Nous revenons vers l'embarcadère et entamons la descente du fleuve. Très rapidement, le fleuve s'élargit pour former un second lac appelé el Golfete. La traversée de cette large étendue est assez longue, puis le rio se rétrécit à nouveau, nous nous rapprochons des berges et des nombreuses maisons sur pilotis dissimulées dans la végétation. Notre chauffeur ralentit et nous conduit à l'intérieur d'une boucle du fleuve pour nous faire découvrir un très bel endroit, tapissé de nénuphares roses et blancs.
Le rio se rétrécit encore, les berges se font plus hautes. Notre lancha s'immobilise près du ponton d'une grande palapa, nous arrivons devant des sources d'eau chaudes.
Nous reprenons la descente après cette courte pause, suivons les méandres du fleuve entre les falaises couvertes de végétation et arrivons aux premières maisons du village.
Nous revenons vers notre hôtel. Les maisons à proximité de la mer sont grillagées et barreaudées du plancher à la toiture telles des centres carcéraux, drôle d'ambiance...
Nous retrouvons avec plaisir notre hâvre de paix. Nous reprenons notre place sous le carbet au-dessus du fleuve et commandons notre dîner. Je prends des brochettes de poulet, Isa commande la spécialité locale, le tapado, une soupe de poisson à base de curry, de lait de coco et de banane plantain. Elle se régale.
Contrairement au Mexique, le Guatemala ne passe pas à l'heure d'été. Le soleil se lève à 5h30 et dès 6h00 il illumine notre chambre tandis que toute l'activité humaine se fait déjà entendre. Pas de grâce matinée pour nous donc, nous allons prendre notre petit-déjeuner.
Stuart vient nous saluer et nous demande si nous partons avec la lancha collective de 9h30. Nous avions programmé de prendre celle de 14h30, mais sa question attise notre réflexion... Et si nous partions tout de suite ? Nous n'avons plus rien à voir ici et revenir plus tôt à Rio Dulce nous laisserait du temps pour faire nos courses et trouver un bivouac pour ce soir. Le choix est vite fait, nous partons dès la fin du petit-déjeuner.
Stuart passe un coup de fil, la lancha viendra nous prendre à 9h30 sur le ponton de l'hôtel.
Celle-ci arrive à l'heure dite. Ce n'est pas le collectivo, mais le tarif est identique, 125Qtz par personne. Nous nous arrêtons aux différents pontons des hôtels et rapidement nous sommes au complet pour partir vers Rio Dulce.
Le trajet retour est tout aussi agréable que celui de l'aller, avec quelques variantes via des bras un peu perdus du fleuve. Avant de traverser el Golfete, notre capitaine nous approche de Île aux Oiseaux pour nous montrer les aigrettes et les cormorans.
Nous retrouvons notre véhicule. Nous réglons les 100Qtz convenus pour nos deux journées de parking et partons faire quelques courses.
Nous faisons quelques kilomètres en direction du castillo de San Felipe et rejoignons la Villa del Profe, une adresse indiquée sur ioverlander.
Nous avons parcouru 5km ce jour, 2 964km depuis notre départ.
Nous sommes installés dans une grande propriété parfaitement entretenue, à l'ombre d'un magnifique guanacaste, un arbre typique d'Amérique centrale et même plus particulièrement du Guatemala. A côté de nous, nous avons à disposition le rez-de-chaussée d'une petite maison de location, avec douche et sanitaire. Nous avons également l'électricité et un wifi performant pour 90Qtz, soit 10 euros par jour. Mieux qu'un camping, nous sommes gâtés.
Notre prochaine étape, Antigua, est à un peu plus de 300km de route et nous devons traverser la capitale, Ciudad Guatemala, la plus grosse ville d'Amérique Centrale. Selon nos informations, les embouteillages y sont quasi permanents et dans les récits que nous avons lus, les voyageurs indiquent avoir passé plus de trois heures dans les bouchons... Pour éviter cela, nous décidons de partir demain matin pour nous rapprocher au plus près de Ciudad Guatemala et de traverser cette ville dans la matinée de dimanche, en espérant que la circulation y soit plus fluide...
Nous franchissons le grand pont sur le Rio Dulce puis récupérons la CA9, la route reliant Ciudad Guatemala à Puerto Barrios. Cette dernière fut le port principal du Guatemala sur l’Atlantique jusqu’en 1976, avant qu'un important tremblement de terre détruise la ville. Un second port fut alors implanté à Santo Tomas de Castilla. Depuis, le port de Puerto Barrios a été reconstruit et modernisé. A l'origine, les travaux furent entrepris par la compagnie américaine United Fruit Company, pour être un terminal ferroviaire connecté avec les États-Unis. Aujourd'hui, il reste un centre important pour l’exportation des fruits et légumes, des entreprises Chiquita, Dole et Del Monte.
La CA9 est en bon état et ne comporte presque aucun tumulos. En revanche le traffic de camions y est très important. Nous ne comptons plus les semi-remorques d'ananas et de bananes, soudain la circulation est bloquée, c'est un camion qui vient de perdre son contener de bananes Chiquita dans un virage. Pas de victime heureusement.
Nous nous arrêtons pour la nuit à Sanarate, dans un restaurant qui accueille, pour 60Qtz, les voyageurs de passage, le Donde Maquel et entrons nous garer dans sa petite cour intérieure. Nous entendons un peu la route mais comme le restaurant ferme ses portes à 16h30, nous pourrons dormir en lieu sécurisé et presque au calme.
Nous avons parcouru 221km ce jour, 3 185km depuis notre retour à Cancun.