Fuerteventura

mercredi 3 février 2021 - J21 

Nous nous présentons au port de Playa Blanca à 8h00 pour un départ à 9h00. Nous achetons nos billets, 66 euros,  et remplissons le formulaire covid en indiquant l'adresse du camping que nous avons réservé sur AirBnB. L'agent de la compagnie nous prend ces documents au moment de monter à bord, sans même y jeter un oeil. Cinquante minutes plus tard, nous débarquons à Fuerteventura. La Guardia Civil surveille les arrivées mais n'arrête aucun véhicule.

Fuerteventura est la deuxième plus grande île de l'archipel. C'est la plus proche du continent africain duquel elle n'est distante que de 97km. Son point culminant est le pic de Zarza, à 807m d'altitude. Elle mesure 120km de long pour 30km dans sa plus grande largeur.

Nous traversons Corralejo, la ville de notre port d'arrivée à l'extrémité nord de l'île et partons vers l'ouest en suivant la côte. Nous nous arrêtons au bord de l'immense plage quasi déserte et déjeunons. 

Nous quittons ce bel emplacement vers 16h00 et partons pour le camping à El Roque, un peu plus au sud, près du port d'El Cotillo. Notre piste quitte la côte juste après avoir passé le village de pêcheurs de Majanicho, quelques cabanes posées au bord d'une minuscule baie très calme.

Nous trouvons le fameux camp au milieu de nulle part après avoir suivi quelques fausses pistes. Bryan, notre hôte, n'est pas là, et c'est sa compagne qui nous accueille, sans être au courant de notre arrivée. 

Il n'y a pas de place pour les camping-cars, ne serait-ce que pour un seul, pourtant j'avais pris la peine de transmettre une photo de notre ensemble... Sur place, nous ne voyons que quelques terrasses à peine nivelées entre des tas de cailloux pour d'éventuelles tentes. Bryan loue également quelques cabanes de bois et de tôles récupérées pour une trentaine d'euros la nuit. Les sanitaires sont rudimentaires, un WC et une douche. Lanzarote avait Manrique, Fuerteventura a Bryan, un sacré artiste lui aussi... 

Nous nous installons devant l'entrée, prenons une douche avec une eau douteuse et rentrons dans notre cellule. Nous avons parcouru 44km ce jour, 3 102km depuis notre départ.


jeudi 4 février 2021 - J22

Ce matin, nous découvrons que plusieurs surfeurs ont rejoint le camp dans la soirée. Au final, la petite affaire de Bryan parait bien rentable... Cette nuit nous aura coûté 16 euros, uniquement pour avoir un justificatif qui à priori n'était pas nécessaire. Nous quittons les lieux et allons nous installer sur la plage d'El Cotillo.

Depuis quelques jours, les prévisions météo ne sont pas bonnes pour cette fin de semaine et la pluie est même annoncée dès la fin de cette matinée. Continuer de vivre dans la cellule dans ces conditions n'est pas très agréable, aussi sans perdre de temps nous nous mettons en quête d'un logement. La tâche est assez simple car avec l'épidémie, la plupart des logements sont inoccupés. Nous réservons une chambre à Villaverde pour la nuit même et les deux suivantes et quittons El Cotillo alors même que les premières gouttes commencent à transformer le terrain en bourbier... Nous attendons 17h00 et rejoignons la maison de Simona. Nous avons parcouru 38km ce jour, 3 140km depuis notre départ.


vendredi 5 février 2021 - J23

La maison est très grande. Pour un peu moins de 40 euros par jour, nous avons une grande suite avec une immense salle de bains, ainsi que de généreuses parties communes que nous partageons avec trois étudiantes, deux allemandes et une italienne. Une terrasse extérieure et une piscine sont également à notre disposition...


Les averses de pluies ont été violentes cette nuit et nous ne regrettons absolument pas notre choix. 

Nous avons parcouru 18km ce jour, 3 158km depuis notre départ.


samedi 6 février 2021 - J24

Les belles éclaircies alternent avec les averses soutenues qui tempèrent nos envies de sorties... Nous profitons de la maison. 


Dimanche 7 février 2021 - J25

Nous reprenons la route après ce court entracte sédentaire. Le beau temps est revenu, nous retournons nous installer en bord de mer, près du village de Majanicho. Nous sommes dimanche, les surfeurs sont très nombreux à profiter également du retour du soleil. 

Après avoir déjeuné, nous revenons près de Villaverde, à Lajares exactement, pour faire la petite randonnée en direction du volcan Calderon Hondo. Cet itinéraire bien balisé, est avant tout une sortie dominicale pour les familles. Avec cette affluence, la montée jusqu'au cratère n'est pas très agréable et nous trouvons heureusement un autre itinéraire pour le chemin du retour. Longueur totale de la randonnée 9km. 

Le village en lui-même de Lajares est assez chic et possède de très belles villas particulières que n'avions pas encore vues depuis notre arrivée sur les îles... Nous retrouvons la voiture et partons nous installer pour la nuit sur l'immense Piedra Playa au sud d'El Cotillo.

Les surfeurs commencent à quitter la plage. De nombreux vans semblent installés pour la nuit lorsque deux voitures de la Guardia Civil arrivent près de nous, gyrophares allumés. Elles roulent au pas, passent sans s'arrêter et poursuivent leur chemin. Je les suis au loin, elles disparaissent, la nuit est tombée.

Nous avons parcouru 58km ce jour, 3 216km depuis notre départ.


Lundi 8 février 2021 - J26

Nuit tranquille, la nuit étoilée a laissé place ce matin à un ciel un peu couvert. Cela devrait s'arranger en cours de journée. Nous préparons notre pique-nique et partons à pied en direction du phare de Toston.

Nous passons devant le Castillo El Toston, une grosse tour de défense construite au début du XVIII pour prévenir des attaques de pirates, puis contournons le port de pêche. Toujours en marchant vers le nord en suivant le bord de mer, nous arrivons sur une autre partie de la ville, la plus ancienne, encadrant une petite plage bien protégée de sable gris, bordées de terrasses et de restaurants.

Nous découvrons la première plage de sable blanc, la Playa de los Lagos, une fois passées les dernières ruelles. Les criques se succèdent, nous marchons alternativement sur des rochers de lave noire et sur le sable clair. Celles-ci sont de plus en plus désertes et les constructions moins présentent à mesure que nous approchons du phare.

Nous nous arrêtons pour déjeuner sur une petite presqu'île de lave, découverte à marée basse, au bout de la Playa Concha. Le ciel est  presque tout bleu, le soleil commence à chauffer, cette petite pause est un régal...

Nous reprenons notre marche. En suivant la côte, nous n'avons pas pris le chemin le plus direct pour aller au phare de Toston mais il est maintenant tout proche. Une dizaine de vans et camping-cars sont posés sur ce large espace et il est bien tentant pour nous de venir passer la nuit ici. Dans ce paysage sans relief, les eaux tranquilles de l'océan viennent doucement lécher les petites plages de sable blanc entre les amas de lave noire. C'est très beau.
Nous faisons une petite pause près du phare puis revenons vers El Cotillo, en ligne droite cette fois. 

Nous retrouvons le village de pêcheurs aussi paisible que nous l'avons quitté. Nous nous installons sur une table devant la plage de sable noir pour nous récompenser de nos efforts et de la petite dizaine de kilomètres parcourus.

Nous récupérons la cellule et partons nous installer sur l'emplacement que nous avons répéré près du phare. 

Nous avons fait 6km ce jour, 3 222km depuis notre départ. 


mardi 9 février 2021 - J27

Le programme de la journée est d'aller découvrir le Parque natural de Corralejo. Il se situe au sud de la ville et présente, une frange cotière de 10,5km sur 2,5km, constituée de dunes de sable blanc.
Avant de quitter le nord de l'île, nous faisons un crochet par La Oliva, l'ancienne capitale de Fuerteventura près de laquelle nous avons séjourné quelques jours.   

Cette dernière est dorénavant bien endormie et cette période de pandémie n'arrange rien. Nous prenons quelques photos de la Casa de los Coroneles, une grosse bâtisse du XVIIè siècle ayant servi de résidence aux gouverneurs militaires de l'île, puis de l'Iglesia Nuestra Senora de la Candelaria. Le clocher de cette dernière, une imposante tour carrée en pierre volcanique, lui donne une allure d'église fortifiée qui tranche avec le reste de l'édifice très lumineux.

Avant de quitter définitivement La Oliva, nous prenons un peu de hauteur pour nous approcher de deux moulins à gofio en cours de restauration sur une crête au-dessus du village.

Pour rejoindre les dunes, nous devons prendre la route FV-1, qui relie Corralejo à Puerto del Rosario. Nous profitons de notre passage pour utiliser une borne de vidange située à proximité d'un complexe immobilier inachevé. Nous ne visitons pas le centre de Corralejo et ce sont ces images de constructions à l'abandon que nous garderons en mémoire de cette ville et elles sont nombreuses. Juste aux portes du parc et des dunes, nous découvrons un quadrillage démesuré de rues desservant des parcelles à construire invendues, des chantiers de plusieurs centaines de logements interrompus avec les restes d'une centrale à béton en ruine,  un parc d'attraction en friche, des ensembles immobiliers et hôteliers inachevés ou fermés depuis quelques années sans aucun entretien... Nous entrons dans le parc naturel et de belles images chassent ces mochetés, nous tournons la page...     

Le sable blanc et l'eau turquoise d'un côté de la route, des dunes façonnées par le vent de l'autre. Les voitures se tiennent à distance, sur les parkings prévus le long de la FV-1. La plage est extraordinairement propre, comme toutes les précédentes depuis que nous sommes sur les îles d'ailleurs. C'est remarquable et il faut le mentionner car c'est tellement rare...

La route quitte le parc mais suit toujours la côte. Nous la laissons pour aller voir le petit village de pêcheurs d'El Jablito. Il ressemble à Majanicho que nous avions découvert sur la piste du nord, quelques cabanes vieillottes posées autour d'une anse naturelle, qui reprennent vie à chaque fin de semaine.

Nous nous installons pour la nuit à quelques kilomètres un peu plus au sud de ce petit port, près de la Punta del Fuerte. Un espace immense en bord de mer, à l'extrémité d'un quadrillage de rues en attente de promoteurs.

Nous avons parcouru 72km ce jour, 3 294km depuis notre départ.


mercredi 10 février 2021 - J28

Difficile de décider où se garer lorsque le terrain est si grand ! A noter que la photo a été recadrée pour que l'on puisse voir le camping-car, c'est dire que notre emplacement respecte les mesures covid...

Nous évitons Puerto del Rosario et prenons la FV-10 en direction du volcan de Tindaya. Notre premier petit arrêt est pour le village de Tetir et sa charmante petite place de l'église.

Nous poursuivons notre route et basculons sur l'autre versant de l'île. Nous apercevons, au milieu d'un paysage aride et plat, trois cônes volcaniques, dont le fameux Tindaya, montagne considérée comme sacrée par la population pré-hispanique. Nous nous contentons de prendre quelques photos, l'accès à celui-ci est interdit depuis plusieurs années sans que nous en connaissions les raisons... 

Nous jetons un oeil au petit village au pied du Tindaya, puis reprenons un peu de hauteur en suivant la direction de Vallebron. En parcourant cette vallée, nous découvrons le phénomène de barranco, ces failles plus ou moins marquées qui entaillent les flancs d'un relief volcanique. Nous suivons cette faille, le barranco de Tinojay, jusqu'au village de Caldereta, puis décidons d'abandonner le bitume pour continuer sur une piste le long de celle-ci, dans l'espoir de rejoindre Guisguey. 

Cette approche de la montagne par les pistes nous offre des panoramas époustouflants et nous décidons de poursuivre vers El Time. Nous retrouvons la FV-10 à La Matilla, cette magnifique boucle hors des sentiers battus nous aura pris un peu plus de deux heures.

Nous bifurquons sur la FV-207, passons Tefia puis prenons la direction de Puerito de los Molinos, sur la côte ouest de l'île. Ici encore, c'est un barranco qui est à l'origine de cette vallée et de la petite plage au bord de l'océan, le barranco de los Molinos. Episodiquement, de l'eau coule dans ce ravin, permettant le développement d'une belle végétation où viennent nicher de nombreux oiseaux. Un parking permet l'accès à un poste d'observation de ceux-ci, nous décidons de nous y arrêter pour déjeuner.    

Nous descendons jusqu'à la plage à l'embouchure du petit cours d'eau. Le site semble être hors du temps et jalousement préservé. Une petite gargotte à l'entrée accueille habitués et touristes perdus. Un peu plus loin, une chapelle et quelques maisons blanches aux encadrements colorés soigneusement choisis, forme une minuscule ruelle jusqu'à la mer. Les maisons sont inhabitées mais, à coup sûr, ici aussi, la vie reprend chaque fin de semaine...    

Nous revenons sur nos pas et tentons d'aller visiter l'écomusée de Tefia. Peine perdue, il est déjà 16h30, la dame est en train de fermer les portes. 

Nous pourrions nous arrêter ici mais il est encore un peu tôt, nous décidons de poursuivre vers un autre cul de sac en bord d'océan, Aguas Verdes. Nous parcourons 8km le long d'un barranco et découvrons le site. Quelques ensembles immobiliers construits à flanc de montagne sont achevés, d'autres semblent à l'abandon. Quoiqu'il en soit, comme souvent, le nombre de réalisations est bien maigre au regard de l'ambitieux aménagement de voirie réalisé...

La route goudronnée laisse la place à une piste en terre serpentant à une cinquantaine de mètres au-dessus des flots. P4N indique deux spots le long de celle-ci, cela nous parait bien étrange vu la nature du terrain, mais nous continuons... Nous loupons le premier, l'informateur indique pourtant y être venu avec une caravane. Nous enchaînons les virages en redoutant les éventuels croisements sur 6km, puis arrivons enfin à une intersection. Le GPS nous indique de descendre vers une plage, la pente est rude mais le parking est bien au rendez-vous, à l'abri du vent. 

Nous avons parcouru 132km ce jour, 3 426km depuis notre départ.


jeudi 11 février 2021 - J29

La nuit a été royale. Pas étonnant avec le premier voisin à six kilomètres!

La piste par laquelle nous sommes arrivés se poursuit durant 12km puis s'arrête devant le barranco de la Peña. A priori, il est donc impossible de rejoindre Ajuy en voiture en longeant la côte. Sans réseau, nous ne pouvons pas vérifier cela sur internet. Nous ne prenons pas de risque et décidons de revenir sur nos pas pour rejoindre la FV-30. La route grimpe ensuite sérieusement en direction du Mirador de Morro Velosa. Nous le distinguons à peine dans la brume. C'est également une oeuvre de Manrique, mais hélas pour nous, la route d'accès et le mirador sont actuellement fermés. Nous continuons et arrivons au col.

Nous faisons une pause photos devant les impressionnantes statues de Guise et Ayose, les deux derniers rois de Fuerteventura. Ces deux frères régnaient sur une partie de l'île au moment de la conquête par les Normands. La séparation des royaumes se trouvait sensiblement au niveau de ce col et leurs querelles continuelles facilitèrent grandement la tâche des conquérants...

Nous basculons sur l'autre versant du col et arrivons à Bétancuria. Cette petite cité était la capitale historique des îles Canaries. Elle fut fondée en 1404 par le conquistador normand Jean de Bethencourt. Malgré les attaques pirates, elle a su conserver son unité architecturale organisée autour de l'Iglesia de Santa Maria.

Le centre historique du village est assurément très beau et superbement entretenu, mais il est petit et nous en faisons rapidement le tour, d'autant plus que l'église est fermée. Les restaurants eux sont ouverts et attendent les clients, mais ce n'est pas la poignée de touristes que nous sommes qui va assurer le chiffre d'affaire du jour... Nous marchons jusqu'aux ruines de l'ermitage de San Diego puis reprenons la route en direction de Pajara.  

Nous continuons de descendre et arrivons à Vega de Rio Palmas. Sa jolie iglesia Nuestra Señora de la Peña domine une petite place triangulaire bordée de palmiers et maisons basses. Seul le grincement d'une vieille éolienne de pompage vient troubler le silence de ce petit village.

la FV-30 remonte à nouveau, elle se fait plus étroite et quitte une vallée cultivée aux airs de Maroc pour une montagne beaucoup plus aride, le massif de Betancuria. Nous franchissons le col et entrons sur le territoire de la commune de Pajara. Dans ce paysage homogène, une petite butte ocre surmontée d'un monticule noir attire inévitablement notre attention, il s'agit du mont Atalayeja. Mais il est plus connu par son surnom, le Téton de la Vieille...

Nous nous arrêtons pour visiter Pajara. Le coeur de cette petite ville est organisé autour de la place ombragée de l'église Notre-Dame de Regla. La façade de celle-ci est originale, un de ses portails, réalisé en pierre de taille couleur cuivre, est de style baroque mexicain avec des éléments d'inspiration aztèques. Un musée d'art moderne est en cours de construction près de la place, nous remarquons l'appareillage des murs en pierre, fait de gros moelons et de petites plaquettes empilées pour combler les vides. Le résultat est très beau et reprend une technique ancienne que nous avons déjà pu admirer sur les îles.

il est 14h00, les employés communaux en terminent avec leur journée et mettent un peu d'animation devant les deux bars du centre ville. Sur la terrasse de l'un des deux, les plats du jour sont affichés entre 5 et 9 euros, nous décidons d'y déjeuner. Après avoir copieusement déjeuné et réglé 17 euros pour notre repas et nos boissons, nous reprenons la voiture et rejoignons la plage d'Ajuy.

Ajuy est un petit village en bord de mer à l'extrémité d'un barranco. Toute la région d'ailleurs n'est faite que de collines séparées par des ravins. Le village est composé de maisons de pêcheurs dont plusieurs ont été transformées en restaurants, disposées le long d'une belle plage de sable noir.

Celle-ci n'est cependant pas propice à la baignade car les courants sont dangereux le long de cette côte. Ajuy est connu pour deux autres curiosités, le Puerto de la Peña et la Caleta Negra. L'intérêt géologique de cet espace naturel est très grand et réside dans le fait qu'ici les roches les plus anciennes des îles apparaissent en surface et retracent l'histoire de la formation de Fuerteventura. Nous longeons des falaises très claires et arrivons au petit port naturel où aurait débarqué Jean de Béthencourt et les conquérants normands en 1402. Il fut utilisé jusqu'au XIXè siècle. Aujourd'hui la mer est agitée et j'imagine mal un bateau venir accoster ici... Nous devons encore marcher quelques centaines de mètres et descendre quelques marches d'escalier pour découvrir l'autre curiosité, la Caleta Negra, la crique noire, dont la plus grande grotte servit autrefois aux pirates pour entreposer leur butin, puis aux habitants pour stocker le calcaire extrait et la chaux produite sur place.  

Nous reprenons la voiture, revenons à Pajara et prenons la direction de La Pared par la FV-605.

La route s'élève à nouveau dans un décor désertique. Nous nous arrêtons au col, la Degollada del Viento et montons au belvédère aménagé. Des tables d'orientation de la voûte céleste ont été installées pour profiter de la pureté du ciel de Lanzarote. Pour l'heure, le soleil joue à cache-cache avec les nuages et le vent nous insite à redescendre au plus vite...

Nous arrivons à La Pared. Cet ancien hameau de pêcheurs est l'exemple même de l'échec de transformer un village en station balnéaire. Nous essayons de rejoindre la plage par une large avenue totalement surdimensionnée qui ne mène nulle part, sinon devant un hôtel pour golfeurs fermé depuis des années. Nous contournons  celui-ci par une piste défoncée et arrivons au point indiqué sur P4N. La côte est jolie, tout comme la petite plage au pied des falaises, cependant le site est très venteux et ne donne aucune envie de s'installer. Nous remettons le moteur en route et décidons de rejoindre la côte est de l'île.

Nous sommes au niveau de l'isthme de l'île, sa largeur ne mesure que 5km à cet endroit et il ne nous faut que quelques minutes pour rejoindre un autre site de bivouac répertorié, la plage de la Jaqueta. 

Celle-ci se situe en contrebas d'un immense plateau désertique et nous la découvrons à mesure que nous descendons une courte piste raide et bien défoncée. Nous nous installons, nous sommes parfaitement abrités, ici la mer est lisse et  calme.

Nous avons parcouru 103km ce jour, 3 529km depuis notre départ.


vendredi 12 février 2021 - J30

Nuit tranquille, la mer est toujours aussi calme ce matin.

Le choix de prendre la FV-30 et de passer par Betancuria nous a fait zapper une autre partie intéressante du centre de l'île et notamment la ville d'Antigua. Nous préparons un itinéraire pour rattraper cela et remontons vers le nord en prenant la direction de Puerto del Rosario.

Nous faisons un premier crochet pour aller visiter Gran Tarajal que le GDR présente comme une vraie ville de pêcheurs. La déception est au rendez-vous car la ville n'est pas bien belle et plutôt pauvre et sa population semble plus occupée dans l'agriculture que dans la pêche...

Nous continuons le long de cette côte pour rejoindre le phare de la Entallada. La route vers celui-ci est en cul de sac et se fait  très raide et très étroite sur ses derniers kilomètres. Le bâtiment en pierres apparentes rougeâtres est très imposant et sa conception est assez surprenante, dans la mesure où la tour du phare en elle-même n'est haute que de 11m. Il faut dire que l'éperon rocheux sur lequel il est bâti, la Punta de la Entallada, culmine déjà à 185m d'altitude... Cette pointe se trouve à l'endroit des îles Canaries le plus proche des côtes marocaines, moins de 100km.   

Nous quittons le bord de mer, passons Tuineje et arrivons à Antigua. Nous en profitons pour faire quelques courses puis allons visiter la ville. Celle-ci ne présente pas un grand intérêt hormis son église et sa place. Nous continuons notre route et arrivons à La Ampuyenta où nous nous arrêtons quelques instant devant l'ermita de San Pedro de Alcantara, une petite chapelle plutôt jolie.

Cette boucle s'avère finalement assez décevante. Nous retrouvons la FV-30 et décidons d'aller déjeuner sur le grand espace planté de palmiers en-dessous de Betancouria où nous avions fait notre petite pause la veille.


Nous retournons en début de soirée sur la plage de la Jaqueta à Matas Blanca. Nous sommes vendredi soir, les canariens sont en week-end, deux camping-cars sont déjà installés sur la plage. Notre emplacement de la veille est toujours libre, nous nous y installons. A peine avons-nous levé notre toit, qu'un pick-up avec une caravane déboule sur la plage et vient se poser juste derrière nous. Visiblement c'est un habitué des lieux, il manoeuvre rapidement de manière à retrouver le trou lui permettant de mettre sa caravane de niveau. Celle-ci se trouve maintenant à quelques mètres de nous, alors que la plage est immense...

Nous avons parcouru 166km ce jour, 3 695km depuis notre départ.


samedi 13 février 2021 - J31

Nous nous sommes salués avec nos voisins, puis la nuit est tombée et chacun est rentré dans son véhicule sans faire de bruit. La nuit s'est très bien passée. Nous nous réveillons vers 8h00 et allons nous installer au-dessus de la plage pour déjeuner. Nous ne traînons pas car aujourd'hui nous avons prévu de visiter le parc naturel de la Jandia. 

Ce parc occupe l'extrémité sud-ouest de l'île ainsi que la majeure partie de l'isthme de La Pared, une étroite bande de terre recouverte de sable du Sahara, apporté par les vents d'Est.

Nous suivons la route FV-2 jusqu'à Morro Jable puis continuons sur la piste en terre en direction de Punta de Jandia.

Le vent est assez fort sur cette partie de côte et de nombreux surfeurs  y sont venus passer le week-end. Nous suivons cette piste sur 18km et arrivons au phare. Nous revenons un peu sur nos pas pour déjeuner à l'abri du vent à mi-chemin entre ce dernier et le hameau de Puerto de la Cruz.

Nous quittons cette côte et revenons à l'intersection avec la piste pour Cofete, puis suivons cette direction. La piste grimpe sèchement, puis bascule sur l'autre versant de l'île. 

Le panorama que nous découvrons sur la crête est époustouflant. La plage de sable blond s'étend à perte de vue au pied d'une interminable succession de pics volcaniques sombres. La piste que nous devons emprunter pour rejoindre la plage serpente sous nos yeux, étroite et vertigineuse...

Nous descendons, passons le hameau de Cofete, puis le parking de la plage. Nous parcourons encore quelques kilomètres sur la piste et trouvons un petit coin à notre convenance... Le Pico de Zarza, le point culminant de Fuerteventura est à 807m au-dessus de nous... 

Nous avons parcouru 80km ce jour, 3 775km depuis notre départ.


dimanche 14 février 2021 - J32

Un bivouac extraordinaire sous une nuit étoilée sans lune.... Presque pas un souffle de vent, une météo quasiment inespérée... A faire oublier que nous n'avons pas de réseau.

Nous quittons Cofete et revenons à Morro Jable avant que le flôt des arrivants ne soit trop important. Nous nous stationnons sur le port et partons visiter la station balnéaire.

Le vieux village, construit dans le Barranco de las Damas, s'est développé au tourisme à partir des années 70. Les constructions se sont accélérées à partir de 1982 avec l'achèvement de  la route à 2x2 voie, la FV-2, mettant l'aéroport internationnal à moins d'une heure de route. L'extension s'est faite à l'Est par l'adjonction d'une avenue longue d'un kilomètre, l'avenida del Saladar, bordée d'appartements et de commerces faisant face à l'océan, pour des vacanciers en majorité allemand. Du reste, une statue représentant l'ex-chancellier Willy Brand avec son chien sur la plage, installée sur le front de mer, rend hommage à l'attachement de l'homme politique allemand à Fuerteventura. 

Nous déjeunons dans le restaurant La Laja près de l'ancien port, puis retournons nous installer pour la nuit sur la plage de la Jaqueta.

Nous avons parcouru 64km ce jour, 3 839km depuis notre départ. 


lundi 15 février 2021 - J33

Le ciel est bizarre ce matin, la visibité est réduite et le pic de Zarza, que nous comptions gravir aujourd'hui, est totalement dans les nuages. C'est décidé, nous partons pour Gran Canaria avec le bateau de 16h00.  

Nous retournons faire notre plein d'eau à la station Disa et les vidanges sur l'aire de service de Tarajalejo. Nous allons déjeuner sur une plage tranquille un peu avant cette station balnéaire puis partons pour le port de Morro Jable.

Toute l'extrémité de l'île est plongée dans une brume ocre. Il s'agit d'un épisode de la Calima, ce vent d'Est chaud, chargé de sable et de poussières, provenant du Sahara. A plusieurs reprises ces dernières années, les vols ont dû être suspendus et la circulation interdite durant ces phénomènes.

Nous achetons nos billets : 123,43 euros et partons pour Gran Canaria.