Dans l'eau cristalline nous apercevons les concrétions calcaires, les stromatolithes. Elles nous évoquent celles que nous avons vues dans les bassins de Yellowstone. C'est extraordinaire. Nous quittons ce bel endroit et retournons passer la nuit à la balnéario Magico de Bacalar.
Nous avons parcouru 67km ce jour, 566km depuis notre retour à Cancun.
Nous quittons Bacalar et prenons la direction du Chiapas, la région la plus rude et la plus pauvre du pays. Nous suivons la route 186 pour Escarcega, nous traversons la péninsule du Yucatan d'est en ouest à sa base, quasiment en ligne droite et sur plus de 200km. Dans cet océan de verdure monotone, les taches orangées des flamboyants en pleine floraison sont un régal pour les yeux.
Nous quittons le Quintana Roo et entrons dans l'état de Campeche. Nous passons Escarcega et faisons notre halte pour la nuit à Los Tocanes, un bar restaurant en bord de route qui accueille également, sur son terrain, les campeurs de passage pour 150 pesos la nuit.
L'endroit est splendide, au milieu d'une immense pelouse plantée de palmiers et parfaitement entretenue, et où se promènent quelques paons, des salles de restaurant ont été aménagées sous de grandes palapas. Autour de celles-ci, plusieurs piscines apportent la fraîcheur tant attendue. Nous nous installons et dînons. Bizarrement, les clients sont peu nombreux pour un samedi soir. La raison nous en est donnée au moment de passer notre commande : demain, le Mexique vôte pour élir les députés et une partie des gouverneurs. La vente d'alcool est interdite. Ce soir la soirée sera calme à Los Tocanes...
Nous avons parcouru 308km ce jour, 874km depuis notre retour à Cancun.
Nous continuons notre route en direction du Chiapas. Les paysages ont changé le long de la 186 depuis que nous avons quitté le Yucatan, nous traversons maintenant de grandes zones d'élevage bovin. A intervalles réguliers, un nombre incalculable d'abris bus a été constuit le long de cette route. Tous identiques, ils sont plutôt jolis et ont certainement dû coûter une petite fortune. Pour corser l'addition, ils sont souvent accompagnés d'une imposante passerelle piétonne totalement inutile, dans la mesure où les piétons marchent continuellement en bord de route et n'ont , à coup sûr, jamais l'idée de l'emprunter pour traverser celle-ci...
Nous faisons une courte incursion dans l'état du Tabasco puis arrivons au Chiapas. Contrairement aux différents états que nous avons traversés, ici c'est une véritable frontière qui nous attend, avec une vérification approfondie de nos papiers d'importation du véhicule.
Nous arrivons à Palenque. Nous faisons quelques courses puis rejoignons le camping-hôtel Mayabell. Ce complexe est le plus proche des ruines, situé à l'intérieur du parc naturel, il propose des hebergements dans des cabanas équipées de hamacs, dissimulées dans la jungle et réserve une aire pour les camping-cars pour 350 pesos la nuit. Les emplacements sont full hookup, avec électricité et wifi. Les sanitaires sont corrects, et une belle piscine est à notre disposition. mayabell.mx/
Nous avons parcouru 186km ce jour, 1 060km depuis notre retour à Cancun.
Les singes-hurleurs se sont fait entendre vers 3h00 cette nuit dans les arbres au-dessus du camping-car. Leur cri rauque est vraiment très, très impressionnant.
Ce matin nous partons à pied à la découverte de la zone archéologique. Le site de Palenque s'est développé à partir de l'an 300, il connut son apogée entre 600 et 700, puis s'éteignit à la fin du Xème siècle.
Le prix d'entrée est de 70 pesos par personne. Ce prix inclut l'accès au musée, mais nous ne pourrons pas le visiter car il est fermé le lundi. Nous marchons une vingtaine de minutes et arrivons à l'entrée du site.
Le premier édifice que nous découvrons est le Templo de la Inscripciones. Il doit son nom aux nombreuses inscriptions qui couvrent ses murs. Cependant, il est interdit de l'escalader et nous devons nous contenter de l'admirer depuis le sol.
A ses côtés, nous découvrons le Palacio. Ce grand édifice comporte une tour originale restaurée qui domine tout le site. Là-aussi, nous devons nous résigner à ne voir ce monument que depuis la place haute, entourée de quatre temples dont le Temple du Soleil. Ce n'est d'ailleurs qu'avec le zoom de mon appareil que j'arrive à voir les motifs des gravures sur les murs au sommet du Palacio. Nous redescendons ensuite par traditionnel le jeu de Pelote, avant de découvrir un dernier temple, le Temple de Conde. Le chemin de retour longeant la rivière et ses cascades est fermé, nous devons revenir par la route.
Le site est de toute beauté. Marcher entre des constructions mayas, sur de belles pelouses au coeur de la végétation tropicale, accompagnés des chants d'oiseaux et des cris des singes hurleurs, est une expérienre unique. Un seul regret pour cette visite, à aucun moment nous n'avons eu l'occasion de prendre de la hauteur pour avoir une vue d'ensemble du site.
Nous récupérons notre véhicule et partons pour Frontera Corozal, un village au bord du fleuve Usumacinta, lieu d'embarquement pour le site de Yaxchilan.
Pour rejoindre Frontera Corozal, nous devons suivre la route 307, la Carretera Fronteriza, une route constuite pour surveiller la frontière avec le Guatémala voisin. Longue de 400km, elle traverse des territoires mexicains les plus sauvages. Sa construction donna un coup d'accélérateur à l'élevage au détriment de la jungle.
La route est en excellent état dans son premier quart. La contrepartie de cette qualité de roulement est la présence en surabondance de topes, ces bourrelets de béton ou de bitume qu'il est impératif de franchir à l'arrêt, faute de s'en mordre les doigts...
Nous arrivons à destination après 4h00 de route. Nous allons nous installer à l'ombre près des embarcadères et allons déjeuner à l'hotel-restaurant Escudo Jaguar.
Nous avons parcouru 169km ce jour, 1 229km depuis notre retour à Cancun.
Réveil 5h00, nous devons être prêts à 7h00 pour le départ en lancha. Le soleil se lève sur le fleuve, la journée promet d'être belle.
Des dizaines de lanchas attendent sur la berge, en revanche il n'y a pas foule côté organisateurs comme côté touristes. Un jeune homme arrive en moto et nous demande si nous avons nos billets. Nous ne les avons pas, il nous précise que le guichet sera ouvert à 7h00 précise. Nous attendons. Le jeune homme, qui visiblement sera notre "capitaine", revient. 7h00 passe, il téléphone à sa collègue en retard, puis nous demande si nous avons nos billets pour accéder au parc. Comme nous avons loupé cette étape, il nous accompagne au bureau du parc situé quelques centaines de mètres plus loin. De retour à l'agence, la jeune femme est arrivée entretemps, nous pouvons acheter nos billets. L'aller dure 45 minutes, nous restons deux heures sur place, puis encore 50 minutes pour le retour. Tarif 900 pesos.
Nous avons la lancha 25. En fait, une seule sort ce matin, Julian met en route le moteur et nous partons. Avant la covid, 2000 personnes embarquaient chaque jour sur le fleuve Usumacinta pour aller visiter Yaxchilan... Récemment, le site avait dû fermer après un ouragan et c'est encore la famille Turgeon qui nous redonné le sourire en nous apprenant qu'il était réouvert. Le fleuve est large et le courant assez fort.
Le site de Yaxchilan occupe une boucle du fleuve sur la rive mexicaine, il se situe à une quinzaine de kilomètres de Frontera Corozal et on ne peut y accéder qu'en bateau. La chronologie de cette ancienne cité maya est identique à celle de Palenque, et c'est à compter de l'an 900 qu'elle finit par être engloutie par la jungle. Sa découverte n'interviendra qu'un siècle plus tard... Nous arrivons au débarcadère, Julian nous dépose au pied des escaliers. Nous pénétrons dans la forêt sous les hurlements des singes. Nous nous inscrivons sur le registre des visiteurs et entrons dans le site...
L'entrée en tunnel par l'édifice "le labyrinthe" est fermée, nous devons le contourner en grimpant plusieurs marches. C'est un peu frustrant car ce passage imposé est, selon les visiteurs, un point marquant de la visite. Nous découvrons la Gran Plaza, une étendue impressionante de 500m de long pour 60 de large. Au milieu de celle-ci, se dressent de majestueux ceibas, l'arbre sacré des mayas.
Nous restons un bon moment à découvrir les différents bâtiments construits le long de la Gran Plaza. Dans l'un deux, nous pouvons découvrir des stèles sculptées parfaitement conservées représentant le fameux chef de la dynastie Yaxchilan, Escudo Jaguar.
Nous laissons la Gran Plaza et commençons la montée des marches vers Gran Acropolis. En grimpant le raide escalier nous découvrons les édifices 25 et 26, puis arrivons à l'édifice 33, le mieux préservé du site. A travers l'une des portes, nous pouvons apercevoir une statue du roi Oiseau-Jaguar décapité, avec sa tête à ses pieds.
La zone de la Pequena Acropolis est actuellement fermée, nous redescendons vers la Gran Plaza. Nous traversons celle-ci en scrutant la cîme des ceibas pour apercevoir les singes-hurleurs, de curieux nids attirent notre attention, leur locataire des oiseaux à queue jaune, ce sont des cassiques de Montezuma.
9h50, le temps est passé très vite, il nous faut rejoindre l'embarcadère où Julian nous attend. Cinquante minutes plus tard, nous retrouvons l'embarcadère de Frontera Corozal. Sur le retour, nous croisons quelques lanchas et même un petit aligator sur la rive guatémaltèque.
Nous reprenons la route pour Palenque. Les paysages de cette vallée sont très beaux, ils nous rappellent ceux de Cuba. Cependant je dois éviter à tout prix de quitter la route des yeux au risque de me faire surprendre par un tope...
Nous passons la communauté de Emiliano Zapata lorsque les voitures que nous croisons nous adressent de grands signes nous indiquant de faire demi-tour. Nous continuons, incrédules. Quelques kilomètres plus loin, nous devons stopper devant une file de combis-taxis et de camions...
Je pars aux nouvelles. Rien n'est bien clair, la route est coupée pour un problème sur un pipeline d'essence, certains me disent être déjà arrétés depuis 5h00. Quoiqu'il en soit, il n'y a pas d'autre itinéraire pour Palenque, il faut attendre.
Nous faisons demi-tour et allons nous arrêter un peu avant la file, sur un des rares accotements de la route. Nous en profitons pour déjeuner. Tandis que nous sommes dans la cellule, les dizaines de jeunes honduriens que nous avons doublés continuent leur marche vers les Etats-Unis...
17h30, cela fait maintenant près de trois heures que nous sommes arrêtés et rien ne semble bouger. Nous ne voulons pas passer la nuit sur ce bord de route, nous décidons de revenir en arrière pour trouver un bivouac.
Nous trouvons celui-ci très rapidement en rejoignant une communauté indigène. La personne à qui j'explique notre situation nous indique immédiatement un endroit tranquille, la balneario du village, situé en bord de rivière. Nous nous y installons pour la nuit.
Nous avons parcouru 116km ce jour, 1 345km depuis notre retour à Cancun.
Nous déjeunons tranquillement puis allons voir si la situation s'est débloquée. Hélas rien n'a bougé, les conducteurs de camions et les automobilistes que je croise sont résignés et continuent d'attendre sans la moindre information. Nous décidons de tenter notre chance en suivant le contournement que nous propose le GPS.
Nous reculons d'une quinzaine de kilomètres et bifurquons sur une piste en gravier par laquelle nous allons devoir franchir un petit col. Nous ne sommes pas sûr de notre coup, mais nous sommes soudain rassurés lorsque j'aperçois deux combis-taxis nous emboîter le pas. Je les laisse passer, mais les premiers lacets sont fatals pour eux et ils sont contraints de s'arrêter. Quant à nous, avec nos quatre roues motrices, nous passons sans difficultés.
Nous franchissons des rivières émeraude, traversons des zones de cultures et d'élevage, et quelques villages reculés. Nous saluons tous les gens que nous croisons, lesquels nous offrent de grands sourires en retour. Cette traversée inattendue du Chiapas profond est très agréable.
Nous retrouvons le maccadam après cet épisode de piste et revenons enfin sur la route 307 dans le village de La Reforma. Nous sommes fort heureusement au-delà de la coupure, la file de camions de bétail à l'arrêt est impressionnante.
Encore quelques kilomètres et nous retrouvons Palenque. Nous nous arrêtons dans un garage pour demander l'avis sur le sifflement d'une courroie, qui s'avère être celle de la clim, dont le compresseur n'a pas apprécié les 14 mois de storage puis retournons faire quelques courses au Chedraoui juste en face. Enfin, nous retrouvons le camping MayaBell et sa piscine.
Nous avons parcouru 134km ce jour, 1 479km depuis notre retour à Cancun.
Nous quittons Palenque par la route 199 en direction d'Ocosingo. Cette route de montagne est plutôt bonne, mais la circulation des poids-lourds est telle que nous ne dépassons pas les 30km/h de moyenne, et les nombreux topes n'arrangent rien. Cet itinéraire est par ailleurs connu pour des barrages réguliers organisés par les populatons locales pour obtenir gain de cause quelque soit le sujet. Nous quittons cette route après une soixantaine de kilomètres pour rejoindre les cascades d'Agua Azul.
A peine avons-nous bifurqué en cette direction que deux enfants, un garçon et une fille de 7, 8 ans, s'empressent de tendre une cordelette devant notre voiture pour nous immobiliser. Rien de bien méchant, il veulent juste nous vendre des galettes et des bananes. Nous ne prenons rien, mais pour 1 peso, soit 4 centimes d'euro, ils acceptent de nous laisser passer... Nous passons ensuite deux péages officiels, avec tickets en contrepartie, respectivement de 25 et 40 pesos par personne. Nous arrivons aux cascades.
Cet endroit est un des hauts lieux tousitiques du Chiapas. A la belle saison, les eaux turquoises des cascades se déversent de vasques en vasques. Comme nous nous y attendions, le décor n'est pas celui-là, avec les pluies récentes la rivière a plutôt une teinte café au lait...
Néanmoins, ce n'est pas cet aspect qui me dérange le plus. Comme à Chichen Itza, le site est submergé de marchands de souvenirs. Pour remonter les cascades, une rue empierrée a été construite bordée d'une succession d'étalages sur un bon kilomètre. Il n'y a aucun touriste, celles-ci sont néanmoins ouvertes. Avec l'affluence ordinaire, je pense que j'aurais quitté les lieux avant même d'atteindre les cascades...
Nous revenons sur la route 199. Au village suivant, nous sommes une nouvelle fois immobilisés par la cordelette de jeunes enfants. La situation est identique, mais cette fois nous décidons de ne pas céder. Nous restons fermes et souriants, après quelques minutes de palabres, nous finissons par passer. Quelques centaines de mètres plus loin, rebelotte... Cette fois le petit garçon est plus tenace. Après lui avoir expliqué que nous ne paierons pas, je commnece à avancer doucement. Il prend cela pour un jeu et s'accroche à la voiture en riant et en criant no pasa, pesos ! Je finis par partir, le père assis devant sa maison de l'autre côté de la route n'a rien perdu de la scène. Formation aux "bloqueos" dans le cadre de l'éducation zapatiste je suppose...
Les élections ont eu lieu dimanche dernier mais la campagne électorale semble toujours bien active. Le secret de l'isoloir n'a pas cours ici, le nom du candidat soutenu est peint sur la plupart des maisons des villages que nous traversons. Sondeur politique est un métier inutile par ici...
Nous arrivons à Ocosingo. Nous poursuivons en direction du site de Tonina et trouvons notre bivouac pour la nuit à la balnéario Rancho de los Abuelos.
Un nouvel orage éclate en début de soirée. Juste avant cela, et comme la veille, nous sommes victimes d'une attaque d'insectes volants, lesquels réussissent à pénétrer dans la cellule malgré les moustiquaires. Ils passent dans le moindre interstice en y laissant leurs ailes. Avec cette chaleur étouffante, il est impensable de fermer les fenêtres, résultat, nous avons des ailes collées sur toutes les moustiquaires et des centaines de grosses fourmis dans l'habitacle.
Nous avons parcouru 144km ce jour, 1 623km depuis notre retour à Cancun.
Nous quittons le balneario et partons vers la zone archéologique de Tonina. Nous arrivons rapidement devant l'entrée, mauvaise surprise, le site est fermé en raison de la covid. Un jeune homme vient rapidement à notre encontre, il nous confirme que nous ne pouvons pas entrer mais en revanche il nous propose de venir dans les prés du ranch voisin pour nous approcher des ruines. Nous déclinons sa proposition et poursuivons notre route. De la route, nous apercevons le ranch et la pyramide adossée à la colline.
Nous traversons à nouveau la ville d'Ocosingo et retrouvons la route 199. Les cents kilomètres qui nous séparent de San Cristobal de las Casas nous paraissent interminables. Comme la veille, l'itinéraire est sinueux et truffé de topes. Les communautés indigènes se succèdent et toute l'activité économique se concentre au bord de cette route. Les habitants se déplacent beaucoup le long de celle-ci, juchés par dizaine dans la benne de pick-up. Nous ne croisons aucune station service, cependant devant la plupart des maisons, des bidons d'essence et de gasoil sont à vendre. La situation politique parait calme, nous ne croisons aucun barrage, en revanche de nombreux panneaux d'EZLN, l'Armée Zapatiste de Libération Nationale, rappellent que le territoire reste en lutte pour l'obtention de plus d'autonomie et de droits pour les indiens.
Nous arrivons à San Cristobal de las Casas après 4h00 de route. Cette fois la moyenne de 30km/h n'a même pas été atteinte. Nous rejoignons le camping San Nicolas à l'est de la ville.
Nous avons parcouru 111km ce jour, 1 734km depuis notre retour à Cancun.
Nous partons à la découverte de la ville en fin de matinée. Celle-ci compte 185 000 habitants et est entourée de montagnes couvertes de pins culminant à 2700m d'altitude. Fondée en 1528, ce fut une des premières villes de la Nouvelle Espagne. Nous rejoignons à pied le Templo de Guadalupe. A peine en avons-nous terminé avec l'ascension de son escalier monumental qu'il se met à pleuvoir. Nous nous mettons à l'abri près des stands de tacos dans un angle du parvis et attendons la fin de l'averse.
La pluie a cessé, nous redescendons du Templo et continuons le long de la rue Real Guadalupe. Celle-ci devient piétonne et s'anime à mesure que nous approchons de la cathédrale. Lorsque nous arrivons à hauteur du zocalo (terme désignant la place centrale des villes mexicaines), ce n'est plus qu'une succession de terrasses installées devant de belles maisons coloniales colorées.
Nous arrivons devant la cathédrale. celle-ci est fermée. Elle a subi de gros dommages lors d'un séisme en 2017 et elle est toujours en travaux depuis cette date. Nous allons déjeuner au restaurant El Tacoleto puis revenons au camping.
Nous revenons sur la rue Real Guadalupe. A y regarder de plus près, les agences qui proposent ces excursions ne manquent pas. Nous en interrogeons six, chacune propose strictement le même programme. Quant au prix, curieusement il baisse à mesure que nous approchons du zocalo.
Nous arrivons sur ce dernier et bifurquons en direction du Templo de Santo Domingo par l'Andador eclesiastico, l'autre grand axe piétonnier de la ville, perpendiculaire à l'Andador de Guadalupe. Avec sa façade baroque, l'église Santo Domingo est la plus belle église de la ville. Celle-ci a également beaucoup souffert du tremblement de terre de 2017 et de lourds travaux en interdisent l'accès. Sa très belle façade est intacte, mais hélas, les étalages du marché artisanal couverts de bâches plastiques ne nous permettent pas de prendre le recul nécessaire pour admirer et photographier ce chef d'oeuvre...
Nous revenons vers le zocalo et poursuivons, toujours sur cet axe, vers le sud de la ville. A un croisement de rues, une église, l'Iglesia San Cristobalito, nous apparaît au sommet d'une colline, nous décidons de la rejoindre pour prendre un peu de hauteur sur la ville.
Son escalier interminable est le terrain de jeu préféré des sportifs locaux et notre ascension poussive tranche avec les allers et retours chronométrés de ces derniers. Pour ne pas montrer nos limites, nous nous arrêtons régulièrement pour comtempler le paysage qui s'offre à nous à mesure que nous grimpons.
Nous redescendons de ce promontoire et revenons vers le zocalo. En chemin, nous passons devant l'Arco del Carmen, l'ancienne porte d'entrée de la ville.
Tandis que les terrasses commencent à se remplir, les musiciens et chanteurs de rues animent maintenant tout le secteur piéton. Une adresse attire notre attention sur la rue Miguel Hidalgo, il s'agit de l'Esquina San Agustin, une sorte de galerie commerciale de différents restaurants, aménagée à l'intérieur d'une ancienne maison coloniale. Parmi ceux-ci, la Petite Fondue avec à sa carte raclette, fondue 100% Comté, fondue franc-comtoise et une autre au Morbier... Dommage, que nous venions d'arriver et que nous ne soyons pas encore en manque de fromage !
Nous nous accordons une pause avant de rentre et allons nous installer à la terrasse d'une autre adresse bien française, la pâtisserie Oh la ! la !
Le temps du choix est arrivé. Nous réservons finalement notre sortie au canyon de Sumidero pour demain matin à l'agence Otisa puis rentrons au camping.
A cet endroit, le fleuve Grijalva s'est créé un passage à travers une faille géologique pour former un canyon long d'une trentaine de kilomètres, dont les parois les plus hautes atteignent 1000m. Il prend sa source au Guatémala, sur les flancs du volcan Tacana et coule vers le nord, en direction du golfe du Mexique, et les villes de Villahermosa et Ciudad del Carmen. Plusieurs barrages hydroélectriques ont été aménagés sur ce fleuve, dont celui de Chicoasen, à la sortie du canyon, qui a dompté ses eaux tumulteuses et permet aujourd'hui de le visiter en toute sécurité à bord de lanchas.
Nous nous installons en compagnie des 35 autres personnes de notre groupe sur une des nombreuses lanchas et partons à toute allure vers le canyon.
La première partie présente encore quelques berges étroites, notre capitaine s'y arrête à plusieurs reprises pour nous montrer la faune locale, un premier crocodile immobile au soleil, puis une mère avec son impressionnante progéniture. Nous apercevons également une petite famille de singes araignées.
Les berges disparaissent peu à peu et ce ne sont plus que des parois abruptes que nous avons de part et d'autre de notre embarcation.
Nous entrons dans la partie la plus spectaculaire, notre guide nous précise qu'à cet endroit, les parois nous dominent de 1000m et que nous avons 100m d'eau sous la barque. Nous passons une grotte calcaire, veinée de traces roses, aménagée en chapelle. Quelques pélicans se sont appropriés les lieux. Nous arrivons à hauteur du fameux "Sapin de Noël". La cascade a formé à cet endroit une véritable sculpture de formations calcaires, recouvertes de mousses, donnant l'illusion parfaite d'un sapin géant haut de 250m !
Nous arrivons au barrage. Une nuée de cormorans s'envole à notre passage. Ici, la hauteur d'eau atteint 250m.
Notre guide immobilise la lancha, nous donne quelques informations sur le barrage, puis nous rappelle toutes les belles choses qu'il nous a fait découvrir avant de passer dans les rangs, casqette à la main... Une lancha nous accoste pour nous proposer coca, chips et barres chocolatées, puis notre chauffeur nous ramène à plein gaz vers l'embarcadère. La sortie aura duré exactement deux heures.
Nous retrouvons Eric, notre chaufeur de bus, et partons pour les miradors. Nous traversons Tuxtla Gutierrez, cette grande ville de plus de 600 000 habitants, et bifurquons sur la route en cul de sac menant aux différents points de vue. Celle-ci est sinueuse et étroite, les branches et les arbustes frottent contre les flancs du bus, je ne regrette absolument pas de ne pas être venu avec notre véhicule. Nous faisons trois arrêts, le panorama le plus joli est le dernier où nous découvrons une boucle complète de la Grijalva.
Nous redescendons à Tuxtla, puis rejoignons le centre de Chiapa de Corzo, juste le temps de jeter un rapide coup d'oeil à la place de la ville et à son imposante fontaine du XVIè siècle. Il fait très chaud, nous avons maintenant hâte que la sortie se termine.
Le retour est pénible, les camions roulent au pas dans l'interminable montée vers San Cristobal. Nous mettons plus d'une heure trente pour rejoindre notre point de départ. Néanmoins, nous sommes enchantés de notre journée pour cette sortie qui ne nous aura coûté que 800 pesos tout compris, environ 32 euros.
Nous retournons à l'agence Otisa et réservons, pour le lendemain, la visite des villages Tzotziles. il est temps de penser à se restaurer, nous prenons une pizza dans une rue piétonne, accompagnée d'une Michelada. Le serveur y est allé un peu fort sur le tabasco, cette une première mais pour nous celle-ci est imbuvable...
Contrairement à la veille, notre mini-bus Mercedez n'a pas la clim, mais il devrait faire moins chaud dans ces villages de montagne. Nous quittons San Cristobal et rejoignons notre première étape, Zinacatan. Nous passons un petit col et arrivons au village. Entouré de montagnes, celui-ci est couvert de serres destinées à la culture de fleurs.
Alonso s'arrête devant une petite guérite à l'entrée du village et paie la taxe demandée aux touristes. Il nous rappelle les consignes, les indiens tzotziles détestent les photographes et il faut impérativement éviter de prendre en photo des personnes.
Nous arrivons devant une des églises du village. Celle-ci avait subi de gros dommages lors du tremblement de terre de 2017 et vient juste d'être réouverte. A cette occasion, elle est a été entièrement décorée de fleurs. Elle n'est pas encore utilisée pour les rites tzotziles et Alonso nous autorise exceptionnellement à prendre quelques photos à l'intérieur.
Nous entrons ensuite dans une chapelle, utilisée durant les travaux de celle-ci. A l'intérieur de cette église catholique, les bancs ont disparu. Des épines de pins recouvrent le sol et des centaines de bougies sont placées à même le sol. Une famille indienne est assise dans un coin et prie en silence, tout en se servant de petits verres d'alcool et de coca-cola...
Notre guide nous explique la scène. Les indiens peuvent accéder au système de santé traditionnel, d'autant que San Cristobal n'est qu'à une dizaine de kilomètres, cependant, la barrière de la langue, la plupart ne parle pas espagnol, et le coût des traitements leur font souvent préférer l'alternative de l'église. Les gens respectent des rituels de guérison ou prient pour rester en bonne santé. L'alcool, le pox, ou mieux encore le coca-cola, sert à éructer pour faire sortir le mauvais esprit. Le Mexique est le plus grand consommateur de coca-cola au monde, et le Chiapas du Mexique...
Nous quittons le village et allons visiter un atelier de tissage. Toute la famille est occupée à la confection des habits traditionnels. La visite est très touristique et les groupes se succèdent dans cette boutique. La mère tisse, le père brode, la fille présente le travail de chacun et la collection, tandis que le petit dernier joue sur son smartphone. La jeune femme attire notre attention, les produits chinois ont envahi San Cristobal. Dans le Chiapas aussi la mondialisation fait des victimes... Nous sommes ensuite invités à passer des vêtements pour la photo de groupe et la dégustation du pox, le fameux alcool de maïs.
Nous quittons cette famille après avoir mangé les tacos proposés et laissé notre propina. Nous roulons une vingtaine de minutes et arrivons à l'étape suivante, l'église du village de San Juan Chemula.
Une grande place cloturée se tient autour de cette dernière. Les règles sont strictes, autant pour les touristes que pour les marchands qui ne peuvent accéder à l'intérieur de cette enceinte. Des hommes vêtus de manteaux de laine et portant chapeaux, malgré la chaleur de ce début d'après-midi, veillent au respect de celles-ci. Notre guide nous rappelle une nouvelle fois les consignes, interdiction formelle de photographier dans l'église.
L'intérieur de cette église est le symbole du syncrétisme, mélange de deux croyances, des rites mayas associés à ceux du culte catholique, apportés par les jésuites espagnols. Comme à Zinacantan, le sol est recouvert d'épines de pin sacrées, rappelant les montagnes où jadis les mayas priaient. Les statues des saints catholiques sont installées de part et d'autre, tandis qu'au sol des milliers de bougies, éclairent et enfument la nef. Par petits groupes, les gens prient autour de l'ilol, le guérisseur. Notre guide évoque des scènes auxquelles nous n'assistons pas, de sacrifices de poulets, où ces derniers absorbent les maladies des personnes souffrantes, qu'il suffit ensuite de tuer pour les guérir...
Retour à San Cristobal. En fin d'après-midi, Isa profite de notre séjour dans une ville pour retourner chez la coiffeuse. Le tarif lui convient, 400 pesos, environ 16 euros, cependant la prestation est assez moyenne...
La cascade est soudain en vue devant nous, sa dimension et son débit sont impressionnants. Nous arrivons au pied de celle-ci, deux possibilités nous sont offertes, rive droite ou rive gauche du torrent. Deux compagnies exploitent l'une et l'autre, et placent des hommes sur la route agitant des chiffons rouges pour attirer les clients.
Nous choisissons la rive droite en regardant la cascade. L'entrée coûte 50 pesos par personne, nous entrons et allons déjeuner, après en avoir demandé l'autorisation, sous les arbres dans la zone prévue pour les bus.
Nous partons aux cascades après un repas léger. L'eau de la rivière a perdu sa belle couleur turquoise, mais elle n'est pas aussi terreuse qu'à Agua Azul. Nous marchons jusqu'au pied de la cascade appelée "le Voile de la Mariée", une impressionnante chute d'eau de 120m de haut. Il est passé 16h00, l'accès à la suivante, Arcoiris, vient d'être fermé. Cela ne nous révolte pas plus que cela, car la chaleur nous a déjà bien épuisé. Nous revenons à la voiture et décidons de poursuivre notre route afin de nous rapprocher de la frontière.
Nous nous arrêtons à 30km de celle-ci, dans une station Pemex indiquée sur Ioverlander. Contrairement aux autres, une aire de stationnement clôturée est prévue à l'arrière des pompes, à l'écart des mouvements de la station. A peine sommes-nous installés que le ciel se couvre d'un nuage noir et menaçant. Quelques minutes plus tard, c'est un nouveau déluge qui s'abat sur nous.
L'eau atteint une dizaine de centimètres autour de nous, lorsqu'Isa m'annonce qu'elle n'a pas de gaz... J'ai oublié d'ouvrir la bouteille, me voilà quitte pour me mouiller les pieds.
Nous avons parcouru 196km ce jour, 1952km depuis notre retour à Cancun.
Nous traversons Ciudad Cuauhtemoc, dernière ville mexicaine avant la frontière. Ce n'est qu'une succession de boutiques et de marchands ambulants. Sans à peine nous en rendre compte, nous passons la douane mexicaine. La cohue se poursuit, nous arrivons devant celle du Guatemala. En suivant les indications, nous nous arrêtons au milieu de la chaussée et entrons dans le premier guichet, celui de la fumigation. Le fonctionnaire nous prépare la note, 18 quetzal, tandis que son collègue asperge notre véhicule. Nous changeons 100 pesos pour 30 quetzal afin de régler et passons à l'étape suivante.
Nous entrons dans la douane. Le douanier prend nos documents mais nous avertit immédiatement que des troubles ont lieu actuellement dans le pays. Plusieurs routes sont coupées et il nous conseille vivement de différer notre entrée dans le pays...
Nous faisons demi-tour. Cette fois une douanière mexicaine nous arrête, nous lui expliquons la situation. Une chose est sûre, nous pouvons nous féliciter de n'avoir pas annuler l'importation de notre véhicule au Mexique...
Nous réflechissons rapidement et décidons de rejoindre les Lagos de Colon, à une trentaine kilomètres de la frontière. il nous faut trouver de l'eau, une camionette d'eau purifiée se présente justement devant nous. Je décide de la suivre sur la piste le long d'un canal sur laquelle elle vient de s'engager.
La piste est boueuse et très fréquentée. Nous arrivons néanmoins à stopper le marchand d'eau. Nous achetons deux bidons de 20l que nous versons immédiatement dans notre réservoir. 40l pour 20 pesos, soit 0,80 euros. Tout semble si simple au Mexique.
Nous entrons dans le parc des Lagos de Colon et rejoignons un des campings au bord des rivières, La Escondida. L'endroit est idylique, nous avons électricté et wifi à un tarif jamais vu, 110 pesos, soit 4,50 euros par jour.
Nous avons parcouru 67km ce jour, 2 019km depuis notre retour à Cancun.