemin du retour, notre guide nous présente le lavoir maya cependant il tient aussitôt à nous préciser que chaque maison a bien l'eau courante et que si ces femmes lavent leur linge dans le lac c'est uniquement dans le soucis de perpétuer la tradition. Nous arrivons devant l'Iglesia Santiago Apostole, c'est la fin de notre tour, nous prenons congé de notre guide. Nous ne regrettons pas notre choix, même si nous avons été un peu déçu de constater que Samuel réchignait souvent à répondre à nos questions et se contentait de réciter sa leçon...

La place de l'église est très animée ce matin. Un orchestre joue de la musique, un personnage costumé est juché sur une plateforme en bois qu'il secoue frénétiquement, tandis que d'autres dansent au pied de ce podium. Les spectateurs sont en habits traditionnels, les hommes également, et c'est la première fois que nous voyons cela. 

La situation est assez drôle, car ces derniers prennent les danseurs en photo avec leur smartphone, ce qui me permet d'en faire de même avec eux sans me sentir gêné ! Nous quittons la place et descendons à travers les rues du marché.

C'est encore une fois les femmes et leurs beaux habits qui captent notre attention. Ces dernières sont de véritables reines du shopping, à l'affût de toutes les nouveautés et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elles ont du choix !

Nous revenons à l'embarcadère et prenons la première lancha pour Panajachel. Nous débarquons cette fois au centre du village, l'endroit le plus touristique du lac Aatitlan. Les lanchas sont aux pontons et les restaurants sont vides. Les serveurs font la chasse aux rares touristes. Nous n'échappons pas à leurs sollicitations mais nous préférons revenir nous reposer dans notre havre de paix.

La soirée s'annonce tranquille lorsque trois jeunes filles, clientes de l'hôtel, s'installent sur la petite table en béton près de nous, sous laquelle j'ai justement installé notre branchement électrique et le convertisseur de tension. Elles parlent fort et boivent depuis deux bonnes heures, lorsque soudain nous entendons un gros bruit... La table et un banc viennent de basculer, deux des filles sont allongées dans l'herbe, elles rient et sont incapables de comprendre ce qui leur arrive... je récupère notre matériel et déplace le camping-car.  Elles reprennent leurs esprits et rentrent à l'hôtel.


samedi 24 juillet 2021 - J59

Notre séjour au Guatemala tire à sa fin et ce matin nous prenons la direction du Mexique. Nous souhaitons aujourd'hui nous rapprocher de la frontière et franchir celle-ci dimanche dans la matinée.  

Nous revenons sur la Panaméricaine et la suivons jusqu'à Quetzaltenango. La route s'élève à plus de 3000m puis redescend vers 2400m sur un large plateau occupé par cette ville. La traversée de cette dernière nous prend beaucoup de temps et d'énergie...

Nous poursuivons en direction de la frontière El Carmen. La route grimpe encore et se faufile entre des sommets approchant maintenant les 4000m. Nous nous arrêtons pour la nuit une fois passée la ville de San Marcos, au Refuge du Quetzal.

Nous avons parcouru 158km ce jour, 3 712km depuis notre retour à Cancun.


dimanche 25 juillet 2021 - J60

Le Refuge du Quetzal est une zone protégée où il est possible d'observer, à l'état sauvage, l'oiseau emblématique du Guatemala, au plumage vert et rouge et à la longue queue. L'entrée est payante, 50 Qtz par personne et 10Qtz pour le parking. Un grand parking est à disposition des visiteurs, mais il est actuellement fermé et nous sommes installés un peu plus haut, au départ du sentier. 

Nous sommes à 1900m, nous nous réveillons avec le soleil mais en-dessous de nous, la plaine est encore dans les nuages. A côté de nous, les gardiens du parc sont déjà sur place, les regards fixés sur leur smatphone. Nous partons pour la randonnée proposée sur le panneau, aucun d'eux ne lève les yeux de son écran...

Le chemin descend près d'un torrent puis remonte assez sèchement sur l'autre versant de la montagne. La végétation est très dense et très belle, en revanche aucune trace de quetzal... 

Nous revenons au point de départ après une heure trente de marche agréable. Il commence à faire chaud et comme nous le confirme les guides, les quetzals préfèrent se réfugier en altitude...

Nous reprenons la route et descendons très raidement à travers de magnifiques paysages vers la plaine côtière et ses températures étouffantes. 

Nous nous présentons un peu avant midi à la douane d'El Carmen. Nous faisons annuler l'importation du véhicule côté Guatémaltèque ainsi que valider notre sortie du pays. Nous franchissons ensuite le fleuve Suchiate et entamons les procédures de la douane mexicaine. 

Seul le conducteur est autorisé à passer avec le véhicule. Isa descend et suit le cheminement réservé aux piétons tandis que je m'approche de la barrière. Je suis un peu stressé car, en entrant au Guatemala, nous n'avons ni fait annuler l'importation du véhicule, ni effectué notre sortie du pays... Le douanier regarde mes documents, me les rend aussitôt et lève la barrière en me disant d'attendre sur le bas-côté le passage du chien. En dix minutes, mon entrée et celle du véhicule sont validées.

Le temps passe et Isa ne vient toujours pas. Elle arrive enfin, furieuse du sort que l'on vient de lui réserver: dans l'incompréhension de la situation, la douanière lui a annulé, puis refait son visa. Elle a donc payé inutilement 25 euros et  perdu une grosse demi-heure...

Nous reprenons la route jusqu'à la ville de Tapachula, où nous faisons quelques courses dans un Walmart, puis rejoignons Puerto Madero et la côte pacifique. 

Nous avons parcouru 89km ce jour, 3 846km depuis notre retour à Cancun.