Languedoc

vendredi 26 juin 2020 - J12 suite

Nous roulons sur la D906 en direction de La Garde-Guérin, lorsqu'une envie de pause se fait sentir. Nous prenons la première route forestière qui se présente et parcourons quelques kilomètres avant de nous arrêter en pleine nature. Il fait chaud, l'occasion est toute trouvée pour tester notre nouvelle cabine de douche. L'essai est concluant, la tente est pratique et, à cette saison, elle remplace avantageusement l'installation intérieure que nous avons sur la Tischer.

Nous revenons sur la D906 et rejoignons La Garde-Guérin. Nous nous arrêtons un peu avant le village, sur le parking des gorges du Chassezac.

Le Chassezac prend sa source en Lozère, à 1300 mètres d’altitude, et se jette dans l’Ardèche, en amont de Vallon-Pont-d’Arc, après avoir parcouru 80 km. La partie des gorges s'étend sur une quinzaine de kilomètres. Le parking du belvédère que nous voulons rejoindre est accessible par l'ancien tracé de la D906,. Au-delà du parking, la route suit au plus près les gorges mais elle est maintenant interdite aux voitures. Sur cet ancien tronçon, la signalétique Michelin, les anciens panneaux en béton et en lave émaillée, a été sauvegardée. Souvenir d'une époque car ils se font de plus en plus rares...

Quelques vans et camping-cars sont déjà sur place, nous nous installons puis partons à pied vers le village.

N°13 sur la carte des plus beaux villages de France, département de la Lozère (48)

La Garde-Guérin est un village fortifié datant du XIIè siècle, situé à 900m d'altitude au-dessus des gorges de Chassezac. Il est traversé par le chemin de Régordane (GR700), reliant depuis le Moyen Age, le Massif Central à la Méditerranée. C'était un poste de garde sur cet itineraire, chargé de la protection des voyageurs et des marchandises..

Nous suivons ce chemin sur quelques centaines de mètres pour rejoindre le village. Le passage est empierré et bordé de murets, nous passons les sources et le lavoir et arrivons devant les fortifications.

Le village ne comporte que quelques rues pavées, où chacune des maisons a été parfaitement restaurée et transformée en résidense secondaire. La partie haute du village est occupée par la petite église Saint-Michel datant du début du XIIIè et par les ruines du château. Au point le plus élevé, la tour de garde, haute de 18m, domine le plateau calcaire et les gorges. Le village ne compte plus qu'une dizaine d'habitants et ne vit que grâce à un peu d'élevage et au tourisme.

Nous avons parcouru km ce jour, km depuis notre départ.

samedi 27 juin 2020 - J13

Nous déjeunons au soleil, puis reprenons la route en direction des gorges du Tarn.

Nous descendons vers le lac de Villefort, puis poursuivons le long de celui-ci par la D901.

Le lac se prolonge par la rivière l'Altier, dans un méandre de celui-ci nous découvrons furtivement le superbe viaduc en courbe de la voie ferrée. Cet ouvrage très élégant date de 1870 et a une longueur de 257m. Un peu plus loin, c'est un château du XIIIè siècle que nous apercevons entre les feuillages, posé au bord de l'eau, le château de Castanet.

Nous arrivons à Le Bleymard, nous laissons la D901 et prenons la direction du Mont Lozère. Au sommet, nous traversons les parkings des Chalets et poursuivons sur quelques kilomètres sur une piste de crête. Nous sommes agréablement surpris, car par chez nous, l'acccès à ce genre de chemin est systématiquement interdit par une barrière. Une clairière se présente, encore un bel endroit pour sortir le barbecue.

Notre enthousiasme retombe assez vite, car à peine sommes-nous sortis de la voiture qu'une nuée de mouches s'abat sur nous et c'est à l'intérieur de la cellule que nous terminons notre repas...

Nous passons le col de Finiels à 1 541m et redescendons sur Pont-de-Monvert. Nous découvrons le Tarn, quelques kilomètres à peine après sa source. Nous trouvons assez difficilement à nous garer au-dessus du village et partons à la découverte de celui-ci.

L'essentiel de l'activité touristique se tient sur les terrasses des cafés près du pont de pierre. Nous flânons au bord du Tarn, achetons quelques fruits, puis reprenons la route.

Nous suivons la rivière, passons Florac et Ispagnac, et entrons dans la partie la plus spectaculaire des gorges, une cinquantaine de kilomètres entre Quezac et Le Rozier.

Juste avant d'arriver à Sainte-Eminie, nous apercevons sur l'autre rive du Tarn, l'extraordinaire hameau troglodyte de Castelbouc, accroché à la falaise sous les ruines de son château. Il nous faut maintenant trouver un lieu de bivouac pour la nuit, nous quittons les gorges et prenons la D986 en direction de Mende. Nous prenons rapidement de la hauteur et découvrons un beau panorama sur les méandres de Sainte-Eminie. Nous bifurquons sur la première petite route qui se présente et dénichons un discrêt petit spot nature.

Nous avons parcouru km ce jour, km depuis notre départ.

dimanche 28 juin 2020 - J14

Nous avons passé une nuit bien agréable à l'abri des pins. Suffisamment rare pour le souligner, nous avons trouvé ce bivouac tout seul et il n'était même pas répertorié sur Park4night...

Nous redescendons à Sainte-Enimie. Nous nous stationnons sur le parking près du pont de pierre sur le Tarn, plusieurs vans semblent avoir bravé les interdictions et passé la nuit ici...

N°14 sur la carte des plus beaux villages de France, département de la Lozère (48)

L'origine du village est liée à l'arrivée de moines au VIè. Siècle après siècle, de destructions en reconstructions, les monstères se sont succédés sur le site de Sainte-Eminie jusqu'à la Révolution française. De cette longue histoire il subsiste aujourd'hui l'ancien réfectoire et la chapelle Sainte-Madeleine, tous deux fermés lors de notre passage.

Nous passons devant l'église Notre Dame du Gourg et grimpons dans le village. Les ruelles pavées en galets du Tarn sont raides et tortueuses, elles nous conduisent vers de magnifiques placettes bordées de maisons médiévales parfaitement conservées.

Les escaliers et les passages en pierre se succèdent. Les toitures sont quasiment exclusivement en lauze de schiste et un détail attire mon attention : les faîtages à lauzes croisées. Grâce à des encoches latérales taillées, les lauzes du dernier rang de chaque pan de toiture sont imbriquées les unes dans les autres et se tiennent entre elles.

En ayant pris un peu de hauteur, nous apercevons maintenant une chapelle sur l'autre versant du village, bien au-dessus des dernières maisons et presque encastrée dans la falaise. Il s'agit de l'ermitage de Sainte-Erminie, nous redescendons au bord de la rivière et suivons le flêchage indiqué.

Une magnifique ruelle de pierres en lacets nous mène au départ du sentier, puis nous entrons dans une végétation assez dense. Nous nous élevons rapidement et profitons déjà de beaux points de vue sur le village. Au bout d'une vingtaine de minutes d'effort, nous arrivons à la chapelle.

Celle-ci protège une grotte où, selon la légende, la princesse Enimie de serait réfugiée pour y vivre en ermite puis évangéliser la région. En continuant un peu plus loin sur le sentier, nous découvrons un panorama exceptionel sur les gorges, le pont et le village...

Nous redescendons au village et allons déjeuner. Nous nous installons sur la terrasse de la pizzeria la Calabraise. Nous sommes en Lozère, la spécialité de la maison est la tête de veau. logique!

Je reste classic avec une saucisse-aligot, Isa se laisse tenter par la tête. Verdict, la meilleure qu'elle ait mangée. Le patron lui donne rendez-vous en décembre pour la spécialité traditionnelle aveyronnaise, les petits-déjeuners aux tripoux ou la tête de veau, chaque dimanche matin à 8h00...

Nous reprenons la route des gorges et faisons une halte à Saint-Chély-du-Tarn, un hameau de Sainte-Enimie. Celui-ci est en contrebas de la route principale, nous y accèdons par une route étroite et sinueuse traversant un tunnel et un élégant pont sur le Tarn. Venir ici un dimanche d'été n'est pas une bonne idée, impossible de se garer, je reste au volant tandis qu'Isa fait un rapide tour et prend quelques photos, notamment de la cascade tombant dans le Tarn et poursuivons en direction de La Malène.

Nous sommes maintenant au coeur des gorges. Ce qui surprend lorsque l'on découvre celles-ci, et qui me semble assez unique, c'est la présence de hameaux et de villages, implantés autant que possible à l'écart des terres cultivables et hors d'atteinte des crues de la rivières. Autant dire qu'il ne reste peu de place... Nous nous arrêtons à Pougnadoires, une dizaine de maisons plaquée contre contre la falaise, puis à Hauterives. Contrairement au précédent, ce dernier est implanté sur la rive gauche de la rivière et n'est accessible qu'en barque, et par une nacelle sur câble pour les marchandises. Un panneau indique que cette dernière est en panne depuis trois ans et personne ne semble vouloir prendre en charge la réparation...

Nous arrivons à la Malène. Le ciel est maintenant assez couvert, nous choisissons de rejoindre directement le camping municipal, le Pradet. Les emplacements ne sont pas folichons, mais cela conviendra pour une nuit et nous pourrons faire un peu de lessive.

Nous avons parcouru km ce jour, km depuis notre départ.

du lundi 29 juin au Vendredi 3 juillet 2020 - J15, J16, J17, J18, J19

Une famille française en van, que nous croisons régulièrement depuis Montréal, nous a rejoint hier soir sur le parking du phare ; C'est fou le nombre de français que nous croisons sur ces routes !

Trois paquebots sont à quai, potentiellement près de 10 000 touristes vont envahir le village ce matin ! il fait un peu gris, nous prenons notre temps puis allons déjeuner en début d'après-midi. je profite du wifi du restaurant pour suivre PSG-Dortmund en Champions League, le match se joue à Paris et à huis-clos, l'Italie ferme tous ses commerces dès ce soir... Nous restons une deuxième nuit, ce soir nous sommes seuls sur le parking.

Notre avion décolle à l'heure prévue et nous avons même l'honneur d'être surclassés. Nous atterrissons à Mexico City à 14h00, terminal 2.

Nous prenons le premier métro dans une ambiance anxiogène et retrouvons la Gare de Lyon. Nous arrivons à la gare TGV de Belfort à 10h00. Le train pour rejoindre le centre ville n'est pas en service, seul le réseau de bus fonctionne mais au minimum.

Nous retrouvons notre maison, une belle surprise nous y attend; En plus d'avoir remis en route le chauffage, le chauffe-eau et le réfrigérateur, nos jeunes voisins ont placé dans celui-ci du beurre, du lait et un pot de confiture maison, ainsi qu'une baguette sur la table de la cuisine. Encore un grand merci à eux pour cette délicate attention...