Nous profitons de la belle météo du mardi pour retourner visiter la ville de Cadiz. Les journées suivantes sont plus fraîches et plus venteuses. Le confinement est en vigueur en France et nous devons attendre au moins trois semaines avant de voir se lever les restrictions de circulation à dix kilomètres du domicile. En Andalousie aussi, des restrictions existent, par communes, avec des interdictions de quitter celles-ci.
Nous aimerions visiter la région de Huelva vers la frontière portugaise, mais cela nous imposerait de passer par Séville pour contourner le Parque Nacional de Donana et de faire un aller et retour de plus de 500km. Finalement nous y renonçons et décidons simplement d'aller visiter Sanlucar de Barrameda et l'embouchure du Guadalquivir.
Nous avons parcouru 60km, 7 031km depuis notre départ.
Nous quittons le camping de Las Dunas après y avoir passé quatre nuits et partons pour Sanlucar.
Nous quittons le camp et partons visiter Sanlucar. Avant que nous partions, le jeune gérant est venu nous saluer et nous a apporté une salade et des carottes de son jardin.
Sanlucar de Barrameda est une ville de 60 000 habitants à l'embouchure du Guadalquivir. Ce fut un port de commerce très important au XV et XVI siècle entre la mer Méditerranée et l'océan Atlantique. Ce fut également le point de départ des conquistadors vers le Nouveau Monde. Christophe Colomb entreprit ici son troisième voyage, et Herman Cortes partit d'ici conquérir le Mexique et Cuba. C'est aussi de ce port que Magellan largua les amarres pour son grand voyage autour du monde...
Nous traversons la ville et marchons jusqu'au bord du Guadalquivir, puis remontons dans le vieux centre. Nous sommes samedi, il y a beaucoup de monde dans les rues et sur les terrasses. Nous revenons vers le palais de los Guzman, l'édifice le plus important de Sanlucar. Aujourd'hui il ne se visite pas et pour une fois la covid n'y est pour rien, il est privatisé pour un mariage. Les stratégies de lutte contre la propagation du virus sont toujours aussi mystérieuses... Nous nous arrêtons à notre tour en terrasse pour goûter la spécialité locale, le manzanilla, un vin blanc sec, un peu acide à la couleur très pâle et qui ressemble à un retsina grec.
Nous reprenons la route en direction du sud. Nous passons Cadix et roulons jusqu'à Conil de la Frontera où nous allons nous installer sur le camping Roche.
Nous avons parcouru 89km ce jour, 7 163km depuis notre départ.
Le camping Roche est situé à 5km de Conil et de l'océan, dans une zone agricole en bordure d'une pinède. Beaucoup de camping-caristes allemands ont passé l'hiver ici et sont installés sur de grands emplacements. Avec notre petite cellule, nous pouvons nous permettre de choisir une zone moins accessible où nous sommes seuls.
Certes les places sont beaucoup plus petites, mais nous avons une douzaine d'emplacements inoccupés autour de nous sur lesquels nous pouvons installer notre salle à manger selon nos besoins d'ombre ou de soleil. Tous les services sont au top, de plus le wifi est performant, ce qui nous permet de suivre l'évolution de la vaccination en France.
Aujourd'hui la situation est la suivante : en fonction de notre classe d'âge, nous pourrions déjà nous faire vacciner depuis le 12 avril, cependant d'une part nous ne pouvons pas rentrer en France avant le 3 mai et d'autre part, le seul vaccin qui nous est permis est l'AstraZeneca. Ce dernier nécessite une seconde dose au bout de douze semaines, ce qui nous amène au mois d'août pour envisager un retour au Mexique... Nous attendons le vaccin Janssen et sa dose unique, mais aux dernières nouvelles, son déploiement qui devait être lancé ces jours-ci, vient d'être retardé...
Ce matin nous partons visiter Conil de la Frontera. Nous laissons notre véhicule sur une grande place à l'extérieur de la ville, le long de l'avenida de la Musica, et descendons à pied vers l'océan.
Nous revenons à la voiture en passant par la place centrale et la tour Guzman. En cette période de pandémie, la ville est déserte. Nous faisons quelques courses et rentrons au camping.
Nous avons parcouru 12km ce jour, 7 175km depuis notre départ.
Nous avons perdu quelques degrés depuis notre retour des Canaries et cela est encore plus sensible durant les nuits où la température fleurte avec les 10°c... Nous passons la matinée au camping puis partons visiter Vejer de la Fontera. Contrairement à Conil, ce dernier est situé à l'intérieur des terres, perché sur une colline à une dizaine de kilomètres du bord de mer.
Nous laissons la voiture au pied du village et suivons les ruelles escarpées. Après quelques efforts, nous arrivons sur une minuscule placette entourée de remparts et découvrons juste en-dessous de nous, la Plaza de Espana. Sous de grands palmiers, une belle fontaine couverte de carreaux de faience trône au centre de la place. Nous continuons notre promenade au hasard des rues, de vieux murs en pierre apparaissent çà et là entre les maisons blanches, cette promenade est un véritable enchantement...
Nous revenons au camping ravi de notre sortie. Nous avons fait 41km ce jour, 7 216km depuis notre départ.
Hier soir nous avons vu un reportage animalier sur la réintroduction en Andalousie d'ibis chauves nés en captivité dans différents zoos d'Europe. Un site protégé qui les accueile se trouve justement près de Conil, à la Torre de Castilnovo.
Nous retournons à Conil de la Frontera pour essayer d'apercevoir ces oiseaux. Nous franchissons le rio Salado et partons pour une randonnée sur le sentier à travers les prés en direction de playa del Palmar, avec cette fameuse tour en point de mire.
La Torre de Castilnovo est une tour de garde qui faisait partie d'un système de défense des côtes datant du Moyen-Age. Lors du tsunami, qui suivit le séisme du 1er novembre 1755 durant lequel Lisbonne fut quasiment détruite, cet ensemble fortifié subit de gros dégats. La tour a survécu à l'état de ruine avant d'être restaurée en 1995.
Nous restons un moment au pied la tour à observer les allers et retours des oiseaux. Nous ne voyons qu'un seul ibis, nous l'apercevons de temps à autre, se déplaçant tout en haut sur l'acrotère de la tour. Nous pousuivons notre chemin jusqu'à un autre petit fleuve, l'Arroyo de Conilete puis revenons à Conil par la plage.
Retour au camping. La pluie est annoncée pour la nuit, nous installons notre double toile. Nous avons parcouru 15km ce jour, 7 231km depuis notre départ.
Nous restons au camping en attendant de reprendre la route. Le temps est plus frais et quelques courtes averses se produisent en soirée, cependant les prévisions pour la semaine à venir sont assez désespérantes avec un vent très fort. Après avoir étudié la météo avec soin, nous renonçons à la balade au cap Trafalgar et décidons de partir pour la région d'Alméria qui semble épargnée.
Comme prévu nous quittons ce matin le camping Roche. Nous réglons 108 euros pour nos 6 nuits et partons pour Almeria. Nous avons négligé d'étudier la carte avant de partir et en se fiant qu'au seul GPS, notre progression est très laborieuse. Il est passé midi, nous sommes revenus sur nos pas et passons à hauteur de Cadiz...
Nous roulons jusqu'en fin d'après midi, et décidons de nous arrêter à Balerma, au camping Mar Azul.
Ce camping est une enclave au milieu des cultures. Nous sommes dans la province d'Almeria, dans le Poniente Almeriense, des terres couvertes par 35 000 ha de serres qui lui ont valu le surnom de mer de plastique. Il suffit de traverser la route pour être sur la plage, elle-même jonchée de morceaux de plastique... Nous n'aurions rien à y faire durant cette pause car la pluie est annoncée pour demain.
Nous avons parcouru 473km ce jour, 7 704km depuis notre départ.
Il pleut tout le week-end. Une bonne nouvelle est néanmoins arrivée samedi soir, le vaccin Janssen est de nouveau autorisé et la vaccination peut reprendre dès lundi, où plus exactement dès que les 200 000 premières doses seront arrivées dans les pharmacies.
Nous quittons le camping et partons pour Alhama de Almeria, une petite ville au nord-ouest d'Almeria, qu'Isa a de bonnes raisons pour souhaiter la visiter. Nous y arrivons pour midi et déjeunons sur place.
Nous faisons la visite de la ville puis reprenons la direction du parc naturel du Cabo de Gata. Nous nous arrêtons pour la nuit dans le village éponyme, en retrait du bord de mer et à l'abri du vent.
Nous avons parcouru 131km ce jour, 7 835km depuis notre départ.
Nous en faisons le tour en voiture. Cette petite station balnéaire semble plutôt agréable cependant nous sommes très surpris de constater autant de grues et de constructions en cours au coeur d'un parc naturel... Nous nous enfonçons un peu plus à l'intérieur du parc et arrivons à la Isleta del Moro, un minuscule port de pêche et une localité beaucoup plus petite, bâtis sur une pointe dans un environnement splendide.
Nous passons Rodalquilar, puis poursuivons jusqu'à Las Negras. Il nous faut faire quelques courses or tout est fermé, nous décidons de rejoindre Campohermoso, le gros bourg en bordure du parc. Bien que nous soyons toujours dans une zone protégée, nous nous retrouvons très vite entourés de serres...
Le ravitaillement étant fait, nous cherchons un nouveau camping où nous pourrions passer quelques jours avant de partir pour Hendaye. Le Camperpark Olivares à Albaricoques à 13 euros la nuit semble tout à fait correspondre à nos attentes, d'autant que les avis laissés sur P4N sont très encourageants.
Nous sommes accueillis chaleureusement par Alex, un français, qui assure l'accueil en l'absence de la gérante. C'est un véritable baroudeur qui a vécu de nombreuses aventures sur le continent américain avant de venir se poser ici avec son van. Il nous encourage à visiter le village d'Albaricoques, où plusieurs films furent tournés dans les années cinquante, notamment par Sergio Leone.
Nous avons parcouru 93km ce jour, 7 928km depuis notre départ.
Je n'ai pas quitté mon ordinateur de cette première journée, mais cela valait la peine.
Nous profitons de notre deuxième journée pour aller faire une des randonnées indiquées par Alex. Nous rejoignons le village d'Albaricoques, le fameux village qui servit de décor aux westerns spaghettis de Sergio Leone, parmi lesquels "Pour une poignée de dollars", "Le Bon, la Brute et le Truand" ou encore "Et pour quelques dollars de plus". Des panneaux montrent les scènes des films aux différents coins du village. Finalement, les rues n'ont pas vraiment changé soixante ans après les tournages... Les quelques ruelles portent le nom des protagonistes des films, Calle Ennio Morricone, Calle Clint Eastwood, Calle Lee Van Cleef...
Nous quittons le village et entrons dans un paysage de Far West. La boucle d'une dizaine de kilomètres nous conduit à Cortijo de Fraile, une ferme construite au XVIIIe siècle par les frères du couvent de Santo Domingo de Almería, qui servit également à quelques scènes de film.
C'est un peu à regret que nous quittons cet endroit calme, chaleureux et reposant. Nous prenons l'autoroute gratuite A7 jusqu'à Murcia puis bifurquons à l'intérieur des terres en direction de Teruel. Nous faisons étape pour la nuit sur une aire de service à l'entrée de Jalance.
Nous avons parcouru 391km ce jour, 8 319km depuis notre départ.
Nous poursuivons notre remontée. Nous passons, sans être arrêtés, les contrôles de police veillant au respect des confinements localisés, cependant, et c'est difficile à comprendre, nous croisons également sur les routes des touristes et camping-caristes espagnols en week-end... Nous passons Teruel puis Saragosse et arrivons à Arguedas en début de soirée.
Nous profitons de notre passage pour retourner admirer le castil de Tierra, la cheminée des fées emblématique du désert de Bardenas Reales, puis allons nous installer sur l'aire de service d'Arguedas.
Nous avons parcouru 442km ce jour, 8 761km depuis notre départ.
Le confinement et les restrictions de circulation sont levés aujourd'hui en France. La frontière n'est plus qu'à 200km, nous rapprochons encore d'une quarantaine de kilomètres et faisons une nouvelle étape sur l'aire de service de Tafalla, juste avant d'entrer au Pays Basque espagnol.
Nous avons parcouru 49km ce jour, 8 810km depuis notre départ.
C'est un peu stressé que je reprends le volant, dans deux heures nous serons en France. Un test PCR est nécessaire pour passer la frontière, nous n'en avons pas mais nous avons un rendez-vous à Saint-jean-de-Luz à 11h00 pour nous faire tester dans un laboratoire puis nous avons prévu d'aller nous installer au camping Larrouleta en attendant les résultats.
Nous quittons l'autoroute sitôt traversé la Bidassoa, la police est bien au rond-point mais elle ne fait pas de contrôle. Nous rejoignons Saint-Jean-de-Luz par la corniche et allons à notre rendez-vous. 13h00, nous voici revenus au camping d'Urrugne, nous retrouvons l'emplacement que nous avions quitté le 18 janvier dernier.
Nous avons parcouru 175km ce jour, 8 985km depuis notre départ.
Nos résultats sont arrivés dans la soirée, nous sommes négatifs, il ne nous reste plus qu'à attendre sagement notre vaccin. Hier il faisait très beau, aujourd'hui il fait gris et il pleut, nous sommes bien au Pays Basque.
Nous quittons Urrugne pour rejoindre Aire-sur-l'Adour où nous avons rendez-vous chez le coiffeur en début d'après-midi. Pour éviter de payer l'autoroute, nous faisons l'erreur de prendre la route nationale et mettons deux heures pour traverser l'agglomération de Bayonne...
Nous passons la nuit au camping municipal, forfait 10 euros spécial covid... et ses bizzarreries, les sanitaires sont ouverts mais les douches sont fermées...
Nous avons parcouru 153km ce jour, 9 138km depuis notre départ.
Le jour J. Nous nous présentons à la pharmacie à 10h00, une demi heure plus tard nous en ressortons avec notre QRcode et notre attestation "vaccin terminé". Même dans mes plans les plus optimistes, jamais je n'aurais imaginé cela en début d'année !
Nous prenons la route de la maison et faisons étape en Dordogne, un peu avant le couvre-feu de 19h00, sur la petite aire de service d'Azerat.
Nous avons parcouru 263km ce jour, 9 401km depuis notre départ.
Nous poursuivons notre route à l'écart des grands axes. Nous nous arrêtons pour pique-niquer dans la creuse, à La Souterraine, au bord de l'étang du Cheix. Nous faisons une nouvelle étape sur l'aire de service de Molinet dans l'Allier, le long du canal latéral à la Loire.
Nous avons parcouru 434km ce jour, 9 835km depuis notre départ.
Nous retrouvons la maison en début d'après-midi après quatre mois de voyage.
Nous avons parcouru 318km ce jour, 10 153km pour ce voyage.