Nous sommes de retour de notre petite sortie à 10h30, nous accostons sur le ponton, le vent se lève.
Les autres campeurs se mettent en route, nous, nous décidons de passer une seconde nuit et restons seuls sur le petit camping. Nous consacrons notre après-midi à une activité bricolage, nous démontons les fenêtres et ajustons les panneaux achetés la veille. Tous les récits que nous lisons évoquent des vols avec dégradations dans les ports d'Amérique du sud, les baies sont les points faibles de notre cellule et il est indispensable d'y remédier autant que faire se peut... Il fait chaud mais nous travaillons à l'ombre avec un petit vent, c'est très agréable de bricoler dans ces conditions !
Nous avons bien travaillé, les panneaux sont terminés. Nous les rangeons sous notre lit, prêts à être installés pour un prochain shipping. Cet endroit est vraiment bien, il pèche cependant sur un point, pour la première fois depuis bien longtemps, nous n'avons ni réseau, ni wifi...
Un jeune couple français nous rejoint dans la soirée, Antoine et Loreen, avec une cellule et un pick-up qu'ils ont achetés aux USA. Ils s'apprètent à rentrer en France et reviennent de Chetumal où ils ont fait annuler l'importation de leur véhicule à la frontière du Belize afin de récupérer leur caution. Chose importante à savoir, au Quintana Roo comme en Basse-Californie, celle-ci n'est pas nécessaire pour circuler.
Nous quittons Buenavista et la lagune sous un magnifique ciel bleu. Nous revenons un peu sur nos pas et prenons la direction de Mahahual, un petit village au bord de la mer Caraïbe, face au récif corallien de Banco Chinchorro.
La route entre la 307 et Mahahual fait une soixantaine de kilomètres. Elle traverse une zone marécageuse où se mèlent jungle et mangrove. Le trajet est une nouvelle fois long et monotone.
Nous approchons du village. En passant devant la station de service Pemex, nous apercevons une cellule Tischer et deux voyageurs qui nous font de grands signes. Nous revenons à la station et faisons connaissance avec Hans et Katja. Ils sont hollandais et ont décidé de tout quitter pour parcourir le monde. Leur trajet est un peu similaire au nôtre, mais ils ont connu un gros problème en cours de route avec la casse du châssis de leur pick-up dans le Chiapas. La photo vient de leur site, le genre de photos que nous avons déjà beaucoup trop vu et nous amène, encore une fois, à nous interroger sur la fiabilité de nos ensembles... www.reiskrabbels.nl
Nous arrivons à Mahahual, le phare se dresse juste devant nous à l'extrémité de la route. Le petit parking indiqué sur Ioverlander est bien au rendez-vous et un RV texan y est déjà installé face à la mer.
Le village vit au rythme des escales de bateaux de croisière. Il est midi, les touristes ont envahi le malecom, à pied, en voiturette de golf ou en segway. Nous allons, à notre tour, faire une reconnaissance de Mahahual, la rue piétonne du bord de mer est agréable et les plages extraordinaires...
Nous nous renseignons sur les sorties snorkeling, elles sont ici aussi à 300 pesos par personne, mais le capitaine nous met en garde sur le fait que les tortues sont généralement invisibles à partir de 14h00... Nous nous décidons sans hésiter, filons chercher nos maillots et grignoter quelquechose avant de partir.
La barrière de corail méso-américaine est la deuxième plus grande au monde, après la Grande Barrière australienne. Elle s'étend sur 1000 kilomètres, des côtes méxicaines à celles du Honduras. Nous ne sommes qu'isa et moi, nous embarquons avec Marco, notre capitaine, et Esteban sera notre guide, équipé d'une GoPro pour immortaliser notre sortie.
Nous nous mettons à l'eau et rapidement Esteban remplit sa mission de nous dénicher une raie...
Les coraux sont moins présents que lors de notre précédente sortie, en revanche les tortues sont bien au rendez-vous et nous avons la chance d'en cotoyer trois successivement.
Nous revenons au bateau après 45 minutes de nage, l'expérience est tout aussi extraordinaire que celle de Puerto Morelos.
Il est temps pour nous de déjeuner et nous choisissons pour cela le Blue Reef, un petit restaurant sur le malecon. Nous avons faim, mais nous sommes également très pressés de retrouver du wifi après ces quelques jours de diète...
Nous relevons nos mails et prenons connaissance de l'actualité. C'est le coronavirus qui inquiète et menace l'Europe, la crise s'intensifie en l'Italie et plusieurs pays dont le Salvador ferment leurs frontières... C'est un peu sonnés que nous revenons au camping-car.
Nous avons parcouru 75km ce jour, 37 878km depuis notre arrivée à Halifax.
Une famille française en van, que nous croisons régulièrement depuis Montréal, nous a rejoint hier soir sur le parking du phare ; C'est fou le nombre de français que nous croisons sur ces routes !
Trois paquebots sont à quai, potentiellement près de 10 000 touristes vont envahir le village ce matin ! il fait un peu gris, nous prenons notre temps puis allons déjeuner en début d'après-midi. je profite du wifi du restaurant pour suivre PSG-Dortmund en Champions League, le match se joue à Paris et à huis-clos, l'Italie ferme tous ses commerces dès ce soir... Nous restons une deuxième nuit, ce soir nous sommes seuls sur le parking.
Trois nouveaux bateaux sont arrivés ce matin. Nous retournons au village nous informer des dernières actualités. Le président Trump vient d'annoncer que les voyageurs européens ne sont plus autorisés à penétrer sur le sol des Etats-Unis à compter de demain minuit. Par ailleurs, les croisiéristes américains cessent leur activité pour une durée d'un mois...
Que va devenir Mahuhual et tous ses travailleurs mexicains qui ne vivent que de l'argent apporté par les touristes ? Pour l'heure, ils ne semblent pas comprendre ce qui va leur arriver. Nous, non plus d'ailleurs...
Nous quittons notre parking pour aller faire le plein d'eau chez un marchand d'eau purifiée. Le prix est encore moins élevé qu'à Playa del Carmen, 45 pesos pour 60l.
Nous partons ensuite en direction de Xcalak, l'extrémité de la péninsule. La route longe la mer que nous apercevons de temps à autre entre les propriétés privées. La végétation est très belle, le sable blanc et la mer d'une couleur incroyable. En revanche sitôt que nous avons dépassé les plages accueillant les touristes, c'est un véritable dépotoir de plastique, bouteilles d'eau et de coca, de chaises cassées, de Crocs et sandales, d'emballages et de bidons de toutes sortes, rejetés sans fin par la mer...
Ce spectacle est insupportable mais je me souviens que l'avant-veille, en partant pour la sortie snorkeling, j'ai cassé la languette réglable d'une de mes palmes. Sans celle-ci, cette dernière est inutilisable et pour ce minuscule bout de plastique cassé, elle va à coup sûr rejoindre ces horribles rebuts...
Nous parcourons une douzaine de kilomètres, soit environ la moitié du trajet jusqu'à Xcalak. Il n'y a aucune chance que cela s'améliore, nous décidons de revenir sur nos pas.
Nous revenons sur le parking du phare et retournons sur le malecon. Les bateaux prennent le large, il est à peine 15h30, le village retrouve sa tranquilité, pour les commerçants, les masseuses, les chauffeurs de taxi, c'est le temps de la détente...
Le président Macron vient de s'exprimer à la télé, les écoles de France seront fermées à partir de lundi, l'Italie est devenue le deuxième foyer d'infection, l'épidémie explose en Espagne, le Guatemala a fermé ses frontières...
Nous avons parcouru 42km ce jour, 37 920km depuis notre arrivée à Halifax.
Ces dernières heures, des personnes contaminées ont été découvertes sur les bateaux de croisières dès lors qu'il y avait des contrôles. Ici rien n'est fait et les touristes continuent de déferler par miliers dans le village...
Nous quittons Mahahual et prenons la direction des ruines de Chacchoben.
Chacchoben se situe un peu à l'écart de la route 307 avant d'arriver à Bacalar. Ce site maya n'a été découvert que tardivement et n'est ouvert au public après restauration que depuis 2002. Le privilège de stationner son camping-car sous d'immenses palmiers dattiers coûte 50 pesos et l'entrée au site 65 pesos par personne.
L'excursion en bus à Chacchoben fait partie des sorties proposées aux passagers des paquebots en escale à Mahuhual. Néanmoins, il n'y a que peu de groupes et nous arrivons aisément à visiter ce site à l'écart de ceux-ci.
Nous découvrons trois très belles pyramides, mais c'est bien la végétation qui est la plus remarquable ici. Nous y apercevons également nos premiers singes-araignées volant de branche en branche...
Nous déjeunons à l'ombre des palmiers, puis partons pour Bacalar.
Bacalar est un village qui s'est transformé en un lieu touristique de la Costa Maya grâce à sa situation privilégiée au dessus d'un lac aux couleurs changeantes, surnommé la Lagune aux sept couleurs. Au centre du village, il est possible de visiter le fuerte San Felipe, un fort construit en 1733 pour protéger la ville des attaques pirates.
La lagune n'est accessible que par des pontons de bois, privés pour la plupart. Nous allons prendre notre apéritif en terrasse, le vent s'est levé et des vagues se sont formées, le soleil est masqué par des nuages, la lagune perd peu à peu ses extraordinaires nuances de bleus et de verts.
Nous reprenons le CC et allons nous garer, pour la nuit, près du ponton public au nord de la ville. Un policier municipal se tient près de celui-ci. J'ai lu que des voyageurs avaient été refoulés dans cette ville, aussi, je préfère lui demander s'il est possible de passer la nuit ici. Pas de refus mais interdiction de déballer quoique ce soit sur la voie publique. Cela tombe bien, nous n'avions pas l'intention de le faire...
Nous avons parcouru 133km ce jour, 38 053km depuis notre arrivée à Halifax.
Nuit tranquille.
Au réveil, nous guettons toujours les informations venues de France où la situation ne fait qu'empirer.
Après réflexion, nous décidons de continuer jusqu'à Chetumal, où nous devons venir annuler l'importation de notre véhicule si nous choisissons de rentrer.
Nous effectuons quelques courses au Walmart, rien ne semble anormal, puis roulons jusqu'au camping Yax Ha à Calderitas.
Celui-ci est magnifique, la mer sur deux côtés et de hauts murs en pierres sur les deux autres. Nous sommes une demi-douzaine de véhicules de voyageurs, la plupart en route pour le Belize qui vient de fermer ses portes comme presque tous les autres pays d'Amérique centrale.
Nous regardons le discours du Premier Ministre, la France ne va plus tarder à être confinée comme l'Italie et l'Espagne où la dégradation a été d'une extrême brutalité en une semaine. Les discussions entre voyageurs tournent autour d'un même sujet, doit-on rester ou partir ?
Nous avons parcouru 51km ce jour, 38 104km depuis notre arrivée à Halifax.
Ce camping est certainement le plus beau du voyage et notre emplacement au bord de l'eau sous les palmiers est extraordinaire.
Pour 350 pesos par jour, nous avons également droit à une très belle piscine et à un wifi performant. Cependant, nous n'avons plus le coeur à nous baigner et internet ne nous sert plus qu'à suivre une actualité de plus en plus tragique.
Mis à part les vagues, nous n'entendons plus aucun bruit sur le camping. Les voyageurs restent dans leur véhicule, confinés volontaires et solidaires.
Le président Macron s'est exprimé ce soir, les français doivent rester chez eux. Les consignes pour les voyageurs restent floues, les ambassades calquent leurs consignes sur les décisions des pays concernés. Mais contrairement à ses voisins, le Mexique n'en prend aucune. Hier plus de quarante mille personnes ont participé au festival Vive Latino à Mexico. ALMO, Andrés Manuel Lopes Obrador, le président mexicain, embrasse à tour de bras et serre des milliers de mains. ici, aucun problème, le gouvernement assure maîtriser la situation...
Notre visa court jusqu'au 29 août 2020, il est peut-être plus sage de rester ici.
Aujourd'hui nous devons aller faire quelques courses, retirer des pesos pour régler le camping et remplir notre réservoir d'eau dans un centre d'eau purifiée. Nous suivons le bord de mer jusqu'au terminal maritime. C'est une réserve biosphère des lamentins, mais l'eau est si trouble qu'il serait surprenant de voir un animal ici...
Nous allons ensuite dans un centre commercial faire nos courses dans une enseigne Chedraoui. L'affluence est normale, les rayons sont bien achalandés, il y a même des promotions sur le papier hygiénique...
Bonne surprise au distributeur, le pesos a encore chuté, 20% en un mois, aujourd'hui nous en avons 25 pour un euro. Nous faisons également le plein d'eau, cette fois directement avec le tuyau du vendeur, 36 pesos pour 60 litres.
Nous revenons au camping, il va falloir prendre une décision...
Nous avons parcouru 35km ce jour, 38 139km depuis notre arrivée à Halifax.
Depuis plusieurs jours, nous suivons les conférences de presse quotidiennes du président AMLO. Le discours ne change pas, le gouvernement maîtrise la situation, la population est immunisée depuis l'épidémie de grippe H1N1 et la priorité est de maintenir l'activité économique !!!
En début d'après-midi, notre décision est prise, nous rentrons. A la vitesse où le virus s'est propagé en Europe, nous ne voyons pas comment il pourrait épargner le Mexique. La population ne pourra pas compter sur des mesures sociales et le pire est à craindre dans un pays gangréné par la corruption et la violence. En tant qu'Européens, ceux par qui la contagion est arrivée, nous risquons d'être les boucs émissaires comme le témoignent déjà les voyageurs coincés dans les pays d'Amérique centrale.
Sur le site de l'ambassade de France au Mexique, il n'y a rien de nouveau, en revanche le Ministère des Affaires étrangères demande, d'une manière générale, aux voyageurs de rejoindre leur domicile. il est clair que si nous allons contre ces directives, nous ne serons plus couverts par nos assurances. Il faut se dépêcher, les aéroports ferment les uns après les autres...
je contacte Paul du Cancun RV park pour réserver une place de storage et me mets en quête de vols. Après trois heures de recherche je trouve un retour pour le mercredi 26, avec un vol Cancun-Mexico avec la compagnie Aeromexico, et un Mexico-Paris CDG avec AF. Je réserve également un TGV. Les horaires sont cohérents, c'est le mieux que je puisse faire dans ces temps troublés.
Notre décision prise et les billets réservés, ce matin nous sommes un peu plus sereins, même si nous sommes bien conscients que ce choix est un saut dans l'inconnu. Nous restons attentifs à celui des autres voyageurs et amis, mais nous persistons à penser que notre choix est le bon.
En fin de matinée nous partons faire annuler l'importation du véhicule. La banque Banjercito du centre ville de Chetumal ne peut rien faire, nous devons nous rendre à la frontière du Belize heureusement toute proche.
L'accès au Belize est interdit, la douane est déserte. Les formalités sont rapides, mais au retour, nous sommes contrôiés comme si nous arrivions au Mexique, avec inspection du véhicule, alors que les douaniers nous ont vu arriver et nous ont eux-même indiqué la Banjercito...
La nouvelle du jour : l'état du Yucatan voisin vient de décider la fermeture des bars, restaurants, hôtels et des campings...
Nous avons parcouru 42km ce jour, 38 181km depuis notre arrivée à Halifax.
Isa revient de sa douche, elle a discuté avec la dame du camping, l'état du Quintana Roo vient à son tour de décider la fermeture des bars, restaurants, hôtels et campings... Nous décidons de plier bagage immédiatement avant que des limitations de circulation soient mises en place.
Nous roulons d'une traite jusqu'au Cancun RV Park. Nous y retrouvons trois autres équipages européens dont nos amis luxembourgeois Agnès et Guy.
Nous avons parcouru 402km ce jour, 38 583km depuis notre arrivée à Halifax.
Nous avons encore quatre jours à attendre avant de quitter Cancun. Nous regrettons déjà notre beau camping de Chetumal, bien plus calme et bien moins cher que ce RV Park loin de tout...
8h20, nous visionnons la nouvelle vidéo d'Anouchka et Renaud, sur la chaîne youtube Mountains and Coconuts, le jeune couple que nous avions croisé en Basse Californie. Ils sont à Los Angeles et viennent, eux aussi, de prendre la décision de rentrer en France. Soudain, mon téléphone m'alerte d'un sms reçu, SNCF annule notre TGV... Me voici reparti à la recherche d'un nouveau train. J'en trouve un, ce ne sera pas un TGV et nous n'aurons plus que trois heures pour rejoindre la gare de l'Est...
Agnès et Guy, et un couple de voyageurs australiens ont leur vol ce matin. Les autres départs du camping vont s'égrèner tout au long de la semaine. De notre coté, nous commençons à nous préparer et passons la journée à nettoyer et ranger nos affaires.
C'est au tour de Salomé et Nico, panamerivan.ch, un jeune couple suisse de nous abandonner. Cette fois il ne reste plus qu'une famille française et nous. il fait toujours aussi chaud, plus de 30 dégrés, et les journées sont maintenant bien longues.
En fin d'après-midi je règle la note du camping et des deux premiers mois de storage. Pas de mauvaise surprise, Paul reconduit les tarifs que nous avions eus le mois précédent. Je restais cependant sur mes gardes, car les discussions entre voyageurs tournaient autour des prix que Paul semblait pratiquer à la tête du client sans discussion possible.
Cette fois, nous y sommes. Je déplace notre véhicule vers ses compagnons d'infortune tout au fond du terrain. Je descends les pieds de la cellule, nous faisons une dernière inspection et quelques photos souvenir, puis partons avec Paul à l'aéroport.
Il est 9h00, notre vol est prévu à 12h25. C'est l'un des seuls de la journée, l'aéroport est totalement vide, presque toutes les boutiques ont baissé leur rideau et il n'y a pas un seul avion sur les pistes.
Notre avion décolle à l'heure prévue et nous avons même l'honneur d'être surclassés. Nous atterrissons à Mexico City à 14h00, terminal 2.
Nous devons maintenant rejoindre le Terminal 1. Contrairement à Cancun, il y a beaucoup de monde dans l'aéroport et les mesures barrières ne sont absolument pas respectées. Pour ne rien arranger, il n'y a pas de climatisation, la signalétique est aux abonnés absents et nous devons demander notre chemin à plusieurs reprises...
Nous trouvons un bus pour le T1. A priori il existe un métro aérien et un bus gratuit, celui-ci est payant.
Notre vol AF est à l'heure, c'est un des derniers vols commerciaux de cette ligne et l'équipage est formé de volontaires. 20h00, nous quittons le Mexique.
Nous atterrissons à Roissy à 14h00. L'aérogare 2E est désert...
Les formalités sont habituelles et, sans la moindre information, Isa est obligée de faire la démarche pour obtenir la fameuse attestation de déplacement, tamponnée de la douane. Le temps de récupérer nos bagages et nous rejoignons la gare RER.
Nous achetons deux tickets, mais nous constatons bien vite que tous les portillons sont ouverts. Le train est à quai, mais une annonce nous informe qu'il y a un incident sur la voie. Le temps passe, rien ne change... Enfin au bout de 20 minutes, l'information tombe, le train ne partira pas avant une heure. Avec la durée du trajet, il sera impossible d'arriver à l'heure Gare de l'Est...
Nous ressortons de la gare RER, sur la place nous constatons que les portes de la gare routière sont fermées et qu'il n'y a personne dans les rues. J'aperçois un taxi stationné un peu plus loin, je fonce lui demander s'il peut nous emmener à la Gare de l'Est. C'est ok, moyennant 53€, tarif forfaitaire pour cette course.
Le trajet est rapide, nous découvrons un Paris désert. Nous quittons notre taxi et entrons dans la gare après avoir franchi le barrage de police. Stupeur, aucune trace de notre train sur les panneaux d'affichage... Tous les guichets SNCF sont fermés, aucune information disponible, les seuls interlocuteurs que nous trouvons sont des policiers qui nous demandent de circuler...
Unique contact possible, l'appli Oui SNCF. Je cherche un autre train, prochain départ, un TGV à 7h22 demain matin. Je réserve deux places, sans obtenir le remboursement des billets précédents. Ce trajet nous revient déjà à près de 400€ et je me doute qu'il faudra batailler dans les semaines à venir pour recupérer notre argent. Maintenant il s'agit de trouver un endroit pour passer la nuit...
Nous partons pour la Gare de Lyon en espérant trouver un hôtel ouvert. Nous marchons jusqu'à gare du Nord pour récupérer un métro. Une fois de plus nous galérons dans cette station pour trouver notre chemin.
La situation est identique Gare de Lyon, nous découvrons quelques touristes abandonnés comme nous au milieu des SDF et des patrouilles de police. Tous les hôtels du quartier sont fermés et les policiers ne savent que nous répéter que la gare fermera à 20h00 et qu'il est hors de question de rester ici... Je contacte une demi-douzaine d'hôtels jusqu'à ce qu'une gentille standardiste me conseille de regarder les hôtels disponibles sur le site hoteltonight.com
Nous prenons le premier métro dans une ambiance anxiogène et retrouvons la Gare de Lyon. Nous arrivons à la gare TGV de Belfort à 10h00. Le train pour rejoindre le centre ville n'est pas en service, seul le réseau de bus fonctionne mais au minimum.
Nous retrouvons notre maison, une belle surprise nous y attend; En plus d'avoir remis en route le chauffage, le chauffe-eau et le réfrigérateur, nos jeunes voisins ont placé dans celui-ci du beurre, du lait et un pot de confiture maison, ainsi qu'une baguette sur la table de la cuisine. Encore un grand merci à eux pour cette délicate attention...