Nous contournons le Mercado et découvrons la Plaza San Antonio Abad et la fameuse Casa de Colon. Cette grande maison jaune était la résidence du gouverneur de Gran Canaria dans laquelle passa Chistophe Colomb lors de son premier voyage aux Amériques, en 1492. Bien qu'étant au milieu de ruelles étroites, il est tout-à- fait possible d'effectuer le tour de la maison pour admirer son architecture, notamment celle donnant sur la Plaza del Pilar Nuevo, ornée d'un extraordinaire portail vert de pierre sculpté.
Nous visitons l'intérieur de la maison. Celle-ci est organisée autour de trois patios et sur deux niveaux et une crypte. L'étage est fermé en raison du covid, mais tout le reste de la maison est ouvert à la visite. Les salles du rez-de-chaussée évoquent les différents voyages de Colomb, avec maquettes des caravelles, cartes et instruments de bord. Dans la crypte, une exposition presente de nombreux objets rapportés d'amérique, des pièces issues des cultures mayas et aztèques...
Nous poursuivons notre visite en direction de la cathédrale Santa Ana. Sa large façade occupe tout un côté de la place, et fait face à la mairie de la ville. De part et d'autre, se dressent, derrière une rangée de palmiers, d'élégants bâtiments datant également du début du XVIè siècle. Nous enchaînons ensuite avec la Plaza del Espiritu Santo, son ermitage et ses belles demeures. Nous essayons de monter encore un peu plus haut pour apercevoir les maisons colorées du quartier de San Juan. Nous apercevons les constructions sur les collines au-dessus de Vegueta, mais hélas, l'épisode de calima des jours derniers a réduit considérablement la visibilité et le contraste des couleurs...
Nous achevons la découverte de Las Palmas par la Calle Triana, la grande avenue piétonne bordée d'immeubles représentatifs des différents courants d'architectures du siècle dernier, puis reprenons le bus pour Playa de las Canteras.
Il est passé 16h00, la grande plage ainsi que les terrasses des restaurants sont maintenant bien occupées. Nous n'avons pas nos maillots de bains, nous choisissons de revenir à Playa del Confital pour nous reposer de cette journée.
Deuxième nuit sur le parking de la Playa del Confital. Il fait beau ce matin mais le ciel peine toujours à dissiper le voile de brume laissé par la calima. Avant de quitter la capitale, nous devons faire le plein de provisions et passer dans un Décathlon pour m'acheter une nouvelle paire de chaussures de marche. C'est d'ailleurs fou comme les Salomon s'usent vite lorsque l'on ne porte que cela aux pieds...
Nous quittons Las Palmas par le nord-ouest et prenons la direction d'Arucas. Cette ville est connue pour son impressionnante église néogothique et pour ses cultures de bananes.
Nous arrivons à Arucas. L'environnement de cette ville de près de 40 000 habitants ne m'enthousiasme pas, je m'attendais à une urbanisation moins dense. Nous poursuivons notre route vers notre deuxième étape. La route se fait plus étroite, sinueuse et raide. Après une dizaine de kilomètres nous arrivons à Firgas, un authentique village perché cette fois... Nous trouvons à nous garer un peu au-dessus du village et déjeunons.
Nous reprenons la voiture et partons pour Moya. La route s'attaque désormais à la montagne et aux barrancos, ces vertigineux ravins couverts de végétation, que nous devons contourner un à un pour progresser. Le village présente des maisons typiques des îles, mais c'est surtout son implantation en bordure du barranco qui lui donne son caractère exceptionnel.
Nous continuons et revenons sur la côte à Agaete. Nous trouvons notre lieu de bivouac en haut d'une falaise au-dessus de Puerto de la Nieves.
Nous avons parcouru 71km ce jour, 4 004km depuis notre départ.
Notre spot de la nuit au-dessus du port n'est pas un bivouac de rêve. L'océan est juste devant nous, mais nous sommes assez proches de nouveaux logements en construction... Nous y avons néanmoins bien dormi. Nous quittons cet endroit et allons visiter Puerto de las Nieves.
Nous visitons ensuite la petite ville toute blanche d'Agaete. Nous y déjeunons, puis prenons la direction de La Aldea de San Nicolas par l'ancienne route GC-200. Celle-ci grimpe très vite dans la montagne du parc naturel de Tamabada et serpente de plus en plus haut au-dessus de l'océan.
Cette ancienne route qui relie Agaete à La Aldea de San Nicolas est aujourd'hui partiellement remplacée, dans sa deuxième partie, par une nouvelle 2x2 voies en tunnels, à l'intérieur des terres. Nous arrivons à la jonction avec celle-ci et décidons de poursuivre sur l'ancien tracé. Nous roulons encore quelques kilomètres tandis que les cailloux et blocs de roches se font de plus en plus présents en bord de route. Soudain, un portail et une glissière nous coupent la voie... Nous stationnons la voiture et poursuivons à pied jusqu'à un ancien point de vue, le mirador d'Anden Verde. Le lieu n'est plus sécurisé et les risques d'éboulement sont importants, nous rebroussons chemin.
La fin du parcours par la nouvelle route est très rapide et nous arrivons à La Aldea. Le village est très étendu au fond d'un large barranco occupé par des cultures et d'immenses bananeraies. Nous allons jeter un oeil à Playa de la Aldea, puis poursuivons notre route en direction de Mogan.
La C-200 monte en direction du col de la Adea à 658m d'altitude. L'ascension en lacet est très belle, dans un environnement très vert et très fleuri. Le paysage dans la descente se fait en revanche beaucoup plus minéral, notamment au passage appelé Los Azulejos, où les roches affleurantes prennent des tons d'ocres, de bleus et de verts qui nous rappellent l'ouest des Etats-Unis...
Nous en terminons avec la descente et arrivons sur le barranco de Mogan. Nous suivons celui-ci en direction de l'océan, passons le village de Mogan et arrivons enfin à Puerto de Mogan.
Puerto de Mogan est la dernière station balnéaire raccordée par l'autoroute GC-1 depuis Las Palmas et l'aéroport de Gran Canaria. Elle se compose de trois parties, le vieux village avec ses maisons cubiques blanches construites sur le flanc de la falaise, le nouveau quartier dessiné par l'architecte Raphael Neville dans les années 80, au pied du premier, ouvert sur les ports de pêche et de plaisance, et enfin la plage, totalement artificielle, que rejoint une grande artère piètonne bordée d'hôtels luxueux, de boutiques et de restaurants.
Nous faisons un petit tour de la station et montons au belvédère construit au-dessus du vieux village, puis allons nous installer pour la nuit sur l'aire de service mise gratuitement à notre disposition.
Nous avons parcouru 87km ce jour, 4 091km depuis notre départ.
Cette nouvelle aire de service a été inaugurée fin 2020, la première aire municipale de l'île. Elle est prévue pour accueillir 60 camping-cars, les vidanges sont opérationnelles, seul le raccordement en eau reste à achever. Cette nuit, nous étions 6.
Nous nous mettons en route et partons pour Maspalomas. Une nouvelle fois, nous devons prendre la nouvelle 2x2 voies car l'ancienne route côtière est devenue trop dangereuse et elle a été définitivement interdite à la circulation, un mur en béton a même été construit en travers du passage...
Maspalomas, avec Playa del Inglès et San Augustin, est la grande station balnéaire de Gran Canaria. Elle s'étend sur une dizaine de kilomètres de litoral, dont quatre sont occupés par un désert de dunes. Nous nous arrêtons, après avoir longuement cherché une place de stationnement, dans la partie ouest de la station, le secteur le plus chic dévolu aux hôtels de luxe.
Nous rejoignons Playa de los Mujeres et marchons jusqu'au phare de Maspalomas. Les hôtels le long de cette promenade sont extraordinaires, notamment le Rui Palace Meloneras, et son architecture californienne, où chaque suite s'ouvre sur une piscine privative...
Nous passons le phare et arrivons devant la lagune Charca, à l'entrée du secteur des dunes. Il devient rapidement pénible de marcher dans le sable en chaussure, nous n'insistons pas et faisons demi-tour.
Nous revenons à la voiture et partons pour la véritable destination de la journée, le centre de l'île et la région de Tejeda.
Nous quittons la côte et remontons le barranco de Fataga par la route GC-60 en direction de San Bartolome de Tirajana. La route s'élève à nouveau et le premier point de vue nous offre un magnifique panorama des paysages que nous allons traverser. La route sinueuse redescend et nous mène par Arteara, quelques maisons disséminées dans une palmeraie, puis au village de Fataga.
Ce dernier est coincé dans la vallée, le seul stationnement possible est le parking payant d'une auberge. Moyennant 1 euro pour la journée, nous nous y installons et déjeunons dans notre cellule. Nous prenons néanmoins le café dans cette auberge, puis partons à la découverte de Fataga.
Nous suivons la ruelle sous la jolie place ombragée de l'église, la plupart des maisons ont été restaurées et présentent une belle façade fraîchement repeinte, laissant apparaître de grosses pierres volcaniques. Les maisons sont basses, simples et sans artifices.
Nous poursuivons notre route et arrivons à Ayacata. Nous abandonnons la GC-60 pour la GC-600, une dernière rude montée et nous arrivons au parking du Roque Nublo. Il est presque 18h00, nous reportons cette randonnée au lendemain et décidons de rejoindre directement l'aire de campement de Corral de los Juncos. Cette aire au coeur d'un parc naturel est gratuite, mais nécessite une demande d'autorisation sur le site du gouvernement canarien. J'ai essayé de me connecter, en vain...
Sans grande surprise, celle-ci est fermée en raison du covid, tout comme les aires de pique-nique aménagées à proximité. Nous nous installons pour la nuit près de l'aire de Llanos de la Pez, à l'écart de la route sous de grands pins.
Nous avons parcouru 89km ce jour, 4 180km depuis notre départ.
Le chauffage a beaucoup fonctionné cette nuit, mais pas en automatique et Isa a dû le relancer à plusieurs reprises. Nous n'avons pas de kit altitude et 1500m est sa limite de fonctionnement. Ici, nous sommes à 1600m et dehors, ce matin, il ne fait que 9°C. Nous déjeunons un peu plus rapidement que d'habitude et partons pour Roque Nublo.
Il fait beau ce matin, mais cela doit se gâter dans la journée et surtout la nuit prochaine. Nous retournons au parking de Roque Nublo et partons pour la randonnée. L'impressionnant Rocher des Nuages, du haut de ses 80m, est le symbole de l'île de Gran Canaria. Nous l'atteignons en à peine une demi heure de marche. Nous sommes à 1810m d'altitude, en dessous de 1500m, toute l'île est sous les nuages et seul le Teide à 3 718m, sur l'île voisine de Tenerife, émerge devant nous.
De retour au camping-car, nous prenons connaissance des dernières prévisions météo. La pluie et le vent se confirment pour cette nuit et demain, nous décidons de reporter la visite du centre montagneux de l'île et de rejoindre le camping El Pinillo, où nous pourrons passer cette période de mauvais temps en rechargeant notre batterie et en faisant nos lessives.
Le camping se situe à une dizaine de kilomètres à l'intérieur des terres sur la route GC-505, entre Maspalomas et Puerto de Mogan. Nous redescendons à Ayacata. Impossible d'aller plus loin, deux routes sont coupées suite à des éboulements et seule la GC-60, par laquelle nous sommes arrivés est accessible... Nous la suivons un court moment, puis bifurquons sur la petite GC-604, histoire de découvrir éventuellement d'autres paysages.
La route est étroite mais correcte. Elle descend en lacets sur un barrage, la Presa de Chira. Nous passons celui-ci, le goudron disparaît, un bel espace se présente au dessus de la vallée, nous décidons de nous y installer pour déjeuner.
Nous n'avons pas de réseau, mais à priori cette GC-604 rejoint bien Maspalomas mais semble n'être qu'une piste en terre à voie unique sur 11km.
Celle-ci monte encore sur 2km, puis redescend doucement à flanc de montagne au milieu d'une forêt clairsemée de pins assez chétifs. La vue est bien dégagée et nous pouvons facilement anticiper les croisements.
Brusquement, notre piste quitte le paysage paisible de la forêt de pins pour longer la paroi abrupte d'un véritable canyon. Les croisements sur cette portion vertigineuse deviennent alors plus angoissants et désormais nos yeux ne quittent plus la piste d'une fraction de seconde... Nous retrouvons le maccadam et entrons à El Tablero. Ce chemin de traverse fut un enchantement.
Nous retrouvons la GC-1, puis bifurquons sur la GC-505 et arrivons enfin au camping. Nous prenons un emplacement avec électricité à 11,50 euros la nuit, allons nous poser face au vent et installons notre bâche de protection.
Nous avons parcouru 67km ce jour, 4 247km depuis notre départ.
Il a effectivement bien plu cette nuit. En revanche, le camping étant situé dans un barranco très étroit, le barranco de Arguineguin, nous n'avons presque pas senti le vent.
Ce grand camping avec tous les services voulus appartient au club de camping-caravaning de l'île de Gran Canaria. La somme demandée pour la nuitée est très modique et elle est encore moins élevée pour les membres du club... Le camp n'est pas très occupé et ce ne sont que des habitués qui viennent passer le week-end. Ici aussi, nous constatons que les mesures barrières sont strictement appliquées et respectées. Seule ombre au tableau, un couple de campeurs met de la musique à tue-tête du matin au soir...
L'heure de départ n'est pas fixée, nous terminons tranquillement nos lessives puis partons vers 17h00 pour rejoindre l'aire de service de Puerto de Mogan que nous connaissons déjà.
Nous avons parcouru 28km ce jour, 4 275km depuis notre départ.
L'aire était bien occupée lorsque nous sommes arrivés hier soir et nous avons assisté au balai des camping-caristes canariens venant vidanger en rentrant de week-end. Ce matin, nous ne sommes plus que trois véhicules.
Le beau temps est de retour et nous allons pouvoir reprendre la visite du centre de l'île. Cependant, la route GC-605 étant toujours coupée, nous allons devoir retourner à La Aldea de San Nicolas et prendre la GC-210 par Artenera. Cela ne nous déplaît pas, car nous avons zappé un point de vue immanquable sur cette côte, le Mirador del Balcon, accessible depuis l'autre extrémité de l'ancien tracé de la GC-200.
Nous reprenons la route de montagne par la Degollada de la Aldea. Avec un ciel encore plus bleu, les paysages sont encore plus beaux, notamment le passage des fameux azulejos...
Nous arrivons à La Aldea et montons directement au Mirador del Balcon. La route est définitivement fermée au-delà de ce dernier et le point de vue est en travaux. Un carreleur travaille imperturbablement au-dessus du vide... Le bord de route offre heureusement le même panorama grandiose, une suite de pics noirs tombant presque à la verticale dans l'océan...
Nous redescendons et allons nous installer, en pleine nature, sur un spot P4N juste au-dessus de Puerto de la Aldea. Cet endroit tranquille est également le point de départ de la randonnée de 7km indiquée sur la brochure de l'OT qu'Isa était allée chercher lors de notre précédent passage.
Nous déjeunons puis partons pour cette balade. Le point le plus spectaculaire de cet itinéraire en boucle est l'arrivée à la Degollada de El Perchel, où le dernier pas emporterait le promeneur distraît dans une chute effroyable vers l'océan. Nous retrouvons le Mirador del Balcon, juste au-dessus de nous.
Le chemin se poursuit jusqu'à la Punta de la Aldea, puis redescend en lacets au milieu de diverses variétés d'euphorbes vers la playa de El Puerto. Les payages de mer et de montagne sont splendides, mais cette flore diverse et abondande est tout aussi d'une extraordinaire beauté.
Nous avons parcouru 48km ce jour, 4 323km depuis notre départ.
Nuit très agréable et paysage de rêve au réveil. Ce matin nous repartons dans la montagne, à Artenara, par la route GC-210.
Le Guide du Routard met en garde les voyageurs, cette route qui remonte le barranco de La Aldea est sinueuse et vertigineuse...
Et nous le vérifions, la route s'avère également bien raide par endroit et de nombreux passages sont à voie unique. Bref, je redouble de vigilance et n'hésite surtout pas à klaxonner à chaque virage... Nous passons plusieurs petits barrages, puis contournons un bien plus grand, la Presa del Parralillo. Un fois passé le point de vue sur celui-ci, la route grimpe à nouveau très fort entre les cultures en terrasse pour rejoindre Acusa et ses maisons troglodytes.
Nous approchons d'Artenara, les pins canariens ont remplacé les derniers palmiers. Nous arrivons au village, à 1250m, c'est le haut de toute l'île.
Nous nous arrêtons au mirador construit au-dessus du village. Ce dernier nous paraît un peu trop touristique, nous décidons de continuer notre route vers le col Cruz de Tejeda.
La route redescend et longe la crête sur laquelle Artenara est bâtie. Sur l'autre versant nous apercevons maintenant les deux pitons emblématiques de Gran Canaria, le Roque Nublo que nous connaissons déjà, et le Roque Bentayga.
Nous arrivons au col, nous sommes à 1490m d'altitude. La déception est ici aussi un peu au rendez-vous. Un mini-bus vient de déposer quelques touristes allemands, dont s'emparent immédiatement les derniers marchands encore ouverts. Pour nous cet endroit ne présente aucun intérêt, le panorama n'y est même pas plus joli. Nous descendons de quelques kilomètres et trouvons un petit espace pour pique-niquer face au Roque Nublo.
Nous partons à l'assaut du Roque Bentayga. Pour cela nous devons reprendre la route de Artenera, descendre la partie la plus raide du col puis bifurquer en direction de Tejeda et suivre la GC-60 jusqu'au rocher. Cette dernière est toujours coupée, cependant nous prenons le risque de devoir faire demi tour. Par chance, rien n'est indiqué, mais l'accès au Roque est possible.
L'ascension à la base du piton rocheux est rapide et relativement facile. C'était un lieu sacré et de culte pour le peuple préhispanique vivant dans les nombreuses grottes de ces montagnes. Les nuages commencent à envahir le ciel, nous devons presser le pas si nous voulons aller visiter Tejeda sous le soleil.
Le village de Tejeda compte 2 000 habitants. Il est considéré comme un des plus beaux villages d'Espagne. Ses maisons sont étagées sur un versant de la montagne, nous découvrons Tejeda par le haut et descendons vers l'église et sa belle rue centrale bordée de terrasses. A voir l'étendue du village et ses quartiers construits à des centaines de mètres en contrebas, nous comprenons vite que nous n'aurons pas l'énergie pour en faire une visite complète... Nous parcourons la partie haute autour de l'église, c'est très beau. Un seul regret, les roques Bentayga et Nublo, qui devraient faire partie du décor, ont déjà disparu derrière les nuages... nous revenons à la voiture et partons nous installer pour la nuit sur notre place de pique-nique.
Nous avons parcouru 76km ce jour, 4 399km depuis notre départ.
A 1200m, la nuit fut assez fraîche. Ce matin, le ciel est parfaitement dégagé et nos deux éperons ont réapparu. Au programme de la journée, la visite du barranco de Guayadeque, une sorte de vallée perdue, accessible uniquement depuis Aguïmes au sud-est de l'île.
Nous remontons au Cruz de Tejeda puis descendons cap à l'est par la GC-15, puis la GC-41 par Vasequillo. Le trajet n'est pas aussi agréable que celui de la veille, ces routes sont particulièrement sinueuses et très fréquentées. Ici, contrairement à la côte ouest, la densité de population est forte et les villages de montagne se succèdent les uns aux autres. Quant aux pauses photos, il faut oublier...
Nous entrons dans le barranco de Guayadeque après 1h30 de conduite. Conformément à la descrition faite par le Guide du Routard, cette vallée en cul de sac est un véritable havre de paix, offrant un décor digne des paysages que nous avons découverts du côté de l'Arizona, Nous atteignons le fond de la vallée et déjeunons.
Une nouvelle période de pluie et de vent est annoncée pour cette fin de semaine. Un secteur semble épargné, Puerto de Mogan. Ce n'est pas l'endroit le plus désagréable pour faire une pause de quelques jours, nous prenons la GC-1, faisons nos pleins et vidanges à l'aire de service de la station BP d'El Doctoral, nos courses au Lidl de Maspalomas et retrouvons l'aire de service de Puerto de Mogan.
Nous avons parcouru 139km ce jour, 4 538km depuis notre départ.
Il fait très beau à Puerto de Mogan, en revanche il pleut à Las Palmas. La mer est agitée, ce n'est pas non plus le moment de prendre le bateau pour changer d'île. De plus, il nous reste encore quelques visites à faire sur Gran Canaria, notamment celle de Teror.
Nous profitons de cet environnement privilégié, du port et de la plage. Cette aussi l'occasion de notre premier bain. L'eau est à la même température que l'air, 19°c, cela nécessite un petit effort pour y entrer mais ce n'est ensuite que du bonheur...
Un bémol cependant, bien qu'il y ait pas mal de monde sur la plage, les sanitaires et les douches de plages sont fermées en raison du covid. Une fois de plus, nous constatons que tous les prétextes sont bons pour fermer les toilettes publiques...
Journée conforme à la précédente.
Il fait à peine moins beau ce matin. Les Grands Canariens sont en week-end, nous étions 4 dans la semaine, les camping-cars n'ont cessé d'arriver hier soir et ce matin nous sommes 50 !
L'aire reste néanmoins plutôt calme. A noter, les gens ont un comportement exemplaire, ils portent rigoureusement le masque et gardent leurs distances. Notre journée n'est pas tout à fait conforme à la précédente, Isa est allée chez la coiffeuse...
Un boulanger est passé hier matin sur l'aire et aujourd'hui ils sont même deux. Le marché s'adapte... Après trois jours passés à Puerto de Mogan, il est temps pour nous de reprendre la route, même si les prévisions météo sont toujours aussi peu favorables dans le reste de l'île pour aujourd'hui.
Nous reprenons la GC-1 à 2x2 voies en direction de Las Palmas. Nous nous arrêtons une seconde fois à la station d'El Doctoral pour refaire nos services, puis continuons vers Teror.
Teror est une petite ville de 12 000 habitants, accrochée à la montagne au fond d'un profond barranco. C'est aussi la capitale religieuse de Gran Canaria où les canariens viennent régulièrement en pélérinage, en voiture mais également à pied. Une voie est d'ailleurs réservée aux piétons, au bord de la route y conduisant.
Le dimanche est également un jour particulier, car un grand marché local y est organisé chaque semaine depuis 200 ans. Malgré l'épidémie, la tradition du marché et le pélérinage à la Vierge ont été conservés...
Nous découvrons Teror sous la pluie, après avoir connu quelques difficultés pour nous stationner. Nous rejoignons la plaza Dona Maria Teresa de Bolivar et découvrons la Basilica de Nuestra Senora del Pino et le pin géant. Les fidèles forment une longue queue devant l'église, je prends quelques photos, lorsqu'Isa se met à me faire de grands signes car elle vient de trouver un trou dans la file et elle s'apprête à pénétrer dans l'édifice...
Nous entrons ensemble dans l'église, le protocole est strict, le circuit est fléché, une dame nous asperge les mains de désinfectant puis un homme nous conduit à une place marquée devant l'autel. Nous apercevons le Maître-Autel et la Vierge d'or et d'argent. Nous ressortons, malgré la pluie, la queue s'est reformée, elle occupe maintenant toute la place.
Nous remontons la Calle Real en admirant ses belles demeures du XVIIè siècle, puis décidons de nous mettre en quête d'une churreria où nous pourrions attendre la fin de la pluie...
Nous avons mangé nos churros, bu notre chocolate et il pleut toujours. Nous terminons notre visite de Teror entre les gouttes, tout comme les canariens qui improvisent leur pique-nique avec les produits du marché, sous des abris de fortune. Il y a beaucoup de monde devant les stands, les mesures barrières sont respectées, mais cet attroupement semble tout de même malvenu en cette période.
Nous reprenons la voiture et rejoignons Las Palmas et le parking de la Playa del Confital. Demain nous quittons Gran Canaria.
Nous avons parcouru 122km ce jour, 4 660km depuis notre départ.