La route serpente au milieu des champs de lave et passe en contrebas de quelques volcans. Nous retrouvons des paysages que nous n'avions plus croisés depuis que nous avons quitté Lanzarote. Le phare nous apparaît dans la descente, dressé devant des salines dont les petits carrés d'eau commencent à virer de teinte avec le soleil qui décline.
Le parking du phare est exposé au vent, la seule place abritée est déjà squattée par un camping-car, nous allons nous installer pour la nuit près de la petite plage et des maisons de pêcheurs juste en dessous de celui-ci.
Nous avons parcouru 55km ce jour, 5 483km depuis notre départ.
Le parking sur lequel nous sommes installés est à l'écart des allers et venues autour du phare et c'est agréable. En revanche, un panneau met en garde contre les éboulements et cela reste un stress, toujours un peu présent sur ces îles...
Nous approchons du Teneguia, le dernier-né des volcans canariens. Son éruption date de 1971, la lave s'écoula vers la pointe sud de l'île et donna naissance à une nouvelle avancée sur la mer et à une nouvelle plage, la Playa Nueva. Sur ses flancs, des vignes ont été plantées pour produire un des rares vins de l'île, le Teneguia.
Le sentier a cédé la place à une large piste conduisant au hameau de Los Quemados dont nous apercevons les premières maisons. Nous la suivons sur un bon kilomètre puis le GR bifurque en direction de Los Canarios. Nous grimpons maintenant sur le flanc du volcan de San Antonio apparu en 1677. Le sentier est abominablement raide et les quelques lacets qui nous sont octroyés semblent paradoxalement encore accentuer la difficulté. La couche de fins graviers est épaisse, nos pieds s'enfoncent et dérapent, c'est épuisant.
Le sommet est en vue. Nous croisons un aqueduc recouvert d'un dalle en béton qui file en direction d'une forêt de pins, c'est décidé ce sera nos bancs et notre table de pique-nique.
Nous reprenons notre chemin après cette pause méritée et rejoignons l'entrée du Centro de visitantes y Volcan San Antonio. L'entrée coûte 5 euros par personne pour les non-résidents que nous sommes, autant dire que par les temps qui courent nous sommes les seuls à payer. 10 euros pour juste grimper sur le volcan, nous renonçons à cette visite et partons découvrir le village.
Le village de Los canarios s'étend à flanc de montagne au-dessus du San Antonio. Côté architecture, rien d'extraordinaire, mais on trouve quand même quelques vieilles maisons typiques de l'île, très basses et formées de plusieurs pièces accolées dont chacune est couverte d'une toiture à quatre pans en tuile. ici les habitants sont plus orientés vers l'agriculture et la vigne que sur l'accueil des touristes. Nous prenons une patisserie et un café et attaquons la redescente.
Le beau temps est de retour et nous accompagne jusqu'à la plage. Nous retournons voir la saline en espérant assister à un joli coucher de soleil. Le site est ouvert et la visite est gratuite, cependant la récolte n'étant assurée que de mai à octobre, nous n'avons pas la chance de voir les photogéniques petits tas de sel tout blanc posés au bord des bassins de sable noir... Le soleil disparait derrière un banc de brume avant d'atteindre la mer, nous nous réconfortons en dégustant un verre de Teneguia sur la terrasse du bar de la saline...
Comme chaque week-end, des vans et camping-cars canariens nous ont rejoint hier soir. Notre programme pour la journée est simple, récupérer de nos efforts de la veille et préparer la Ruta de los Volcanes, notre randonnée de demain.
Pour cela, nous retournons à Los Canarios repérer l'arrêt de bus et vérifier les horaires de la ligne 200. Celui-ci part à 7h00 devant l'office du tourisme. C'est dommage, ce dernier est fermé le dimanche, nous aurions pu y aller hier... En cette période de covid, les informations trouvées sur internet ne sont pas fiables aussi nous préférons aller nous renseigner à celui de Los Llanos de Aridane, à priori ouvert jusqu'à 14h00. Nous mettons presque une heure pour effectuer la quarantaine de kilomètres et rejoindre la gare routière de Los Llanos. Nous ne trouvons aucune indication sur place, cependant nous avons un peu plus de chance au bureau du tourisme où une dame renseigne Isa sur les possibilités existantes pour rejoindre le refuge d'El Pilar : nous devrons prendre le bus 300 pour El Paso, puis prendre un taxi pour monter au refuge. Ensuite, 7h00 de marche nous attendent...
Nous revenons au phare. Ce soir le vent s'est calmé, nous quittons la petite plage pour dormir au pied de ce dernier.
Nous avons parcouru 84km ce jour, 5 567km depuis notre départ.
Réveil 5h00. Il ne faut pas traîner car il nous faut déjà une grosse demi-heure pour remonter à Los Canarios. Nous laissons la voiture devant l'office du tourisme et prenons nos sacs. A peine ai-je attrapé le mien que je ressens une humidité dans le bas du dos... La boîte de coca s'est percée et il y en a partout au fond du sac. Il nous faut tout ressortir et tout nettoyer en guettant l'arrivée du bus, la journée commence bien!
Le bus, ou plutôt le oua-oua comme disent les canariens, est arrivé, nous avons pris nos billets, et nous voici en route pour Los llanos. Nous retrouvons la gare routière et changeons pour le bus de El Paso.
Nous retraversons Los Llanos en sens inverse puis prenons la route LP-2 en direction de Santa Cruz. Une chose commence à m'inquiéter, nous devons descendre à El Paso mais, peu habitués que nous sommes des bus, nous avons oublié de demander à quel arrêt... Nous en passons un premier, je descends au second mais le chauffeur à qui nous avons indiqué que nous souhaitons aller au refuge, me fait signe de remonter...
Nous sommes sortis de El Paso et continuons de rouler. Le chauffeur s'arrête enfin, juste avant l'entrée du tunnel de la Cumbre, à l'intersection avec la route LP-203 conduisant au refuge. Il a compris que nous voulions y aller à pied et nous a déposé au plus près. Résultat, nous voici dans le brouillard et le froid, au bord d'une route à 8km du point de départ de notre randonnée...
Il n'est pas encore 9h30 et après quelques péripéties nous allons enfin pouvoir démarrer cette fameuse Ruta de los Volcanes. Le sentier grimpe dans la forêt de pins, au bout d'un quart d'heure de marche nous apercevons déjà les premiers rayons de soleil réchauffer la cime des arbres. Nous avançons encore, nous sommes maintenant au-dessus de la brume, derrière nous un spectacle extraordinaire nous est proposé, une mer de nuages se déverse telle une cascade sur un versant de la montagne...
Nous restons un long moment à admirer ce phénomène d'une grande beauté puis poursuivons notre ascension. Peu à peu les pins se font plus rares, les premiers dômes de la chaîne de volcans apparaissent. Nous sommes entourés de nuages d'où seul émerge le Teide sur l'île voisine de Tenerife. La mer apparaît dans quelques trouées mais nous la devinons plus que nous ne la voyons.
Nous sommes au soleil depuis quelques heures maintenant et il commence à faire chaud. Nous nous arrêtons pour pique-niquer au sommet d'une montée bien éprouvante. Alors que nous avions passé une matinée quasiment en solitaire, c'est un petit défilé qui passe devant nous. Un couple de jeunes anglais nous stupéfait même, en ne trouvant pas d'autre alternative que de venir s'adosser au même pin que nous pour déjeuner...
Après une descente ardue, le sentier se fait plus facile. Les paysages sont variés et d'une beauté exceptionnelle. L'effet de surprise à la découverte de l'un deux après un raidillon, un dôme noir à la géométrie parfaite émergeant de la mer de nuage, provoque même le fameux "waouh" prononcé en coeur par Isa et moi. Dans la foulée, il nous occasionne une profonde frustration car nous nous voyons incapables de prendre une photo à la hauteur du panorama que nous avons sous les yeux.
Le dernier paysage ensoleillé nous est donné au volcan de Martin. Nous sommes redescendus à 1400m et nous voyons déjà devant nous les premiers pins disparaître dans la brume.
Les derniers kilomètres dans le brouillard sont bien longs et c'est sans quitter celui-ci que nous retrouvons le village de Los Canarios et son ermita San Antonio Abad.
Nous retrouvons notre camping-car et descendons près du phare. Nous sommes exténués mais nous trouvons tout de même la force de retourner déguster un Teneguia sur la terrasse de la saline.
Nous avons parcouru 34km ce jour, 5 601km depuis notre départ.
Le vent a de nouveau soufflé cette nuit, mais nous avions pu nous installer à l'arrière du phare et étions bien abrités.
Nous quittons définitivement la Punta de Fuencaliente en essayant de rester au plus près de la côte. Nous passons la Playa Nueva, la fameuse nouvelle plage apparue lors de l'éruption de 1971, puis notre route se borde de hautes parois abritant des bananeraies. Les plus anciennes sont en agglomérés béton perforés, quant aux plus récentes elles sont en toiles de fibres plastiques lesquelles couvrent également le dessus des parcelles.
Nous roulons ainsi sur une vingtaine de kilomètres. Les bananeraies occupent maintenant toute la partie la moins pentue de la frange côtière et s'étendent jusqu'au bord des falaises, sur l'océan comme sur les barrancos. De temps à autre, la marée basse laisse apparaître de jolies petites criques de sable noir.
Un nouveau barranco plus profond que les précédents nous arrête et nous oblige à revenir sur nos pas pour prendre la LP-1. Nous la quittons aussitôt que possible redescendons en suivant la direction Puerto Naos.
Nous contournons cette petite station balnéaire et arrivons sur une belle plage aménagée cernée de bananeraies, le Charco Verde.
Nous nous installons sur le parking de celle-ci, en compagnie de quelques vans. Nous sommes maintenant nous aussi entourés de plantations de bananes, construites en terrasses sur d'impressionnants soubassement en pierre volcanique.
Nous avons parcouru 50km ce jour, 5 651km depuis notre départ.
Notre petit parking est très tranquille et, point non négligeable, nous pouvons profiter des douches de la plage. Nous devons néanmoins refaire nos pleins et vidange, aussi nous décidons de continuer vers le nord jusqu'à Tijarafe où P4N indique une aire de service.
Nous passons Tazacorte, puis Puerto de Tazacorte. Nous nous arrêtons un petit moment pour nous promener sur sa belle plage de sable noir. Celle-ci est dominée par une vertigineuse paroi. Un pan a dû, ici aussi, s'effondrer car une partie de la plage est interdite au public et une équipe de spécialistes travaille en rappel pour sécuriser la falaise.
Nous reprenons la voiture et pénétrons à l'intérieur des terres pour retrouver la route LP-1. Au milieu des bananeraies, une splendide église nous apparaît soudain, Nuestra Senora de las Angustias..
La route quitte le fond du ravin pour s'attaquer à la paroi du barranco de las Angustias. Comme à coups de serpe, la LP-1 est taillée dans la roche pour gravir en quelques lacets les 600m qui séparent le bord de mer du mirador de El Time. De ce dernier, nous découvrons un panorama exceptionnel sur Los Llanos de Aridane. Au-dessus de la ville, nous apercevons la mer de nuages sur la caldera de Taburiente, moins spectaculaire toutefois que lors de notre randonnée sur la Ruta de los Volcanes.
Nous poursuivons en direction de Tijarafe. Nous roulons maintenant au milieu de forêts de pins à une altitude comprise entre 600 et 700m. Nous contournons un dernier barranco, puis juste avant d'entrer dans le village, le GPS me demande de traverser la LP-1 pour prendre une ruelle qui semble plonger vers l'océan. Un instant d'hésitation puis je m'engage. La rue descend à pic vers la porte d'un cimetière mais nous apercevons rapidement, sur le côté de celle-ci, le parking et la borne camping-car.
Le parking en balcon sur un profond ravin est magnifique, bien que très en pente. Tous les services sont disponibles sur place et gratuitement, même la prise électrique. La nuit s'annonce tout de même un peu fraîche et il nous faut ravitailler, nous décidons de revenir faire nos courses au Lidl de Los Llanos et de retourner dormir sur la plage de Charco Verde.
Nous avons parcouru 61km ce jour, 5 712km depuis notre départ.
La journée s'annonce belle, nous voulons en profiter pour aller découvrir le Parque Nacional de la Caldera de Taburiente. Les accès depuis le sud, qu'il s'agisse de Cumbrecita ou los Brecitos, ne sont pas aisés et nécessitent soit des autorisations, soit un long trajet en taxi. En revanche, le point culminant de l'ancien volcan qui occupe toute la partie nord de l'île, le Roque de los Muchachos à 2 426m d'altitude, est lui beaucoup plus accessible à partir de la route LP-113. Nous envisageons donc de traverser l'île d'ouest en est et de revenir par Santa Cruz et le fameux tunnel de la Cumbre. Autant dire que je suis un peu anxieux avant de prendre le volant ce matin...
Nous reprenons la route de la veille en direction de Tijarafe. Nous passons rapidement cette première partie, puis faisons un arrêt à Puntagorda pour voir le mirador d'Izcagua et ses passerelles en verre jetées par-dessus le ravin et la forêt de pins.
Nous poursuivons notre route jusqu'à Hoya Grande, puis prenons cette fameuse LP-113 qui doit nous mener au sommet de l'île. Nous sommes toujours au milieu des pins, la route est belle et suffisamment large, quelques épingles sont raides, mais sans excès.
Les pins disparaissent peu à peu, nous commençons à apercevoir la mer par-dessus des nuages. Nous arrivons au centre d'observatoire d'astrophysique, nous entrons à l'intérieur du site et grimpons entre les intallations sans avoir vu la moindre indication. Une dernière montée pour atteindre un petit parking en terre et nous voilà arrivés au Roque de los Muchahos.
Le Roque en lui-même n'a rien d'exceptionnel et il faut d'ailleurs le contourner et basculer sur l'autre versant pour découvrir l'immense caldera de 9km de diamètre. Celle-ci étant le résultat de plusieurs éruptions, la compréhension du site est complexe, d'autant qu'elle s'ouvre vers l'ouest en direction du barranco de las Angustias 2000m plus bas...
Un sentier vertigineux nous mène aux différentes plateformes, la plus éloignée et la plus basse est une avancée naturelle dans la caldera d'où nous apercevons les trois îles voisines, Tenerife et le Teide, La Gomera et El Hierro.
Nous reprenons la voiture et poursuivons vers le mirador de los Andenes. La route devient vertigineuse, et alors que nous aimerions déjeuner, les possibilités de stationnement se font quasiment inexistantes. Une petite plateforme se présente à côté de ce mirador, juste au bord du vide... Je vérifie trois fois si mon frein à main est serré et si ma vitesse est bien engagée, de la porte de notre cellule nous dominons l'océan Atlantique, 2300m sous nos roues...
Nous sommes sur une crête, côté océan le ciel reste dégagé en revanche, à monter doucement, les nuages occupent maintenant presque totalement la caldera. Nous entamons la descente vers Santa Cruz. La route n'est pas spécialement délicate cependant le risque d'éboulement est constant et ce ne sont que des amas de blocs de toutes tailles sur le bas-côté.
Une indication Picos de las Nieve se présente, nous la suivons. La route laisse rapidement place à une piste caillouteuse, nous roulons 3km et arrivons sur un parking. Le pic est encore à 40mn de marche, c'est trop tard pour aujourd'hui nous sommes montés pour rien...
Le retour est long, très long, les virages s'enchaînent à n'en plus finir. Nous mettons près de 3h00 pour rejoindre Charco Verde.
Nous avons parcouru 166km ce jour, 5 878km depuis notre départ.
Nous prenons notre temps ce matin. Un peu avant midi, nous partons pour Los Llanos de Aridane, où nous sommes déjà allés plusieurs fois sans prendre le temps de visiter le vieux centre.
Cette petite ville de 20 000 habitants est curieusement plus peuplée que Santa Cruz de la Palma, la capitale historique de l'île.
Nous laissons notre véhicule près du marché et remontons l'avenue Enrique Mederos. Puis, nous traversons la double rue à terre-plein central planté de grands arbres, où nous étions venus à l'office du tourisme et arrivons sur la Plaza de Espana. De part et d'autre de celle-ci, la belle mairie de la ville et l'Iglesia Nuestra Senora de los Remedios se regardent par dessus les immenses ficus. En flanant autour de la place, nous en découvrons une seconde, beaucoup plus petite mais tout aussi charmante, la Plaza Chica, ornée de 8 palmiers géants.
Nous parcourons la Calle Real et les quelques rues pétonnes, aux vieilles façades colorées, puis revenons déjeuner sur la terrasse d'une pizzéria, El Geco Libero. Nous retournons sur la plage de Charco Verde.
Nous avons parcouru 33km ce jour, 5 911km depuis notre départ.
Comme chaque week-end, des campeurs canariens nous ont rejoint hier soir. Nous sommes un peu plus nombreux mais l'endroit reste toujours aussi tranquille et agréable.
Journée de farniente, nous restons sur place..
Dernière nuit et dernière matinée à Charco Verde puis nous retournons visiter Tazacorte que nous n'avions fait que traverser. Nous laissons la voiture en contrebas du village et partons découvrir le casco historico, le vieux Tazacorte.
Nous passons devant de belles demeures du XVIIè siècle, près desquelles ont été plantés des plantes et des arbres exotiques. Nous descendons encore et arrivons devant une grande propriété toute jaune, el Museo del Platano. Le musée est fermé, c'est dommage nous aurions aimé en apprendre plus sur la culture de la banane, qui fit la prospérité de la région et des Canaries.
Nous remontons vers le centre du village, une zone un peu plus animée en ce dimanche matin. Celle-ci est assez originale car il s'agit d'une large esplanade qui suit la courbure de la rue principale, construite comme une terrasse au-dessus des palmeraies. Sur celle-ci, des bancs en béton y ont été aménagés et peints. Nous prenons un apéritif, cette architecture et ces couleurs vives nous rappellent un peu le Mexique...
Nous reprenons la route et rejoignons l'aire de service de Tijarafe. Nous sommes seuls et arrivons à nous installer presque de niveau. Ce n'est pas parfait mais cela sera le seul prix à payer pour pouvoir refaire le plein d'énergie.
Nous avons parcouru 36km ce jour, 5 947km depuis notre départ.
Nous sommes à 650m d'altitude et même avec un beau soleil au lever du jour, la fraîcheur se ressent déjà. Le ravin à côté de nous est toujours aussi impressionnant, à l'aplomb du garde-corps, la hauteur du vide mesure au moins 500m...
Nous avons prévu d'aller ce matin visiter le Prois de Tijarafe, un ancien port de pêcheurs aménagé dans une grotte marine. Une route partiellement bétonnée, ce qui est délà un mauvais signe, permet de rejoindre ce refuge de pirates. La pente est redoudable, j'ai mes limites et je ne veux pas risquer de m'y aventurer avec la cellule, aussi ce sera l'occasion pour nous de refaire une randonnée un peu exigeante, 700m à descendre et à remonter, et 12km de marche sur des chemins grossièrement empierrés...
Après une première partie relativement facile, nous abordons la descente du barranco. Le sentier est un ouvrage conséquent, maçonné et en lacet. Malgré cela, la pente est extrêmement raide et la marche éprouvante. Par endroit celui-ci est vertigineux et vraiment pas à conseiller aux familles avec de jeunes enfants.
Nous avons maintenant les derniers virages de la route en vue et le petit parking. Le chemin continue en direction de la mer, contourne un gos rocher, nous descendons encore quelques escaliers et découvrons le site au tout dernier moment, alors même que nous arrivons au niveau de l'eau.
L'endroit est tout à fait hors du commun, c'est une quinzaine de petites maisons sur un ou deux niveaux, imbriquées sous l'énorme falaise. Au centre, une profonde voûte assez basse de plafond, à laquelle nous accèdons par une ruelle entre les maisons coincées sous la roche, sert d'abri aux barques de pêche. Entre les rochers, la mer est limpide quoique bien agitée... Les cabanes sont bien entretenues et plusieurs sont en cours de réhabilitation. Ici aussi l'ambiance doit être festive lorsqu'arrivent les fins de semaine...
Nous quittons le Prois et allons pique-niquer un peu plus loin, sur les marches du point de vue aménagé au-dessus de la côte.
Nous retrouvons notre camping-car après une prévisible, longue et difficile remontée puis partons en direction de Villa Garafia tout au nord de l'île. Nous y arrivons juste avant la nuit et allons nous installer sur une aire indiquée sur P4N au centre du nouveau village.
Nous avons parcouru 25km ce jour, 5 972km depuis notre départ.
L'aire en question est un champ mis à la disposition des voyageurs par la commune. Un seul van y était installé lorsque nous sommes arrivés, mais les vanlifers suisses se sont judicieusement posés en travers du chemin d'accès pour être sûr de ne pas être dérangés par d'éventuels voisins et ont bien occupé l'espace avec tout ce qu'ils avaient sous la main... Nous avons fait un peu de tout-terrain et les avons contournés. Egoïsme ou mesures covid ?
Nous quittons la prairie un peu avant 10h00 et allons visiter le vieux village de Santo Domingo.
Celui-ci est tout petit, posé au bord d'un barranco, et organisé autour de deux places parallèles et curieusement bien distinctes, entourées chacune de balustrades blanches. Celle de l'église domine l'océan tandis que la seconde est réservée au cafés et aux terrasses. Le village est mignon mais nous en faisons vite le tour. En revenant vers la voiture, nous apercevons un panneau indiquant dragos sur un chemin menant au fond du barranco.
Nous suivons celui-ci. Contrairement à la plupart des barrancos que nous avons rencontrés, ce dernier est très vert et nous apercevons rapidement quelques beaux specimens de dragonniers des Canaries. Le chemin nous conduit au fond du ravin puis remonte sur l'autre versant. Il continue ensuite le long de la côte, nous trouvons d'autres indications dragos, poursuivre ce sentier serait agréable mais nous ne saurions pas revenir. Nous faisons demi-tour.
Nous reprenons notre route. En direction de Barlovento, la LP-1 que nous suivons est coupée pour travaux et nous devons bifurquer sur l'étroite LP-111. Les flancs de la caldera de taburiente se font plus accidentés nous retrouvons les forêts que nous avions vues sur la Gomera, constituées de pins canariens ou de lauriers.
Nous retrouvons la LP-1, passons Barlovento et continuons en direction de Las Piscinas de La Fajana. Nous plongeons vers la mer et une fois de plus, nous nous trouvons engagés dans une descente infernale à travers des plantations de bananes. C'est simple, dans ma vie, je ne me souviens pas avoir dévalé une route avec un pourcentage aussi élevé. Au volant, une seule pensée m'obsède, pourvu que je ne sois pas obligé de revenir par celle-ci !!!
Nous arrivons enfin à la Fajana. Les fameuses piscines sont fermées, en revanche le bar et le restaurant sont ouverts. C'est bien dommage car les eaux limpides des bassins donnent vraiment envie de se baigner. Nous nous installons pour la nuit sur le grand parking des piscines. Pour ne rien gâcher, nous avons un très beau panorama sur la côte et le phare de la punta cumplida.
Nous avons parcouru 44km ce jour, 6 016km depuis notre départ.
C'est un peu fébrile que je reprends le volant ce matin... je bifurque avant la terrible montée sur une petite route partant entre les bananeraies. Après quelques virages à angle droit et quelques passages étroits où nous devons croiser des petits camions de bananes, la route remonte sagement vers la LP-1. Ouf.
Nous suivons celle-ci, passons San Andrès y Sauces et continuons jusqu'à Santa Cruz. Après un bon moment à tourner, nous réussissons à nous garer à la sortie de la ville, près du poste de police. N'ayant pas trouver à accéder au port, je réserve par internet nos billets de bateau pour le retour à Tenerife. Le choix est rapide, un seul départ par jour, à 4h00 du matin, prix 112,04 euros. Dans la foulée, en tenant compte de la météo et de l'arrivée de la Semaine Sainte pour ce week-end, synonyme de congés aux Canaries, je réserve la montée en téléphérique au Teide pour ce vendredi même. Ceci étant fait, nous partons à la découverte de Santa Cruz de La Palma.
La captitale de l'île est une petite ville de 15 000 habitants, coincée entre la montagne et la mer. Elle est formée, pour l'essentiel, de deux longues rues piétonnes parallèles au front de mer. Nous revenons vers le port par l'avenida Martitima, puis poursuivons celle-ci jusqu'au castillo de Santa Catalina. Le long de cette avenue, nous avons maintenant tout le loisir d'admirer les balcones tipicos, ces beaux balcons en bois simples ou doubles ornant les façades du front de mer...
Nous arrivons devant le Barco de la Virgen, la réplique de la caravelle de Christophe Colomb, puis montons au Castillo. Nous redescendons ensuite sur la plaza de Alameda et revenons par la seconde rue piétonne de la ville, la Calle Real.
Nous nous arrêtons pour déjeuner au restaurant la Placeta, sur la placeta Borrero. Nous poursuivons notre visite après le repas par la place principale de la ville, la Plaza de Espana, cernée de l'Iglesia del Salvador et de magnifiques demeures datant du XVIè siècle. Parmi celles-ci, la mairie de la ville et la casa Monteverde.
Nous revenons au camping-car et décidons de rester sur ce parking pour notre courte dernière nuit à La Palma. Demain matin réveil à 2h30.
Nous avons parcouru 45km, 6 061km depuis notre départ.