Golfe du Mexique

Pour la première fois depuis bien longtemps, il a fait très chaud cette nuit dans le camping-car. Notre sommeil ne fut pas très bon, car nos voisins les policiers ont écouté de la musique une bonne partie de la nuit. Ce matin il pleut, mais il fait déjà 28°C.

Nous partons vers le village à la recherche de pain et de fruits pour notre petit-déjeuner. Il n'est pas encore 8h00 et aucun magasin n'est ouvert. Un jeune homme nous repère et vient à notre rencontre, il se présente, il s'appelle Victor et travaille pour la commune à l'accueil des touristes. Nous ne sommes pas surpris car d'autres voyageurs ont mentionné sa présence dans leurs récits sur Ioverlander. Il nous accompagne chez un boulanger qu'il réveille, puis vers le marché où Il nous laisse, en nous indiquant qu'il viendra nous apporter des explications en français sur la ville de Tlacotalpan.

Nous revenons visiter la ville après avoir déjeuné.     

Tlacotalpan est une petite ville de 9 000 habitants fondée à l'époque coloniale le long du rio Papaloapan. Elle a été classée au Patrimoine mondial de l'Unesco en 1998.

Nous débutons notre visite par el zocalo, la place centrale de la ville, plantée de palmiers et bordée de maisons à arcades. Le kiosque au centre de la place est ravissant, tout comme les jolis bancs en fonte qui l'entourent. Cet endroit nous fait penser à Cuba, et notamment à Trinidad. 

Nous parcourons les rues du village, cette balade hautement colorée est un régal malgré la grisaille de cette matinée. Ces maisons ont une architecture qui tient son origine dans un mélange des traditions espagnoles et caribéennes. Elles ne comportent qu'un rez de chaussée et sont plutôt simples. Au cours de notre balade, nous faisons la connaissance d'Ignacio Canela, un artiste-peintre local qui nous fait visiter sa maison et sa collection de peintures naïves. Une oeuvre dont il est très fier, le portrait d'une jeune chanteuse mexicaine aux origines françaises, Natalia Lafourcade.  

Nous revenons au camping-car. Un couple luxembourgeois, Agnès et Guy avec un splendide camion 4x4 Bimobil nous a rejoint sur le parking. Nous échangeons sur nos voyages respectifs et sur la petite ville que nous venons de visiter, soudain Victor, qui a eu l'information que de nouveaux touristes étaient arrivés, réapparaît avec sa documentation en français... 

Nous quittons Tlacotalpan et reprenons la route de la veille. Les convois de canes à sucre sont toujours aussi nombreux et nous mettons un peu plus d'une heure pour rejoindre l'autoroute. Nous entrons dans l'état de Tabasco.

Nous nous arrêtons pour la nuit à Villahermosa. Pour la première fois depuis que nous sommes au Mexique, nous choisissons de passer la nuit sur le parking du magasin Walmart de la ville. La clientèle est bien différente de celle des USA, et ce sont les mexicains aisés qui viennent faire leurs courses ici. Le parking est plus petit, totalement ombragé par des auvents et les voitures stationnées plus récentes.

Nous avons parcouru 380km ce jour, 35 714km depuis notre arrivée à Halifax.

Notre 200ème nuit du voyage s'est très bien passée et jamais nous n'avions été aussi tranquilles sur un parking de Walmart.

Nous prenons la direction de Ciudad del Carmen par la route 180. Ce n'est plus l'autoroute, les villages et les topes se succèdent, la conduite devient très éprouvante, pour la voiture et la cellule, comme pour la passagère et les nerfs du chauffeur... 

Nous passons Ciudad del Carmen, la route 180 est maintenant sur le cordon littoral entre la lagune de Terminos et le Golfe du Mexique. Nous franchissons un pont à péage et arrivons à Isla Aguada.

Nous rejoignons le camping-hôtel Freedom Shores, une étape connue de voyageurs, 300 pesos avec full hookup hors électricité. Nous nous installons sous les palmiers le long de la plage. Nous sommes dimanche, beaucoup de mexicains sont venus passer l'après midi sur la petite plage, c'est un peu animé mais cette pause reste bien agréable tout de même après ces longues journées de route. 

Nous avons parcouru 227km ce jour, 35 941km depuis notre arrivée à Halifax.

Nous nous préparons tranquillement à prendre la route. Je vidange les eaux grises, puis avance la voiture pour compléter le plein d'eau. Au moment de partir, la voiture refuse de redémarrer... Je lève le capot, la borne négative de la batterie s'est desserrée, je la resserre, rien n'y fait.

La dame du camping n'est pas là et l'accueil est fermé, je pars dans le village d'Isla Aguada à la recherche d'un garagiste. La chose n'est pas simple car ici, au Mexique, chaque réparateur a sa spécialité et il faut trouver le bon... Je me renseigne auprès d'une dame qui vend des huiles moteur pas très loin de l'entrée du camping. Elle m'indique deux adresses, celle d'un spécialiste en électricté auto et une autre en mécanique. Je trouve ce dernier,  hélas, il ne s'occupe que des tricycles à moteur, il m'indique cependant un autre garage. Celui-ci ne fait pas les diesel, mais sans quitter le dessous de la voiture sur laquelle il travaille, il appelle un collègue et me tend son téléphone. Je lui explique mon problème, il me dit qu'il viendra au camping dans une demi heure... Je reviens au camping, nous attendons...

Le dépanneur arrive assez rapidement au volant d'un vieux pick-up Isuzu. C'est assez incroyable car c'est le tout premier que nous voyons depuis que nous sommes en Amérique et c'est justement lui qui vient à notre secours ce matin. Le mécano sort une batterie et raccorde nos cosses, je tourne la clé, le moteur démarre immédiatement... A priori, les cosses de notre batterie se sont desserrées avec tous les trous et dos d'âne et l'alternateur n'a pas pu la recharger correctement. Nous avons perdu une heure mais c'est un moindre mal... Prix de l'intervention, 200 pesos, 10€.

Nous quittons définitivement Isla Aguada et continuons en direction de Campeche. Nous longeons toujours les plages du Golfe du Mexique, mais le temps est de plus en plus gris. Nous arrivons à Campeche.

Après avoir cherché les différents spots Ioverlander, nous trouvons un autre stationnement près du centre ville, à l'arrière de l'hôtel Baluartes. Ce grand parking est à priori payant mais il n'y a personne. Il se met à pleuvoir.

Nous déjeunons dans le camping-car en attendant la fin de l'averse, puis partons faire une reconnaissance de la ville.

Campeche compte 280 000 habitants. C'est le premier port fondé par les colons espagnols sur la côte du Yucatan. 

La muraille construite par les Espagnols comporte huit bastions appelés baluartes. Celle-ci a été conçue pour protéger la ville des attaques pirates. Il n'en reste qu'une petite partie, mais la ville a tout de même été classée au Patrimoine de l'Unesco. Un morceau de ces fortifications subsiste encore près de notre parking, nous la franchissons et découvrons la plaza de la Independencia et la Catedral de Nuestra Señora de la Purísima Concepción, le coeur historique de la ville.

Il ne pleut plus, mais les rues gardent des traces de ces averses. Nous remarquons que les rues sont construites avec de fortes pentes pour permettre l'écoulement des eaux, tandis que les trottoirs sont de niveaux pour cheminer à sec.  Aux intersections de rues, si on n'y prend pas garde, c'est le bain assuré...

Nous revenons vers la cathédrale et visitons le Centro Cultural El Palacio. C'est l'ancien palais du Gouverneur converti en musée, il présente l'histoire des fortifications de la ville, celle du commerce avec l'Europe et les différents navires de l'époque coloniale. 

C'est aussi l'occasion de visiter ce palais et sa longue galerie à colonnes au dessus du zocalo. 

Nous terminons cette première visite par le Malecon. Nous passons devant l'étonnant poste de police municipale; du haut de son mirador de verre, le commandement pilote ses agents équipés de Renault Twizy électriques!

Nous revenons au camping-car. Vers 20h00, nous apercevons de nos fenêtres le spectacle de jets d'eau sur front de mer; le temps est toujours aussi humide, je n'ai pas le courage de sortir...

Nous avons parcouru 174km ce jour, 36 115km depuis notre arrivée à Halifax. 

Nuit tranquille, mais une personne a toqué par deux fois à notre porte vers 22h00. Nous ne nous sommes pas manifestés et elle est partie. Nous préférons nous déplacer pour déjeuner sur le parking municipal tout proche, presque vide en ce début de matinée.

Nous retournons nous balader dans le centre historique, la météo est à peine plus gaie que la veille. Les belles maisons aux couleurs pastel et aux corniches décorées sont malgré ce temps gris, tout à fait remarquables.

Nous revenons au CC et prenons la route de Merida.