Nous poursuivons notre balade dans le village. Mises à part quelques menuiseries en PVC et quelques antennes TV qui me font râler, nous relevons que l'unité et l'authenticité sont bien au rendez-vous. Les roses trémières plantées au pied des murs en pierre commencent à fleurir.
Malgré les apparences ce village n'est pas qu'un musée, car 340 personnes habitent ici à l'année, dont une communauté de moines bénédictins.
Nous ne sommes que quelques touristes à profiter de ces belles ruelles et nous nous croisons fréquemment au hasard de nos flâneries.
Midi approche et c'est sur la place de l'église Saint-Genest que nous nous retrouvons une nouvelle fois, devant les écriteaux de La Grange, une authentique ferme-auberge gérée par une coopérative d'agricultrices. Les menus sont rustiques, à la hauteur du cadre et de nos attentes, oeufs en meurette et tarte aux cerises...
Ce repas est un régal, 37,40€ pour deux, boissons comprises. Nous débutons notre tour de France des plus beaux villages et déjà la barre se place très, très haut. Malgré une météo un peu triste, nous repartons enchantés de Flavigny.
Nous revenons au parking. Sur un panneau, un grand plan présente les incontournables de la région. le château de Bussy-Rabutin en fait partie et semble magnifique. Nous décidons de nous y rendre sans hésiter.
C'est un ancien manoir du XIVe siècle converti en château Renaissance. Il a appartenu successivement à diverses grandes familles bourguignonnes jusqu'à son rachat par François de Rabutin en 1602. Après être passé de mains en mains durant près de six siècles, il est racheté par l'Etat en 1929.
Roger de Bussy-Rabutin, petit-fils de François, militaire et écrivain à la cour du roi Louis XIV, vient s'y réfugier en 1666, après s'être fait bannir de celle-ci pour ses écrits moquant les histoires galantes à la cour et les amours du roi. Il occupe son exil en aménageant l'intérieur du château. Il rassemble près de 300 portraits, rois de France, militaires célèbres et une collection, dans la Tour dorée, de toutes ses amies. Il montre sa rancoeur en s'amusant à ajouter des devises caustiques sous les toiles de ses contemporains...
Avant de poursuivre notre route, nous allons jeter un oeil à Bussy-le-Grand. Ce village médiéval conserve une église romane, l'église Saint-Antonin, construite entre le XIIè et le XVè siècle.
Nous prenons maintenant la route de Chateauneuf-en-Auxois, toujours selon notre option, trajet le plus court. Nous arrivons à Posanges, quand soudain à la sortie d'un virage, un magnifique château médiéval se présente devant nous. Nous nous arrêtons tant bien que mal en bord de route, le temps de prendre quelques photos. Il date du XVè siècle, et a été construit par un proche du duc de Bourgogne. L'édifice a traversé les siècles sans dommages mais il ne se visite pas.
Nous arrivons à notre étape. Nous sommes au pied du bourg fortifié, le long du canal de Bourgogne. Autour de nous, des champs de blé parsemés de bleuets et de coquelicots. Cela fait plaisir de revoir ces fleurs qui avaient quasiment disparus des campagnes.
Nous avons parcouru 69km ce jour, 380km depuis notre départ.
Le ciel est couvert ce matin. Nous traversons le canal et grimpons vers le village. L'imposante forteresse est encore dans la brume.
Châteauneuf est un des derniers vestiges de l'architecture militaire bourguignonne du XIVè siècle. Il fût édifié durant la Guerre de Cent Ans pour protéger le village et les plaines de l'Auxois. De riches marchands bourguignons vinrent ensuite construire de belles demeures qui restent aujourd'hui parfaitement conservées.
Nous marchons en direction du château. Les maisons qui bordent la rue sont magnifiques, avec frontons et tourelles, nous avons hâte de pénétrer dans la forteresse. Hélas, celle-ci est fermée en raison de l'épidémie et aucune date de réouverture n'est prévue...
Nous sommes vraiment déçus. Nous décidons de revenir sur nos pas de quelques kilomètres pour aller visiter le Château de Commarin dont nous avions vu la description sur le panneau d'information à Flavigny. Après vérification, il est bien réouvert aux visites libres depuis une dizaine de jours.
L'entrée est à 7,90€ par personne, pour l'intérieur et le parc. Le château est entouré de douves et de pelouses bien entretenues. Il est occupé par la même famille, par successions et alliances, depuis près de 9 siècles. La famille de Voguë qui l'habite et l'entretient actuellement est la 26è génération de propriétaires. il a traversé la révolution sans être détruit ou pillé et on peut y voir des meubles et des tapisseries du XVIIè siècle. Nous passons un agréable moment.
Nous reprenons la route en direction de Semur-en-Brionnais. Nous nous arrêtons pour déjeuner au milieu de la campagne, à l'ombre d'un tilleuil en fleur.
Nous entrons en Saône-et-Loire. A Semur, deux possibilités de bivouac s'offrent à nous, l'environnement pavillonnaire du parking de l'aire de service ne nous satisfait pas, nous lui préférons l'espace champêtre près du terrain de foot.
Nous avons parcouru 170km ce jour, 550km depuis notre départ.
Nous retournons à l'aire de service pour compléter notre plein d'eau, puis partons à la découverte du village..
Semur est la capitale historique du Brionnais. Il fût probablement fondé par les gaulois. Le village est construit sur un éperon rocheux, entre le château Saint-Hugues datant du Xè siècle et la collégiale Sainte-Hilaire bâtie au XIIè siècle.
Entre ces deux édifices, se trouvent le prioré Saint-Hugues et la Maison du Chapitre où étaient logés les moines.
Le tour du centre historique est rapidement fait, d'autant que le château est fermé. Nous terminons notre visite par une boucle à travers champs autour du village.
Avant de quitter Semur nous faisons un crochet par l'église de Saint-Martin-la-Vallée, située en contrebas du village, dans un hameau qui était le lieu d'origine de ce dernier avant la construction du château. Elle fût l'église paroissiale jusqu'en 1274.
Nous reprenons notre chemin en direction de l'Auvergne, notre prochaine étape. Notre GPS nous déniche toujours des petites routes de campagne très agréables et sur ces chemins d'écoliers, Il est reposant de se laisser guider sans avoir à sortir la carte à chaque carrefour.
Nous nous arrêtons pour pique-niquer en bord de Loire, à la sortie d'Iguerande, sur un grand espace naturel.
Nous prenons maintenant plein Est, après une brève incursion dans la Loire, nous voici en Allier, déjà huit départements traversés...
Il est 15h00, nous arrivons à Lapalisse. Le petit camping municipal, la Route Bleue, est ouvert. Le tarif est de 10,80€, sans électricité pour deux personnes, nous n'hésitons pas une seconde.
ici aussi, le camping vient à peine de réouvrir. Une seule douche et un seul WC sont ouverts, soit-disant pour respecter les mesures covid. Même si nous ne sommes pas en pleine saison, il y a tout de même une petite dizaine d'emplacements et quelques bungalows d'occupés. Nous ne comprenons pas la cohérence de ces protocoles qui nous semblent définis en dépit du bon sens...
Nous avons parcouru 62km ce jour, 612km depuis notre départ.