C'est le premier village que nous découvrons de tel depuis que nous sommes au Canada, et il est magnifique. Il est niché au fond d'une petite baie et toutes ses maisons colorées sont construites sur pilotis autour de celle-ci. Sur l'eau, des dizaines de places de bateaux de pêche desservies par des pontons de bois recouvrant presque la totalité de la baie. Bien sûr, quelques unes de ces maisons sont reconverties en maisons d'hôtes et en restaurant, mais il garde néanmoins tout son charme. L'eau du port est limpide, nous découvrons une algue géante, typique des eaux froides du Pacifique nord américain, Bull Kelp ou Nereocystis luetkeana,
Nous revenons sur la route 19 et roulons jusqu'à la bifurcation avec la route de Sayward. Nous nous arrêtons pour la nuit au campground d'Elk Creek, un minuscule camping primitif de 7 places, en pleine forêt.
Nous avons parcouru 212 km ce jour, 13 635 km depuis notre arrivée à Halifax.
Ce campground au milieu de la forêt est exceptionnel et sans l'application ioverlander, nous n'aurions jamais pu le trouver, d'autant que le panneau indiquant le départ de la piste n'était visible que dans le sens inverse de circulation. Les sept emplacements sont répartis au milieu de pins immenses, parfaitement rectilignes, et dont il est bien difficile d'apercevoir la cîme. En dehors des places réservées, le sol est recouvert de mousse et de fougères...
Nous prenons la route de Sayward et roulons jusqu'à the Cable Cookhouse, une petite auberge isolée construire avec des câbles de récupération. Le Guide du Routard indique que cette adresse propose des "cinnamon buns de compétition", je compte bien vérifier cette information et prendre un second petit déjeuner. Hélas, le café est fermé, nous revenons sur la route 19.
Nous arrivons enfin à Campbell River. Nous venons de parcourir 240 km à travers des forêts et c'est la première agglomération que nous rencontrons depuis Port Hardy. Nous comprenons maintenant à quel point cette dernière est un bout du monde ...
Nous nous installons sur le port, près du pier.
Campbell River est un lieu réputé pour la pêche au saumon et le pier est l'endroit incontournable, certainement le plus visité de la ville. Sur cet immense jetée de bois sont régulièrement organisés des concours de pêche et nous assistons au lavage d'énormes prises dans les grands bacs prévus à cet effet. On peut y louer du matériel et acheter un permis, mais également y déguster des glaces ... Nous retenons cette dernière activité.
Nous continuons notre route et arrivons à Coutenay. Nous nous installons pour la nuit sur un parking en bord de mer, le River way Park.
Nous avons parcouru 141 km ce jour, 13 776 km depuis notre arrivée à Halifax.
Nous reprenons la route 19 après avoir fait quelques courses.
Nous nous arrêtons pour déjeuner en bord de mer à Qualicum Beach. La température est douce, des enfants se baignent. Le site est très agréable avec un espace vert équipé de tables et de bancs entre le parking et la plage, et un vestiaire-sanitaire-douche tout neuf et gratuit... Autrement dit un arrêt idéal pour tout voyageur...
Nous reprenons notre route en fin d'après-midi passons Nanaimo et roulons jusqu'à Chemainus. Nous nous installons pour la nuit sur Kin Beach Park.
Nous avons parcouru 177 km ce jour, 13 953 km depuis notre arrivée à Halifax.
Nous prenons notre temps ce matin, car nous avons prévu de ne rejoindre Victoria, qui n'est plus très loin, que dans la soirée.
Voyant le déclin de l'industrie du bois se profiler, la petite ville de Chemainus a décidé de miser sur le tourisme pour sa survie. Depuis les années 80, un programme de revitalisation a été lancé visant à mettre en valeur les maisons, les bâtiments et les rues de Chemainus, et un grand projet de peintures murales a été décidé pour toutes les rues de la ville. Aujourd'hui, ce sont près de 40 fresques que l'on peut découvrir en suivant les itinéraires fléchés, retraçant l'histoire des habitants.
Notre balade nous mène devant un lavomatique, nous décidons de faire une petite lessive avant de partir pour Victoria.
Depuis que nous sommes sur l'île, nous avons vu que les ouvriers bûcherons étaient en grève et tenaient des piquets à l'entrée des scieries et des chemins forestiers. En regardant sur internet, nous avons appris que ce conflit était très dur et durait depuis début juillet. Il en va de même ici à Chemainus, et plusieurs ouvriers tiennent un stand syndical devant l'entrée de la socitété forestière. Lorsque nous passons devant ces derniers en quittant Chemainus, ceux-ci s'apercevant que nous sommes français, nous sourrient et nous font de grands saluts...
Nous arrivons à Victoria juste avant la nuit et rejoignons le parking payant sur le port. CAD$ 15 pour 24 heures, ce stationnement présente l'avantage d'être au coeur de la ville.
Nous faisons une première petite découverte de la ville, les bâtiments principaux, dont le fameux parlement, sont ornés d'ampoules, comme si nous étions en période de fêtes de fin d'année... Les rues sont animées, nous terminons notre soirée devant une Guinness dans un Irish Pub.
Nous avons parcouru 89 km ce jour, 14 042 km depuis notre arrivée à Halifax.
Nuit moyennement calme. Nous sommes devant le Seaplane Flight et ce matin le balai des hydravions a débuté avant que nous ayons achevé notre petit déjeuner.
Le soleil doit faire son apparition dans la journée mais ce matin le ciel est bien gris. Nous visitons le petit quartier chinois et le grand magasin de matériel outdoor MEC, sorte de Décathlon destiné surtout aux canoë-campeurs en cette saison. Je découvre un article surprenant, 100% canadien, un réchaud permettant de recharger son portable en brulant des brindilles ou des pommes de pins!!! CAD$ 280 quand même...
Le soleil arrive comme prévu, nous redécouvrons le Fairmont Empress, l'hôtel emblématique de la ville comme peut l'être l'hôtel Frontenac à Québec, devant le port de plaisance et l'imposant parlement.
Nous poursuivons par le Thunderbird Park pour jeter un oeil aux totems à l'arrière du Royal BC Museum.
Nous revenons vers le port et continuons en direction de Fisherman's Wharf,
Fisherman's Wharf est un quartier de maisons flottantes près du port de pêche. On y trouve quelques terrasses animées sur lesquelles il est possible de manger du poisson débarqué directement des bateaux. Quelques belles constructions, mais surtout le royaume de la bricole...
Nous revenons vers notre parking au soleil couchant. Celui-ci ravive éphémèrement les couleurs du port, la nuit va tomber, nous quittons Victoria. Nous roulons une soixantaine de kilomètres puis nous nous arrêtons pour la nuit sur un petit parking face à la mer, sur Cowishan Bay
Nous avons parcouru 63 km ce jour, 14 105 km depuis notre arrivée à Halifax.
Nous quittons rapidement notre bivouac pour rejoindre Duncan, la ville des totems.
Nous suivons l'ancienne route 19. Les maisons qui bordent celle-ci sont habitées par des amérindiens. Tout autour des maisons ce ne sont que carcasses de vieilles voitures, caravanes, mobilhome, vieux matelas, détritus de toute sorte... Nous arrivons à Duncan.
Nous nous garons près de l'office du tourisme et parcourons le chemin fléché à la recherche des totems. La ville s'enorgueillit de posséder la plus grande collection du Canada. Il y en a effectivement beaucoup, ils sont récents et l'oeuvre d'artistes amérindiens rémunérés pour cela. Bizarrement, cette population qui ne semble pas bien aidée à s'adapter à cette société est commémorée à chaque coin de rue ...
Nous reprenons la route et roulons jusqu'à Nanaimo. Nous faisons notre ravitaillement, plein et vidange au Walmart et déjeunons.
Les prévisions météo sont désastreuses pour les jours à venir, et notamment sur la côte ouest pour laquelle nous étions en route... Nous décidons de changer notre fusil d'épaule, nous optons pour un retour en arrière et une boucle vers le lac Cowishan et Port Renfrew.
Nous revenons à Duncan puis passons Cowishan Lake. Nous entrons dans une zone montagneuse couverte de forêts, de grands panneaux annoncent la couleur, pas d'essence, pas de localité et pas de réseaux pendant 60km. Nous en faisons un peu plus de la moitié avant de nous arrêter pour la nuit au bord d'un ruiseau en retrait de la route.
Nous avons parcouru 220 km ce jour, 14 325 km depuis notre arrivée à Halifax.
La nuit n'a pas été trop bonne, trop calme certainement et nous ne sommes plus habitués... Comme prévu, il pleut ce matin.
Nous reprenons la route et parcourons à peine quelques kilomètres quand apparaît soudain notre 17ème ours noir, grignottant des baies le long du talus... Nous approchons de Renfrew, les arbres deviennent très grands, je m'arrête pour prendre quelques photos. Je marche devant la voiture lorsque tout à coup, je vois Isa me faire de grands signes derrière le parebrise... Une petite souris vient de sortir du moteur et a longé tout le capot sous ses yeux. Je remonte dans la voiture, une deuxième apparaît aussitôt.
Je me stationne un peu plus loin sur un parking devant un lac et ouvre le capot. Nos souris sont toujours là, et même une troisième apparaît encore, cachée sous le carter du moteur...
Tandis qu'Isa ramasse une branche et essaie de les faire fuir, un couple de hauts-savoyards très sympathiques, en camping-car également, Simone et Patrice, vient s'arrêter près de nous, inquiet de nous voir affairés dans le moteur de notre véhicule.
Tout en expliquant l'étrange situation, nous découvrons un amas de mousse coincé à l'arrière du moteur, entre les durites. Nous nettoyons au mieux ce travail de la nuit et décidons de reprendre la route, comptant sur les vibrations pour chasser définitivement ces passagères clandestines.
Nous passons Renfrew, il pleut des cordes maintenant... Nous nous arrêtons sur une aire en bord de route et déjeunons. De ce point de vue, nous devrions voir l'océan Pacifique, le détroit Juan de Fuca et les Etats-Unis, mais nous ne voyons strictement rien, nous sommes en plein brouillard.
Nous nous reposons sur ce parking, lorsque soudain je m'aperçois que nous avons, une nouvelle fois, une fuite sous la petite fenêtre de la capucine. Impossible de rester sous ce déluge, nous décidons de reprendre la route afin de trouver un abri pour solutionner ce problème et de rejoindre Victoria, la ville la moins arrosée de la région et surtout moins que cette côte ouest.
Le carwash de Sooke est paradoxalement notre abri providentiel, nous sommes d'autant plus tranquille qu'avec la pluie qui tombe, personne ne vient nettoyer sa voiture !
Nous séchons bien la carrosserie et posons le scotch large que j'ai emporté. Nous reprenons la route, nous approchons de Victoria, la pluie cesse. Nous nous installons pour la nuit sur le lagon d'Esquimalt. Fin d'une drôle de journée.
Nous avons parcouru 132 km ce jour, 14 457 km depuis notre arrivée à Halifax.
Après une drôle de journée, nous avons eu droit à une drôle de nuit. Les va-et-vient n'ont pas cessé à côté de nous, le lagon est l'endroit où l'on vient fumer son petit pétard avant de se mettre au lit et promener le chien dès que l'on est débout...
Nous préférons quitter les lieux et aller déjeuner plus loin. Nous passons devant le parc du Fort Rodd Hill et du phare de Fisgard, celui-ci n'ouvre qu'à 10h00, nous déjeunons sur le parking du casino puis revenons faire cette visite.
Cet ensemble est géré par Parcs Nationaux Canada. Ce site comprend des fortifications avec artillerie assurant la défense de Victoria, ainsi que le premier phare construit sur la côte ouest du Canada en 1860. La colline sur laquelle cette fortification est construire est plantée d'une espèce d'arbres protégés, des chênes de Garry.
Le phare est noyé dans la brume, nous restons un peu plus de deux heures sur le site sans assister à la moindre évolution. Nous revenons à Victoria sur le parking du port où nous avions passer la nuit lors de notre premier passage. Nous passons le reste de l'après midi dans les rues de la capitale de la Colombie Britanique, et comme nous avons un anniversaire à fêter, profitons de notre soirée en ville pour dîner dans un restaurant.
Nous avons parcouru 27 km ce jour, 14 484 km depuis notre arrivée à Halifax.
Nous sommes surpris de ne pas entendre d'hydravions ce matin. Je comprends pourquoi en ouvrant la porte, il y a un brouillard à couper au couteau et on ne voit pas à plus de 50 m... Je passe rapidement chez un coiffeur, puis nous partons pour une balade en direction du brise-lame d'Ogden Point Dock. Nous déjeunons sur les quais de Fisherman's Wharf et revenons au parking en milieu d'après-midi.
La météo prévoit maintenant le retour du soleil pour dimanche après-midi et lundi, et de la pluie ensuite. Nous devons absolument profiter de cette fenêtre pour visiter Tofino et la Pacific Rim national Park Reserve. Nous reprenons la route, faisons quelques courses, pleins et vidanges à Nanaimo et allons dormir à Qualicum Beach afin d'être prêts pour cette visite.
Nous avons parcouru 178 km ce jour, 14 662 km depuis notre arrivée à Halifax.
Nous profitons du magnifique bloc sanitaire de la plage pour prendre une vrai douche chaude sans contrainte d'économie d'eau et partons pour la côte ouest.
La visite de cette partie de la côte ouest comporte deux difficultés majeures. La première est d'avoir une météo favorable dans cette région particulièrement arrosée. La seconde est de trouver un bivouac alors que le stationnement est interdit la nuit à Ucluelet et Tofino, les deux villages de la côte, et dans le parc national entre ceux-ci. Les campings sont, quant à eux, réservés depuis fin mars à des tarifs dépassant les 50 dollars la nuit sans aucun service. Pour corser le tout, cette région est à près de 150km de la première agglomération, Port Alberni...
Nous prenons la direction de celle-ci et juste avant d'y arriver, découvrons le MC Millan Provincial Park et sa cathédrale de verdure, Cathedrale Grove.
Cette portion de forêt est le dernier vestige de celle qui recouvrait l'île voici plus de 1 000 ans, rescapée d'un incendie il y a trois siècles... L'arbre le plus vieux aurait environs 800 ans.
Nous achevons cette première promenade sous la pluie. Nous roulons encore avant de nous arrêter pour déjeuner sur la seule aire de repos de cette route juste avant le sommet du col Alberni.
Une fois de plus, nous constatons que les prévisions météo sont fiables, le ciel se dégage et le soleil fait son apparition. Nous arrivons à Ucluelet, nous traversons le village pour rejoindre le départ du Lighthouse Loop, une petite randonnée le long de la côte déchiquetée.
Nous effectuons la boucle, puis restons là en attendant le coucher du soleil, situation totalement inimaginable il y a quelques heures à peine... Hélas, un banc de nuage à l'horizon vient contrarier le spectacle. La nuit est tombée, une cellule et un van semblent vouloir passer la nuit sur ce parking et braver les interdits, nous préférons quitter le village, revenir sur nos pas et dormir sur le parking du lac Kennedy.
Nous avons parcouru 180 km ce jour, 14 842 km depuis notre arrivée à Halifax.
Nuit calme, nous mettons notre réveil à 6h00 avec pour objectif de faire la visite complète de cette côte dans la journée avant le retour de la pluie. Notre première étape, le centre d'accueil Kwisitis sur la plage Wickaninnish.
Le centre d'accueil n'ouvre qu'à 10h00 mais il nous reste la plage. Elle est immense, nous retrouvons ici les fameuses algues bull kelp. Nous enchaînons avec la plage de la Baie Florencia et de son îlot du nom d'un navire échoué. Accès plus difficile et plus sauvage que la précédente, quelques surfeurs en ont fait leur terrain de jeu...
Nous reprenons la voiture pour quelques kilomètres et arrivons aux sentiers de la forêt pluviale.
Ces sentiers sont au nombre de deux, un de chaque côté de la route et font environ un kilomètre chacun. Il n'est pas très exact de parler de sentier car les parcours se font uniquement sur des terrasses et des escaliers en red cedar.
Ces deux circuits sont exrtraordinaires, au milieu des cèdres rouges et des pruches, desquels pendent des guirlandes de mousse. Le parcours est très accidenté et nous montons et descendons dans cette forêt sans jamais apercevoir le sol, couvert d'un amas de bois mort et de mousse. Le terrain est très acide et c'est sur ces arbres morts que se développe toute cette végétation.
Nous faisons quelques kilomètres de route et arrivons sur la plage Long, immense plage de sable comme son nom l'indique... Nous arrivons à Tofino.
Tofino est un village de 1 800 habitants situé à l'extrémité de la route 4, tout au bout d'une péninsule étroite entourée d'îlots. Les activités sur place vont du survol en hydravion, aux sorties d'observation des baleines ou des ours noirs, toutes proposées à des tarifs exhorbitants. Les prix des hébergements vont de paire et les chambres sont réservées dés le printemps. La seule activité abordable est le surf dont Tofino se veut être la capitale canadienne... Et c'est bien hypochritement que le village utilise le vieux Combi VW pour faire sa publicité, alors même que tous les stationnements sont interdits aux vans et aux camping-cars, comme si les jeunes surfeurs allaient s'offrir un lodge à 400 dollars la nuit... Les vans se retouvent sur les tee-shirts et les mugs que vendent les boutiques, mais ils doivent se cacher quand la nuit tombe. Ce n'est pas nouveau et nous connaissons également cela en France.
Les nuages commencent à arriver, nous avons terminé la visite, nous prenons la route du retour.
La pluie nous accueille à Alberni et ne nous quitte qu'à l'arrivée à Qualicum Beach..
Nous avons parcouru 249 km ce jour, 15 091 km depuis notre arrivée à Halifax.
Pluie au programme, nous rejoignons Nanaimo en fin de matinée et profitons d'une courte éclaircie pour faire nos pleins et vidanges, gasoil et gaz. Demain nous quittons l'île de Vancouver après deux agréables semaines passées sur place.
Nous avons parcouru 79 km ce jour, 15 160 km depuis notre arrivée à Halifax.