Nous passons la matinée et une bonne partie de l'après midi à scruter la moindre vaguelette. Le résultat est plutôt maigre, un beluga, une petite baleine blanche classée en voie de disparition depuis 2014, qu'Isa et les autres observateurs sauf moi verront très bien, et un rorqual commun qui passera montrer son dos juste devant mon objectif...
Nous quittons le parc à la fermeture et rejoignons Tadoussac. Nous effectuons un tour de reconnaissance, bien que l'endroit soit très touristique, les interdictions ne fleurissent pas comme à Percé et un parking gratuit est même réservé aux CC. En revanche, aucun stationnement de nuit n'est autorisé sur la commune.
Tadoussac est le plus vieux village du Québec et c'est ici que fut crée le premier comptoir de fourrure sur le Saint-Laurent. La Chapelle des Indiens construite en 1750, est la plus ancienne église en bois encore existante au Canada. Au dessus de la chapelle, les 150 chambres de luxueux hôtel Tadoussac s'étendent face à la baie...
Nous laissons le village et partons à la recherche des fameuses dunes de Tadoussac.
Le site des dunes est isolé, à environs 5km du village. Ce fut un lieu de bivouac très prisé mais depuis 2016 il est interdit à tout véhicule de 23h00 à 7h00. C'est finalement une bonne solution car nous arrivons dans un endroit parfaitement propre où la nature a repris ses droits et surprenant par la vigueur de sa végétation.
Nous cherchons maintenant notre lieu de bivouac. Nous tentons notre chance en vain du côté du parc de la baie Sainte-Marguerite, sur le fjord Saguenay, avant de revenir à l'Anse de Roche, toujours sur ce même fjord, sur les indications d'un jeune guide français du parc. L'endroit est magnifique, le parking est minuscule mais il reste de la place près d'une autre cellule.
Nous avons parcouru 112 km ce jour, 3 576 km depuis notre arrivée à Halifax.
Nous avons bien échangé hier soir avec notre voisin québécois, séduit par notre petite cellule. Le parking n'est pas interdit aux CC, mais plusieurs tarifs sont affichés sur le port, dont celui du parking de nuit à 29,75 dollars. Je préfère ne pas traîner sur place et partons déjeuner en haut des dunes de Tadoussac.
Après ce bon moment de farniente, nous partons pour la rive sud du fjord Saguenay, pour cela, nous devons prendre le traversier de Tadoussac.
Les deux traversiers qui se croisent, peuvent emporter 117 véhicules par passage. Malgré tout, nous attendons une bonne demi heure avant de pouvoir embarquer. Et comme tous les touristes qui ont lu le Guide du Routard, nous espérons apercevoir des belugas en traversant le fjord...
Nous suivons maintenant. la route 138. Nous la laissons après une trentaine de kilomètres pour la Baie des Rochers que nous atteignons au bout de 6km d'une route en très mauvais état.
Le site est splendide, mais la marée est tellement basse que nous n'apercevoir pas la mer. Nous déjeunons.
Nous traversons Saint-Simeon puis quittons à nouveau la route 138 pour rejoindre Port-au-Persil, un minuscule port construit en 1870 pour le transport du bois vers les usines de pâte à papier. La marée est encore bien basse, mais la jolie rivière qui tombe en cascade dans le port rend cet endroit bien agréable.
Nous revenons à Saint-Siméon et prenons la route 170. L'absence de route près de l'embouchure oblige un long détour de près de 100 km, de remonter le Saint-Laurent, puis de bifurquer et de retrouver le fjord à Petit-Saguenay.
Comme souvent, le nom de la commune près d'une embouchure est celui de la rivière ; nous suivons celle-ci et retrouvons le fjord. La vue depuis la jetée est unique : 33 km sur la centaine que mesure le fjord, vers l'amont, notre vue porte à 26,500 km, et 6,500 km vers l'aval. La rive nord est à 2,500 km.
Nous revenons en arrière et poursuivons jusqu'à L'Anse-Saint-Jean. Nous laissons à nouveau la route 170 pour rejoindre le port implanté dans une large baie et dénicher le parking indiqué sur Ioverlander. Ce dernier est bien là, mais quelques prés se trouvent aussi dans cette très jolie anse et le paysan vient de profiter du beau temps pour répandre son lisier... La route s'achève en cul de sac devant la barrière du parc naturel, pas de bivouac de ce côté-là, nous devons faire demi tour et decendre les côtes à 15 et 17% que nous venons de monter...
Il fait presque nuit, nous nous installons sur l'aire de service à la sortie du village.
Nous avons parcouru 200 km ce jour, 3 776 km depuis notre arrivée à Halifax.
Nous passons La Baie et arrivons à Chicoutimi, la capitale régionale Saguenay-Lac Saint-Jean, pour midi. Nous effectuons plein et vidange sur l'immense aire de service du centre ville, puis déjeunons à la sortie de la ville au bord du fleuve.
Les informations collectées sur le Lac Saint-Jean et ses environs ne nous ayant pas convaincus de la nécessité de parcourir 350 km supplémentaires, nous choisissons de traverser le pont Dubuc et de revenir à Tadoussac par la rive nord de la route du fjord.
Cette rive est encore plus sauvage que la rive sud, nous parcourons plus de 80 km sans rencontrer la moindre habitation, alors qu'habituellement les maisons se succèdent où que nous soyons depuis notre arrivée. Nous faisons un seul arrêt à Sainte-Rose-du-Nord, un petit port très touristique bien isolé sur cette côte nord..
Seul regret, nous ne voyons jamais le fjord sur cet itinéraire, heureusement plusieurs belles rivières coulent de temps à autre le long de la route.
Il est 16h30, nous approchons de Tadoussac, nous décidons de retourner tenter notre chance au cap Bon-Désir... Nous y restons près d'une heure, nous croisons les observateurs du jour quittant les lieux déçus, nous ne ferons pas mieux.
Nous retournons dormir aux Escoumins.
Nous avons parcouru 259 km ce jour, 4 035 km depuis notre arrivée à Halifax.
Journée de farniente au Cap-à-la-Croix, à suivre les marées...