Nous reprenons la route, passons Guatiza et roulons jusqu'à Mala. Nous prenons une piste en terre en suivant les indications d'un spot P4N. Après quelques mauvais choix, nous trouvons l'emplacement dont nous rêvions.
Nous sommes idéalement installés au bord de l'océan. Quelques pêcheurs nous tiennent compagnie au loin, la côte de roches volcaniques est particulièrement déchiquetée, la mer est calme et limpide.
Nous partons visiter Mala après le repas. C'est avant tout un village agricole tourné vers la culture maraîchère, implanté à près de 3km du bord de mer. Au-dessus de celui-ci, sur les versants du volcan, nous apercevons deux barrages et deux fonds de vallées bien vertes aménagées en terrasses. Nous décidons de marcher vers celles-ci.
La pluie est rare sur Lanzarote et l'île manque cruellement d'eau. Pourtant les cultures se portent plutôt bien, à voir les champs de pommes de terre et de fraises. Ici, la terre est fertile mais le vent l'assèche très rapidement. Pour remédier à cela, la technique canarienne consiste à répandre une couche d'une quinzaine de centimètres de gravillons de roche volcanique sur celle-ci, pour la protèger du vent et retenir les gouttes de rosée. Les cultures sont également irriguées grâce à l'eau de pluie récupérée dans les barrages.
Nous restons là pour la nuit. Nous avons parcouru 26km ce jour, 2 216km depuis notre départ.
Bien qu'il ne pleuve pas sur Lanzarote, il a plu tout de même quelques gouttes ce matin au lever du jour, juste de quoi mouiller un peu notre toile. Nous attendons qu'elle sèche pour replier le toit et partons pour Teguise. Le GRD indique que l'office du tourisme de cette ancienne capitale de l'île propose des itinéraires de randonnées, mais hélas nous trouvons porte close ce matin... Durant cette période covid, celui-ci n'est plus ouvert que le dimanche de 10h00 à 14h00. Nous reviendrons, ce n'est pas grave d'autant qu'avec la météo du jour, je ne peux prendre aucune photo de cette belle ville...
Nous basculons de l'autre côté de l'île et arrivons à Caleta de Famara. Sa grande plage est réputée chez les surfeurs et les kitesurfeurs et le petit village de pêcheur s'est transformé en paradis pour vanlifers. C'est animé, avec une ambiance routard plutôt sympa, un peu de monde mais pas trop. Une piste longe l'immense falaise Risco de Famara, nous la suivons et allons nous installer tout au bout de celle-ci.
La mer est montée et se fait bruyante. Nous préférons revenir pour la nuit sur un emplacement le long de la piste, un peu en retrait de la plage. Ce soir, la partie haute des falaises est noyée dans la brume, s'il faisait 15°c de moins on se croirait en Islande... Nous avons parcouru 38km ce jour, 2 254km depuis notre départ.
Nuit avec le bruit des vagues largement atténué par les boules Quiès... Le soleil a fait son retour ce matin, il illumine déjà les volcans au-dessus de Caleta de Famara. Pour nous, au pied des falaises, il faudra encore attendre. Nous accélérons les préparatifs et filons nous garer vers ces derniers.
Nous préparons le pique-nique et partons à la découverte de cet ensemble de volcans. Sans itinéraire précis, nous choisissons de suivre le sentier côtier dans un premier temps. Celui-ci est bien balisé, en revanche nous ne retrouvons sur nos smartphones, aucun des noms indiqués sur les panneaux...
Nous abandonnons finalement le bord de mer pour prendre la direction du premier volcan. L'arrivée au sommet et la découverte du cratère est toujours une surprise très attendue. Pour cette première, nous sommes gâtés, la caldera est magnifique... Un muret de pierres a été constuit sur toute sa circonférence, nous marchons à l'abri du vent le long de celui-ci et lorsque quelques pierres viennent à manquer nous sentons immédiatement la différence. Enchantés par ce premier volcan, nous partons à l'assaut du suivant.
Nous traversons maintenant une grande étendue désertique mais, à mesure que nous nous en approchons, il nous semble bien que le chemin que nous suivons n'est pas le bon. De plus, nous n'apercevons aucun sentier sur ses flancs.
Nous contournons le volcan, laissons la large piste pour un sentier peu fréquenté avant de nous arrêter un peu plus haut pour pique-niquer dans la crevasse laissée par une pluie torrentielle. Nous pousuivons notre ascension et arrivons sur le flanc d'un troisième volcan sans même avoir trouvé l'accès au cratère que nous cherchions... Le paysage est de toute beauté, néanmoins nous nous trouvons là à la limite d'une randonnée que nous entreprenons sans carte précise. Nous ne risquons pas de nous perdre, mais nous ne savons pas trouver les sentiers que nous cherchons.
Nous avons basculé derrière la chaîne de volcans, nous dominons maintenant la Isleta et le village de Caleta Caballo. Il est temps de revenir vers Caleta de Famara, avec en point de mire les impressionnantes falaises de Risco de Famara. Là encore, les choix que nous faisons ne sont pas judicieux et nous zigzaguons plus que nous ne le devrions...
Nous nous arrêtons au village de Caleta de Famara, les surfeurs font aussi leur pause et sont nombreux aux terrasses des cafés. Nous nous y installons nous aussi et commandons notre première sangria.
Nous revenons au pied des falaises pour la nuit. Ce soir les sommets sont dégagés, la vue est magnifique. Nous avons fait 12km ce jour, 2 266km depuis notre départ.
Il fait très beau ce matin, et comme prévu nous retournons à l'office du tourisme de Teguise. Nous croisons quelques touristes, la dame de l'office nous donne quelques photocopies d'itinéraires de randonnée, sans grand intérêt pour nous car aucun n'est en boucle.
Teguise est l'une des plus anciennes villes des Canaries. Elle fut même la capitale de l'île avant l'essort du port d'Arrecife. La Plaza de la Constitucion regroupe ses principaux édifices, l'Iglesia NS de la Guadalupe, la Cilla et le Palaccio Spinola dans lequel se trouve précisément l'office du tourisme. Avec la covid, aucun de ces bâtiments ne se visite actuellement. En contrepartie, nous avons les ruelles pour nous et ne sommes pas enquiquinés par les attrapeurs de touristes et autres vendeurs de babioles...
Nous quittons Teguise et prenons un peu de hauteur en suivant la direction de Peñas del Cache. Ce sommet, situé sur la falaise de Famara, est le point culminant de l'île à 670m au dessus de l'océan. Un observatoire astronomique y a été installé, celui-là même que nous apercevions depuis notre bivouac au bord de la plage.
Les près en-dessous de celui-ci sont couverts de petites fleurs jaunes ressemblant à du colza et de nombreuses familles canariennes profitent de ce dimanche après-midi pour venir se prendre en photo dans ce décor printanier.
Nous pique-niquons puis rejoignons le mirador de Ermita de la Nieves en longeant la crête. La vue sur Caleta de Famara 600m plus bas est époustouflante. Nous redécouvrons, presque vue du ciel, notre belle randonnée de la veille au milieu des volcans.
Nous reprenons la route et redescendons sur le village de Haria. Nous découvrons cette magnifique vallée après un enchaînement de lacets serrés. Nous traversons celle-ci sans nous arrêter, car nous savons qu'il est préférable de laisser passer le week-end pour en profiter pleinement.
Nous poursuivons notre descente et retrouvons le bord de mer à Orzola, l'extrémité nord de Lanzarote et le port d'embarquement pour l'île de la Graciosa. Le petit port est très calme, seule l'activité de la navette pour celle-ci et celle de deux petites terrasses de bars bien sages, assurent une petite animation en cette fin d'après-midi. L'aller-retour pour la Graciosa coûte 26 euros par personne, nous décidons de profiter des derniers rayons du soleil devant un verre sur une terrasse et renonçons à cette coûteuse traversée.
Nous rejoignons pour la nuit la plage à l'ouest du village, à l'extrémité de la falaise. La majeure partie de celle-ci n'est constituée que de blocs de roches volcaniques entre lesquels de petites parties de terre permettent de circuler. Plusieurs vans et camping-cars sont déjà installés dans de petites niches, nous trouvons la nôtre sans trop de difficultés.
Nous avons parcouru 62km ce jour, 2 328km depuis notre départ.
Aujourd'hui, il nous faut impérativement refaire nos pleins et vidanges ainsi que les courses de la semaine. Le plus simple est de retourner à Arrecife où P4N indique une station BP équipée d'une aire de vidange et où nous pourrons trouver un supermarché, moins cher et offrant plus de choix que les deux petites épiceries dans lesquelles nous sommes allés ces derniers jours, à Teguise et à Caleta...
En quittant Orzola pour Arrieta, nous pénétrons dans le malpais de la Corona, un immense champ de lave s'étendant du volcan à la mer. Au milieu de ce chaos, nous nous arrêtons à la Caleta, une petite crique de sable blanc baignée par des eaux turquoises. Sur la plage, quelques cercles de pierre attendent les baigneurs pour les abriter du vent.
L'aire de service de la station BP est au rendez-vous, le prix est de 4,50 euros, mais celle-ci est très fonctionnelle et a le mérite d'exister sur une île sous-équipée au regard du nombre croissant de camping-cars. A peine plus loin, nous allons nous ravitailler dans un Lidl en nous stationnant sur le parking d'un IKEA... Ceci fait, nous retournons passer la nuit à Caleta de Famara.
Nous avons parcouru 67km ce jour, 2 395km depuis notre départ.
C'est le sixième jour que nous passons sur l'île et nous ne nous sommes toujours pas intéressés au personnage qui fut le plus important pour Lanzarote, Cesar Manrique. Nous allons aujourd'hui rattraper cela. Manrique (1919-1992) était un peintre, architecte et sculpteur natif d'Arrecife. Tout au long de sa vie, sa motivation fut de faire de son île natale l'un des plus beaux endroits du monde. Il y créa plusieurs oeuvres majeures et sut influencer les hommes politiques locaux pour préserver Lanzarote des exagérations accompagnant le développement du tourisme de masse. Ainsi, les maisons ne devaient pas faire plus de deux étages, être construites selon les modes constructifs traditionnels, privilégier le blanc pour les façades, le bleu pour les menuiseries du bord de mer, le vert pour celles de l'intérieur des terres, et enfin bannir tous les panneaux publicitaires en bord de route.
Notre première étape est la Casa-Museo Monumento al Campesino à San Bartolomé.
Cet ensemble situé en bord de route et près d'un rond-point est constitué d'un monument tout blanc, haut d'une quinzaine de mètres, et de plusieurs bâtiments représentant la ferme traditionnelle canarienne. La statue est édifiée à la gloire des paysans de l'île et montre l'un d'eux assis sur son chameau. Le corps de ferme, très esthétique, est beaucoup plus une interprétation d'architecte qu'un véritable écomusée. La salle de restaurant en sous-sol et le marché artisanal sont actuellement fermés. A noter que la visite est gratuite.
Après cette belle première découverte nous prenons la direction d'Arrecife pour aller voir le MIAC, le Museo Internacional de Arte Contemporaneo installé dans un fort du XVIIIè siècle au milieu du port. Nous achetons, pour 35 euros par personne, lors de cette première visite payante, les billets combinés valables pour les 6 entrées des grandes réalisations de Manrique, à savoir le Miac, le Parc Timanfaya, le Jardin de Cactus, Jameos del Agua, la Cueva de los Verdes et enfin le Mirador del Rio. Hélas, en cette période de pandémie, la fondation Manrique et la maison de l'artiste à Haria sont actuellement fermées.
Manrique dirigea la restauration du fort pour en faire ce musée ouvert en 1976. Les salles voûtées accueillent des oeuvres en nombre réduit, et c'est surtout l'écrin qui retient notre attention. A l'extérieur, l'enduit au ton sable laisse apparaître les belles pierres volcaniques du Castillo de San Jose. A l'intérieur nous retrouvons les éléments forts de son architecture, l'appareillage des pierres, les immenses vitrages à facettes donnant sur la nature dans la salle de restauration en sous-sol et l'extraordinaire escalier à colimaçon y conduisant. Un petit tour aux sanitaires est également à ne pas manquer...
Nous reprenons la voiture et partons pour le centre d'Arrecife. Nous laissons celle-ci sur un parking payant près du Charco de San Ginés. C'est un grand lagon intérieur bordé de restaurants et de terrasses, à deux pas du centre historique de la ville.
La balade autour du bassin est agréable, même si l'absence de touristes en terrasse alors que la majorité des bars sont ouverts, laisse toujours une impression étrange. Nous entrons dans le casco antiguo et découvrons la Plaza de Las Palmas et la jolie église de San Ginés.
Sur la place, nous nous laissons tenter par la terrasse du El Principe Café. Nous sommes accueillis chaleureusement en français par son patron, un suisse de Lausanne. Les tables ne désemplissent pas, nous prenons un copieux plat de tapas accompagné d'une sangria pour 24 euros, le soleil en prime.
Nous nous promenons ensuite sur le front de mer et marchons jusqu'au Castillo San Gabriel. Celui-ci est curieusement accessible par deux digues de pierre presque parallèles. Nous revenons à la voiture.
Nous retournons nous installer à Caleta de Famara. Le vent s'est levé, les surfeurs ont laissé la place aux kitesurfeurs.
Nous avons parcouru 64km ce jour, 2 459km depuis notre départ.
La nuit n'a pas été de tout repos. Vers 20h00, nous avons été contraints de baisser notre toit relevable pour ne pas prendre le risque de casser les vérins, et le vent qui devait faiblir vers minuit, a soufflé jusqu'au petit matin. Notre cellule n'étant pas conçue pour dormir dans cette configuration, nous avons du improviser notre couchage, Isa sur sa banquette et moi sur un matelas posé au sol. Isa, qui était sur la place la plus inconfortable, n'a pas beaucoup dormi, si bien que lorsque nous avons relevé notre toit à 5h00, nous nous sommes autorisés une petite grasse matinée jusqu'à 9h00...
Le vent a fait son travail, plus un seul nuage n'est dans le ciel et trois très belles journées sont annoncées par la météo. 10h30, nous sommes enfin prêts à partir pour Haria, les premiers rayons du soleil passent par-dessus la falaise.
Nous revenons à Teguise, puis reprenons la route de Los Valles et arrivons enfin à Haria. Le temps de trouver une place de stationnement et de préparer notre casse-croûte, il est midi lorsque nous nous mettons en route pour notre randonnée autour de ce bel endroit surnommé la vallée des 10 000 palmiers...
Nous traversons le village et prenons un sentier en direction du Mirador de Montaña Ganada. Celui-ci démarre brusquement pour rejoindre une crête entre les vallons d'Haria et le hameau voisin de Maguez. En très peu de temps, nous nous trouvons immergés au milieu de petites fleurs jaunes et bleues. Il fait chaud, nous sommes déjà au printemps.
Nous arrivons au bord de la falaise après une heure de marche, toujours ponctuée de quelques pauses photos. Nous sommes juste au débouché du sentier vertigineux qui grimpe depuis notre emplacement de bivouac. Nous avons parcouru 28km en voiture et marché 1h00 pour nous retrouver à quelques centaines de mètres au-dessus de notre point de départ... L'endroit est plutôt venteux, nous nous abritons entre des murets de pierres et prenons notre repas face à l'océan.
Notre chemin quitte le bord de la falaise pour tracer une boucle au-dessus d'Haria. Nous redescendons ensuite vers le village en suivant un sentier escarpé se faufilant entre les parcelles cultivées et les vignes. Parmi les premières maisons, nous devinons celle où Manrique vécu ses dernières années, entourée de beaux palmiers. D'ordinaire, la visite de celle-ci est une étape incontournable de Lanzarote, mais elle est actuellement fermée.
Avant de quitter ce beau village, nous allons prendre un café et un jus d'orange frais sur la jolie place de l'église, ombragée et tout en longeur.
Nous reprenons la voiture et grimpons voir le fameux Mirador del Rio, une autre oeuvre dessinée par l'artiste local, à l'extrémité nord de l'île. Deux routes permettent d'y accéder, et par inattention je m'engage sur celle interdite aux véhicules de plus de 2,00m de large et 3,50m de hauteur... Plus de peur que de mal, la route est suffisamment large, même s'il serait difficile d'y croiser un bus. Elle est, en revanche, beaucoup plus spectaculaire que la seconde car elle suit le bord de la falaise seulement encadrée par deux petits murets.
L'accès au Mirador est inclus dans notre forfait. Il se compose d'une cafétéria, d'une boutique et d'une terrasse panoramique réparties sur trois niveaux desservis par un escalier hélicoïdal en béton, entièrement blanc, et revêtu de marches en bois foncé. La salle principale s'ouvre sur la mer par d'immenses baies vitrées aux formes arrondies. L'extérieur est habillé de roche sans qu'il soit possible de distinguer la partie construction de la montagne. Enfin, et c'est là l'essentiel, la vue plongeante offerte depuis les terrasses sur l'île de la Graciosa est absolument exceptionnelle.
Nous quittons le mirador, faisons un crochet par le village de Yé et le point de vue de Guinate, puis redescendons nous installer pour la nuit sur la plage de Orzola.
Nous avons parcouru 61km ce jour, 2 520km deouis notre départ.
Nous avons bien récupéré de notre nuit précédente et ce matin nous poursuivons la découverte des oeuvres de Manrique.
Nous partons pour Guatiza et le Jardin des Cactus. Nous nous arrêtons à Arrieta pour prendre un peu de gasoil, le litre est à 88 centimes, encore moins cher qu'aux Etats-Unis...
Ce jardin est la dernière oeuvre imaginée par l'artiste. il a été ouvert en 1990 et occupe le site d'une ancienne carrière de picon, ces gravillons de roches volcaniques utilisés un peu pour tout sur l'île, pour cultiver les terres comme pour réaliser des accès ou des parkings.
Nous laissons la cellule au pied d'un faux cactus géant et entrons dans le jardin. Celui-ci est organisé comme une arène, avec plusieurs gradins en cercle au-dessus d'un espace central occupé par les plus grands spécimens. Un ancien moulin à gofio, céréale de base de l'alimentation traditionnelle canarienne, d'une blancheur éclatante domine l'ensemble. Comme sur les précédents sites, nous retouvons ici l'espace restaurant fortement marqué de la patte de l'architecte.
Nous voyons beaucoup de plantes que nous avons rencontrées au Mexique. En revanche, les cieros, ces magnifiques cactus que nous avions découverts en Basse Californie, sont présentés comme provenant de Madagascar et ne sont pas en grande forme.
Nous quittons ce jardin et revenons sur nos pas de quelques kilomètres pour aller visiter la deuxième attraction de la matinée, la Cueva de los Verdes.
Cette grotte se situe dans un des tunnels de lave provenant du volcan Corona. Il rejoint la mer et sa longueur totale mesure 7km. Nous en visitons ici qu'une petite partie, qui servit de refuge aux habitants de l'île durant les attaques pirates.
Comme sur les précédents sites, nous ne sommes que quelques touristes à nous présenter à l'entrée. Le petit groupe qui s'apprête à descendre dans le tunnel est de langue espanol, c'est parfait pour nous. Nous traversons des passages étroits et des espaces immenses, les galeries se superposent et se croisent. L'éclairage met en valeur les parois, et fait apparaître des nuances d'ocre et de rouge inattendues dans un tunnel de lave.
Avant de déjeuner, nous décidons d'enchaîner avec la dernière visite au programme, Jameos del Agua. Ce lieu insolite a été crée par César Manrique en 1966 et c'est sa première intervention artistique à Lanzarote. A l'origine, le site n'est que le prolongement vers l'océan du tunnel de lave que nous venons de découvrir avec la Cuerva de los Verdes. Le terme de Jameo désigne une partie de conduit de lave dont la partie supérieure s'est effondrée. C'est donc dans ces cavités partiellement couvertes que Manrique a choisi de créer ce décor unique.
Un escalier en pierre de lave à ciel ouvert nous mène dans une grotte entièrement occupée par un lac souterrain, dont l'extrémité se trouve déjà éclairée par la lumière naturelle. Une passerelle étroite permet de longer la paroi pour atteindre celle-ci. En marchant, nous pouvons distinguer dans l'eau limpide les minuscules crabes blancs endémiques. L'ouverture opposée, plus large que la première, a été aménagée, en restaurant sur plusieurs niveaux.
Nous remontons à mi-hauteur et découvrons la fameuse piscine. Après les passages frustrants dans les grottes pour les petits photographes que nous sommes, nous arrivons enfin dans un lieu où nous allons pouvoir nous éclater ! L'endroit est extraordinaire, inutile et inclassable.
La grotte auditorium de 600 places est fermée, tout comme la casa de los Volcanes. Nous revenons à la surface, jetons un dernier regard sur la piscine et rejoignons la voiture.
Nous partons déjeuner le long d'une piste au milieu des blocs de lave, puis prenons la direction de Playa Quemada. Pour la première fois depuis notre arrivée nous quittons le nord de l'île.
Nous avons parcouru 103km ce jour, 2 623km depuis notre départ.
Playa Quemada n'a pas été aussi enchanteur qu'attendu. Le spot P4N était un peu trop proche des maisons à mon goût mais nous avons néanmoins trouvé à nous isoler à l'extérieur du village en bord d'océan.
Nous avons eu également droit au lever de la pleine lune et au petit matin à celui du soleil. Nous quittons Playa Quemada et rejoignons le parc national de Timanfaya.
Lanzarote compte de l'ordre de 300 cratères. Ceux-ci datent de l'apparition de l'île, il y a environ 20 millions d'années. En revanche, le parc de Timanfaya à une histoire beaucoup plus récente puisqu'elle est liée aux éruptions de 1730 à 1736, et à celle de 1824. Trois nouveaux volcans sont apparus à cette occasion, des villages disparurent et un quart de la surface de l'île se trouva sous les coulées de lave. Ces dernières comptent parmi les plus importantes de l'histoire du volcanisme.
Nous entrons dans le parc et rejoignons en voiture le restaurant panoramique El Diablo, point de départ de la visite en bus sur la Ruta de los Volcanes.
Le restaurant, construit sur le cratère de la Montaña del Fuego, a été dessiné par Manrique. Il est actuellement fermé en raison de la covid mais nous pouvons tout de même le visiter. Il a été construit fin des années 70 et mériterait une sérieuse rénovation.
Comme les autres jours, nous ne sommes qu'une petite dizaine de toursites sur place. En attendant le départ du bus, les employés du parc nous font assister à trois petites démonstrations pour mettre en évidence la chaleur du sol : la première, il place un fagot de brindilles dans un trou, lequel s'enflamme en quelques secondes. La deuxième, il verse un seau d'eau dans un autre trou équipé d'un tube et une gerbe de vapeur en jaillit. Enfin la dernière, il nous présente le grill du restaurant, installé au-dessus d'une cheminée volcanique.
Le bus est prêt, nous partons pour la route des volcans. Ce circuit en boucle dure une trentaine de minutes et emprunte une route à voie unique, avec quelques passages entre les roches très délicats. Le chauffeur fait quelques arrêts durant le trajet pour permettre aux visiteurs de prendre des photos, en revanche il est interdit de descendre. J'avais lu que des gens se plaignaient que les vitres des bus étaient sales, ce n'est pas le cas pour nous, par contre nous avons des reflets assez gênants sur les photos.
Nous sommes satisfaits de cette expérience en très petit comité. Je comprends néanmoins que cela peut être différent hors période covid...
Nous souhaitons profiter de cette dernière belle journée pour aller voir les plages du sud de l'île, nous quittons le parc et prenons la direction de Playa Blanca.
Cette dernière est une des trois stations balnéaires de Lanzarote. Elle s'étend sur toute la côte sud de l'île, excepté sur la partie Est qui est un espace naturel protégé. C'est ici que se trouvent les plages, dont la plus côtée playa Papagayo.
L'accès à celle-ci se fait par une piste en terre de 5km, il est exceptionnellement gratuit actuellement. Nous déjeunons sur le parking puis partons marcher en direction des criques. Celles-ci sont jolies, mais la mer est agitée et nous sommes plus émerveillés par la puissance des vagues que par sa couleur bleu-lagon.
Nous quittons Playa Blanca et prenons la route pour El Golfo, un petit village de pêcheurs à la limite du parc de Timanfaya où nous comptons passer la nuit. Nous laissons la route principale à hauteur des Salinas de Janubio, de très anciennes salines, les plus grandes de l'archipel et suivons la côte.
Nous sommes revenus dans des paysages de lave. Ici, cette dernière s'est brutalement refroidie au contact de l'océan pour former des choses étonnantes. Les grottes volcaniques de Los Hervideros en sont le plus bel exemple et la mer déchaînée nous offre un spectacle extraordinaire accompagné d'un bruit fracassant.
Notre route contourne un dernier volcan puis plonge sur El Golfo. Nous nous arrêtons à l'entrée du village pour aller voir la petite lagune verte, el Charco de los Clicos. Un belvédère a été créé à côté de la route pour pouvoir observer celle-ci, son étonnante couleur est dûe à la présence d'une algue.
Nous traversons ensuite le village à pied et choisissons de gouter le fameux vin des volcans en attendant le coucher de soleil. Arrive 17h50, tout à coup le serveur fait le tour des tables avec les notes de chacun, tandis qu'une voiture de la Guardia Civil se présente et s'immobilise dans la rue. Deux hommes en descendent, le premier se poste jambes écartées et bras croisés devant le bar, le second commence à arpenter la terrasse. En cinq minutes, la terrasse s'est vidée. Nous payons et repartons avec notre bouteille, nous avons déjà fait une dizaine de mètres quand le serveur à qui nous avions demandé le bouchon, vient nous le tendre... Lanzarote est en alerte 4 et la fermeture des bars est à 18h00. Nous irons voir le coucher de soleil plus loin.
Nous quittons El Golfo et retournons nous installer pour la nuit sur le parking des grottes de los Hervideros.
Nous avons parcouru 99km ce jour, 2 722km depuis notre départ.
Nuit tranquille. Un homme est passé ce matin ramasser quelques détritus aux abords du parking. Il n'avait pas de tenue particulière et est arrivé avec sa voiture personnelle. Le parking, qui était déjà très propre, est maintenant impeccable. Nous le constatons depuis notre arrivée, la propreté de cette île et le comportement de ses habitants sont exemplaires. Quel changement avec la Grèce!
Aujourd'hui nous avons décidé de faire une nouvelle randonnée autour du parc Timanfaya, l'ascension de la Caldera Blanca. Nous reprenons la jolie route qui traverse le parc Timanfaya entre Yaiza et Tinajo, puis laissons la voiture à l'entrée du village de Mancha Blanca. Pour la petite histoire, nous nous étions garés sur le parking de la randonnée, mais quelques tas de petits morceaux de verre cassé m'ont persuadé de ne pas laisser notre cellule dans cet endroit un peu isolé...
Comme le week-end précédent, nous constatons que les habitants de Lanzarote sont sportifs et aiment la nature et que nous ne serons pas seuls aujourd'hui pour cette randonnée. Celle-ci démarre à travers un chaos de lave, en suivant un sentier aménagé avec des pierres. Ce premier tronçon n'est pas agréable, les cailloux roulent sous nos pas ce qui est un peu pénible.
Nous quittons enfin ce chemin pour entreprendre une première ascension dans un vallon à la jonction de deux volcans. Nous arrivons dans une sorte de col, nous décidons de nous y poser pour pique-niquer à l'abri du vent derrière des murets de pierre.
Nous nous remettons en route et suivons maintenant le sentier d'accès à la Caldera Blanca. La roche volcanique sur laquelle nous progressons est blanche, et le chemin profondémment creusé sur certains passages. Nous arrivons sur le bord du cratère, le trou est gigantesque, plus de 1 100m dans son plus grand diamètre, le plus grand de l'île...
Nous sommes sur la partie la plus basse des bords du cratère, le sommet est au-dessus de nous, bien plus haut. Nous cherchons à en faire le tour par le nord puis revenons sur nos pas et entamons l'ascension de l'autre sens. A mesure que nous progressons, la largeur de la crête se réduit, le sentier devient plus sportif et plus vertigineux. Nous arrivons au sommet, nous sommes à 458m au-dessus de l'océan.
Le vent souffle fort, nous admirons le paysage durant quelques instants et entamons la descente par l'autre versant. Le sentier sur celui-ci est plus confortable quoique glissant par endroit. Nous retrouvons le niveau bas des bords du cratère puis revenons sur le chemin au niveau de la lave. Le retour est identique à l'aller, assez long et pénible.
Nous allons faire quelques courses puis allons nous installer pour la nuit sur le parking de la playa de Janubio.
Nous avons parcouru 82km ce jour, 2 804km depuis notre départ.
Ce grand parking est bien protégé et nous n'avons rien senti des rafales de vent. Nous ne sommes pas seuls, les canariens sont en week-end et sortent leur camping-car.
Aujourd'hui au programme, une autre randonnée qui nous tient à coeur, la découverte de la Géria et de son vignoble. Nous rejoignons pour cela le village de Uga en plein coeur de cette région.
La Géria est une vallée viticole et un parc naturel. Elle s'étend sur plusieurs communes, de Yaiza à San Bartolomé. Les sols où poussent les vignes ont été recouverts de gravillons volcaniques issus des éruptions de 1730 et chaque pied est planté au centre d'un trou conique pour récupérer la rosée. Celui-ci est surmonté d'un muret de pierres qui protège la vigne des vents. Celui-ci est souvent semi-circulaire mais il peut être droit selon la configuration du terrain.
Ces murets sont remarquables par leur simplissité, mais ils protègent du vent sans faire obstacle à celui-ci. Chaque pierre n'a que très peu de contact avec sa voisine, ce qui fait que le mur a peu de prise au vent et ne risque pas de basculer sous l'effet de celui-ci.
La piste que nous suivons part d'Uga en direction de Macher sur l'autre versant de l'île. Nous nous arrêtons pour pique-niquer à hauteur du col entre le volcan de Tinasoria et Montana de Guardilama.
Nous quittons le chemin pour grimper au sommet de cette dernière. L'ascension est raide et le sentier pas vraiment tracé dans sa partie supérieure. Le sommet à 603m nous offre un beau panorama sur 360°, mais le vent y est tellement fort que nous en redescendons rapidement. Nous ne le remarquons pas immédiatement, mais cette pointe est aussi le point culminant d'un cratère dont les autres bords se situent plusieurs centaines de mètres en contrebas.
Nous avons poursuivi sur l'autre versant et avons retrouver le chemin de Macher. Nous revenons vers le col, puis essayons de trouver un itinéraire retour par le sommet du volcan de Tinasoria. Hélas, cette tentative est infructueuse et nous devons revenir au col puis redescendre par la piste de l'aller.
Nous regagnons la plage de Janubio.
Nous avons parcouru 25km ce jour, 2 829km depuis notre départ.
Une autre randonnée est impérativement à faire à proximité du parc de Timanfaya, c'est la Ruta del Litoral. Elle part d'El Golfo et traverse le parc en longeant la côte. Cet itinéraire fait 13km et nécessite de trouver une solution pour le retour. En revanche, il est tout à fait possible d'en parcourir une partie jusqu'à la Playa del Paso et de revenir sur El Golfo par les pistes du parc. La boucle fait alors environ 7km.
Nous laissons la cellule à l'extrémité du village et partons sur le sentier entre les blocs de lave. L'océan est toujours aussi agité et le spectacle des vagues heurtant cette côte déchiquetée est envoûtant. Nous nous surprenons à nous arrêter tous les dix mètres et à rester fascinés devant ce déferlement.
Nous progressons lentement sur ce sentier, et lorsque nous arrivons à hauteur de la plage, nous sommes finalemment assez satisfait de retrouver un autre type de chemin. Parcourir cette Ruta del Litoral dans sa totalité doit être certainement éprouvant.
Suite à une erreur d'interprétation de ma part de la carte Maps me, notre retour à El Golfo s'avère finalement plus long que prévu. Nous oublions cela en retournant prendre un verre à la terrasse que nous avions dû quitter quelques jours auparavant.
Nous reprenons la cellule et allons déjeuner sur la plage de Janubio, puis partons à Playa Blanca nous renseigner sur les départs de ferry pour Fuerteventura. Sur le chemin du retour, et sur l'insistance d'Isa, nous faisons un crochet pour aller voir le petit port de pêcheurs de La Santa.
L'originalité de ce dernier tient au fait que les pêcheurs sortent leur bateau à chaque retour. Bien leur en a pris aujourd'hui car la mer déchaînée les aurait durement malmenés. Ces conditions semblent assez inhabituelles car de nombreux habitants et pêcheurs restent comme nous, sur le quai, à prendre des photos...
Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons à Tinajo pour voir l'Ermita de los Dolores. Selon la légende, cette belle église aurait été bâtie à l'endroit même où la coulée de lave se serait arrêtée en 1736, épargnant le village.
Nous avons parcouru 106km ce jour, 2 935km depuis notre départ.
Dernière journée à Lanzarote, demain nous prenons le ferry pour Fuerteventura. Nous retournons à Arrecife pour refaire nos pleins et vidanges et compléter notre ravitaillement, puis à Playa Honda pour faire tourner notre première lessive du voyage.
La journée de demain pour effectuer la traversée n'est pas choisie au hasard : il nous faut d'une part avoir été présents pendant 15 jours sur une des îles des Canaries pour être dispensés d'un test PCR, et d'autre part la météo s'annonce mauvaise à partir de jeudi... Nous devons de plus remplir une attestation en indiquant l'adresse d'un hébergement touristique enregistré. Pour ce dernier point, nous réservons sur AirBnB une nuit de camping à El Cotillo.
Nous avons parcouru 123km ce jour, 3 058km depuis notre départ.