Une route étroite à passage alterné donne accès à un petit parking au pied du village. Nous nous stationnons et montons directement aux ruines du château. Nous redescendons ensuite par l'église romane Saint-Nicolas. En passant juste en dessous de celle-ci, nous découvrons une vue panoramique sur la vallée. Nous quittons le village par la porte de garde après être passés devant la petite mairie parfaitement restaurée. Nous revenons à la voiture et partons vers les gorges du Verdon.
Deux itinéraires permettent de découvrir le site dans sa partie la plus spectaculaire, à savoir de Moulin-de-Soleils à l'est à Moustiers-Sainte-Marie à l'ouest. Nous choisissons de commencer par la rive sud et de revenir par celle du nord.
Nous apercevons pour la première fois les gorges aux Balcons de la Mescla où deux belvédères dominent un méandre de la rivière émeraude autour d'un éperon rocheux. C'est aussi la convergence de deux défilés, ici la rivière Artuby rejoint le Verdon. Nous franchissons cet affluent un peu plus loin par le pont de Chaulière. Construit en béton armé il y a 80 ans, ce pont dominant le Verdon de 182m est le plus haut site d'Europe pour la pratique du saut à l'élastique...
Nous roulons maintenant sur la vingtaine de kilomètres de route appellée la Corniche Sublime. Nous passons le tunnel du Fayet, plusieurs points de vues s'offrent à nous avec de minuscules parkings. Hors saison, nous n'avons aucune difficulté pour nous arrêter. En juillet, nous avions renoncé à visiter les gorges en arrivant à Moustiers et nous sommes maintenant convaincus que c'était alors la bonne décision. Dans un virage, nous découvrons le nouveau belvédère du col d'Illoire inauguré en 2018. Du balcon en porte-à-faux, le panorama sur le débouché du Verdon dans le lac de Sainte-Croix est époustouflant...
Nous avons parcouru 55km ce jour, 5 038km depuis notre départ.
La journée s'annonce belle, cependant c'est le brouillard qui nous enveloppe ce matin. En attendant qu'il se lève, nous retournons prendre un petit-déjeuner à Moustiers-Sainte-Marie.
11h00, le brouillard s'est totalement dissipé et c'est sous un ciel tout bleu que nous entamons l'itinéraire nord des gorges. La route monte en direction du col de l'Olivier et nous gratifie de nombreux points de vue sur le pont du Galetas et le lac.
La route s'éloigne des gorges pour atteindre le village de La Palud-sur-Verdon. Nous traversons celui-ci puis bifurquons en suivant l'indication Route des Crêtes.
Cet itinéraire de 24km rejoint les crêtes du Grand Canyon en dévoilant une succession de belvédères offrant des vues inoubliables sur les gorges. Cette boucle est en partie en sens unique et il convient donc de l'emprunter dans le sens des aiguilles d'une montre.
Parmi ceux-ci, les plus spectaculaires sont les belvédères de Trescaïre, de la Carelle et celui de l'Escalès... A ce dernier point, la profondeur des gorges est de 715m. Les grimpeurs sont nombreux sur ces parois, tout comme les vautours dans le ciel.
La boucle s'achève, nous retrouvons La Palud. Nous sommes très impressionnés par les paysages que nous venons de voir. Si la route sud par la Corniche Sublime était à faire, cette Route des Crêtes est vraiment un incontournable.
Nous reprenons la route de Castellane. Arrivés au Point Sublime, nous nous arrêtons sur le parking face à l'Auberge en espérant pouvoir pique-niquer. Hélas, le site est très exposé au vent, nous refermons le toit et reprenons la route.
Nous roulons encore quelques kilomètres puis traversons le Verdon en direction de Trigance. Nous en avons terminé avec les gorges du verdon et retrouvons le département du Var.
Nous déjeunons juste en dessous du village de Trigance, puis continuons vers Bargème. Nous retrouvons notre parking, contrairement à la fois précédente, ce soir nous ne serons pas seuls.
Nous avons parcouru 100km ce jour, 5 138km depuis notre départ.
Le ciel est noir au dessus de Canjuers, il ne va pas tarder à pleuvoir. Nous accélérons notre départ, déposons notre double toile avant qu'elle ne soit mouillée et prenons la route.
Nous partons pour le Golfe de Saint-Tropez où nous devrions avoir beau temps, en attendant nous roulons sous des trombes d'eau en direction de Seillans, un des beaux villages de notre liste.
Malgré la pluie, nous nous arrêtons tout de même sur l'aire de service de Bargemon pour compléter notre plein d'eau. Nous arrivons à Seillans, il pleut toujours, inutile de rester ici, nous décidons de faire l'impasse sur celui qui aurait été notre quarantième village et filons rejoindre le soleil du bord de mer.
A Gassin, nous avons repéré une adresse France Passion assez originale. C'est un particulier, Luigi, qui propose 5 emplacements sur son terrain. La première nuit est gratuite, mais il est possible de rester plus longtemps pour 8€/j et de se raccorder en électricité pour 5€/j. Sur place, son fils tient un foodtruck ouvert tous les soirs. www.foodtruckdugolfe.com
Nous partons à la découverte du village juste après avoir déjeuné. Celui-ci n'est qu'à deux kilomètres de chez Luigi, cependant il n'y a guère que la route principale pour y accéder, ce qui n'est pas très agréable et assez dangereux. Nous trouvons tout de même un sentier pour la dernière partie et arrivons à Gassin.
Ce village perché n'est pas très grand mais sa renomée tient surtout au panorama exceptionnel que l'on peut y voir sur le Golfe de Saint-Tropez. Aujourd'hui, le temps n'est pas dégagé et pourtant la vue sur la côte est grandiose, avec une lumière splendide sur le massif de l'Esterel.
A la fin des années 90, un nouveau quartier a été construit dans le style provençal près du village. ce projet, dessiné par l'architecte de Port-Grimaud François Spoerry, s'est vu décerné de nombreux prix.
Nous faisons le tour des ruelles et petites places autour de sa mairie et de son église au clocher carré du XVIè siècle, puis redescendons chez Luigi.
Nous avons parcouru 94km ce jour, 5 232km depuis notre départ.
Nous avons décidé de profiter de cette belle opportunité de stationnement pour rester une nuit de plus et retourner à Saint-Tropez, pour revoir le port, mais aussi pour faire une randonnée sur le sentier du Littoral trouvée sur internet.
Nous rejoignons Saint-Tropez, traversons la ville et allons nous garer près de la plage des Canebiers, le long de la route, devant l'école de voile.
Nous longeons la plage puis prenons le chemin de l'Estagnet. Cette petite rue s'éloigne de la côte pour laisser place à quelques villas construites en bord de rivage. Parmi celles-ci, la fameuse Madrague de Brigitte Bardot, reconnaissable à son "toutou's bar" aménagé près du portail.
Fort heureusement, nous retrouvons assez vite le sentier du Littoral. Nous passons la Pointe de la Rabiou, la Pointe de l'Ay, la plage de la Moute et la très jolie plage des Salins.
Hormis cette dernière, toutes les autres sont recouvertes de posidonie. Les feuilles de cette plante endémique de Méditerrannée, sont apportées régulièrement par la mer pour former de véritables banquettes. Des panneaux d'information sont installés sur ces plages pour expliquer les bienfaits de ce phénomène qui protège les côtes de l'érosion et forme des abris pour la nourriture des poissons et des oiseaux. Chaque été, juste avant l'arrivée des touristes, les plages sont débarassées de ces banquettes mais elles se reforment naturellement dès lors que le nettoyage est stoppé. Rien à voir donc avec l'invasion des sargasses, des algues qui viennent se décomposer, avec une grande nocivité sur les côtes caraïbes, et notamment au Mexique.
Nous passons encore la pointe de Capon, puis la pointe de Pinet où nous abandonons définitivement le sentier du Littoral. Cette dernière partie très sauvage à l'ombre des pins est de loin la plus agréable du parcours.
Le retour à la plage des Canebiers se fait par des rues goudronnées entre de belles villas. Cette promenade nous aura pris 3h00.
Nous reprenons la voiture et essayons de nous rapprocher du port et c'est en allant vers le cimetière que nous trouvons à nous garer.
Nous sommes stationnés juste au-dessus de celui-ci et en marchant vers le centre ville une tombe parmi les autres attire mon attention : elle est toute blanche, plutôt petite, avec une sorte de pièce noire posée sur le dessus. Nous descendons voir de plus près, il s'agit de la tombe d'Eddy Barclay, "l'empereur du microsillon" et grand animateur des nuits tropeziènnes... Autant sa villa du cap Camarat était fastueuse, autant sa sépulture est finalement modeste et d'évidence moins visitée...
Nous faisons le tour des lieux emblématiques, le port, la place des Lices, l'ancienne gendarmerie. Les années soixante-soixante dix semblent tellement loin...
Nous revenons à Gassin chez Luigi. Nous avons parcouru 33km ce jour, 5 265km depuis notre départ.
Nous reprenons la route en direction de notre prochaine étape, le village de Tourtour. Nous suivons en partie la route par laquelle nous sommes venus depuis les gorges du Verdon. Nous arrivons pour midi.
Le village est bâti au sommet d'une colline et le centre est interdit à la circulation. Nous peinons à trouver un emplacement pour déjeuner. Le parking près de l'église est complet et un camping-car intégral s'est installé sur cinq places et a déballé toutes ses affaires comme s'il était chez lui... Nous finissons, non sans mal, à rejoindre l'autre versant du village et déjeunons sur un large espace près du stade.
Perché sur une colline à l'écart des grandes voies de communication, Tourtour est surnommé "le village dans le ciel"
Le village s'organise autour de deux grandes places, la place Annabelle et Bernard Buffet et la place des Ormeaux où se trouvent commerces et café-restaurant. De part et d'autre de ce centre, se dressent la Tour de l'Horloge et le Vieux-Château cernés de ruelles tortueuses et à l'opposé le Château Communal et l'église Saint-Denis dominant l'ensemble.
Le plan de ce village médieval est unique et fait de lui un des plus originaux que l'on ait vu jusqu'à présent.
Nous reprenons la route, traversons les paysages de lavande que nous avions eus la chance de découvrir en fleur au mois de juillet, puis ceux des vergers de la vallée de la Durance. Nous quittons celle-ci et rejoignons l'aire de service de Forcalquier.
Nous avons parcouru 171km ce jour, 5 436km depuis notre départ.
Nuit tranquille sur cette grande aire de service. A l'ombre, il ne fait pas chaud ce matin et nous comprenons qu'il va falloir maintenant tenir compte de la position du soleil au lever en s'installant si l'on veut profiter d'un peu de chaleur au réveil...
Nous complétons notre plein d'eau et partons à la découverte du site pour lequel nous avons fait ce crochet par Forcalquier, le massif des Mourres.
il s'agit d'un plateau légèrement incliné au-dessus de la ville couvert de monticules calcaires aux formes insolites, pouvant évoquer un "champ de morilles". Nous quittons Forcalquier par la D12 en direction de Fontienne et arrivons rapidement sur le site.
Un panneau explicatif présente les différents chemins de randonnée et informe les visiteurs sur la fragilité du lieu. C'est très beau, mais hélas comme souvent, nous nous apercevons très vite que la maintenance du fléchage n'est pas assurée et que nous n'arrivons plus à distinguer les zones protégées du reste... Nous visitons l'essentiel et reprenons la route.
A priori cette journée est la dernière avec une météo clémente et nous aimerions en profiter pour faire un barbecue et déjeuner au soleil. Aussitôt suggéré, aussitôt mis en application, nous nous arrêtons dans une boucherie à Banon et trouvons un agréable endroit à la sortie du village.
Nous contournons le mont Ventoux par le nord et roulons jusqu'à Marsanne, dans la drôme. Nous nous installons pour la nuit sur le parking réservé aux camping-cars.
Nous avons parcouru 175km ce jour, 5 611km depuis notre départ.
La pluie n'est pas encore arrivée ce matin mais le ciel est très gris. Un panneau nous apprend que Marsanne est le lieu de naissance d'Emile Loubet, président de la République de 1899 à 1906.
Il serait intéressant de visiter la ville, cependant la météo n'est pas très engageante, nous préférons partir tout de suite pour notre étape du jour, Mirmande.
Mirmande est un village perché de la Drôme dont l'origine remonte au XIIè siècle. Il se développa avec la sériciculture, élevage de vers à soie, puis déclina avec sa disparition. En 1926, Le peintre André Lhote tomba amoureux du village et acheta une maison afin de créer une école d'art. Nombreux artistes vinrent le rejoindre donnant une seconde vie au village. Un nouvel élan à la commune fût également apporté par Haroun Tazieff qui fût maire de la commune entre 1979 et 1989.
Le village fait preuve d'une grande unité architecturale et les restaurations sont très respectueuses de celle-ci sans les fausses notes que nous avons pu souvent observer dans les différents villages que nous avons visités. Malgré la fraîcheur, la grisaille et le fait que nous soyons hors saison, la visite de ce village est un réel plaisir.
Nous achetons à Portes-les-Valence de quoi déjeuner rapidement, puis nous nous arrêtons un peu plus loin, sous la pluie, en bord de route. Au moment de repartir, je ressens des problèmes de digestion, Isa propose de prendre le volant, j'accepte volontiers. Cette fois c'est décidé, après 72 jours de voyage, nous rentrons.
Nous avons parcouru 526km ce jour, 6 137km depuis notre départ