Après quelques heures passées dans ce merveilleux et éphémère décor, nous revenons dans la cellule tester notre cadeau de Noël, un appareil à raclette à bougies. L'essai est concluant, un petit moment de bonheur, il fera partie de nos indispensables pour nos prochains voyages...
De retour à la maison avant le couvre-feu de 18h00, nous prenons connaissance des dernières nouvelles. L'Europe se reconfine, les frontières se referment, notre Premier ministre Jean Castex doit s'exprimer jeudi soir pour annoncer de nouvelles mesures. Il n'y a plus une minute à perdre, il est temps de mettre en oeuvre le projet que nous ébauchons depuis quelques semaines : rejoindre les îles Canaries avec notre cellule.
Avec cette destination, nous restons en Europe tout en trouvant un climat agréable à cette époque de l'année. De plus, la covid est peu présente sur les îles et n'a concerné que quelques cas importés. Fort de cela, l'archipel maintient l'accueil des touristes dans de bonnes conditions.
Il nous faut traverser la France et l'Espagne pour rejoindre Cadix, d'où le ferry de la compagnie Trasmediterranea part chaque mardi à 16h00. A ce jour, nous devons pouvoir présenter un test PCR négatif de moins de 72h00 pour entrer en Espagne et un second lors du débarquement aux Canaries. Pour ne rien arranger, la péninsule ibérique connait actuellement une vague de froid sans précédent et un fort épisode de neige est annoncé en France pour cette fin de semaine...
Nous réservons par téléphone nos traversées, aller pour Lanzarote le 19 janvier et retour de Ténérife le 20 mars. Tarif 1 852,00€, pour deux personnes en cabine avec repas inclus et un camping-car de moins de 6,00m. Compte-tenu des conditions météo, nous retenons une nuit d'hôtel à Limoges, hôtel The Originals Access, 50,00€ déjeuner compris. Pour valider notre entrée en Espagne, nous prenons rendez-vous pour un test PCR le vendredi 15 à 15h00 à Saint-Paul-les-Dax, puis un second pour le lundi 18 à 11h00 à Hendaye valable pour les Canaries. Enfin, pour respecter les délais, nous choisissons de descendre à la première escale, Lanzarote. Sur le papier, tout fonctionne...
Nous quittons la maison à 7h00. la neige doit arriver dans la journée, nous préférons ne pas traîner. Nous faisons une petite pause café un peu avant Châlon-sur-Saône sur le parking d'une boulangerie. Notre bouteille de butane située à l'extérieur de la cellule est inutilisable, mais le réchaud Bistro Camping-gaz que nous venons d'acquérir pour une vingtaine d'euros fait bien l'affaire dans la mesure où nous avons conservé la cartouche au chaud dans le pick-up.
Alors que nous avançons correctement depuis notre départ, une bien mauvaise surprise nous attend un peu avant Montchanin. De gros travaux sont en cours sur la N79, la fameuse RCEA, et la route est coupée sans que nous connaissions la longueur du tronçon concerné... Nous suivons la déviation en place, par le nord en direction du Creusot. Très vite, les panneaux se font rares et nous perdons l'itinéraire. Nous suivons les indications du GPS, et comme nous ne lui avons pas interdit de tronçon, celui-ci nous ramène systématiquement sur une bretelle de la N79... Nous retrouvons enfin notre route à Montmarault, quelques kilomètres avant Montluçon. Nous venons de perdre 1h30.
Il est 16h45 lorsque nous arrivons à Limoges, sans même avoir pris le temps de faire une pause déjeuner. Nous avons parcouru 626km ce jour.
Nuit bien réparatrice. Malgré les mesures covid, l'hôtel assure tout de même les petits-déjeuners. Nous devons nous faire servir et remonter dans la chambre avec notre plateau. C'est un peu pique-nique mais c'est mieux que rien.
La neige est tombée en abondance dans l'est de la France et ce matin c'est un peu le chaos dans les rues de notre ville. Ici, il fait gris et relativement doux.
Le résultat des tests nous arrive dans la soirée : négatifs. C'est une première étape de franchie en attendant la suite. Nous avons parcouru 478km ce jour, 1 104km depuis notre départ.
Nous sommes une douzaine de camping-cars sur le camping, celui-ci est très agréable, très propre et bien équipé. Le ciel est tout bleu ce matin, il faut en profiter car la météo de dimanche s'annonce exécrable.
Nous traversons le fleuve et marchons le long de la côte en direction de Ciboure.
Nous retrouvons cette jolie cité que nous avions visitée en 2011. Nous retournons voir l'église Saint-Vincent. Elle a la charpente typique des églises du Labourd, cet ancien territoire basque dont la capitale était Bayonne. Elle fut construite par des charpentiers de marine. Les vieux escaliers de bois ont été équipés de rampes leds, c'est efficace mais surprenant...
Tous les bars et restaurants sont fermés et les gens se pressent devant les sandwicheries et les boulangeries. Nous achetons des parts de quiches et des gateaux basques et allons nous installer près de la plage pour déjeuner.
Après cela nous allons jeter un oeil à Eglise Saint-Jean-Baptiste. C'est ici que fût célébré le mariage du roi de France Louis XIV et de l'infante Marie-Thérèse d'Espagne, le 9 juin 1660. Un retable monumental, en bois doré sculpté, a été installé à cet occasion sur toute la hauteur du mur de fond de l'abside. Cependant, des échafaudages sont installés tout autour de l'église et cette partie est actuellement dans la pénombre. La construction de l'édifice est identique à Ciboure, mais l'église est plus haute et plus large, si bien que les trois niveaux de coursives latérales paraissent moins imposantes ici.
Nous revenons près de l'océan et marchons jusqu'à la pointe et la chapelle Sainte-Barbe.
Il est temps de revenir sur nos pas, d'autant qu'à partir de ce soir, toute la France adopte le couvre-feu à 18h00. Retour au camping, nous avons parcouru une bonne vingtaine de kilomètres à pied aujourd'hui.
La pluie est arrivée dans la nuit et comme annoncé, il pleut toute la journée. Repos.
Les provinces que nous traversons ont pris des mesures strictes et interdisent les déplacements non essentiels. Cela se ressent sur la circulation, mis à part les camions en transit, il n'y a personne.
Nous calquons notre comportement sur celui des chauffeurs routiers, nous restons sur l'autoroute puis nous nous arrêtons pour la nuit sur le parking d'une station service au sud de Caceres.
Nous avons parcouru 708km ce jour, 1 812km depuis notre départ.
Avec le peu de circulation actuelle, notre nuit fût très calme. Nous reprenons la route à 6h30 et arrivons au port de Cadix vers 10h00.
Nous embarquons vers 15h00 et rejoignons notre cabine. Sur le bateau, nous sommes tout de même une trentaine de camping-cars et fourgons en partance pour les îles.
Nous avons parcouru 368km ce jour, 2 180km depuis notre départ.
Notre ferry, Ciudad de Valencia, a été mis en service en août 2020, autant dire qu'avec l'épidémie il n'a pas dû être surchargé depuis cette date... Sur cette traversée, nous ne sommes pas nombreux et il n'est pas difficile de respecter les gestes barrières. Pour conserver les emplois et amortir les frais, la compagnie Trasmediterranea inclue les repas dans le prix. Ainsi, pour nos 27 heures de mer, nous avons droit à trois repas et un petit-déjeuner... Les plats ne sont pas exceptionnels, mais ce qui est sûr c'est que nous ne risquons pas de mourir de faim !
Il est 20h00 lorsque nous débarquons à Arrecife. La douceur nous surprend agréablement. Nous sortons de la ville et rejoignons un spot Park4night en bord de mer pour la nuit. Nous sommes aux Canaries et nous n'avons subi aucun contrôle. Nous avons parcouru 10km ce jour, 2 190km depuis notre départ.